FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - SIERRA LEONE* (4 février)

SIERRA LEONE* (4 février)

Une mission FAO d’évaluation des récoltes s’est rendue dans le sud-ouest, dans le sud et dans une partie des régions de l’est en décembre 1999. Les régions du nord et de l’est n’étaient pas accessibles pour des raisons de sécurité. D’après les résultats de la mission, le secteur agricole a été considérablement perturbé par les troubles civils qui touchent l’ensemble du pays, même dans le sud où une paix relative s’est installée. Au fil des ans, les agriculteurs ont perdu tous leurs moyens de production, tels que semences, machines et autres biens d’équipement. L'infrastructure et les institutions rurales ont été en grande partie détruites. La plupart des familles agricoles rurales ayant été déplacées, la disponibilité de main-d’oeuvre pour les semis et les récoltes est un problème majeur. De plus, la capacité des agriculteurs à conserver des réserves est faible en raison de difficultés financières et de la peur des pillages par les rebelles. Pratiquement tous les agriculteurs sont tributaires du Gouvernement et des ONG pour leur approvisionnement en semences, et par conséquent, les superficies ensemencées dépendent fortement de la capacité de ces organismes à les aider. Du fait des pénuries de semences et d’autres intrants, la superficie moyenne de riz par exploitation a baissé, d’environ 0,80 hectares habituellement ` environ 0,60 hectares pendant l’année en cours. La pénurie d’outils, d’engrais et de main-d’oeuvre a donc été préjudiciable à la production alimentaire en 1999. Selon les estimations de la mission, les emblavures de riz en 1999 représentent environ 225 000 hectares, soit 21 pour cent de moins par rapport aux 285 000 hectares estimés en 1998. En dépit des très bonnes précipitations, les retards pris dans le repiquage et les pénuries d’intrants ont entraîné un déclin des rendements d’environ 4 pour cent par rapport à l’année précédente. La production de paddy est donc estimée à 248 000 tonnes pour 1999, soit 24,4 pour cent de moins que l'estimation de 1998 de 328 310 tonnes. La production de paddy de 1999 correspond environ à 45 pour cent de la production d’avant les hostilités (1990) et à près de 60 pour cent de la production de 1997, date à laquelle la sécurité s’était améliorée dans de nombreuses parties du pays. Dans la région du sud-ouest, où les conditions de sécurité sont meilleures, la production a légèrement progressé l’an dernier. Toutefois, dans le nord, le nord- ouest et une partie de la région orientale, où règne une grande insécurité et auxquelles la plupart des organismes de secours ne peuvent toujours pas accéder, la superficie et le rendement ont tous deux diminué par rapport à l’année précédente. Les disponibilités céréalières totales en 2000, notamment en riz blanchi, sont estimées à 181 000 tonnes, contre les 510 000 tonnes nécessaires aux fins de la consommation, d’où un besoin d’importation de 329 000 tonnes pour 2000. Par rapport aux importations de 1999 estimées à 290 000 tonnes, cela représente une augmentation de 13 pour cent. Pendant les hostilités, les racines et les tubercules ont régulièrement remplacé les céréales et cela explique en grande partie la petite augmentation estimative des importations céréalières entre les deux années.


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