FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - TADJIKISTAN* (3 février)

TADJIKISTAN* (3 février)

On ne dispose pas de statistiques systématiques sur la production agricole. Les derniers rapports (partiels) font état de problèmes graves dans la mobilisation des intrants nécessaires pour les semis des cultures d'hiver de 2000 et confirment une mauvaise récolte céréalière en 1999/2000. La pénurie de semences, de carburant et de machines aurait ralenti les semis et la superficie consacrée aux cultures d'hiver serait inférieure à celle de l'année précédente. Selon les prévisions, les semis de blé pour la récolte de la campagne 2000 pourraient reculer de 80 000 hectares et ne couvrir que 250 000 hectares. Les rapports concernant la récolte de 1999 ont été très contradictoires. D'après les indications les plus récentes, la légère diminution des emblavures aurait été suivie d'un fléchissement notable du rendement des cultures, et ce sous l'effet conjugué des fortes pluies tombées au mois de juillet, d'attaques graves de charbon et de rouille, de l'usage inadéquat des semences de qualité et du mauvais état du système d'irrigation. Un rapport en provenance de Khatlon indique un rendement moyen d'à peine 0,9 tonne par hectare, un niveau extrêmement faible considérant que les cultures céréalières sont en partie irriguées et que la densité de semis est proche des 300 kilos par hectare. En l'absence de statistiques systématiques officielles, la FAO établit provisoirement la production céréalière de 1999 à 400 000 tonnes seulement, soit quelque 20 pour cent de moins que la bonne récolte de l'année précédente. La production de coton, la principale culture de rente, a chuté elle aussi de 16 pour cent, passant à 316 000 tonnes. Le recul de la production céréalière devra être compensé par une aide alimentaire et des importations commerciales, ces dernières en provenance principalement du Kazakhstan, du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan. On estime qu'en 1999/2000, les besoins d'importation de céréales augmenteront pour atteindre 455 000 tonnes, dont 148 000 devraient être fournies au titre de l'aide alimentaire. La situation alimentaire générale demeure problématique, étant donné que la pauvreté est endémique dans le pays. Environ 85 pour cent de la population dispose d'un revenu inférieur au seuil de pauvreté et le pouvoir d'achat reste faible. Les ménages ne sont pas tous en mesure de compenser l'insuffisance de leur production vivrière par des achats sur le marché. Dans les zones rurales, les coûts élevés du leasing limitent également les disponibilités alimentaires des familles. Des évaluations récemment effectuées dans la vallée de Karategin ont révélé que d'importants groupes de population étaient en situation d'insécurité alimentaire. Une aide humanitaire en faveur des populations vulnérables et un soutien pour le développement de l'agriculture resteront nécessaires.


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