FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - UKRAINE (4 février)

UKRAINE (4 février)

Les superficies ensemencées en cultures d’hiver dans le secteur public ont atteint 7,3 millions d’hectares, soit une légère baisse par rapport à l’année précédente. Toutefois, l’établissement des cultures a été compromis par la date tardive des semis et la sécheresse des sols, si bien qu’il faudra peut-être réensemencer au printemps jusqu’à 1,5 millions d’hectares sur les 7 millions d’hectares d’emblavures de céréales d’hiver, ce qui représente le double des superficies frappées par le gel avant la moisson de 1999 et aura pour conséquence une réduction de la production. En janvier, d’abondantes chutes de neige ont contribué à reconstituer les réserves d’humidité. D’après les premières indications, une légère augmentation des semis de printemps est envisageable. La FAO estime la production céréalière totale de 1999 à 27 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de moins que le chiffre médiocre de 29 millions des dernières années. Ce mauvais résultat est principalement dû au temps chaud et sec qui régnait en juin et juillet et qui a renforcé encore les effets des difficultés économiques, des pénuries d’intrants, des fortes infestations de plantes adventices et des gelées tardives survenues en mai. D’après la FAO, la production de blé devrait être de 15 millions de tonnes, soit environ 2 millions de tonnes de moins que l’année dernière, et celle de céréales secondaires de 11,3 millions de tonnes, contre 11,4 millions de tonnes l’année précédente. De nombreuses régions ont limité la libre circulation des céréales et le gouvernement et les autorités régionales se sont efforcés d’obtenir des agriculteurs le remboursement de leurs dettes, ce qui a entraîné une sous-évaluation du rendement réel. La validité des estimations de la récolte de cette année pourrait également avoir été compromise par les rumeurs persistantes de dévaluation de l’hryvnia après les élections et par la publicité faite autour des initiatives gouvernementales visant à réglementer les exportations céréalières. C’est pourquoi l’estimation de la FAO est d’environ 10 pour cent supérieure aux estimations officielles (24,4 millions de tonnes, dont 13,5 millions de tonnes de blé et 10,2 millions de tonnes de céréales secondaires). Vu les mauvais résultats obtenus lors des deux dernières récoltes et l’importance des exportations (5,8 millions de tonnes en 1998/99 et 2,7 millions de tonnes au cours de la première moitié de la campagne de commercialisation actuelle), des importations de céréales seront peut-être nécessaires dans certaines régions déficitaires du pays. Pour qu’une quantité suffisante de blé soit disponible, le gouvernement a adopté une loi exonérant de droits de douane jusqu’à 1,5 million de tonnes de céréales, pourvu qu’elles soient importées avant le 1er septembre 2000. Ces importations seront financées avec des ressources régionales. L’existence de stocks cachés de céréales et certains facteurs financiers maintiendront vraisemblablement les importations à un niveau bien inférieur. Les besoins alimentaires devraient être couverts en 1999/2000, mais la disponibilité d’aliments pour animaux restera limitée. Malgré les difficultés que connaît le pays, les exportations ont continué, encouragées par les rumeurs selon lesquelles le gouvernement a l’intention d’imposer une taxe de 30 pour cent sur les exportations de céréales. (Une taxe de 23 pour cent s’applique déjà aux exportations de graines de tournesol). La FAO prévoit actuellement que 3,2 millions de tonnes seront exportées en 1999/2000, dont 2,1 millions de tonnes de blé.

 


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