FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE*

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (1er février)

Aucune activité agricole importante n'est en cours pour le moment, le blé et l'orge d'hiver restant en dormance jusqu'au printemps, attendu en mars, et dans l'attente d'un temps plus chaud. Mars est également l'époque des semis du blé et de l'orge de printemps. En raison de ses conditions climatiques difficiles et de sa topographie ingrate, le pays ne peut compter que sur une campagne principale de riz et de maïs (principales denrées de base) par an, cultures dont les semis se déroulent en mai et la récolte en septembre/octobre. Cette période est fondamentale, après les baisses de production marquées que le pays a connues entre 1995 et 1997, lorsque des inondations et la sécheresse avaient fortement réduit les disponibilités alimentaires intérieures. Par rapport à ces années difficiles, 1998 et 1999 ont été caractérisées par une relative stabilité de la production agricole. Néanmoins, les tendances de la production au cours de ces années indiquent que le pays est entré dans une ère marquée par une agriculture relativement peu consommatrice d'intrants et faiblement productrice. Même en l'absence de catastrophes naturelles majeures, la production vivrière intérieure restera donc largement inférieure aux besoins minimums du fait de l'absence d'investissements dans le secteur de l'agriculture et d'une forte pénurie d'intrants agricoles essentiels. Malgré une amélioration sensible au cours de la campagne de 1999, les disponibilités d'engrais demeurent inférieures aux besoins. Les approvisionnements en carburant et en énergie pour d'importantes opérations agricoles mécanisées sont tout à fait insuffisants et un grand nombre de tracteurs et de machines sont inutilisables par manque de pièces détachées et de rechange. Ces pénuries sont imputables à leur tour à un net repli économique et à un manque de devises pour les achats essentiels d'intrants et de denrées alimentaires. L'absence de capitaux a déterminé une forte diminution de la productivité de la terre et de la main- d'œuvre, alors même que les opérations à forte intensité de main-d'œuvre se multiplient. Ainsi, d'une façon générale, au vu des difficultés actuelles, le pays a beaucoup de mal à maintenir le niveau de la production agricole et des approvisionnements alimentaires. Du fait de déficits chroniques d'approvisionnements alimentaires, le niveau de vie a déjà considérablement diminué ces quatre dernières années, avec une contraction des disponibilités alimentaires par habitant et une augmentation des problèmes de santé graves par suite du manque de ressources, de médicaments et de fournitures essentielles. Un cercle vicieux s'est ainsi solidement installé, où malnutrition et santé précaire sont réciproquement liées. On ignore l'étendue réelle du problème et de ces interconnexions, puisqu'une enquête nutritionnelle approfondie n'a pas encore été effectuée. Le gouvernement a annoncé pour avril 2000 la réalisation d'une enquête sur la nutrition. Aucune participation internationale n'est prévue, contrairement à l'enquête PAM/UNICEF/UE de 1998 sur l'état nutritionnel qui a révélé un taux de malnutrition grave de 16 pour cent chez les enfants de 6 mois à 7 ans, soit un degré de dépérissement parmi les plus élevés du monde. Face à ces problèmes alimentaires chroniques, le PAM a fourni à ce jour pour la campagne de commercialisation en cours (novembre/octobre) 96 000 tonnes d'aide alimentaire, auxquelles s'ajouteront 220 0000 tonnes supplémentaires en février et mars. Cette aide est destinée aux enfants de moins de 16 ans (des crèches et des écoles maternelles, primaires et secondaires), aux femmes enceintes et aux mères allaitantes, aux orphelins, aux malades hospitalisés et aux personnes âgées. Le PAM apporte actuellement une aide alimentaire à quelque 5,6 millions de bénéficiaires et prévoit d'effectuer des distributions supplémentaires pendant la période creuse, qui va d'avril à juin. Cela ne sera toutefois possible que si de nouveaux dons sont reçus, car la filière de l'aide en céréales sera tarie dès le mois d'avril.


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