FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - SOUDAN* (7 février)

SOUDAN* (7 février)

Les perspectives concernant les cultures irriguées de blé en 2000, qui doivent être récoltées à partir du mois prochain, restent favorables, rendant compte d’approvisionnements abondants en eau d’irrigation. Selon les prévisions d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le sud du Soudan du 10 octobre au 3 novembre 1999 et dans le nord du Soudan du 24 novembre au 13 décembre, la production céréalière devrait atteindre environ 3,9 millions de tonnes en 1999/2000, dont 3,05 millions de tonnes de sorgho, 499 000 tonnes de mil et 288 000 tonnes de blé (devant être récolté en avril 2000) et 65 000 tonnes de maïs (produit essentiellement dans le sud). Compte tenu de ces prévisions, la production céréalière serait inférieure d’environ 31 pour cent à la récolte exceptionnelle de l’an dernier. Malgré des conditions météorologiques généralement favorables, les bas prix du sorgho pendant la plus grande partie de 1999, lesquels sont, dans certains cas, tombés en dessous des coûts de production, ont poussé le secteur agricole mécanisé à grande échelle, représentant plus de 60 pour cent de la production totale de sorgho, à réduire les semis de sorgho de quelque 50 pour cent. De nombreux agriculteurs se sont tournés vers la production de sésame, qui a donné des résultats nettement meilleurs l’an dernier, tandis que d’autres ont simplement réduit la superficie ensemencée. L’absence de crédits pour les intrants agricoles a également renforcé la décision des agriculteurs d’abandonner la production de céréales. Dans les États du sud, toutefois, une amélioration relative de la sécurité associée à des conditions de végétation favorables ont provoqué un accroissement de 12 pour cent de la production céréalière par rapport au secteur traditionnel. L’Équateur occidental, une région qui produit généralement un excédent, a produit deux fois ses besoins locaux cette année du fait de conditions favorables et de possibilités de commercialisation accrues offertes par les ONG basées dans l’État. En revanche, l’État de Unity, où la mission n’a pu se rendre pour des raisons d’insécurité, a considérablement souffert des luttes intestines et des conflits entre troupes gouvernementales et rebelles. Selon les estimations, les principaux déficits céréaliers se produiraient dans les régions des Lacs et de Bahr el-Gebel en raison des inondations, et dans des localités spécifiques dans l’ensemble des régions de Jonglei, du Nil supérieur et de l’Équateur oriental où les conditions n’ont pas été aussi favorables. La réduction attendue des récoltes (sorgho et mil) en 1999 et l’appauvrissement des stocks du fait, essentiellement, d’une augmentation soudaine des exportations, ont entraîné une hausse des prix des céréales qui sera préjudiciable aux couches de population les plus pauvres. De façon générale, avec la production céréalière estimative et des importations de blé et de riz estimées à 680 000 tonnes et 38 000 tonnes, respectivement, les besoins céréaliers du pays, qui s’élèvent à environ 5,2 millions de tonnes en 1999/2000 devraient être satisfaits par un prélèvement de pratiquement 240 000 tonnes sur les stocks. En ce qui concerne les diverses interventions dans le sud du Soudan et dans les régions touchées par la guerre et à déficit vivrier dans les états du nord, on estime que 103 453 tonnes d’aide alimentaire seront nécessaires au total en l’an 2000. En janvier 2000, une opération de secours alimentaire a été conjointement approuvée par la FAO et le PAM en faveur de 2,4 millions de personnes affectées par la guerre, la sécheresse et les inondations, pour un montant de 58,14 millions de dollars E.-U. pendant une période de 12 mois.


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