FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.2 - Avril 2000 - P. 3

Previous PageTable Of ContentsNext Page


Céréales

Situation de l'offre et de la demande

Les premières perspectives pour 2000 font état d'un léger accroissement de la production mondiale de céréales. Compte tenu de l'état des cultures déjà semées et des intentions de semis, et si le temps reste normal durant les campagnes agricoles de 2000, la FAO estime provisoirement la production céréalière mondiale de cette année à 1 890 millions de tonnes, soit un peu plus qu'en 1999 et plus que la moyenne des cinq dernières années, mais légèrement moins que la tendance à long terme. Si les prévisions actuelles se confirment, la production ne suffira pas à couvrir les besoins d'utilisation prévus pour 2000/01, et il faudra puiser dans les réserves céréalières mondiales pour la deuxième année consécutive.

Selon les premières prévisions de la FAO, la production céréalière mondiale de 2000 est de 1 890 millions de tonnes (y compris le riz usiné), soit un pour cent de plus qu'en 1999. La production de blé devrait s'établir à 595 millions de tonnes (en hausse de 1 pour cent), mieux que la moyenne des cinq dernières années, mais toutefois moins que la tendance à long terme pour la deuxième année consécutive. La production devrait augmenter en Europe, en particulier dans les principaux pays producteurs de la CE, où l'on a enregistré un fort accroissement des semis. En Afrique, la production devrait rester limitée et proche du niveau réduit de l'an dernier, compte tenu des conditions météorologiques défavorables pour la deuxième année consécutive dans les principaux pays producteurs de blé d'Afrique du Nord. En Asie, la production devrait rester à peu près au même niveau que la campagne précédente. Dans le reste du monde, on prévoit une diminution des récoltes.

En Amérique du Nord, la production devrait diminuer, compte tenu en grande partie des réductions de superficies aux États-Unis. Dans l'hémisphère Sud, même si les campagnes de blé n'ont pas encore démarré dans de nombreuses grandes zones productrices, les projections provisoires laissent entrevoir une légère baisse des récoltes en Amérique du Sud et en Australie, après les résultats respectivement supérieurs à la moyenne et record enregistrés en 1999.

D'après les premières prévisions de la FAO, la production mondiale de céréales secondaires de 2000 est de 900 millions de tonnes, soit 2,7 pour cent de plus qu'en 1999. Comme pour le blé, ce chiffre serait supérieur à la moyenne des cinq dernières années, mais inférieur à la tendance à long terme pour la deuxième année consécutive. Les premières indications font état d'accroissements de production dans l'ensemble des régions, à l'exception de l'Amérique centrale, qui pourrait subir une réduction marginale. Toutefois, les principales céréales secondaires de l'hémisphère Nord devant encore être semées, ces premières prévisions sont hypothétiques.

En ce qui concerne la production de riz de 2000 dans les pays d'Asie de l'hémisphère Nord, où l'essentiel des cultures est concentré, la campagne ne démarrera qu'à l'arrivée des pluies de la mousson du sud-ouest. Toutefois, il semble que les intentions de semis de ces pays indiquent une réduction des superficies en réponse aux politiques gouvernementales et/ou aux bas niveaux de prix. Dans l'hémisphère Sud et autour de la ceinture équatoriale, où la campagne est déjà bien avancée, on a assisté à une désaffectation du riz au profit d'autres cultures, due aux bas prix de la campagne précédente, ce qui laisse entrevoir une récolte réduite. Compte tenu de ces premières indications pour les campagnes principales de l'hémisphère Nord et des dernières indications pour les cultures déjà semées dans l'hémisphère Sud et la ceinture équatoriale, la FAO estime provisoirement la production mondiale de 2000 à 395 millions de tonnes (ou 590 millions de tonnes de paddy), contre le résultat record de 400 millions de tonnes (ou 598 millions de tonnes de paddy) estimé pour 1999.

Les prévisions de la FAO du commerce mondial de céréales en 1999/2000 (juillet/juin) demeurent à 222 millions de tonnes, soit quelque 8 millions de tonnes -ou quasiment 4 pour cent- de plus qu'en 1998/99, qui s'expliquent par un accroissement des importations de blé et de céréales secondaires, qui compenserait amplement le volume réduit des échanges escomptés de riz. Les importations de blé devraient augmenter d'environ 5 millions de tonnes et passer à 102,5 millions de tonnes, tandis que celles de céréales secondaires, après une révision à la hausse de 700 000 tonnes depuis le dernier rapport, sont désormais estimées à 96,7 millions de tonnes, soit quelque 4 millions de tonnes de plus que celles de la campagne précédente. Les prévisions d'échanges de riz pour 2000, révisées à la baisse depuis le dernier rapport (- 700 000 tonnes), s'établissent désormais à environ 23 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de moins qu'en 1999. Pour le groupe des pays en développement, les importations totales de céréales devraient atteindre le volume record d'environ 160 millions de tonnes, même si les importations de riz seront probablement réduites. Toutefois, compte tenu des prix généralement inférieurs à ceux de la campagne précédente, la facture des importations céréalières de ces pays pour 1999/2000 sera probablement inférieure de près de 3 pour cent à celle de la campagne précédente, soit environ 21 milliards de dollars E.-U.

D'après les dernières prévisions de la FAO, l'utilisation céréalière mondiale en 1999/2000 est de 1 885 millions de tonnes, soit 10 millions de tonnes, ou 0,5 pour cent, de plus que le niveau de la campagne précédente, mais légèrement moins que la tendance à long terme. L'utilisation de céréales pour l'alimentation humaine devrait augmenter de 1,4 pour cent, la consommation humaine mondiale par tête demeurant au niveau précédent de 164 kg. L'essentiel de cet accroissement devrait avoir lieu dans les pays en développement d'Asie et d'Afrique. L'utilisation mondiale de céréales pour l'alimentation animale ne devrait augmenter que modérément et s'établir à 656 millions de tonnes. L'essentiel de l'accroissement est prévu dans l'hémisphère occidental, compte tenu d'une demande accrue de la part des éleveurs.

Selon les prévisions de la FAO, les stocks céréaliers mondiaux à la clôture des campagnes en cours se terminant en 2000 ont été ajustés légèrement à la baisse depuis le dernier rapport et s'établiraient à 332 millions de tonnes, compte tenu d'une baisse plus importante que prévu des stocks de report de maïs en Chine et dans certains des principaux pays exportateurs. Sur la base des prévisions actuelles, les stocks de report mondiaux de céréales seraient de 14 millions de tonnes (4 pour cent), moins que leur niveau d'ouverture et en recul pour la première fois en quatre ans. Les stocks mondiaux de blé devraient s'établir à 136 millions de tonnes, en baisse de 3 pour cent, tandis que ceux de céréales secondaires sont estimés à 137,5 millions de tonnes, en recul de 8 pour cent. En revanche, les stocks de riz devraient augmenter à environ 59 millions de tonnes, leur plus haut niveau depuis 1994. Au niveau mondial, les stocks de report de céréales représenteraient 17,4 pour cent de l'utilisation tendancielle en 2000/01, soit exactement dans la fourchette de 17-18 pour cent que le Secrétariat de la FAO considère comme le minimum nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire mondiale. Cependant, si les prévisions actuelles de production céréalière en l'an 2000 se confirment, il faudra prélever à nouveau dans les stocks de report durant la campagne 2000/01 afin de couvrir le niveau d'utilisation prévu.

Les cours internationaux du blé se sont raffermis légèrement depuis la publication du dernier rapport, compte tenu essentiellement des inquiétudes relatives au temps sec qui sévit aux États-Unis et qui nuit au blé. Le prix du blé n°2 des États-Unis (HRW, f.o.b) avoisinait 112 dollars E.-U. la tonne en mars, soit environ 1 dollar de plus qu'en janvier, mais toujours en baisse de quelque 16 dollars la tonne par rapport à mars 1999. Les perspectives d'une amélioration plus soutenue continuent d'être limitées par les stocks relativement importants détenus par les grands pays exportateurs. Sur le marché du maïs, une envolée des prix a eu lieu en mars devant la demande accrue d'importations et les inquiétudes croissantes liées à la persistance du temps sec dans plusieurs grandes zones productrices des États-Unis, où les cultures de la campagne de l'an 2000 seront semées sous peu. Toutefois, étant donné les amples disponibilités signalées dans les grands pays exportateurs et les ventes substantielles de la Chine, la hausse globale des prix est restée limitée. En mars, les prix à l'exportation du maïs des États-Unis avoisinaient les 95 dollars E.-U. la tonne, soit 2 dollars de plus qu'en janvier, mais 2 dollars de moins que la même période de l'an dernier. En revanche, avec l'arrivée des nouvelles récoltes de riz sur le marché dans plusieurs grands pays exportateurs et une demande d'importations morose, les cours internationaux du riz ont continué à fléchir au cours des dernières semaines. L'Indice FAO des prix du riz à l'exportation (1982-84 = 100) avoisinait les 103 points en mars, en recul de 3 points par rapport au mois précédent et le plus bas niveau depuis juin 1994.

Production, disponibilités, commerce et stocks céréaliers mondiaux

 
1998/99 1999/2000
estim.
2000/01
prévis.
 
(. . . millions de tonnes . . .)
Production 1/
1 900 1 865 1 890
Blé
598 589 595
Céréales
     
secondaires
912 876 900
Riz (usiné)
390 400 395
Disponibil. 2/
2 230 2 211 2 222
Utilisations
1 875 1 885 . . .
Commerce 3/
214 222 . . .
Stocks de
     
clôture 4/
346 332 . . .
Graphique

Previous PageTop Of PageTable Of ContentsNext Page