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La couverture des besoins asiatiques en bois

par S. KAMESAM, Ingénieur des constructions en bois, Bangalore, Délégué associé pour l'Inde.

On peut se demander si la pénurie en bois qui sévit actuellement dans les régions les plus civilisées de l'Asie, l'Inde par exemple, est un fait réel ou relatif. Cette situation peut être apparue et peut persister faute d'une politique efficace d'emploi coordonné et scientifique du bois, dans la construction et l'industrie, en vue d'éviter le gaspillage au cours de la transformation et de l'utilisation des bois *. Dans le passé, une telle politique a fait visiblement défaut, et en raison de plans de construction défectueux et de la mise en œuvre de bois non traités, nous avons gaspillé le bois dans des proportions colossales. Si l'on s'attaque judicieusement au problème de l'utilisation et si les pays excédentaires du Sud-Est de l'Asie coopèrent avec les pays déficitaires, il n'y aura pas lieu de craindre une pénurie de bois ni un approvisionnement insuffisant dans les années à venir, même dans l'hypothèse d'un vaste essor industriel.

*Note: Un travail considérable a été accompli par le Sous-Comité de l'habitat et le Comité du bois d'œuvre de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Europe en ce qui concerne les économies à réaliser dans la consommation du bois. Un rapport a été préparé sur Les possibilités d'économies de bois dans la construction. La FAO par la voix du Président de son Comité de Technologie des emplois mécaniques du bois achève l'étude d'une utilisation plus rationnelle de ce matériau. Les Nations Unies aussi, portent une attention croissante a l'ensemble des problèmes de l'habitat, de l'urbanisme, et de l'aménagement des campagnes (note de l'éditeur).

Cet article expose trois problèmes importants auxquels l'Asie doit faire face aujourd'hui:

1) le bois de chauffage pour les agglomérations;

2) le bois d'œuvre pour l'habitat rural et autres besoins ruraux;

3) le bois de construction pour les plans urgents de développement industriel et pour assurer la continuité des services publics.

Besoins des villes en bois de chauffage

Pendant la dernière guerre, les besoins militaires ont nécessité l'emploi immédiat d'une grande quantité de poteaux et de bois de chauffage, si bien que les ressources en bois de chauffage des villes furent presque épuisées et qu'aujourd'hui on doit faire venir ce combustible de régions éloignées de plus de 150 Km. Ces transports de bois de chauffage à longue distance ont surchargé les chemins de fer qui, à la suite de leur entretien insuffisant, sont déjà à peine capables d'assurer même un trafic normal; il y a dans la région, des villes qui, en dépit d'organisations spéciales et très utiles pour maintenir des réserves de bois de chauffage, se sont trouvées, en plusieurs occasions, en face d'une réelle pénurie de combustible.

On pourrait résoudre le problème par l'emploi exclusif du charbon de bois au lieu du bois de chauffage dans les agglomérations. Mais, dans l'Inde par exemple, la production annuelle de 9 millions de tonnes de charbon de bois est assurée par les méthodes les plus primitives. Il est de toute nécessité non seulement pour réduire le tonnage du bois dé chauffage à transporter par voie ferrée jusqu'aux villes, mais aussi pour conserver les ressources naturelles, d'envisager un plan cohérent de carbonisation du bois par des procédés modernes, avec récupération des sous-produits. Le procédé Suisse Strupp «à circulation du gaz» mérite spécialement d'être mentionné ici. Il est essentiel aussi, évidemment de développer l'emploi de fours à carboniser à grand rendement à l'usage des régions urbaines et de prendre des dispositions pour obtenir une production massive. Ces fours pourraient être vendus aux habitants directement, au prix coûtant, par les gouvernements.

Dans les régions où l'on peut utiliser l'énergie hydroélectrique à bon marché, il serait tout à fait avantageux de tirer parti de cette source d'énergie pour le chauffage et la cuisine. Le besoin de chauffage de la majorité des pays est faible, en raison de la durée généralement courte de la saison froide.

Il est recommandé d'aménager des forêts communales ou sectionales à une distance aussi faible que possible des agglomérations. Des essences à croissance rapide fournissant le bois de chauffage, essences qui peuvent être coupées tous les cinq ans, seraient plantées au début de la mousson. On devrait étudier l'emploi de machines pour planter les arbres, et même d'hélicoptères pour assurer le transport des plants aux régions non accessibles par la route, ou d'avions pour le semis.

Bois nécessaires a l'habitat rural et aux autres besoins ruraux

Quatre-vingt-dix pour cent de la population de l'Inde, du Pakistan et de plusieurs autres régions d'Asie vit dans des villages où les conditions de logement sont épouvantables et sont la honte de la civilisation moderne. Le sol de la maison est extrêmement insalubre. Il est fait de boue durcie par des revêtements successifs de bouse de vache qui joue le rôle de milieu nutritif permettant le développement de bactéries et d'insectes responsables de beaucoup de maladies tropicales. Les murs sont essentiellement faits de boue ou de boue recouverte de bambou non traité, ou de bois de mauvaise qualité. Dans les murs de boue on peut trouver quelques poteaux d'aubier qui y sont enrobés et aussi des piquets plus petits qui constituent les chambranles des portes ou les châssis des fenêtres, quand les fenêtres existent le sol étant infesté de termites les pièces de bambou ou de bois ne durent guère que deux ou trois ans, tout le bâtiment doit alors être reconstruit. Le toit est formé de perches ou pieux en aubier, de bambous, fendus ou non, de nattes de bambou, ou de feuilles de palmiers. Une telle toiture est sèche comme de l'amadou avant l'arrivée de la mousson et particulièrement inflammable. Pendant les autres saisons, elle est le refuge des serpents, scorpions et araignées venimeuses qui sous les Tropiques, coûtent chaque année de nombreuses vies humaines. Détruits peu à peu par les termites et la pourriture, ces toits s'effondrent souvent subitement au cours des tempêtes.

L'habitant vit donc dans une maison très insalubre et très inconfortable avec la protection la plus élémentaire contre le soleil, la pluie et le vent. Comment l'homme pourrait-il s'élever à un niveau normal dans de telles conditions?

Etant donné l'insuffisance actuelle de bois dont il vient d'être question, est-il possible d'améliorer en quelque manière ces habitations? La plupart des gens semblent répondre «non». L'Inde essaye d'importer d'Amérique de l'aluminium pour les charpentes des maisons et les armatures des toits. Mais le pays doit faire face à un déficit de 2.500 millions de dollars cette année et à la nécessité d'acheter à l'étranger 2 millions de tonnes de denrées alimentaires. Il s'efforce aussi d'importer de l'acier à des prix exhorbitants mais ces métaux ne sont pas indispensables. Une solution temporaire au problème de l'habitat rural en Asie serait d'utiliser sur une vaste échelle, intégralement et d'une façon rationnelle, les ressources en bambous de la région. Une contribution positive au problème de l'habitat sous les Tropiques se trouve dans «Huttes et Maisons aux Tropiques» UNASYLVA, vol. III, n° 3.

Ce serait le meilleur moyen pour résoudre le problème de l'habitation de 95 pour cent de la population. Il y a dans la région, plus de bambous inexploités qu'il n'en faut pour satisfaire les exigences de la construction. Le bambou devient utilisable au bout de quatre ou cinq ans, de telle sorte que ce matériau de construction, la moins chère des poutres-caisson naturelles, peut être récolté tous les cinq ans. L'exploitation du bambou n'exige pas d'appareillage coûteux ni compliqué et on le transporte facilement au moyen des millions de charrettes à buffles et de cours d'eau flottables existant dans cette région. La seule chose nécessaire est la normalisation, la préfabrication et la production massive d'éléments de construction, après que les architectes et les ingénieurs auront mis au point des projets esthétiques de différents modèles d'habitations rurales. On sait déjà comment construire ces maisons. Les toits présentent certaines difficultés mais qui ne sont certainement pas insurmontables et il existe plusieurs projets qu'on pourrait adopter immédiatement même dans les régions où la force des vents et la quantité des pluies sont importantes. Les ingénieurs peuvent aussi considérer les possibilités d'économie et de rendement qu'ils obtiendraient en utilisant le bois lamellé et le bambou courbé, de telle sorte que les charnières soient au niveau du sol et que les murs et le toit forment une surface continue.

Les villages ont d'autres besoins en bois qui méritent d'être mentionnés en passant, et dans ce domaine également, on pourrait penser aux possibilités de standardisation, de préfabrication et même de production intensive: un des points les plus importants serait de fournir aux paysans une charrette à buffle plus solide et plus durable et conçue de façon plus rationnelle. De plus, chaque paysan possède une ou deux charrues qui pourraient être mieux conçues et construites en série de manière à fournir un meilleur usage, à être plus durables et meilleur marché. Les piquets de clôture et les palissades, convenablement protégés par des antiseptiques, pourraient remplacer les centaines de milliers de mètres cubes de bois de clôture qui sont détruits chaque année par les termites et autres insectes xylophages. Personne n'a jamais pensé à l'ameublement des paysans mais ce n'est pas seulement en construisant sa maison avec plus de soin que la condition moyenne de leur vie serait améliorée: il faudrait aussi un bon mobilier rural. L'Etat devrait créer des usines pour produire en grande quantité un ameublement de ce genre.

Utilisation industrielle du bois

Fournir du bois à l'industrie est un problème de vaste étendue. Le gouvernement de l'Inde prépare un grand projet d'utilisation du bois traité et du bambou pour remplacer l'acier, qui est aujourd'hui le point névralgique du développement industriel. On traitera dans cet article, cinq ou six aspects importants de la construction industrielle.

Traverses de chemin de fer

Aujourd'hui dans de nombreux endroits de cette région, les gouvernements qui, presque toujours, possèdent les chemins de fer, réclament pour la fabrication des traverses non seulement une grande quantité de bois mais aussi la meilleure qualité. Il semble absurde de vouloir donner, dans ce sens, la priorité aux traverses de chemins de fer, qui ne demandent pas une fabrication soignée. Récemment encore on destinait à cet usage, non seulement les meilleures sortes de bois mais aussi les essences les plus durables comme le teck. La section transversale des traverses fut fixée il y a à peu près une centaine d'années quand il y avait encore des forêts vierges. Une section transversale de 25 x 13 cm par exemple, pour l'Inde, exigeant annuellement environ 340.000 m³ de bois de droit fil et bien sec semble entraîner un déchet considérable: en effet, pour cette section transversale, non seulement il faut utiliser des arbres de gros diamètre et une seule partie de ces arbres, mais, de plus, il y a une perte de près de 50 pour cent de la grume au cours de la transformation. Les dosses qui restent après la fabrication des traverses sont brûlées dans la jungle ou abandonnées à la pourriture. En Asie, on emploie la même largeur et le même nombre de traverses par Km que dans les pays tempérés bien qu'une grande partie de feuillus d'Asie soient de 50 à 75 pour cent plus résistants que les résineux et les feuillus utilisés dans d'autres pays. Il faudrait examiner à fond la possibilité d'économiser au moins 30 à 40 pour cent des bois à traverses et de réduire de 50 à 10 pour cent les pertes qui se produisent lors de la transformation des grumes ainsi que la fabrication des traverses avec des bois de qualité inférieure et de plus petites dimensions. Il ne faudrait pas éliminer l'aubier de certains bois, car après imprégnation, il peut être aussi durable que le bois de cœur.

Poteaux électriques, télégraphiques, et téléphoniques

L'énergie hydroélectrique à bon marché sera à la base d'un grand développement industriel en Asie; de nombreux projets d'électrification sont aujourd'hui à l'étude ou entrepris par la plupart des gouvernements de la région. Ils exigent, pour le transport et la distribution du courant, le télégraphe et le téléphone, un grand nombre de poteaux dont la longueur varie généralement de 6 à 11 mètres et le diamètre à la base de 15 à 30 cm. Ces poteaux pourraient être préservés par imprégnation. Outre ces poteaux, des centaines de milliers de supports horizontaux sont nécessaires pour supporter les fils. Ils peuvent souvent être prélevés dans les dosses qui restent après la transformation des traverses et peuvent être spécifiés avec entaille.

On a curieusement négligé dans la plupart des pays un ou deux aspects de la forme des poteaux, qui permettraient d'économiser au départ, environ 30 pour cent du bois et, en outre, une quantité égale de produit d'imprégnation. La possibilité d'utiliser des poteaux à section semi-circulaire mérite un examen sérieux. La technique actuelle qui consiste à utiliser une section ayant une résistance égale dans toutes les directions entraîne manifestement une perte de matériau. L'utilisation de poteaux coniques ou composés, surtout pour les grandes longueurs, ainsi que la fixation des cotes des poteaux suivant des spécifications régionales, et non pour tout l'ensemble d'un pays, permettrait d'économiser 50 à 60 pour cent du bois actuellement employé. On a utilisé en Asie des dizaines de milliers de poteaux de mêmes dimensions que ceux d'Amérique, bien que la résistance du bois asiatique soit deux fois et demie celle du bois américain.

On obtient difficilement des poteaux d'une longueur supérieure à 3 m 70 et 4 m 60 dans les régions montagneuses. Leur utilisation dépend alors d'un bon type d'assemblage, problème qui a déjà été résolu. L'imprégnation de la section basale, à peu près égale au quart de la hauteur du poteau, préserverait cette section pour 30 à 40 ans. La partie restante du poteau, qui est beaucoup moins exposée, pourrait être imprégnée, non seulement moins profondément, mais aussi avec un antiseptique plus résistant à l'évaporation qu'au délayage. En adoptant cette suggestion on pourrait économiser une grande quantité d'antiseptique. Il est maintenant possible d'employer de solides bambous comme poteaux électriques, télégraphiques et téléphoniques.

Constructions industrielles

L'emploi d'arcs de «type rigide», de fermes de poteaux associés ou non avec le bambou pourrait être largement répandu. Si ces bois ou bambous sont imprégnés sous pression ils peuvent durer presque indéfiniment sans aucun frais d'entretien. On peut facilement augmenter leur résistance au feu soit par une imprégnation convenable, soit par l'application d'une peinture ignifuge. L'emploi de l'acier n'est pas justifié pour les fermes de toit à grande portée jusqu'à 60 mètres, pour les pannes, etc..., car il exige chaque année une couche de peinture protectrice.

Dans certains cas il n'y a pas besoin non plus de ciment ni d'acier, ni même de brique pour les murs si l'on examine sérieusement la proposition faite précédemment dans cet article au sujet des bois courbés.

Constructions de la marine

Plus de 95 pour cent du front de mer des Etats-Unis d'Amérique est constitué de pilotis, d'estacades, d'appontements en bois traité sous pression. Des bateaux de bois jaugeant jusqu'à 3.000 tonnes se construisent dans plusieurs pays. En les utilisant convenablement, les pays de l'Asie seraient à même de mettre en œuvre leurs ressources en bois pour satisfaire ainsi aux besoins de leur marine.

Habitations urbaines

Les remarques faites dans l'article qui traite de l'habitation rurale, gardent ici la même valeur. Il est de première nécessité de normaliser et de préfabriquer des portes, des châssis de fenêtres et des volets des aménagements intérieurs conçus sur une base standard. La tendance actuelle des plans, entièrement basés sur des principes absolus de construction n'est guère justifiée. Ce sont les facteurs sociaux, et non pas seulement les questions de solidité et de tradition, qui devraient décider de la conception de l'habitation urbaine et du choix des matériaux de construction. La tendance générale des plans d'habitation urbaine dans l'Inde, est restée pratiquement la même depuis 100 ans. L'habitat dans l'Inde devrait suivre la même ligne d'évolution qu'au Japon où la maison toute entière est faite de matériaux légers, bois et bambous avec un plâtras léger, et n'est pas conçue comme un «fort» avec des barres de fer a toutes les fenêtres.

Les maisons en Asie devraient être suffisamment durables pour tenir de 25 à 30 ans mais elles devraient être légères et élastiques, faites d'éléments dont on pourrait changer facilement et à peu de frais les dimensions et la position.

Tandis que, au cours du siècle dernier, le père bâtissait une grande maison où ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants pouvaient tous vivre, il est presque de règle aujourd'hui que le fils n'habite plus la maison bâtie par son père, et que le père lui même aime changer périodiquement l'arrangement de la maison suivant les besoins de la famille et le nombre des membres qui y vivent. Le besoin de maisons qu'on puisse agrandir ou rapetisser devient plus pressant. Avec niveau de vie qui s'élève et l'augmentation du travail nécessaire pour entretenir une maison, ce facteur deviendra de plus en plus important en Orient.

Les sections des chambranles de portes, des châssis de fenêtre, les épaisseurs des portes et des volets en usage aux Indes sont restées les mêmes pendant près de 100 ans sans justification technique sérieuse. L'épaisseur des matériaux employés pour les portes et les volets par exemple, pourrait être réduite de 50 pour cent environ. Les sections adoptées actuellement pour les poutres, les chevrons, les pannes dans les maisons en chantier, entraînent un gaspillage important. Elles sont l'héritage de l'époque des charpentiers, au temps où ils remplissaient les fonctions d'ingénieurs. Avec un plan judicieux et un emploi très limité de machines on pourrait économiser un tiers du bois habituellement utilisé. L'emploi des poutres lamellées permettrait de réaliser une économie supplémentaire de 15 pour cent. Le bois est le matériau qui convient à la construction des maisons en Asie. Sa résistance élevée par rapport a son poids, la facilité avec laquelle on peut le travailler et le modifier sur place, avec de simples outils à main, son pouvoir assez élevé d'isolation thermique, sa grande durabilité lorsqu'il est traité, rendent son entretien peu coûteux. Son prix initial relativement bas et sa valeur esthétique sont des facteurs qui engagent à l'adopter.

Ponts sur les grandes routes

Il existe maintenant des plans permettant de construire en Asie des ponts de toute portée jusqu'à 21 mètres avec les matériaux et la main-d'œuvre locale et en utilisant les outils de charpentier dont se servent depuis longtemps les artisans indigènes, même dans les villages. Tout programme étendu de développement rural est nécessairement lié à l'accroissement des routes vicinales ce qui entraîne automatiquement la construction de nombreux ponts.

Economie relative des bois traités, acier et béton

La tendance actuelle des ingénieurs qui mettent leur entière confiance dans les matériaux soidisant inaltérables tels que le ciment armé, et l'acier est une erreur. A l'allure à laquelle les innovations techniques et les développements scientifiques révolutionnaires se sont succédé au cours de ces 20 dernières années, il est à peu près certain que la majorité des constructions, y compris les maisons, seront surannées dans les 30 années suivantes. Quelques-unes devront disparaître dans un délai plus court encore. En admettant alors que la plupart des constructions seront périmées au bout d'une période de 30 ans, il est plus économique, pour la presque totalité des constructions, d'utiliser le bois traité et le bambou plutôt que l'acier ou le ciment armé.

Dans cet article on n'a pas abordé l'utilisation chimique du bois, non plus que la nécessité d'une orientation nouvelle de la politique forestière en vue d'améliorer l'utilisation des bois, mais l'auteur pense qu'il n'y a pratiquement pas à craindre sérieusement de pénurie de bois dans aucune région d'Asie. En utilisant le bois suivant les techniques de l'ingénieur, un mètre cube peut remplir le rôle de deux mètres cubes et grâce à l'imprégnation du bois sous pression, 1 mètre cube peut remplir le rôle de 10 ou 20 mètres cubes. En substituant au bois le bambou fendu ou entier, on peut économiser plusieurs milliers de mètres cubes de bois. La normalisation, la préfabrication, les méthodes de production en série peuvent encore en économiser des milliers.

Ceux qui visent à l'économie maxima dans l'intérêt général devraient se persuader qu'aucune fausse économie ni aucune routine ne doit venir contrecarrer leur jugement dans le choix des matériaux de construction.


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