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Nouvelles du monde

Afghanistan

· Dans un compte rendu d'un voyage dans la province orientale le technicien forestier de la FAO en Afghanistan indique que les forêts naturelles ont déjà été reléguées sur les versants les plus raides et dans les zones pratiquement inaccessibles. L'exploitation complète de ces pentes entraînerait une érosion désastreuse qui ne laisserait bientôt que des roches nues incapables de permettre la reconstitution d'une production forestière quelconque. A ce point de vue les sols granitiques posent de plus délicats problèmes que les sols gneissiques.

Ceux-ci peuvent cependant subir une érosion grave comme on peut le voir dans la vallée de Waziri où la forêt de cèdre et de pin a été complètement exploitée. Dans cette zone il y a une abondante régénération naturelle qui, si elle est protégée contre le pâturage et contre d'autres exploitations, pourra rétablir le couvert forestier.

Il y a quelques magnifiques forêts de conifères sur des formations granitiques instables. Ces peuplements doivent être considérés comme forêts de protection et ne jamais être livrés à l'exploitation. De temps en temps cependant, les besoins en bois d'un village voisin peuvent être satisfaits par l'extraction d'arbres surannés ou tarés sans exposer le sol à l'érosion.

Du point de vue climatique la région de Jalalabad offre d'excellentes possibilités pour l'établissement de reboisements à croissance rapide. Actuellement on considère que les peupliers, certains eucalyptus, un ou deux conifères et Cedrela toona sont propres à donner d'excellents résultats. Avec ces espèces, une bonne gamme de bois pour toutes les utilisations - depuis le bois de feu jusqu'aux meilleures qualités de bois d'ébénisterie - pourrait être obtenue.

Au sud du Safed Koh, la province méridionale présente un aspect forestier complètement différent. Les sols dérivés de roches sédimentaires sont beaucoup plus stables mais les cèdres de l'Himalaya, qui semblent y croître à leur limite méridionale ne forment pas les mêmes peuplement forestiers luxuriants qu'on rencontre dans la province orientale sur sols granitiques et gneissiques. Cependant ces forêts se trouvant sur des sols plus stables, elles sont plus susceptibles après aménagement et protection de fournir du bois de cèdre pour les marchés.

Il est rare, à l'occasion d'une enquête forestière, de visiter des régions où les réponses à certains problèmes posés sont déjà évidentes: c'est cependant le cas dans la province méridionale; on peut voir des herbages abondants dans des zones fermées au pâturage et des régénérations de Cedrus deodara et Pinus gerardiana dans des cantons forestiers partiellement protégés. Dans les peuplements mélangés de Cedrus et Pinus gerardiana, les objectifs seront de favoriser la croissance du cèdre afin d'obtenir des grumes de cette très bonne espèce. Le pin et le génévrier, qui se rencontrent dans ce type de forêts, ont l'un et l'autre de l'importance dans l'obtention de ce résultat car ils donnent l'abri nécessaire aux jeunes plants de cèdres pour s'installer. Le pin fournira en outre bois et amandes mais doit toujours être considéré comme une essence secondaire par rapport au cèdre.

A Khohi Surati toutes les grumes de cèdre et de pin d'une parcelle visitée avaient été exploitées quelques années plus tôt. La régénération obtenue avait été coupée comme bois de feu et avait fourni de petits poteaux mais ne fut pas laissée croître jusqu'à donner des grumes. Heureusement les deux espèces avaient rejeté et autour de chaque souche on trouve maintenant quatre ou cinq rejets de 3 à 6 mètres de hauteur. Le taillis de pin donne des graines et on trouve quelques rares semis. Il semble improbable que les rejets de souche de cèdre puissent faire de même.

Sur les pentes les plus élevées des ravins ombreux quelques cèdres de 12 à 15 mètres de hauteur subsistent et pourront fournir des graines. Ces arbres étaient probablement très petits au moment de l'exploitation principale ou se sont développés aussitôt après et ont ainsi échappé à la hache. Les gens du village disent qu'ils souhaitent laisser les arbres croître jusqu'à des dimensions économiquement intéressantes et il semble que l'exploitation de bois de chauffage ait été très réduite ces deux dernières années, tandis que les traces de pâturage étaient évidentes. Si la totalité de la surface avait ainsi échappé aux exploitations secondaires, il existerait dans cet emplacement une jeune forêt de très bonne qualité.

Allemagne occidentale

· Au début de l'année forestière 1957, le Ministère fédéral pour l'alimentation, l'agriculture et les forêts a mis en route la préparation d'études en vue de l'établissement du bilanbois. Il s'agit d'un premier essai pour analyser, en coopération avec tous les groupes de producteurs et de consommateurs, la structure détaillée de la consommation du bois comparée à sa production nationale augmentée des importations. Le but est une revue à long et à court termes du marché du bois et une prévision des tendances futures de l'approvisionnement et de la demande.

Cette enquête est basée sur les statistiques suivantes:

a) exploitations, ventes et évolution des prix des bois ronds,
b) production, stocks et évolution des prix du bois mis en œuvre,
c) importation et exportation des bois ronds, des bois sciés et des bois ouvrés.

Un inventaire périodique des stocks du commerce du bois, y compris les importateurs et autres industries secondaires, sera ajouté ultérieurement. Des statistiques sur la consommation des produits finis n'existent pas dans la République fédérale et il serait techniquement trop difficile de les réunir.

La balance établie à la fin de chaque année sur la base des statistiques ci-dessus doit permettre de mieux estimer l'avenir du marché. Aucune tentative ne sera faite pour analyser toutes les tendances de l'économie et des affaires qui affecteront les progrès du marché en raison de l'actuel manque de statistiques des produits finis et du fait que les données d'après-guerre ne peuvent guider pour les tendances actuelles; les résultats des études ne peuvent pas encore être rendus publics.

A la fin de chaque année forestière, le résultat réel sera comparé avec les estimations. L'analyse détaillée de la consommation nationale sera améliorée peu à peu.

Belgique

· Une loi organisant le contrôle des semences et des plants forestiers a été promulguée en 1956. Son but est d'établir, parallèlement au commence libre, un commerce sous contrôle de l'Etat auquel pourraient participer les producteurs le souhaitant.

Le contrôlé des semences et des plants forestiers comporte trois stades: la désignation des peuplements à graines le contrôle à la récolte et le contrôle à la préparation des semences. Ces diverses opérations sont faites par le personnel forestier, par la station de recherches des eaux et forêts et par l'Office national des débouchés agricoles et horticoles (ONDAH). Le but est de donner au producteur un certificat d'identité mentionnant l'espèce, éventuellement la race, la variété, la provenance et de garantir le bon état sanitaire.

La station de recherches. des eaux et forêts désigne les peuplements à graines et publie périodiquement une liste des peuplements admis. Elle fixe et publie également les normes de production des graines (par unité de poids de cônes) et des plants (par unité de poids). Le graines porte aussi bien sur les bois gérés par le Service forestier de l'Etat que sur les peuplements appartenant à des personnes ou à des organismes privés dont les propriétaires ont adressé une demande à cette fin au Ministère de l'agriculture.

Dans le cas de peuplements soumis au régime forestier, le contrôle de la récolte se fait suivant les modalités ci-après: le chef du cantonnement des eaux et forêts compétent et l'ONDAH sont avertis huit jours avant la date de la récolte. Le récolteur procède alors à la récolte des graines sous la surveillance de l'Administration des eaux et forêts. Ensuite, après vérification, l'expert de l'ONDAH établit en quatre exemplaires, pour les quantités de semences admises, un «certificat de provenance» daté et contresigné par le producteur et mentionnant l'espèce éventuellement la race, la variété et la spécification cataloguée complète du peuplement à graines ainsi que la quantité récoltée de fruits, cônes ou semences.

Dans le cas d'un bois non soumis au régime forestier, un propriétaire possédant un ou plusieurs peuplements agréés pour la production de semences s'engage à être présent à la récolte contrôlée des graines. L'expert envoyé par l'ONDAH à la demande du collecteur pour ce contrôle, vérifie la récolte et, si la graine est acceptable, établit le certificat de provenance.

La préparation des graines est contrôlée par l'expert de l'ONDAH qui vérifie les certificats de provenance, surveille la préparation, prélève les échantillons qu'il juge nécessaire et, si la marchandise est admise, délivre des timbres d'identification correspondant à la quantité de graines obtenues. Les quantités admissibles de semences ne peuvent dépasser les normes fixées par la station de recherches des eaux et forêts. Pour chaque livraison de semences contrôlées, le préparateur établit sur les formulaires délivrés par l'ONDAH une attestation indiquant les livraisons et mentionnant l'espèce et la variété, la spécification cataloguée complète du peuplement à graines, les quantités livrées, les dates de récolte et d'inspection.

Le contrôle des plants en pépinière comporte deux stades: l'inspection des plants sur pied et celle des plants en vue de la vente. Les plants peuvent être refusés ou acceptés sous condition après la première période de croissance. Ils peuvent être, soit refusés soit définitivement acceptés après leur deuxième phase de développement. Après chacune de ces phases, l'opinion d'un deuxième expert peut être demandée à l'ONDAH, aux frais du demandeur, à moins que les conclusions de la première inspection aient été modifiées à son avantage.

Seules les parcelles ensemencées de graines contrôlées peuvent obtenir cette inspection. Le nombre de plants admissibles ne peut excéder les normes fixées par la station de recherches des eaux et forêts. Le contrôle sur pied nécessite une ou plusieurs visites des parcelles. Pour pouvoir être agrées, les parcelles doivent être conformes aux normes techniques fixées par l'ONDAH.

Seuls les plants provenant de parcelles agréées sur pied peuvent être soumis au contrôle en vue de la vente. Quand une demande d'inspection est soumise à l'ONDAH, un expert est envoyé pour faire l'inspection des plants destinés à la vente, l'inspection comporte un examen général des lots et le comptage du nombre des plants à vendre.

CUBA

CUBA. Le «Lion's Club» de La Havane a formé un comité des «Amis de l'arbre» pour promouvoir à travers le pays la plantation d'arbres forestiers autochtones par les élèves des écoles publiques et privées. Un prix sera accordé chaque année à l'école qui aura donné les meilleurs soins avec plantations. Le président du comité est M. Servando Oviés que la photographie montre en compagnie du président de l'Association botanique cubaine et du Père Teste, créateur à Cuba de la «ville des garçons», lors de la cérémonie de plantation du bois d'une école.

Canada

· Une «note technique» publiée par la division des forêts du Department of Northern Affairs and National Resources traite d'un inventaire des peuplements de feuillus tolérants dans les provinces d'Ontario et de Québec. Cet inventaire était orienté vers la détermination des caractéristiques écologiques des feuilles dans divers districts forestiers pour servir de base à un aménagement et à une sylviculture recommandés. Les principales espèces sont l'érable à sucre, le bouleau jaune ou merisier (Betula lutea), le hêtre, l'érable rouge et le tilleul.

Partout, sauf dans les zones les plus septentrionales, l'érable à sucre est l'espèce dominante et il est si envahissant que sa proportion peut augmenter aux dépens des autres espèces. La plupart des arbres et des régénérations sont défectueux et il y a peu d'emplacements où ils peuvent donner des arbres propres à fournir des grumes de sciages et de placages. Pour obtenir des peuplements d'érable de haute qualité il faut réaliser des opérations culturales telles que le relèvement du couvert au-dessus de la jeune régénération et la protection des jeunes brins contre les adversités.

Le bouleau jeune est largement répandu mais la reconstitution des surfaces exploitées à blanc demande un sol propre au semis et l'absence de concurrence avec des préexistants d'autres espèces, surtout de l'érable à sucre. Pour installer largement cette espèce, il sera nécessaire d'employer un système d'exploitation progressive, de préparer le sol pour le semis et de détruire la végétation préexistante d'érable à sucre et, si des peuplements trop denses de bouleaux sont obtenus, il faudra éclaircir les meilleurs.

Le hêtre est sensible au froid excessif et est généralement confiné aux plus hautes pentes et crêtes. Il est très défectueux et, étant donné son utilisation actuellement limitée, son élimination doit être envisagée chaque fois qu'elle est possible.

Le tilleul est important dans les régions méridionales mais il n'est jamais dominant. Il se reproduit par rejets de souches mais pour obtenir une régénération par semis, il faut probablement une exploitation très forte pour hâter la désagrégation de l'enveloppe de la graine.

Les autres espèces des forêts à feuillus tolérants sont beaucoup moins fréquentes et leurs caractéristiques culturales sont limitées; aussi leur maintien ou leur développement nécessiteront-ils des interventions sylvicoles assez particulières.

Ceylan

· Un rapport adressé à la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique mentionne que l'avion équipé pour la photographie aérienne travaillant à Ceylan au titre de l'aide canadienne du plan de Colombo, a terminé la couverture photographique générale de l'île au 1: 40 000 et la couverture à échelle plus grande de 1: 15 000 des forêts inaccessibles de la zone humide de la province méridionale et des pâturages montagnards de la région des collines. Des mosaïques de contrôle à l'échelle de 2 inches pour 1 mile (5 cm pour 1 600 m) ont été préparées.

Deux techniciens du service forestier ont suivi un cours fait par le spécialiste canadien sur la photogrammétrie et sur d'autres sujets connexes à Colombo et se sont rendus également à Tellula où se poursuit une enquête sur les ressources du bassin de Kirindi Oya.

L'interprétation des photographies aériennes est maintenant terminée et des arrangements ont été faits pour exécuter l'échantillonnage au sol et la préparation de l'inventaire forestier pour le massif forestier de Sinharaja.

La photographie aérienne a considérablement facilité la reconnaissance des principaux types de forêt: futaie jungle basse et buissonnante, herbages et fougeraies dans le cadre des types secs et humides des forêts à feuilles persistantes sur lesquels des informations précises ne peuvent être données par les cartes topographiques disponibles de l'île. Elle aide aussi pour la détermination des types de sol, de sa profondeur et de ses autres aspects.

Espagne

· Un rapport à la Commission européenne des forêts indique que l'industrie de la résine, comptant 82 usines distillant la résine pour en obtenir des sous produits, est d'une importance considérable pour l'économie espagnole. Les usines de produits résiniers emploient de façon saisonnière de 12 à 14 000 ouvriers pendant neuf mois par an, période sur laquelle s'étend la production de la résine.

La production annuelle est d'environ 43 000 tonnes de résine; mais ce chiffre a beaucoup fluctué au cours des dernières années. La production de térébenthine a été assez constante. Il y a eu des périodes de raréfaction de la colophane en raison surtout de l'accroissement de la demande intérieure et de celle des pays qui achètent traditionnellement le térébenthine et la colophane espagnoles. Les industries annexes utilisant la colophane comme matière première sont les 190 usines produisant du savon (résine) synthétique, quatre autres manufacturant des résinantes métalliques et les fabriques de vernis et peinture.

Etats-Unis d'Amérique

· En 1949, comme il devenait évident que les forêts virtuellement intactes du sud-est de l'Alaska allaient être envahies par de vastes exploitations de bois pour la pâte, le Centre de recherches forestières de l'Alaska du Service forestier des Etats-Unis entreprit une étude complète et continue de l'influence physique de l'exploitation des forêts sur les rivières à saumons. Jusqu'à cette époque, les importantes pêches commerciales du saumon, qui représentent 55 pour cent de celles du monde entier, ont été l'industrie principale de cette région. Le projet, pour lequel des experts d'autres services officiels ont été consultés, comporte deux parties principales: la première, une série d'informations quantitatives sur les types et les effets des modifications physiques existant dans les rivières avant les exploitations, la deuxième, les changements quantitatifs après les exploitations.

Quatre rivières ont été choisies pour continuer l'étude; deux des bassins de réception seraient exploités. Des mensurations continues des facteurs tels que le climat, le courant de la rivière, les orages et le ruissellement consécutif, le courant de fond, la température de l'eau, les changements du lit de la rivière, la sédimentation et le niveau des nappes d'eau ont été entreprises. Le projet est organisé et conduit avant tout comme une entreprise d'aménagement forestier; il vise à déterminer et définir les transformations physiques qui peuvent résulter de l'utilisation du bois. Cependant, une étude est en route, en commun avec des biologistes spécialistes des questions aquatiques, afin de relier les changements physiques dans les rivières aux saumons. La période préparatoire de comptage pour inventaire avant exploitation est terminée et l'exploitation a commencé pour un des deux bassins de réception à couper.

Ce projet intelligemment conçu devrait permettre d'identifier à temps les effets très défavorables de l'utilisation des bois, afin de pouvoir faire les modifications nécessaires avant que la totalité des rivières ne soient rendues inutilisables pour le poisson.

· Le Service forestier des Etats-Unis a fait une étude complète des problèmes de récréation et des programmes de mise en valeur et de maintien nécessaires pour que le tourisme dans les forêts nationales représente un élément important de l'utilisation de ces zones.

Le premier essai réel pour fournir des moyens simples de récréation - c'est-à-dire des terrains publics de camping - a été fait pendant la période de crise, au début des années trente. Depuis cette époque, l'utilisation touristique des forêts a quadruplé et, en raison des crédits insuffisants affectés à ce but, il a été impossible même de maintenir les régions ainsi développées, à plus forte raison de les augmenter. Un retard s'est ainsi accumulé dans le travail principal de reconstitution des anciennes superficies, travail auquel se sont ajoutés le choix, l'organisation et l'établissement de nouvelles régions.

L'étude adapte le programme touristique aux autres programmes pour l'utilisation du bois, le pâturage, les bassins de réception et d'autres questions de première importance et pourvoit seulement aux activités vraiment typique de la forêt comme le camping, la natation, la chasse, la pêche et d'autres activités analogues. Il est prévu que des services spéciaux et des facilités, telles que de grands abris pour les roulottes automobiles l'éclairage électrique et ainsi de suite ne seraient pas fournies par les finances publiques, mais par des entreprises privées. De même, des commodités pour le publie, comme les stations-service pour automobiles et les restaurants, ne seraient ni construites ni exploitées, mais laissées à l'industrie privée.

Il est prédit que d'ici 1962, le tourisme dans les forêts nationales augmenterait, des 45 700 000 visiteurs qui ont été chiffrés en 1955, à 66 millions. Le coût total du programme exigé pour rattraper et garder l'avance est estimé à 11 500 000 dollars en 1958, il passerait à 19 500 000 dollars en 1960, après quoi il resterait relativement constant.

Ethiopie

· Un groupe de conseillers techniques, comprenant des experts de la FAO, a entrepris une série de vols de reconnaissance en Ethiopie pour permettre, dans le plus bref délai possible, une première évaluation des problèmes de l'utilisation des terres sur de vastes superficies. On espère que des vols ultérieurs et des enquêtes plus détaillées de districts choisis seront entrepris en combinaison avec la photographie aérienne.

Le rapport sur un des vols comprend les précisions suivantes: «Nous avons volé depuis Gondar vers le sud au-dessus de la moitié orientale du lac Tana jusqu'à Bahar Dar où nous avons vu le point où le Nil bleu sort du lac. Ensuite nous avons suivi la vallée du Nil bleu pendant quelque 160 kilomètres jusqu'aux environs de Debre Markos où le fleuve tourne brusquement vers l'ouest. Cette vallée présente un paysage fantastique, résultat de l'érosion des eaux au cours de millions d'années. Chaos de plateaux entrecoupés de gorges innombrables et d'abîmes, avec des pentes raides et parfois des murs verticaux, entre lesquels coulent les filets d'argent du fleuve et de ses nombreux affluents. Ces gorges du Nil ne peuvent être comparées qu'au Grand Canyon du Colorado. Les escarpements et les pentes des plateaux sont piquetés de buissons qui jalonnent fréquemment les bords des champs existant sur les plateaux. La pression des populations semble être très forte, car les terres des plateaux sont cultivées et des milliers de champs minuscules couvrent leurs replants. Les petits villages sont principalement concentré sur l'extrême bord des escarpements comme des nids d'hirondelles, afin de laisser le plus de terre possible aux cultures. Non seulement les surfaces labourables sont intensément utilisées, mais beaucoup de pentes raides sont également cultivées; des feux de brousses apparaissaient de tous les côtés, et l'érosion due à l'homme était partout visible, s'ajoutant à la gigantesque érosion naturelle.»

«L'amélioration de la forme d'utilisation des terres d'une région aussi bouleversée exigera une étude intensive. Il est évident que la pression de la population est très lourde et qu'il y a beaucoup de problèmes liés entre eux dans les domaines agricoles et forestiers, qui ne peuvent être résolus qu'après une enquête approfondie sur tous leurs aspects sociaux et économiques.»

EGYPTE

EGYPTE. Un nombre considérable d'animaux destinés à la boucherie vient en Egypte de la Syrie à l'est et de la Libye à l'ouest. Il y a peu de fourrage pour les bêtes le long des routes suivies, comme le montre la photographie prise par l'expert forestier régional de la FAO pour le Proche-Orient. Il propose la création de bosquets protégés composés d'arbres fourragers aux points de halte.

ETHIOPIE

ETHIOPIE. La vallée aux environs de Debre Marlcos au-dessus de laquelle un groupe d'experts de la FAO a fait récemment une série de vols de reconnaissance. Cette vallée présente un paysage fantastique, résultat de l'érosion des eaux au cours de millions d'années: plateaux entrecoupés de gorges et d'abîmes avec des murs verticaux entre, lesquels coulent les filets d'argent du Nil bleu et de ses nombreux afluents.

France

· Une estimation exacte des bénéfices que la foresterie a retiré de la réduction du nombre de lapins par suite de la myxomatose ne sera pas possible avant un certain temps. La maladie, au moins pour le moment montre un certain affaiblissement du virus et, en conséquence, il y a eu réapparition limitée de la population de lapins aussi bien en France que dans les autres régions d'Europe où le lapin a longtemps été un fléau pour les forestiers.

Du point de vue forestier, il est clair qu'un des résultats de l'action de la maladie a été l'aide incontestable apportée à la régénération naturelle des peuplements. Dans les futaies résineuses pures ou mélangées, il est évident que, même après une mauvaise année de fructification, les semis apparaissent partout où le sol est propre à la germination et où, avant la maladie, il était impossible de trouver même un simple semis dans les zones infestées de lapins. Une régénération plus uniforme et plus abondante et la sélection naturelle entre un plus grand nombre d'arbres qui en est la conséquence, doivent permettre un choix plus large d'arbres d'élite, ce qui logiquement donnera de meilleurs peuplements. Ceux-ci, à leur tour, amélioreront le sol, qui produira dans l'avenir du meilleur bois. Dans beaucoup de peuplements de pins sylvestre et maritime en Sologne et sur les dunes de Gascogne, la régénération naturelle n'est plus un problème.

Les pousses du taillis sont maintenant extrêmement vigoureuses et au lieu de cépées buissonnantes et étêtées, les taillis produisent de belles pousses longues et droites. La plus grande vigueur et le nombre supérieur de ces rejets sont bons pour le sol et doivent produire des peuplements de plus grande valeur commerciale.

Dans les landes pauvres où le sol est déjà trop sérieusement dégradé, les plantations restent encore nécessaires. Mais de nouvelles possibilités existent maintenant pour les faire sans recourir aux dépenses élevées de clôture et de protection. Le travail de plantation devient à nouveau réalisable et normal avec des chances appréciables de succès même pendant les mauvaises années. Les investissements que les propriétaires hésitaient auparavant à faire, peuvent maintenant être à nouveau financés par le Fonds forestier national. et beaucoup de zones ruinées par les lapins peuvent ainsi retourner à leur vocation originale de terres à bois. Cependant la réapparition des lapins a signifié que beaucoup de plantations réalisées en 1955, ont maintenant à nouveau besoin de protection mais elle est moins coûteuse que lorsque les lapins étaient trop nombreux.

Il n'est pas possible, actuellement, de prévoir la future évolution de la myxomatose. Il est très improbable que le lapin disparaisse totalement. En peu d'années il est probable que se produira une immunisation totale, ou au moins partielle, à la maladie et que celle-ci deviendra endémique. Deux à cinq ans devront s'écouler avant qu'une opinion confirmée puisse être donnée.

· L'industrie papetière française, qui se développe rapidement, doit chercher à utiliser une proportion croissante de bois produits sur le sol national, et particulièrement de bois feuillus dont il y a un énorme excédent. Cette tendance nécessite un inventaire détaillé des ressources nationales en bois et une étude des débouchés et des prix.

La réalisation de deux enquêtes est projetée en France:

1. Un inventaire des ressources forestières nationales va être entrepris par les autorités forestières pour déterminer avec plus de précision les quantités de bois que les forêts françaises peuvent fournir. Cet inventaire sera basé sur un échantillonage statistique, mais la méthode qui sera employée n'a pas encore été prise.

2. Une enquête économique sur le marché du bois pour le chauffage et pour les usages industriels. Son but principal, dans la mesure où l'industrie du papier est en cause, sera de déterminer les conditions dans lesquelles cette industrie peut être approvisionnée en bois dont elle a besoin, sans entrer en concurrence avec la demande en bois de chauffage. Le bois de feu est souvent payé plus cher que les prix offerts par l'industrie papetière. L'enquête comportera des sondages chez les propriétaires forestiers et chez les industriels du bois, chez les consommateurs de bois de chauffage, les vendeurs de poêles à bois et les marchande de bois de feu.

Une enquête-pilote a déjà été réalisée dans deux départements français avec de bons résultats.

Inde

· Un rapport officie à la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique comprend des informations sur l'organisation des forêts privées et des coopératives.

Les forêts privées n'existent qu'à une très petite échelle et même les rares superficies appartenant à des personnes privées doivent être mises sous contrôle de l'Etat dans un proche avenir. Comme les industries du pays tributaires du bois dépendent encore des forêts d'Etat pour satisfaire leurs demandes, il n'y a pas de bois sous gestion privée susceptibles de répondre à de tels besoins.

Dans les régions d'Orissa et de Bombay, certaines forêts privées ont été mises par leurs propriétaires sous le contrôle de l'Etat et ces forêts ont alors été considérées comme forêts réservées. Ailleurs, les forêts privées sont soumises au contrôle par les actes législatifs adoptés pour régulariser leur gestion, c'est-à-dire l'Acte de Madras pour la protection de la forêt privée qui s'étend aussi dans le sud à des parties de l'Etat de Kerala, et l'Acte de Himachal Pradesh pour les forêts privées des régions occidentales de l'Himalaya. Ces règlements obligent le propriétaire à obtenir la permission du gouvernement avant tout enlèvement, exploitation ou défrichement qu'il projette dans ses forêts. Dans quelques cas les forêts privées (par exemple, celles du Pendjab et du Bengale) sont aménagées conformément à des plans d'exploitation préparés sous la surveillance technique du service forestier de l'État. Dans un petit nombre d'états, même l'abattage d'arbres isolés par un propriétaire privé est restreint par une législation appropriée (par exemple, l'Acte de Saurashtra sur l'abattage des arbres dans l'Etat de Bombay).

Des expériences sur une grande échelle, pour réaliser une gestion forestière sous la forme coopérative (panchayats de village) ont échoué dans l'état de Madras et le service forestier de l'Etat a dû reprendre l'aménagement des forêts, malheureusement après que de grands dommages avaient été causés au matériel sur pied. Les sociétés coopératives ont, cependant, montré un progrès remarquable dans la gestion des forêts qui leur ont été confiées au Pendjab, mais sous la direction générale du service forestier. Bombay a développé avec succès des méthodes pour la production de bois de feu dans les petites surfaces forestières qui doivent être exploitées par des coopératives d'ouvriers forestiers des tribus.

Indonésie

· Au cours des enquêtes pour la préparation par un technicien FAO du programme de développement industriel de la forêt en Indonésie, une attention spéciale a été prêtée au problème du combustible.

La consommation de combustible pour le chauffage et l'énergie est encore caractérisée par la prédominance de combustibles d'origine organique, c'est-à-dire le bois de feu, le charbon de bois et, à une moindre échelle, les résidus agricoles.

Le résultat des premières investigations sur la consommation totale du bois de feu peut être résumé comme suit:

Source d'énergie

Quantités

Equivalent en bois de feu

Pourcentage

Millions de tonnes

Combustible d'origine organique (bois de feu, carbon de bois y compris résidu agricoles)

28,2

28,2

85

Charbon

0,76

1,3

4

Pétrole

1,6

3,5

10


Millions de kWh

Force hydro-électrique

400

0,32

1

Total


33,32

100

La consommation des divers types de combustibles par habitant est la suivante:

Type de combustible

Consommation annuelle

Consommation réelle

Equivalent en bois de feu

Kilogrammes

Combustible d'origine organique

350

350

Charbon

9,5

16

Pétrole

20

44

Force hydro-électrique (kWh)

5

4

TOTAL


414

La ventilation des demandes en bois de feu des principaux groupes de consommateurs (évaluées en mètres cubes de bois massif) est la suivante:


Millions de m³

Foyers domestiques (environ 1 kg de bois de feu par habitant et par jour)

41,6

Petits exploitants de caoutchouc (case de fumigation)

0,99

Petites industries du bois

0,81

Industries de la céramique

0,68

Chemins de fer

0,58

Travaux de batik

0,14

Comparaison de la consommation et de la production

Consommation de bois d'œuvre (y compris la production non enregistrée)

4

Consommation de bois de feu (y compris charbon de bois)

45

Rapport bois d'œuvre/bois de feu

= 1/11

Consommation de bois de feu (charbon de bois exclu)

39

Consommation de charbon de bois (évaluée en bois rond)

6

Rapport bois de feu charbon de bois

= 6,5/1

Production enregistrée de bois de feu

2

Production non enregistrée

43

Rapport

1: 21

Au cours des toutes dernières années, la structure ci-dessus de la consommation de combustible a changé par suite de l'énorme accroissement de consommation des produits pétroliers qui s'est développée combe suit:

Année

Kérosène

Pétrole

Millions de litres

1938

322,2

190,0

1950

325,0

446,0

1951

384,0

505,2

1952

461,6

558,8

1953

593,3

605,8

1954

740,9

685,7

1955

894,4

694,1

Ce développement a eu pour cause:

a) le très bas niveau des prix fixés par le gouvernement,

b) les grandes différences entre les prix du bois dans les diverses parties du pays,

c) le médiocre rendement des appareils de cuisine employant le bois de feu comparativement au rendement élevé des appareils de cuisine modernes au kérosène.

Tandis que les points (a) et (b) ont été déterminés par la politique gouvernementale, considérant les besoins économiques et sociaux du pays, le point (c) a été résolu par coopération internationale, c'est-à-dire par l'amélioration des appareils de cuisine conformément aux expériences de la technique moderne et par les encouragements aux cours de formation destinés à introduire cette expérience dans les zones urbaines et rurales.

Le service forestier d'Indonésie envoie certains appareils employés en Indonésie pour la cuisine au laboratoire des combustibles de l'organisation centrale forestière suisse. Des essais doivent être faits en coopération avec la FAO pour déterminer quelles économies de combustible peuvent être réalistes par diverses améliorations et quels investissements seront nécessaires ceci doit être fait en ayant présent à l'esprit le principe que la construction de fourneaux doit, dans la mesure du possible, être l'œuvre des utilisateurs eux-mêmes.

Irak

· Dans les forêts de chêne des montagnes de l'Irak, les arbres fournissent aussi le fourrage. Les tribus nomades kurdes, qui franchissent les montagnes pour passer l'été en Iran, et qui retournent en Irak en automne, dépendent pour la nourriture au cours de leur voyage de retour du feuillage frais qu'elles arrachent au hasard sur les arbres. Suivant l'état de l'herbe et les conditions de temps aux deux extrémités de leur voyage, elles peuvent stationner dans les forêts pour quelques jours, ne faire qu'y passer, ou au contraire passer plusieurs semaines en voyage. Elles semblent suivre des routes bien définies; une vallée proche de la frontière de l'Iran que le technicien de la FAO a visitée, devait subir le passage d'environ 2 000 familles au cours des deux prochains mois. Il y a un accord spécial entre les deux gouvernements qui règle le passage de ces gens.

Les populations sédentaires des montagnes utilisent également le feuillage de la même manière, mais, en outre, elles récoltent des branches qu'elles stockent dans les courbures des arbres près de leurs maisons. Ce feuillage séché, appelé chillu, est utilisé pour la nourriture d'hiver. Au moins dans certaines régions la cueillette est faite d'une manière assez systématique et tous les arbres d'un emplacement, ayant peut être une superficie de quelques hectares, seront grossièrement rabattus en têtard la même année tandis qu'une surface voisine est laissée pour les années suivantes. Il n'y a pas de rotation fixée pour cette coupe mais il y a quelque apparence d'un travail systématique.

IRAK

IRAK. Cette photographie prise par un technicien de la FAO montre du bois de chauffage empilé dans la fourche d'un gros chêne sous un abri formé de perches de peuplier et dont le toit est fait de brins de taillis de chêne et branches coupées sur des têtards.

Japon

· Dans un rapport à la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, le délégué japonais mentionne que l'industrie de la pâte s'est développée rapidement au cours des dernières années et que la production a atteint, en 1955, 1 870 000 tonnes. L'approvisionnement en bois devient un problème aigu, mais avec le progrès des techniques de préparation de la pâte la fabrication de celle de feuillus est devenue économiquement réalisable et une plus large utilisation d'essences de ce groupe est encouragée. Environ 10 pour cent des bois utilisés par l'industrie de la pâte en 1955 étaient des feuillus. Environ 70 pour cent des fabriques de pâte sont intégrées avec des papeteries ou des manufactures de fibres chimiques et beaucoup d'entre elles sont très importantes et jouent un rôle prédominant dans l'industrie de la pâte. La modernisation des usines en harmonie avec le progrès technique est très marquée. Le nombre d'usines a diminué de 6 pour cent en 1955 mais la capacité de production a augmenté de 12 pour cent.

L'industrie des panneaux de fibres montre aussi un rapide développement. Le nombre d'usines de cette industrie était de 24 en 1955. Escomptant un accroissement de la demande pour la construction et pour les autres activités, chaque société projette des extensions et la capacité de production devrait être, à la fin de 1957, quatre ou cinq fois celle de 1956.

L'industrie des panneaux de particules de bois a commencé en même temps que celle des panneaux de fibres comme nouvelle industrie de transformation du bois et s'est développée remarquablement. La production annuelle de cette industrie était, en 1955, de 10 000 tonnes et est maintenant d'environ 20 000 tonnes. En considération du programme d'expansion projeté, une production encore plus grande est prévue.

Kenya

· On signale qu'un document définissant la politique du gouvernement du Kenya sur les ressources forestières a été déposé devant le Conseil législatif à Nairobi. Intitulé A Forest Policy for Kenya, ce document pose les principes de base qui guideront le développement et le contrôle de la foresterie «pour le plus grand bien de tous». Il décrit le domaine forestier du Kenya comme occupant un rang élevé et représentant un des actifs nationaux les plus importants. Il joue un rôle de protection vis-à-vis du climat, de l'eau et du sol; il est la source des produits forestiers qui sont utilisés à de nombreuses fins par la population; et sa valeur potentielle comme source de revenus est très importante.

Les principes de base du document sont présentés sous dix titres principaux - la mise en réserve des terres pour des buts forestiers; la protection du domaine forestier; relations avec les industries d'utilisation du bois; finances; emploi; relations avec les autorités africaines locales; forêts privées; agrément, recherche et éducation.

Reconnaissant la valeur du domaine forestier, le gouvernement est décidé à mettre en réserve à perpétuité les forêts existantes et à en ajouter d'autres partout où ce sera possible. Suffisamment de bois sera produit pour répondre aux demandes dans une économie nationale pleinement développée et pouru fornir le maximum possible d'excédents pour l'exportation. Les besoins en combustible dans les zones peuplées d'Africains devront être satisfaits aussi bien que les demandes des villes aussi longtemps que les autres combustibles ne seront pas disponibles à un prix économique

Expliquant cette le document dit que la superficie totale de toutes les réserves forestières ne représente actuellement que 2,91 pour cent de la superficie totale du Kenya: «Le gouvernement considère cela comme un pourcentage dangereusement bas... et sa politique est d'accroître et de délimiter la superficie forestière dans la mesure où elle est accessible en ayant en vue les autres utilisations des terres et les disponibilités financières».

L'expérience des 20 dernières années a montré que le Kenya peut cultiver des essences forestières exotiques, en particulier des résineux, à un prix et dans un temps qui permettront aux bois produits de se placer sur les marchés mondiaux à des prix compétitifs. Le gouvernement se propose de développer les deux types de produits forestiers, pour encourager une industrie d'exportation et, lorsque ce sera possible, d'encourager au Kenya les industries d'utilisations du bois.

Toutes les forêts seront aménagées conformément aux plans spéciaux approuvés par le ministère, et l'approbation formelle du ministre sera nécessaire pour toute importante modification à un plan approuvé. Un inventaire des ressources forestières doit être réalisé le plus tôt possible. La gestion des forêts doit tenir compte de l'utilisation des bois produits et des demandes particulières des industries et des marchés on cause.

Le gouvernement se propose de procéder à des consultations à tous les stades entre le service forestier et les industries du bois ainsi que le commence et les industries d'exportation.

Dans le domaine financier, le gouvernement fournira des fonds propres à la réalisation de sa politique dans les limites des disponibilités en argent.

Le gouvernement est convaincu que le succès final de sa politique forestière dépend largement de l'application pratique de la recherche scientifique. Des dispositions appropriées doivent être prises pour une recherche scientifique d'un niveau élevé et pour la formation d'un personnel forestier destiné à appliquer au mieux les résultats de la recherche. Dans les limites des possibilités financières, le gouvernement se propose de maintenir pour lui-même un personnel scientifique approprié et de faire le plus large emploi des institutions de recherche dans le pays et ailleurs. Il envisage également de maintenir sa propre école pour fournir une formation forestière pratique du niveau secondaire.

LIBYE. A Ajedabia, en Cyrénaïque, 20 hectares de dunes maritimes ont été fixées avec le dis (Juncus sp.) en juillet 1956 et semées directement en Acacia cyanophylla en février 1957. Normalement des semis de 6 à 8 mois d'A. cyanophylla sont plantés dans les zones stabilisées immédiatement avant les pluies d'hiver. Mars 1967.

La seconde photographie montre A. cyanophylla dans la deuxième saison après la plantation. Sans arrosage. Pluviosité annuelle 70 mm. L'utilisation d'une végétation ligneuse pour former des haies de fixation réclame une protection vigilante car elle risque d'être illégalement coupée afin d'être utilisée comme combustible.

Libéria

· L'école forestière est partie intégrante de l'Université de Libéria. Après un certain travail préparatoire, l'école débuta réellement en février 1956 avec une classe de première année de onze étudiants et avec une classe de deuxième année de deux étudiants qui avaient commencé leur travail l'année précédente. La FAO a fourni les professeurs.

Maintenant, en 1957, l'école forestière a une première classe de 20 étudiants et une deuxième classe de 11 étudiants. Au cours des deux prochaines années, cette école continuera à se développer, de façon à comprendre en 1959 les quatre classes habituelles des écoles forestières universitaires.

Une forêt d'enseignement comme laboratoire de terrain est en préparation. Les travaux de recherche de l'école forestière sont également aux stades préliminaires, mais on convient unanimement que le démarrage de la recherche forestière prochainement et sur une grande échelle est chose urgente, si l'école forestière veut jouer complètement son rôle.

Aucune autre école forestière n'existe en Afrique occidentale ou centrale, ce qui signifie que l'école forestière libérienne est la seule qui puisse former des forestiers d'enseignement supérieur en Afrique même et bui puisse prendre en mains les problèmes scientifiques de la forêt dense africaine sur place.

Pour le Libéria lui-même, la nécessité d'une telle école est démontrée par les faits suivants:

a) Quatre-vingt pour cent de la superficie du Libéria est boisée mais ce pays n'a encore aucun aménagement forestier soutenu de cette ressource naturelle.

b) Il a, en conséquence, besoin d'un solide corps administratif de forestiers d'Etai aussi bien que de forestiers communaux et privés.

c) En liaison avec la pratique moderne de la foresterie il y aura un développement de l'industrie du bois en général et de ses différentes branches.

d) Des pares nationaux seront créés pour des buts d'agrément mais aussi pour la préservation et l'observation de la faune et de la flore.

On estime que le pays peut avoir besoin de 70 à 100 forestiers supérieurs bien formés pour son programme forestier au cours des prochaines 10 ou 12 années.

MEXIQUE

MEXIQUE. La première Exposition nationale des industries forestières a été récemment inaugurée à Mexico par le Ministre de l'agriculture, M. Gilberto Flores Muños, et visitée ensuite par le Président de la République. Cette exposition témoigne du développement actuel des industries forestières au Mexique et des énormes ressources forestières de ce pays. Près d'un million de visiteurs ont parcouru les pavillons où se trouvaient présentés avec goût des exemples d'utilisation du bais à des fins très déverses: bâtiment, voies ferrées, constructions navales, maisons pré fabriquées, containers, mobilier, industrie de cellulose et du papier, du contre plaqué et des panneaux de fibres, instruments de musique, sans oublier celles des produits secondaires de la foret: caoutchouc, résines, fibres, huiles essentielles, etc. On voit ici le stand de la FAO, où des photos, des cartes et graphiques et des publications illustrent les activités de l'Organisation et l'aide qu'elle apporte à ses Etats Membres.

Malaisie

· Un rapport officiel à la FAO expose qu'en 1955 le comité de recherche de sylviculture a recommandé que les forêts du pays, qui ont été régénérées par des opérations culturales, doivent être l'objet d'une enquête par échantillonnage pour déterminer la composition des nouvelles récoltes de différents âges, tant en espèces qu'en catégories de grosseur, en surface terrière, volume de bois et hauteur des arbres dominants. Un dispositif-pilote pour l'installation des placettes dans les 17 000 acres (6 850 ha) de forêts régénérées dans l'état de Perak avait été mis en place dans la dernière moitié de 1956. Le dispositif était un échantillonnage stratifié au hasard à l'intensité de 1 pour cent.

Des expériences dans des terres à reboiser qui avaient été abandonnées et dégradées par de mauvaises pratiques agricoles ou par l'exploitation de mines, ont été commencées par l'écologiste. On essaie à la fois des espèces locales et exotiques. Une culture agricole intercalaire paraît être un moyen prometteur pour installer des arbres dans les zones à Imperata cylindrica. Parmi les exotiques, Pinus insularis et P. caribaea réussissent bien jusqu'ici dans les zones à Imperata, tandis que P. merkusii se montre prometteur sur les zones nues de délaissés des mines d'étain. Parmi les autres exotiques, Maesopsis eminii montre une remarquable croissance dans ses premières années.

Nouvelle-Zélande

· Le rapport d'activité présenté à la deuxième session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique indique qu'avec l'expansion constante et la prospérité soutenue de l'élevage en Nouvelle-Zélande, les demandes pour que des terrains forestiers soient livrés à l'agriculture ne se sont pas relâchées. Les commissions pour l'utilisation des terres (composées d'experts dans les domaines de l'agriculture, de la foresterie, de la conservation du sol et de la mise en valeur des terres) créées pour conseiller le gouvernement sur l'attribution finale des terres dont l'utilisation est discutée, ont ainsi été occupées à plein temps, et pour beaucoup de vastes étendues la décision ne sera connue que dans quelques années. Cependant, on tend nettement à lâcher peu à peu des terres fertiles pour en acquérir d'autres ayant besoin d'une protection permanente et le service forestier a maintenant acquis le contrôle d'une très grande proportion de l'ensemble des dunes de sable qui demandent à être fixées.

L'installation de nouvelles forêts de production, privées et publiques, a continué régulièrement entre 1954 et 1956. Mais en raison de la situation concernant l'utilisation des terres décrite ci-dessus, cela a été surtout cantonné dans des terres déjà considérées comme forêts. L'achat de nouvelles superficies pour la forêt de production est empêché par le prix très élevé des terres dans les régions où le manque de bois rend le reboisement particulièrement désirable. Pour cette raison le service forestier a encouragé la foresterie fermière comme une source alternative d'approvisionnement en bois.

De bons progrès ont été faits dans la protection des bassins de réception et le rôle prééminent du service forestier dans ce travail est maintenant complètement reconnu. Cela a permis l'extension du contrôle du service forestier sur beaucoup de zones de montagnes dangereuses dans toute la Nouvelle-Zélande. L'aménagement de ces forêts de protection a été également adapté avec succès aux besoins récréatifs de la population.

· En 1955, l'usine «Tasman» a été terminée et produit maintenant bois d'œuvre, pâte et papier journal. L'industrie de la pâte et du papier en Nouvelle-Zélande a ainsi franchi la première étape pour l'utilisation des grandes forêts exotiques de l'île du Nord et un développement nouveau est déjà en projet.

La production de bois a atteint un record absolu. Les résineux indigènes ont légèrement diminué mais les espèces exotiques ont continué croître. Les enquêtes en vue de l'augmentation des exportations de bois vers l'Australie sont pleines de promesses, quoique la Nouvelle Zélande ait des efforts à faire pour améliorer son commerce afin de soutenir la concurrence des bois résineux de la Baltique et d'Amérique.

La Nouvelle-Zélande est maintenant de loin le plus grand producteur par habitant de bois d'œuvre traité avec des produits de préservation pour la construction. Les essences disponibles, les méthodes traditionnelles de construction des maisons et le développement des techniques de préservation sont les principales raisons de cette situation. L'augmentation de l'utilisation des résineux exotiques qui sont plus sensibles à la pourriture et aussi susceptibles aux attaques d'insectes que les bois indigènes, et la difficulté de garantir au coeurs de la vie d'une construction sa protection totale contre la pénétration de l'humidité, exigent le large emploi de bois ayant subi un traitement de préservation. Naturellement, l'efficacité des divers types de traitement a fait l'objet de beaucoup de discussions, ainsi que la proportion de bois traités à utiliser dans une construction.

En septembre 1955, le gouvernement, afin de résoudre ces questions, a créé une «Autorité pour la préservation du bois». Sa principale fonction est d'assurer et de maintenir à un niveau élevé la qualité du bois. Tous les traitements réalisés doivent être conformes aux exigences de l'Autorité qui a constitué un service d'inspection dans le cadre du service forestier néo-zélandais. L'Autorité a déjà approuvé un certain nombre de méthodes spécifiques qui étaient auparavant l'objet de controverses. Notamment l'application par diffusion de composés du bore est acceptée pour tous les bois devant être traités en vue de la construction de bâtiments légers, en dehors des bois utilisés au contact du sol. Les textes qui règlent le fonctionnement de l'Autorité lui permettent de prescrire qu'aucun bois ayant subi un traitement de préservation ne peut être commercialisé sans que le traitement et le marquage du bois soient conformes aux normes de l'Autorité. Le progrès dans la pratique de la préservation et l'emploi du bois traité sera maintenant accéléré.

La demande pour les bois traités obtenus par l'éclaircie des forêts d'exotiques ne peut être satisfaite, bien que les facilités pour ces traitements aient été constamment augmentées. Ce traitement rend ces produits qui sans cela seraient de faible utilité, susceptibles d'être utilisés pour les besoins des travaux publics et des fermes lorsque la durabilité dans le sol est importante.

Pakistan

· La première conférence de sylviculture du Pakistan s'est tenue en mai 1957 à Abbottabad. Présidée par l'Inspecteur général des forêts M. Y. S. Ahmad, elle réunit les conservateurs des forêts du Pakistan occidental et oriental, les spécialistes en sylviculture, ainsi que les techniciens de l'Ecole forestière et de l'Institut de recherche du Pakistan. Le comptes rendus ont été publiés.

A ce propos, un technicien de la FAO signale dans un rapport sur les zones désertiques du Pakistan occidental qu'il subsiste encore dans une partie appréciable du Tharparkar, du Cholistan et du Thal un matériel forestier substantiel et que d'autres régions semblent capables de produire des arbres. Ces régions, qui représentent jusqu'à 20 pour cent de la superficie totale, doivent être mises en réserve comme «forêts». Celles qui portent un ensouchement substantiel d'essences forestières, même si elles ont été abrouties et réduites a l'état de buissons, devraient être immédiatement mises en réserve.

Une couverture photographique a été faite pratiquement sur toute l'étendue du Pakistan occidental, et les mosaïques aideront beaucoup dans le choix des surfaces qui seront retenues comme forêts et de celles qui seront immédiatement mises en réserve.

Il existe de bonnes espèces indigènes qui atteignent, malgré ces conditions difficiles, des dimensions utilisables. Elles poussent lentement mais elles croîtront mieux en plantations protégées. Elles devront être utilisées jusqu'à ce que la recherche et l'expérimentation trouvent des espèces exotiques qui donnent mieux et ont une croissance plus rapide. Les nombreuses espèces d'eucalyptus offrent un champ fructueux pour les recherches et un travail expérimental a déjà été mis en route.

Les forêts réservées ne seront pas obligatoirement fermées au pâturage, sauf quand ce sera nécessaire dans l'intérêt de la croissance des arbres. Beaucoup de ces forêts pourront être aménagées suivant une méthode prévoyant la double utilisation, mais le pâturage devra être étroitement contrôlé et chèvres et chameaux devront être complètement exclus.

· Un rapport détaillé à la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique mentionne que durant les cinq dernières années un certain nombre d'importances industries forestières se sont installées au Pakistan pour satisfaire les besoins essentiels du pays. Quelques-unes de ces réalisations sont indiquées ci-dessous.

Pratiquement tous les débits de grumes sont réalisés par sciage à la main, que ce soit en forêt ou aux emplacements de dépôt. C'est seulement dans les grands centres de consommation que des soies circulaires et à ruban sont utilisées pour produire du bois scié. L'installation d'une grande scierie, capable de traiter annuellement jusqu'à 30 000 tonnes de grumes, est prévue près de Chittagong pour transformer les bois en grumes qui seront exploités dans la zone des collines de Chittagong dès que la vidange mécanique des bois commencera au Pakistan oriental.

Une fabrique moderne de contreplaques, ayant une capacité de production journalière de 30 000 sq. feet (environ 2 800 m2) a été construite récemment à Karachi; elle produit des contre-plaqués, des panneaux lattés des portes pleines et d'autres produits similaires de diverses qualités. Il n'y a pas encore d'usine de panneaux de fibres ou de panneaux de copeaux bien que l'avenir soit plein de promesse pour ces industries dans les deux parties du pays.

Le nombre des manufactures d'allumettes s'est accru. De nouvelles fabriques sont maintenant installées à Chittagong, Khulna et Karachi. La manufacture de Landhi produit annuellement 4 500 000 boîtes, tandis que celle de Khulna n'a qu'une capacité annuelle de 900 000 boîtes. La production actuelle peut satisfaire une part appréciable de la demande totale qui est estimée à 9 500 000 boîtes annuellement.

Un progrès considérable a également été fait dans la fabrication du papier et du carton. Une grande papeterie pour la production annuelle de 30 000 tonnes de papier à partir des bambous disponibles dans la zones des collines de Chittagong a été installée à Chanderaghona. Deux usines pour la production de carton de haute qualité et de papiers de diverses qualités sont presque achevées à Nowshera et Rahwali. Ces usines utiliseront des herbes et de la paille de riz et chacune aura une production annuelle de 7 500 tonnes. Un projet pour la fabrication de 30 000 tonnes de papier journal par an à Khulna, à partir du bois de gewa disponible dans les Sunderbans, est aussi étudié activement à l'heure actuelle.

Parmi les vieilles industries existant dans ce pays, on doit faire mention de la manufacture d'articles de sport à Sialkot. La principale matière première pour cette industrie est le bois de mûrier cultivé dans les plantations irriguées des forêts du Pendjab. La majorité de ces articles de sport produits à Sialkot sont exportés pour répondre à une demande étrangère bien établie pour ces articles.

Il n'existe dans le pays aucune véritable manufacture de portes, de fenêtres ou d'autres éléments utilisés pour la construction des maisons. Ceux-ci sont fabriqués par les menuisiers locaux embauchés dans ce but. Une situation similaire existe pour les meubles qui sont manufacturés sur une petite échelle dans les grandes villes. Il n'y a pas d'usine moderne de meubles pour la production à grande échelle d'articles utilitaires. Avec l'installation d'une scierie à Chittagong, une usine d'ameublement est aussi prévue qui sera ajoutée au complexe d'industries forestières intégrées dont la création est projetée dans le Pakistan oriental.

Paraguay

· Un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO, aidé par les ingénieurs forestiers locaux, a étudié la régénération naturelle des forêts du Paraguay, à la fois dans les cantons vierges et dans ceux ont été exploités à blanc. Les régions décrites sont: 1) la zone centrale, située à l'est de la rivière Paraguay, qui est la plus populeuse du pays; 2) la région de Conception, également à l'est de la même rivière mais plus au nord; 3) la région du cours supérieur du Parana; 4) la région du Chaco où prédomine Schinopsis balansae. Cette région s'étend aussi à l'ouest vers la frontière bolivienne, où l'espèce dominante de valeur d'avenir est Schinopsis lorentsii. Cette espèce est également abondante en Bolivie même, bien qu'elle n'y soit pas exploitée on l'utilise de manière intensive dans la partie argentine de la même zone phytogéographique.

L'exploitation de toutes ces régions consiste dans le simple choix des arbres intéressants, sans aucune préoccupation de sylviculture, ce qui a évidemment une grande influence sur les possibilités de régénération de l'espèce principale. L'auteur donne une liste de plus de 32 espèces différentes, dont cependant cinq seulement ont une valeur commerciale actuelle et immédiate. Certaines des autres espèces sont quelquefois utilisées localement comme bois de feu ou piquets de clôture. La composition des forêts des trois zones situées à l'est de la rivière Paraguay est essentiellement la même en ce qui concerne ces cinq espèces importantes connues localement comme especies de ley. Les variations sont remarquables pour les espèces secondaires. L'altitude s'élève d'ouest en est de 200-300 mètres jusqu'à 1000 mètres; et de la même manière la pluviosité augmente de 1000 à 1800 millimètres. La température moyenne est voisine de 23° C, le climat est de type continental, avec des périodes de sécheresse en hiver et une différence de plus de 11° C entre les moyennes des températures extrêmes du mois le plus froid et du mois le plus chaud.

L'étude montre qu'aucune des espèces importantes ne se régénère bien dans les forêts vierges, mais il est également évident qu'elles ne le font pas mieux en zones coupées à blanc principalement parce qu'elles y sont exploitées les premières. Une telle exploitation ne laisse parfois aucun porte-graine et, dans d'autres cas, n'ouvre pas des clairières suffisantes pour des espèces exigeantes en lumière. Cedrela tubiflora (C. fissilis var. macrocarpa) se régénère bien le long des routes et dans les coupes à blanc mais est sévèrement attaqué par Hypsipyla grandella. Ces attaques sont plus fréquentes dans la région du Haut-Parana; dans de jeunes plantations on a constaté que tous les sujets étaient attaqués.

Dans le Chaco, spécialement en ce qui concerne le quebracho, on a trouvé que trois systèmes d'extraction étaient utilisés. La meilleure forme d'exploitation permet la régénération en laissant assez d'arbres de plus de 30 centimètres, mais ceci est un principe de base à fixer contractuellement entre l'usine et les exploitants.

Une pépinière forestière, pour la production et l'emploi en reboisement des espèces naturelles et exotiques, est en cours d'organisation près d'Asunción par le service forestier du Ministère de l'agriculture et de l'élevage, avec l'assistance de l'aide bilatérale américaine; son fonctionnement est prévu pour la fin de l'année ou pour le début de 1958.

Le technicien de la FAO aide à la préparation d'un manuel de reboisement qui sera un élément des documents de base pour Méthodes de reboisement en Amérique latine, qui complètera la série de cahiers préparés pour les autres régions sur cette question.

Philippines

· Le Directeur des forêts a fait à la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, un rapport sur la réorganisation du Ministère de l'agriculture et des ressources naturelles approuvée par le Congrès des Philippines. Ce plan de réorganisation prévoit la création d'une commission des parcs de la faune et de la flore rattachée au bureau forestier pour la politique et la coordination des programmes. L'Ecole forestière est entièrement subordonnée à l'Université des Philippines et le Laboratoire des produits forestiers qui devient l'Institut de recherché des produits forestiers, forme un organisme autonome, rattaché à l'Université des Philippines du point de vue contrôle administratif. Le plan prévoit la création d'un poste de sous directeur des forêts. Il regroupe aussi les activités et fonctions afin que le Bureau puisse s'acquitter plus efficacement de ses responsabilités.

Deux lois ont été approuvées:

1. Un texte exigeant l'enregistrement des agents, entrepreneurs et marchands traitant de grumes, bois débité et autres bois commerciaux.

2. Un texte modifiant certains articles de l'acte sur les pâtures et limitant le droit des personnes louant ou utilisant pour le pâturage une terre publique à ne laisser pâturer qu'une tête de gros bétail par cinq hectares et fixant des pénalités supplémentaires pour les contraventions à la loi.

Les règles concernant la classification des terres, mises au point par le Bureau des forêts, sont rassemblées dans les «Principes révisés pour la classification des terres».

Portugal

· Le 22 décembre 1956 est une date mémorable dans l'histoire de la culture du chêne-liège au Portugal. Elle marquait la première des réalisations pratiques de la Commission pour le développement de la culture du chêne-liège par la conquête de terres nouvelles où seraient cultivés des chênes-lièges à travers le Portugal. Simultanément en Alentejo et Tras-os-Montes, les premiers glands pour la création des futurs peuplements de chêne-liège furent mis en terre par les sous-secrétaires d'Etat à l'agriculture et au commerce et à l'industrie. Depuis lors, 150 tonnes de semences, soigneusement sélectionnées, ont été distribuées au cours de la campagne de cette année.

Ces efforts, largement appuyés par la presse, ont été rendus possibles par une étroite coopération entre la Junta nationale du liège et le service forestier, avec l'aide des planteurs. Ils montrent clairement que la nécessité et la signification d'une remise en valeur de la culture du chêne-liège ont été comprises et approuvées comme étant un pas dans le sens du développement forestier du pays.

L'action des organismes officiels fut pendant longtemps limitée à l'établissement des règlements pour l'industrie du liège. Ce n'est que depuis 1946 que des progrès ont été faits pour la formation, les démonstrations et les services de propagande près des propriétaires de peuplements de chêne-liège. Il a été reconnu que cela seul n'était pas suffisant. Il était nécessaire de trouver des solutions aux nombreux problèmes liés à la gestion et à l'exploitation correcte des bois de chêne-liège. En particulier, la nécessité d'assurer leur reconstitution dans les zones convenant à l'espèce mais d'où elle était disparue depuis longtemps et celle d'améliorer la densité des peuplements existants de façon à rendre plus économiques les opérations de subériculture. Ainsi, les façons culturales données au chêne-liège préviendront la détérioration du sol et permettront la pleine utilisation des ressources potentielles des terres.

On doit reconnaître les efforts faits par beaucoup de propriétaires privés pendant les 15 ou 20 dernières années: de nombreuses surfaces antérieurement exploitées ont été progressivement reboisées, soit en plantant, soit en protégeant la régénération naturelle. De jeunes plants vigoureux peuvent être rencontrés à profusion çà et là. Mais à l'échelle nationale, la tâche est encore si immense et difficile que des efforts isolés sont insuffisants par eux-mêmes. Il est nécessaire, et même essentiel, de coordonner efforts et bonne volonté dispersés pour appuyer un programme national de protection et de développement des cultures de chêne-liège. Une campagne pour l'expansion de ces cultures a été longuement défendue par le groupe de travail permanent du chêne-liège de la Sous-Commission méditerranéenne de la FAO. Dans la région méditerranéenne, il serait possible de redonner à la culture du chêne-liège des millions d'hectares de terres dégradées ou déboisées, et d'introduire dans les peuplements existants de meilleures techniques au lieu des pratiques courantes souvent primitives et dévastatrices combinées avec le pâturage et l'agriculture.

Une commission pour le développement de la culture du chêne-liège a été constituée au Portugal en septembre 1955 afin de déterminer les mesures estimées nécessaires pour le développement des ressources en liège du pays. Des subsides fournis aux divers services de l'Association nationale du liège lui ont permis de mettre cette année le travail en train sur une grande échelle.

ROYAUME-UNI

ROYAUME-UNI. Des chênes de la région du Devon, âgé de 250 ans, ont été utilisée pour la construction du Mayflower II, réalisé par des artisans d'une façon aussi proche que possible du plan du Mayflower original qui a fait voile avec les Pèlerins d'Angleterre vers le nouveau monde en 1620. Le Mayflower II a réalisé ce voyage en six jours et est maintenant exposé en permanence aux Etats-Unis.

Sarawak

· L'évaluation des ressources forestières, avec inventaire plus détaillé et cartes du matériel des forêts permanentes, est encore une des tâches principales du service forestier. L'étude des forêts de marais tourbeux et des mangroves, qui couvrent une superficie totale de quelque 13 000 kilomètres carrés, est maintenant presque achevée. L'inventaire des forêts permanentes, habituellement combiné avec la cartographie des peuplements, a porté sur 5 600 kilomètres carrés à la fin de 1956, chiffre à comparer à celui de 3 300 kilomètres carrés à la fin de 1953.

Le plan d'aménagement général des terres est confié au Conseil des ressources naturelles qui a été notablement élargi en 1955 pour inclure plus de membres non fonctionnaires. Le Conservateur des forêts est de droit membre du Conseil. Une des principales fonctions de ce dernier est d'étudier et de faire des recommandations sur toutes les propositions concernant la constitution ou l'abandon des forêts permanentes.

La demande de terre agricole est devenue plus pressante, particulière ment dans la partie des Sea Dayaks dont les terres à riz en jachères buissonnantes sont épuisées. Le gouvernement de Sarawak a récemment crée un Comité pour les migrations intérieures afin d'étudier le problème dans son ensemble et d'organiser la réinstallation des gens là où c'est nécessaire. On espère que celle-ci pourra s'effectuer dans des conditions qui réduisent les dangers de la culture itinérante. Le Conservateur des forêts actuel est président de ce comité.

Pour faciliter le travail du Comité de migrations intérieures, le Ministère des terres et des inventaires assisté par le Service forestier, prépare une carte de l'utilisation des terres qui, espère-t-on, sera terminée au début de 1957. La carte montrera non seulement l'utilisation actuelle des terres, mais aussi s'efforcera de montrer les possibilités d'utilisation. Avec cet objectif, les principaux types de végétation naturelle sont portés sur la carte comme indicatifs des types de sol.

Grâce au programme d'assistance technique de la FAO, un pédologue fut attaché au Service forestier au cours des années 1955 et 1956 pour étudier les sables très pauvres (habituellement podzolisés) connus à Sarawak sous le nom de kerangas. Ces sols couvrent plusieurs centaines de kilomètres carrés. On espère que l'étude pourra fournir un guide pratique pour leur utilisation future.

La constitution d'un domaine forestier permanent est cependant encore la tâche principale du Service forestier. A la fin de 1954 la superficie totale de ce domaine était de quelque 25 000 kilomètres carrés, soit 20,4 pour cent de l'ensemble des terres. Au cours de la période 1955-56, il est passé à 27 000 kilomètres carrés environ, soit 22,4 pour cent des terres.

A la fin de 1954, la superficie totale des forêts permanentes, aménagées conformément à des plans systématiques, était de 1 750 kilomètres carrés environ. A la fin de 1956 elle était passée à 2 400 kilomètres carrés. En outre, l'exploitation d'un nombre considérable de forêts marécageuses qui ne sont pas comprises dans le domaine forestier permanent, mais dont l'aliénation n'est pas envisagée dans un proche avenir, est contrôlée par de simples plans d'abattage, fixant des coupes annuelles et un diamètre limite pour l'exploitation des espèces ayant le plus de valeur.

Singapour

· A l'exception de très petites surfaces de forêts de la Couronne qui ont été mises en réserve et des bassins de réception de la ville où se trouvent encore des éléments de la flore originelle, la forêt naturelle a été détruite sur l'île de Singapour et il ne reste que de petits îlots de forêt secondaire non productive. Les surfaces forestières peu étendues qui ont subsisté sont gérées en application de l'ordonnance sur les réserves naturelles de 1951 par un conseil de gestion et non par lé bureau forestier dont les principales fonctions sont:

a) d'effectuer le classement et le contrôle du classement des bois conformément aux règles de classement malaises, aussi bien pour le marché intérieur que pour le commerce extérieur;

b) donner des conseils pour le classement et l'utilisation des bois de Malaisie, à l'intérieur et outre-mer.

Un rapport officiel à la FAO mentionne l'importance locale des industries forestières qui fournissent à la consommation locale et à l'exportation bois, contre-plaqués, rotin, résine Damar et gommes à partir de la matière première importée du confinent et des territoires voisins. La plus importante de ces industries de transformation est la production des sciages et des contre-plaqués. Il existe vingt scieries principales, une grande usine moderne de contre-plaqués et plusieurs petites soieries ainsi que des usines débitant et travaillant le bois scié. Toutes les scieries appartiennent à des chinois et seule de la main d'oeuvre chinoise y travaille; la production de la plus grande est d'environ 60 tonnes de bois scié par jour et celle de la plus petite est inférieure à 5 tonnes par jour.

Les principales sources d'approvisionnement en grumes des scieries de Singapour sont la Fédération de Malaisie, en particulier Johore, et les îles indonésiennes voisines, surtout Sumatra. Bien que les importations augmentent, l'approvisionnement est encore souvent insuffisant pour permettre à toutes les usines de travailler à pleine capacité.

Les importations comprennent aussi du bois scié qui est soit en transit pour l'exportation outre-mer, soit destiné à la consommation de Singapour. Le tableau suivant montre les importations totales de bois scié:

IMPORTATIONS DE BOIS SCIE (Y COMPRIS LE TECK) DE TOUTES PROVENANCES

Origine

1953

1954

1955

Tonnes de 50 cubic feet (1,41 m³)

Indonésie

2 478

2 543

4 247

Autres pays

29

160

110

TOTAL

2 507

2 703

4 357

Fédération de Malaisie

36 529

31 683

48 217

TOTAL GÉNÉRAL

39 036

34 386

52 574

Le teck ne croît pas à l'état naturel en Malaisie et comme il est très demandé surtout pour le commence du meuble, des quantités importantes sont importées, principalement de Bangkok. Les quantités importées au cours des trois dernières années sont les suivantes:

Année

Quantité

Valeur

Tonnes de 50 cubic feet (1.41 m3)

Straits dollars1

1953

8 272

4 676 673

1954

6 081

3 171 776

1965

7 196

3 545 636

1 US $ 1 = Straits $3,03.

Suisse

· La possibilité d'effets nuisibles sur les arbres forestiers des insecticides et fongicides utilisés en agriculture pour combattre les insectes, a été depuis un certain temps l'objet de recherches en Suisse.

Les ornithologistes, apiculteurs et les sociétés de protection de la nature aussi bien que les forestiers ont manifeste leurs préoccupations au sujet de la destruction des insectes parles produits chimiques. Ils ont fait ressortir les dangereux effets ultérieurs de telles mesures de luttes sur des animaux et des oiseaux utiles et comment elles bouleversent l'équilibre biologique naturel. Les effets sur les arbres forestiers peuvent être de deux sortes. D'abord, la mise en péril de la fructification par une action mortelle sur les semences ensuite, les préparations à base d'HCH peuvent avoir des effets directs sur la croissance des arbres et la qualité du bois.

Des groupes de travail spéciaux ont entrepris des recherches pendant une période de dix ans sur les effets nuisibles de ces produits chimiques. Les expériences n'ont pas donné des résultats concluants mais se sont plutôt révélées négatives en ce qui concerne les effets sur les arbres forestiers. Il est remarquable, cependant, que jusqu'à maintenant, ni insecticide, ni fongicide n'a été utilisé en Suisse pour combattre les maladies on les parasites des arbres forestiers.

· L'industrie suisse des panneaux qui produit des panneaux de toutes sortes, s'est développée considérablement et a amélioré sa production au cours des récentes années. Les panneaux fabriqués ont été utilisés de plus en plus dans la construction et l'industrie du meuble. L'industrie du panneau rend possible une utilisation pratiquement complète des grumes de sciage. La demande de cette industrie pour les déchets de soierie, autres que la sciure, s'est accrue à un tel point qu'il y a déjà insuffisance, bien que l'usine de saccharification du bois ait dû arrêter son fonctionnement au milieu de 1956 à la suite d'un vote négatif dans la Fédération.

Afin d'absorber la sciure qui n'est donc pas utilisée par cette usine, des recherches sont en cours pour obtenir la saccharification à prix plus bas par le procédé Scholler ou Rheinau, permettant l'obtention de produits dérivés de la sciure plus intéressants que l'alcool qui ne paie pas. La fabrication de briquettes de sciure comme combustible s'est révélée intéressante dans certaines conditions de travail en raison des prix élevés payés pour les combustibles solides. En attendant, de petites quantités de sciure sont encore utilisées comme charge pour les linoléums, les panneaux muraux, ainsi que dans la fabrication de briquettes et chez les bouchers.

L'industrie suisse du papier et de la cellulose continue à utiliser principalement des résineux, de préférence aux feuillus ou à des résidus, bien que les fabricants s'intéressent davantage à ces derniers. En améliorant le classement et les assortiments, il serait possible de mettre sur le marché de plus grandes quantités de bois résineux - environ 300 000 mètres cubes. La transformation de bois de petites dimensions ne compte pas beaucoup, quoique des projets soient à l'étude pour l'installation d'une fabrique utilisant le procédé au sulfate. Actuellement la cellulose est produite en Suisse seulement par le procédé au bisulfite.

Taïwan

· «Un plan forestier pour Taïwan», préparé par la Commission mixte de reconstructions rurale, cite l'exemple d'une plantation de Cunninghamia lanceolata rapportant 10 000 dollars de Taïwan ($ E.-U. 395) par hectare par une légère éclaircie réalisée cinq ans après: la plantation, dont le coût n'a pas dépassé 2 000 dollars de Taïwan.

Ce revenu est comparable en valeur aux récoltes agricoles. Il continuera chaque année et augmentera rapidement avec l'âge. Il demande de faibles dépenses d'argent et de main-d'oeuvre et constitue une meilleure utilisation de la terre sur les sols de types marginaux

Cunninghamia lanceolata est une espèce exotique introduite du continent il y a cent ans environ. Une espèce locale, Cunninghamia konishii, qui existe dans quelques localités, croît même plus rapidement. Un autre exotique qui se trouve également chez lui à proximité de Taïwan est le «pin de Luchu» (Pinus luchuensis), introduit d'Okinawa il y a environ 50 ans. D'après l'Institut de recherches forestières de Taiwan, des pins de Luchu «ont cru jusqu'à 0,6-0,8 mètre de diamètre à hauteur d'homme en 25-30 ans. En outre quelquefois, il y a des peuplements sur pied dont le volume à l'hectare s'élève à 850 m3». D'après les Forest Resources of Taïwan enquête forestière également publiée récemment par la Commission mixte de reconstruction rurale, «Une plantation âgée de 30 ans comprend des arbres de 30 inches (75 cm) de diamètre à hauteur d'homme et dont la hauteur et la forme sont bonnes.» Des volumes similaires sont signalés pour des Cryptomeria du même âge. Il existe peu d'endroits dans le monde où les conditions naturelles soient réunies pour rendre la foresterie si productive.

Des résultats du même ordre peuvent être cités pour des plantations d'Acacia, Cassia Melia, Teck, Casuarina, Pinus caribaea et d'autres espèces, aussi bien spontanées qu'introduites. Quelques-uns de ces résultats apparaissent sur le tableau ci-dessus.

TAÏWAN: COMPARAISON DES REVENUS FOURNIS PAR LES CULTURES AGRICOLES ET LES RÉCOLTES FORESTIÈRES

Récoltes agricoles sur terres agricoles

Récoltes forestières sur terres forestières (plantations)

Culture

Revenu annuel total 1 ($T/ha)

Espèce

Age d'exploitation en années

Volume commercial récolté en (m3) 2

Prix unitaire ($T/m3)

Revenu annuel moyen 1 ($T/ha)

Riz

12 864

Cunninghamia

20

200

1 800

18 000

Patate

11 505

Cryptomeria

25

240

1 800

17 240

Ananas

9 324

Pin

20

200

936

9 360

Jute

8 787

Camphrier

30

300

900

9 000

Arachide

6 230

Acacia

15

150

792

7 920

Canne à sucre

5 085

Teck

25

180

1 050

7 560

Cassave

3 998

Cassia

15

120

540

4 320

1 Ces les frais de récolte qui, pour les produits forestiers, sont en moyenne de 20 à 40 pour cent.

2 Les volumes commerciaux récoltés sont les volumes - grumes nets moyens en stations moyennes.

NOTES: Les revenus extrêmement élevés des récoltes forestières sont dus aux pris actuellement anormalement hauts des produits forestiers.

Sans doute, quand les plantation récemment faites et celles qui sont prévues dans un proche avenir, commenceront à donner des produits commerciaux, les prix des produits forestiers baisseront progressivement. Cependant, il est dotaux qu'ils arrivent jamais à un point suffisamment bas pour que les terres forestières rapportent moins que les terres agricoles.

Les produits forestiers sont cependant obtenus sur des terrains en montagne avec des sols relativement pauvres et généralement impropres pour l'agriculture. S'ils ne produisent pas du bois, ils ne produiront donc rien et constitueront un risque pour la production agricole sous forme d'érosion. insuffisance d'approvisionnement en eau, etc.

Les récoltes forestières sont obtenues après plantation suivie de deux années d'entretien; ensuite la nature fait le reste jusqu'à l'époque d'exploitation.

THAÏLANDE

THAÏLANDE. Une défoliation sur une grande échelle des plantations de Casuarina, situées à proximité de la côte, a été signalée par le Bureau forestier régional de la FAO en 1956. On a prouvé que les dégâts étaient causés par un criquet, Aulaches miliaris, auquel on n'avait pas précédemment prête attention bien qu'on sache qu'il est de temps en temps un déprédateur des arbres et des arbustes en Inde et en Malaisie. Le Service forestier thaïlandais signale que les attaques ne se produisent que pendant la saison des pluies. Tandis que les jeunes plante meurent habituellement, les arbres plus âgés subissent seulement une défoliation temporaire et se remettent en général plus ou moins rapidement suivant l'importance des précipitations. On a essayé de lutter à l'aide d'un insecticide.

Thaïlande

· Toutes les concessions de teck accordées à des sociétés étrangères ont expiré à la fin de mai 1955, et le Conseil des ministres a divisé toutes les forêts de teck de Thaïlande en trois parties, chacune devant être exploitée par l'un des organismes suivants:

a) un tiers environ par une entreprise gouvernemental e portant le nom de Forest Industry Organization qui a exploité à la fois du teck et d'autres feuillus depuis 1947;

b) un tiers environ par une entreprise mixte à laquelle participent le gouvernement et les cinq sociétés étrangères qui avaient les anciennes concessions;

c) un tiers environ formé par les compagnies forestières de Changvad, une dans chaque province ou Changvad, avec, comme principal objectif, l'exploitation des forêts dans leurs provinces respectives pour les forêts de teck et des autres essences n'ayant été attribuées ni à la Forest Industry Organization ni à l'entreprise mixte.

En ce qui concerne les compagnies forestières des provinces, tout habitant de la province peut participer à la compagnie locale, mais le gouvernement détient la majorité des actions afin de les guider et de les contrôler. La politique fondamentale de ce projet est d'attribuer les ressources forestières de chaque province aux habitants de ladite province et de faire prendre conscience des questions forestières au grand publie; ainsi on espère pouvoir diminuer ou supprimer complètement les exploitations faites sans discernement et les destructions de forêts.

La pratique de l'agriculture itinérante par les tribus nomades des collines dans l'aire des bassins de réception complique l'utilisation des terres et la conservation des sols.

Des tentatives ont été faites pour reboiser les surfaces mises à blanc dans le but d'arrêter l'érosion et là détérioration du sol, mais le budget affecté à ce projet est toujours insuffisant, si bien qu'environ 700 hectares seulement de terres dénudées ont pu être reboisées en 1955 et 1956. Des services de vulgarisation et de démonstration ont été organisés dans quatre centres de protection des bassins versants déjà installés dans les principaux bassins de réception ils ont introduit des cultures pérennes adéquates comme le thé, le café l'huile de tung, arbres fruitiers, etc., afin de les expérimenter dans les zones dévastées, avec le dessein de persuader les tribus nomades des collines de s'installer à demeure sur leurs terres. Des résultats satisfaisants ont été obtenus dans ce sens.

Venezuela

· Sur une superficie d'environ 12 millions d'hectares couverte par des forêts feuillues, il existe le grave problème des incendies. Le feu est utilisé en agriculture pour nettoyer le sol et, par négligence, ces incendies ont provoqué la dénudation de milliers d'hectares de terre. L'élevage du bétail a aussi traditionnellement utilisé le feu pour renouveler la vieille herbe des zones de parcours afin d'obtenir du fourrage frais et agréable au goût. Ces feux courent librement et les incendies répétés ont provoqué une tendance à la diminution des espèces fourragères intéressantes et une augmentation du type à broussaille plus résistant au feu.

Pendant la saison des incendies 1955/56, 700 incendies ont été signalés et on estime qu'un nombre égal ou supérieur n'a pas été signalé. Une très bonne législation contre l'incendie existe et le Departamento de Prevención y Extensión de Incendios au Ministerio de Agricultura y Cria a été chargé de son application. La Garde nationale prend part à la lutte contre les incendies avec des associations publiques formées d'agriculteurs et d'éleveurs de bestiaux dont le nombre de membres est évalué à 33 000. Il y a ainsi tous les éléments pour une lutte efficace contre le feu.

Dans le but d'organiser cette lutte la FAO a fourni les services d'un spécialiste. La plupart de ses recommandations ont maintenant été mises en oeuvre: décentralisation de l'organisation de lutte contre les incendies modification du système de signalisation, achat du matériel de lutte contre l'incendie et campagne de publicité pour prévenir les incendies par des conférences, la radio et la télévision. Le programme de lutte préventive a été limité à cause de l'insuffisance des crédits, mais de nombreux pare-feu ont été construits, en particulier autour des surfaces reboisées; la construction de plusieurs tours de guet a été approuvée, et le personnel a reçu une formation spéciale. La suppression complète des incendies pose un problème plus complexe qui sera plus long à résoudre. Il faudrait fade appel aux services d'un spécialiste de l'aménagement des terrains de parcours qui exposerait les nouvelles pratiques destinées à éliminer les techniques traditionnelles d'incinération.


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