Remerciements

Table des matières - Suivante

Ce travail a pu être réalisé grâce à l'attribution d'une bourse (André Mayer) de la FAO. Je remercie cette Organisation et ses membres qui m'ont donné l'occasion de faire cette étude. particulièrement ceux qui l'ont suivi:

Mes remerciements vont aussi â:

MOHAMED (planteur à Ebonji), GERMAIN (grossiste-livreur au marché New Deido de Douala), JUSTIN, "PAPA GERALD", ANNE, CHRETIEN, SIMON et PIERRE au marché Central à Douala.

BELINGA Marcel, au marché Essos à Yaoundé.


Resume

Cette étude a été menée au Cameroun sur la filiêre traditionnelle de la banane plantain.

Les régimes sont généralement manipulés sans ménagement.

Deux facteurs de base jouent sur la valeur commerciale du plantain:

Le critére qualité intervient à tous les niveaux du circuit.

Les pertes physiques de plantains aprés la récolte sont limitées pour plusieurs raisons:

Mais la valeur marchande se déprécie avec l'évolution des fruits.

La contrainte post-récolte majeure réside à certaines périodes dans l'évacuation rapide du produit de zones d'accès difficile.

La conservation au froid du produit frais et ou le conditionnement en cartons, ne sont pas rentables actuellement dans les zones de production et de grande consommation. Ces techniques pourraient étre économiquement intéressantes dans les réglons très éloignées des sites de production où la denrée se vend à un prix élevé.

Mots clés: banane plantain, conservation, filiére de commercialisation, pertes post-récolte, qualité, stockage.


Introduction

Les bananes plantains occupent une position privilégiée parmi les bananes consommées généralement aprés cuisson (figure 1). Elles Jouent un rôle important dans l'économie et la sécurité alimentaire de plusieurs régions en zones tropicales humides (FAO' 1988). La production mondiale de plantains et des autres bananes à cuire était estimée en 1985 à 25 millions de tonnes dont 16,6 pour l'Afrique seule, l'Amérique du Sud deuxième productrice ne fournissant que 4,1 millions de tonnes (FAO, 1987).

Le plantain étant un sujet d'étude relativement neuf, certains domaines qui le concernent sont encore peu connus ou mal maitrisés. Le secteur post-récolte en est un bon exemple. En même temps que l'on se préoccupe de maintenir ou d'augmenter la production, on se soucie de faire passer le dispositif traditionnel de commercialisation à un système plus efficace sensé étre mieux adapté à la demande croissante des zones urbaines. On estime souvent que les pratiques habituelles qui sont mises en oeuvre dans ces circuits engendrent fréquemment de nombreuses pertes de la production récoltée, lesquelles ne sont plus disponibles' pour les consommateurs, et entrainent la baisse des revenus des vendeurs.

Les actions envisagés pour améliorer ces systèmes post-récolte traditionnels ont souvent pris comme référence ou repère les méthodes employées dans la filière de la banane destinée à l'exportation, encore appelée banane de dessert ou simplement banane, La fonction du plantain dans son univers de consommation a été ainsi parfois sous estimée, ou confondue avec celle de la banane Le premier au-delà de son importance en tant que vivrier, a une dimension sociale étendue, ce qui n'est pas le cas du second.

La banane est intégrée de longue date dans le marché international des fruits. Les exportations intercontinentales de ce produit existaient depuis le début du siècle dernier et peutétre bien avant (SIMMONDS, 1959), Génératrices d' importantes ressources financières pour les compagnies impliquées dans son commerce, aussi bien au niveau des producteurs, des transporteurs que des importateurs, les activités concernant ce produit ont connu depuis une grande augmentation et une amélioration incessante grâce à la recherche (phytotechnie, technologie des méthodes de transport, du conditionnement et de la conservation), Des normes reconnues et appliquées sont en vigueur dans cette filière (IRFA, 1980 et 1985) (MAILLARD, 1986). Les acteurs de ce circuit international s'attachent à maintenir ou augmenter la qualité de leurs fruits sous peine de perdre leur marché.

Le circuit de commercialisation de la banane plantain n'a pas suivi la même évolution. Le commerce de cette denrée est resté surtout localisé, pratiquement circonscrit aux zones de production. Les techniques utilisées dans cette filière n'ont pas été soumises aux mêmes contraintes, aux impératifs d'amélioration que provoquent la concurrence pour la qualité, la présentation.

Le plus important ici a pratiquement toujours consisté à pouvoir distribuer la denrée.

Au plan biologique, la banane doit aussi être distinguée du plantain. La classification des bananiers est basse sur l'hypothèse que toutes les bananes comestibles proviennent de deux parents, deux espèces du genre Musa: M. acuminata (AA) et M. balbisiana (BB). Ces deux espèces fertiles se seraient croisées à l'état sauvage. Les lettres A et B désignent la ploidie et la composition du génome chez ces parents (SIMMONDS, 1959), (DE LANGHE, 1976), (ROME, 1976). L'absence de méiose au niveau des gamètes femelles a provoqué la formation de triploides AAA (banane de dessert), AAB, ABB, et méme de têtraploides (figure 1) (CHAMPION, 1976).

Les plantains vrais sont des triploides AAB et se divisent en << French plantain >> (plantains Français) et << Horn plantain >> (plantain Corne). Dans chacun de ces types on rencontre un grand nombre de variétés (cultivars). Le régime de plantain type French possédé un axe mâle persistant, alors que celui du type Corne est absent ou dégénère très tôt aprés la floraison (figure 3). Plusieurs clones de ces plantains se différencient essentiellement par le nombre de mains, la taille du fruit et du régime: on trouve des petits Frenchs, des Frenchs moyens, geants, des faux Cornes, des vrais Cornes.

Dans un sens plus large, le terme plantain s'emploie souvent pour toutes les bananes généralement consommées après cuisson, dont les bananes à cuire (ABB).

Il y a une importante distribution des variétés dans les zones de production en Afrique. Les faux Cornes et vrai Cornes dominent très largement en Côte d' Ivoire (au minimum 90 à 95 de la production), tandis que tes Frenchs pourraient constituer au moins 50 S des plantains au Cameroun. Le Rwanda et le Burundi sont grands producteurs de bananes à cuire au sens large et de cultivars qui servent à la fabrication de "bières" traditionnelles locales (bananes à bière) (MIHAILOV, 1986).

Objectif et cadre de recherche

Ce travail mené dans le cadre d'une bourse de recherche ANDRE MAYER de la FAO, se propose d'apporter une contribution à l'étude des conditions de réduction des pertes après récolte des bananes plantains.

Les recherches ont eu lieu au Cameroun pendant 17 mois au Centre Régional Bananiers et Plantains (C.R.B.P.) à Njombé. Ce Centre est le fruit d'une collaboration entre l'lRA (Institut de la Recherche Agronomique - Cameroun) et le ClRAD/lRFA (Département fruitier du Centre International de Recherche en Agronomie pour le Développement - France).

Figure 1: Schéma traçant l'origine des bananiers et plantains (d'après CHAMPION) (source: FRUITS. Vol. 31, nº9, 1976)

Figure 2: Schéma général d'un bananier en phase de fructification (LASSOUDIERE, 1978)

Figure 3: Les 3 grands types de régime de plantation (Source: FRUITS, Vol. 38, nº 6, 1983)

Le Cameroun est l'un des plus grands producteurs Africains de bananes plantains avec environ un million de tonnes (STATISTIQUES AGRICOLES, 1987). Ce produit est l'une des denrées de base les plus importantes avec une consommation nationale de 75 kg/an/habitant, pouvant atteindre 200 kg/an/habitant dans certaines des zones de production. La population du pays est de 12 millions d'habitants répartis à environ 368 pour les communes urbaines et 628 pour les communes rurales. Avec sensiblement 40X de la production comoercialisés) la demande urbaine est globalement satisfaite en plantains.

Figure 4: Zones de production du plantain en Afrique Centrale et de l'Ouest (d'apès INIBAP, 1988)


I. Le plantain et la banane parmi les vivriers

I.1. Le plantain

La banane plantain constitue une des bases de l'alimentation dans plusieurs provinces de la moitié sud du pays. C'est le principal féculent à Yaoundé, Douala, et dans les régions productrices (figure 20 et tableau 1 en annexe): Sud-Ouest, Centre, Est, Littoral, Sud, Nord-Ouest, Ouest, à l'exception de la région Nord du pays où l'alimentation est surtout à base de céréales (zone Coton - élevage).

La production essentiellement traditionnelle (plus de 99%) est inégalement répartie dans l'année dans les zones de culture; dans le Sud-Ouest, elle est :

La production et le volume des plantains sur les circuits de commercialisation peuvent être 2 à 3 fois plus abondants en saison sèche qu'en saison pluvieuse (MELIN ET DJOMO, 1972). Le prix du produit en période de forte production est couramment de 1,5 à 2 fois plus élevé (figure 5).

Le plantain représente (tabi eau 1) le pourcentage le plus élevé (29,9%) parmi les dépenses consacrées aux féculents (Enquete Budget consommation EBC, 1987), Les coefficients budgétaires (pourcentage par rapport à la dépense totale d'alimentation, boissons et tabacs des ménages) du plantain, varient faiblement avec un maximum de décembre à février (2,9%) et un minimum de juin à août (2,7%) (tableau 2).

Sensiblement les méme dépenses sont affectéss aux plantains pendant toute l'année, autrement dit les achats sont plus importants en saison sèche qu' en saison des pluies. Ces chiffres calculés n'incluent pas la valeur de l'autoconsommation.

I.2. La banane (banane douce)

Nous avons tenu à signaler ce produit en raison de l'importance qu'il occupe dans l'alimentation de base d'une partie non négligeable de la population du pays.

La consommation de banane comme vivrier serait au départ surtout une habitude des ethnies originaires de l'Ouest. Cette consommation a connu depuis une bonne extension due aux goûts alimentaires en partie, à des raisons économiques en partie (les prix d'achat de la banane sont toujours inférieurs souvent de moitié. au moins à ceux des plantains à tous les stades du circuit de commercialisation, (figure 5), La banane est parfois considérés comme le "plantain du pauvres". Les fruits verts sont consommés après cuisson au même titre que les plantains, mores ils servent de dessert ou peuvent entrer dans la confection de beignets quand la maturation est trop avancée.

D'après la Banque Mondiale en 1984/1985, la consommation aura été de 175.000 tonnes. Les bananes consommées localement proviennent des cultures paysannes (traditionnelles) et des plantations industrielles (écarts de triage non exportés) situées dans le Littoral (département du Moungo) et le Sud-Ouest (département du Fako). Douala reçoit presque toutes ces bananes inaptes à l'exportation (un véritable circuit) environ 20.000 tonnes ont été acheminées sur les marchés de cette ville en 1989 contre sensiblement 60.000 d'emportées.

Figure 5: Prix de la banane plantain et de la banane dans le Sud-ouest à d'aboût 1989 (ALMY et BESONG, 1989) : Plantains

Figure 5: Prix de la banane plantain et de la banane dans le Sud-ouest à d'aboût 1989 (ALMY et BESONG, 1989) : Bananas

Tableau 1: Dépenses de féculents et amidons (en espéces) Unité en F.CFA/téte/an (d'après EBC 1987)

Nom du
Produit
Yaoundé Douala
tabac
Zone
cacao
élevage
Zone
café
classée
Zone
coton
Zone
non
Moyenne
Cameroun
Plantain 5 771.36 5 284,15 901,22 757.84 50,20 1 013,01 111.89
Pomme de terre fraiche 779.19 1 360.03 35.27 248,S0 36,85 67,40 22,72
Farine fécule 3.01 1.02 0.00 0.39 0,93 0.00 0.03
Patate fraiche 361.27 641,56 50,26 1 Z,97 1 08,22 83.74 14,56
Patate sechée 2.30 4.50 0.46 0,00 0,84 0,33 0,07 i
Manioc frais 1 744,24 966,56 206,75 92,86 130.20 621,04 29,78
Manioc déshydraté 358,25 225,61 211.71 87,92 251.96 63.32 18.34
Farine de manioc 952,50 1 053.40 306,63 39,88 201,17 97,89 25.15
Gari/tapioca 1 1,02 323.02 4.62 243.24 0.30 191.71 11.77
Baton de manioc 824.83 1 203.00 313.73 38.44 5.13 298,45 20.42
Beignets de manioc 4.61 7.06 25.02 4.72 0.59 7.42 0.74
Macabo 3 552.92 3 645.84 435.88 571.63 21.93 1 010.85 72.59
Taro 421,54 694.31 20.50 106.04 20,66 339.66 12.84
gname 1 178,43 1 350.17 181,60 172.77 215.82 211,03 31.34
Amidon sec 6,21 6.30 1.75 0.59 0.00 0.46 0.12
TOTAUX 16 043,6 16782,2 2 710,3 2491.2 1 048,6 4 112,7 373,66

Tableau 2: Coefficients budgétaires pour l'ensemble du pays (EBC 1987) des DC principaux féculents

Périodes
Nom du Produit

septembre à novembre

décembre à février

mars à mai

juin à août

Palntain

2.8

2.9

2.8

2.7

Macabo

1.9

1.8

2

1.6

Igname

0.9

1.2

0.6

0.4

Pomme de terre fraiche

0.6

0.4

0.5

0.8

Patate fraiche

0,5

0,5

0,2

0.2

Farine de manioc

0.7

0.6

0.7

0.6

manioc frais en tubercule

1

0.7

0.7

0.7

TOTAL

8.4

8,1

7,5

7

et des principaux céréales et produits céréaliers

Périodes
Nom du
Produit

septembre
à
novembre

décembre
à
février

mars à

mai

juin à

mai

Riz

4.7

4.6

5.4

6.3

Pain

-3.5

3.8

3.9

3.9

Mil et Sorgho

2.6

2.6

5.2

9.5

Beignets de farine de blé

2.1

1.7

2.1

2,1

Mais

2.1

1.2

1.4

1.3

TOTAL

15.3

13,9

18

23,1


II. Methodologie

Il se posait plusieurs questions:

II.1. Analyse des pertes apres recolte et des besoins de la filiere

Les investigations se sont déroulées en deux grandes phases.

II.1.1. Premiére phase

Le but est de déterminer la structure de la filière (les intervenants), de chercher à comprendre les méthodes pratiquées et à analyser les pertes. Les cheminements du produit ont été remontés en sens inverse, c'est-a-dire des détaillants du marché urbain aux autres vendeurs auprès desquels ils s'approvisionnent, des grossistes aux producteurs.

Outre les questions posées aux commerçants, on contrôle de visu dans la mesure du possible. Cette démarche a nécessité d'entretenir des contacts étroits avec un certain nombre d'opérateurs (gros vendeurs effectuant régulièrement cette activité) qui SQ sont montrée disponibles, afin d'avoir accès de temps en temps à leurs étalages et mieux percevoir les types d'opérations qui s'y déroulent: 15 intermédiaires à Douala (5 grossistes-livreurs, 10 détaillants) et 6 à Yaoundé (2 grossistes détaillants, 4 détaillants).

a)- Au niveau de la. commercialisation finale

Les 2 plus grands centres de consommation dans le pays, Douala et Yaoundé, respectivement 31,4 et 35,9% des dépenses des ménages en plantains par rapport à l'ensemble des autres féculents et amidons (tableau 1) ont servi de base de travail.

Les marchés de Douala en particulier plus proches de la station de Njombé (75 à 85 km contre 315 à 330 km pour ceux de Yaoundé) ont été plus régulièrement visités pendant cette période (2 à 4 passages par mois):

b)- Au niveau des modes de ravitaillement

L'accent a été mis sur la participation à des collectes (plusieurs jours par voyage) avec des intermédiaires qui livrent sur Douala (à partir du sud-Ouest) et Yaoundé (à partir de sa périphérie).

c)- Au niveau du Producteur

Les enquêtes sont menées directement auprès des paysans sur les lieux caractéristiques d'approvisionnement signalés, et indirectement auprès des structures d'encadrement et de vulgarisation (délégations du Ministère de l'agriculture). La province du Sud-Ouest (la plus productrice du pays, tableau 1 en annexe) a servi de cadre majeur aux recherches.

II.1.2. Deuxième phase

Après avoir estimé avoir cerné en grande partie les procédés des acteurs, nous avons entrepris de nous informer des particularités qui pourraient exister dans l'organisation des filières d'une région à une autre du pays (exemple zones non productrices de bananes plantains, zones ne participant pas à l'approvisionnement de Yaoundé, Doubla).

II.1.3. Difficultés rencontrées

Au cours des enquêtes, nous nous sommes parfois heurtés la méfiance de bien des opérateurs:

ils nous prenaient pour des concurrents ou des contrôleurs de prix (cas des intermédiaires), ou des agents du gouvernement chargés de s'informer sur la taille de leurs exploitations et productions afin d'augmenter leurs impôts (cas des producteurs).

Une autre difficulté a été l'estimation des poids précis des plantains qui sont exposés à la vente, vu les raisons citées cidessus et l'absence de système de pesse dans le circuit traditionnel. Nous avons essayé de contourner cette difficulté de 2 manières:

P=P/0,91

Pour faciliter ce calcul, on choisit des régimes qui présentent à la fois des doigts suffisamment séparés dans les mains, "t à nombre pas très élevé, de manière à pouvoir compter aisément ces derniers (vrai ou faux Corne, French moyen).

II.1.4. Conclusion

Les schémas et valeurs retenus sont obtenus après:

La connaissance du milieu et du comportement des acteurs a été très utile dans les analyses. Nous avons en outre bénéficié des enquêtes menées au méme moment au Centre Régional Bananiers et Plantains (CRBP) par LENDRES (1990) sur la structure de la filière de commercialisation du plantain au Cameroun, et par TEMPLE (1991) sur la structure socio-économique des productions de la province du Sud-Ouest.

II.2. Travaux en station et experlmentations en milieu reel

Pendant le déroulement des enquêtes (première phase) on a débuté les expérimentatiions en station, Le principe retenu a été de déterminer les possibilités de conservation et de stockage à l'état vert des plantains, en s'adressant à un cultivar couramment consommé dans la région.

Les régimes sont récoltés à des stades bien définis et subissent divers types de traitements couramment utilisés en banane de dessert:

Le protocole retenu figure en annexe.

Les résultats obtenus sont comparés à ceux observés dans la filière du plantain (délais de vente, état et aspect des fruits, prix), On effectue une projection économique (intérét, rentabilité des systèmes utilisés en station?. cette analyse technico-économique est supportée par des tests réels de commercialisation du. produit amélioré type (plantain de bonne présentation conditionné en cartons) dans le circuit traditionnel, avec le concours des vendeurs.


III. L'organisation et la structure de la filiere

III.1. Les marches

Les marchés constituent des lieux de rencontre privilégiés entre les acteurs. Si dans les plus grandes villes et les cités de moindre importance, les ventes ont lieu tous les jours, les quantités de plantains qui arrivent sur les étalages varient selon un mouvement assez régulier, pour certaines raisons:

Le marché périodique rural permet aux producteurs de rencontrer régulièrement les acheteurs, donc d'augmenter les possibilites d'écouler plus facilement leurs plantains. Si ce système est très courant et semble une habitude bien ancrée dans les provinces du Littoral, du Sud-Ouest et de l'Ouest, les provinces du Sud, de l'Est et une partie du Centre vivent par contre relativement peu ce procédé. Certaines tentatives sont actuellement en cours dans ces dernières régions pour tenter de remédier à cette situation.

III.2. Les differents intervenants

III.2.1. Les vendeurs classsiques

En général il n'y a pas plus de 2 intermédiaires depuis le producteur Jusqu'au premier marché urbain; le grossistelivreur ou le détaillant achète au producteur dans la mesure du possible.

Les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes dans le circuit de distribution. Les grossistes (grossisteslivreurs plus grossistes sédentaires) moins représentés que les autres intermédiaires, constituent le groupe où la proportion d'hommes est la plus élevée (au moins la moitié à Douala plus Yaoundé). La vente au détail (en régimes ou en doigts) est dominée par le sexe féminin (70% au moins des vendeurs).

III.2.2. Les transporteurs

Le transporteur est rarement le vendeur de plantains, exception faite de quelques cas isolés. Dans les provinces du Sud et de l'Est:

III.2.3. Les manutentionnaitres

A côte des vendeurs habituels et des transporteurs. on rencontre d'autres catégories d'acteurs qui font partie intégrante du système.

Le chargement des véhicules de manière à y ranger le maximum de fruits (pratiquement pas d'espace vide) ne s'improvise pas, il requiert une certaine technicité (voir description en annexe).

Dans les villages où les zones de ravitaillement caractéristiques on ou plusieurs professionnels, les "chargeurs", disposent les régimes dans les camions. Certains grossistes-livreurs ont débuté par cette voie, le temps de bien assimiler cette pratique, de connaitre le milieu, de réunir progressivement les fonds nécessaires, puis s'affranchir de cette activité pour enfin exercer celui de grossiste vrai.

Lorsque le chargement arrive à destination en ville, d'autres manutentionnaires s'occupent du déchargement. Une fois le régime déposé sur le sol au bas du camion, le "classeur" le classe en fonction des initiales marquées sur la hampe par chacun des grossistes-livreurs pour identifier son produit (après l'achat au paysan), Les grossistes me sont donc pas obligés de voyager avec le véhicule qui transporte les plantains, ils peuvent arriver sur la place du marché plusieurs heures après le déchargement et retrouver leurs marchandises rangées. Ces manutentionnaires, régulièrement ou à I' occasion peuvent écouler du plantain sur la place du marché (figure 6),

III.3. Les relations entre les intervenants

Rapidement observe, le circuit de commercialisation parait atomisé et surtout totalement anarchique. L'anarchie est moins évidente quand on y regarde de plus prés. Lecircuit est par contre parfois assez complexe. On a affaire à un dispositif dans lequel chacun Joue son rôle. Le commerce traditionnel du plantain existe depuis bien longtemps, il s'est instauré au niveau des agents des règles et des mécanismes (même des codes) assez bien établis afin:

La complexité de la filière peut étre monstrée dans ces deux types de comportement: l'achat au preducteur et la fidélité entre les acteurs.


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