FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - GÉORGIE* (3 février)

GÉORGIE* (3 février)

La superficie consacrée aux céréales d'hiver (blé principalement, mais aussi orge) est encore en diminution, en raison notamment d'une forte hausse du prix du carburant pendant la période des semis. Les cultures d'hiver s'étendent sur 110 000 hectares, contre 134 000 hectares l'année précédente, ce qui représente un niveau inférieur à l'objectif (124 000 hectares). Une mission FAO d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s'est rendue dans le pays en novembre 1999 a constaté que la surface cultivée était en augmentation, mais que les semis de blé marquaient un recul constant au profit de cultures plus rentables (tournesol, pommes de terre, légumes et maïs) et sous l'effet de la concurrence des importations de blé. Malgré la diminution des semis de blé, les estimations officielles indiquent pour 1999 une récolte céréalière en hausse de 182 000 tonnes, pour un volume de 780 000 tonnes, dont 280 000 tonnes (168 000 tonnes en 1998) de céréales autres que le maïs et 490 000 tonnes (420 000 tonnes en 1998) de maïs. La production effective pourrait être légèrement supérieure. L'efficacité de la collecte de données se ressent de la pénurie de fonds et la marge d'erreur des chiffres relatifs à la production vivrière est importante. Selon les estimations de la FAO, la production de 1999 devrait atteindre 850 000 tonnes, soit quelque 10 pour cent de plus que les indications officielles. De plus, l'arrivée ponctuelle des pluies pendant la campagne, un accès plus aisé des agriculteurs aux intrants et un meilleur entretien des cultures de la part des exploitants agricoles privés ont déterminé une nette amélioration des rendements par rapport à 1998. La production de pommes de terre, de légumes, de graines de tournesol et de thé a elle aussi fortement augmenté, tandis que la production de fruits et d'agrumes a continué de fléchir en l'absence d'un système de commercialisation et de transformation efficace. L'existence dans le pays de flux parallèles de céréales (en particulier blé et farine) assez importants et les livraisons vers des pays voisins rendent difficile l'analyse de la situation de l'offre et de la demande. Pour 1999/2000, l'utilisation globale de céréales est estimée à près de 1,5 million de tonnes, dont 815 000 tonnes de blé destiné à la consommation humaine, 100 000 tonnes pour les semences, l'usinage et les pertes et le restant pour l'alimentation animale. Selon les résultats de l'Enquête sur le budget des ménages, on estime la consommation de céréales par habitant à 173 kg par personne et par an. Sur la base d'une population résidente de 4,7 millions d'habitants, l'utilisation globale de céréales à des fins alimentaires est estimée à 815 000 de tonnes, dont 650 000 tonnes de blé et 155 000 tonnes de maïs. Avec une production intérieure (légumineuses exclues) de 841 000 tonnes, on estime que les importations céréalières atteindront 555 000 tonnes, environ 8 pour cent de moins que l'an dernier, lorsque les disponibilités de blé étaient meilleures et moins chères dans les pays voisins. Face à ce besoin, l'aide alimentaire annoncée s'élève à 80 000 tonnes. La plus grande partie du solde devrait être importée par les voies commerciales. Aucune pénurie de denrées alimentaires n'est signalée sur les marchés ruraux ou urbains. Les éventuels déficits de production intérieure sont comblés par des importations. Si le PIB est en hausse depuis 1996, il ne représente encore qu'un tiers de celui de 1990. Les statistiques disponibles dans ce domaine doivent néanmoins être traitées avec précaution. Par ailleurs, les écarts de revenus ont fortement augmenté. Les achats de produits alimentaires représentent une grande partie des dépenses des ménages et un pourcentage important de la population est en situation de pauvreté. Si l'on ne parle pas officiellement de malnutrition aiguë, on observe cependant une augmentation lente, mais néanmoins très nette, de la malnutrition chez les enfants, malgré des distributions ciblées d'aide alimentaire supplémentaire. Au total, plusieurs centaines de milliers de personnes ont encore besoin d'une aide humanitaire, y compris les 182 000 bénéficiaires d'une aide du Programme alimentaire mondial au titre de l'intervention prolongée de secours et de redressement en cours. Il s'agit d'une intervention d'une durée d'un an qui prévoit un engagement total de 18 190 tonnes de produits alimentaires, avec pour le PAM un coût global de 10 millions de dollars E.-U. L'aide qui est fournie par le PAM au titre de l'IPSR a une double finalité: i) de secours prolongé, avec la distribution gratuite de produits alimentaires aux populations les plus vulnérables, et ii) de redressement, par le biais de programmes vivres- contre-travail.


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