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Dix millions de journées de travail

Responsables

Les populations, représentées par les chefs de villages, les notables, les anciens, réunies en assemblées générales, sont responsabilisées au moyen de conventions signées avec le projet pour les interventions qu'elles-mêmes ont demandées. L'engagement de tous pour la protection des réalisations effectuées figure parmi les conditions requises pour la poursuite des travaux.

Construction de seuils

Les seuils, construits avec des matériaux locaux et des gabions fabriqués par des artisans formés par le projet, surélèveront les lits des koris et favoriseront la réalimentation des nappes phréatiques et l'épandage sur les terres des vallées, véritables greniers potentiels de l'arrondissement.

Seuil en période de crue

Durant les crues d'hivernage les débits des seuils atteignent plusieurs centaines de m3/s.

La contribution de la population de Keita a été considérable. De 2500 à 3000 travailleurs, des femmes surtout, travaillent chaque jour en équipes sur plusieurs dizaines de chantiers. Environ 6 millions de journées de travail ont été ainsi fournies entre 1984 et 1993. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a soutenu cette participation avec un nombre égal de rations alimentaires familiales. Il est estimé que la participation de la population atteindra près de 10 millions de journées de travail au total à la fin de la deuxième phase du projet, en 1996.

Les photos aériennes permettent de se faire une idée de l'ampleur des travaux réalisés sur le terrain. Le paysage a été profondément marqué par les millions de tranchées creusées dans les collines, les milliers de kilomètres de diguettes empierrées construites sur les glacis et les plateaux et les centaines de kilomètres de haies dressées contre la progression des dunes. Plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de pierres et de cailloux, autrefois accessoires inutiles d'un paysage désertique et lunaire, ont été ramassés, transportés et transformés en barrages et en seuils. Pendant la saison des pluies 1994, une quinzaine de retenues d'eau apparaîtront derrière les digues pour lesquelles environ 500000 mètres cubes de latérite ont été employés. Les mares que l'on croyait disparues et qui étaient désormais reléguées parmi les souvenirs des anciens réapparaîtront aussi dans la vallée de Keita.

Distribution de rations

Les rations alimentaires du PAM incitent les habitants à participer aux travaux de restauration des terres.

Travaux sur le terrain

Chaque chantier compte 120 personnes au maximum. La rotation des villageois élargit la participation.

Les habitants sont devenus les principaux artisans du projet.

Les chantiers offrent aux visiteurs le spectacle impressionnant et toujours émouvant d'une population déterminée et disciplinée, travaillant dans des conditions pénibles en raison de la chaleur et de la poussière, sereine à cause de l'incitation indéniable constituée par les vivres PAM, mais aussi consciente d'être un acteur essentiel de la construction de son propre avenir.

A cause de l'émigration, plus de la moitié des hommes sont absents six mois par an en moyenne. Ils ne formaient que 5 p.100 de la main-d'œuvre au début du projet. La proportion est passée à 35 p. cent en 1989 grâce aussi à l'évidence et à la crédibilité des résultats du projet.

Les paysans de Keita sont des agriculteurs-éleveurs avec une minorité d'artisans. Les hommes préparent la terre et sèment le mil ou le sorgho avec l'aide de leurs femmes et de leurs enfants. Ce sont surtout les hommes qui effectuent le sarclage. En octobre, une fois la récolte terminée, beaucoup d'hommes quittent l'arrondissement en quête d'un emploi saisonnier.


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