Table des matières Page suivante


Conservation et aménagement de la faune et de la flore sauvages


Revue internationale des forets et des produits forestiers

A SA DIXIÈME session, en 1959, la Conférence, organe directeur de la FAO, a décidé d'inclure dorénavant dans le programme de travail ordinaire de l'Organisation la question de l'aménagement de la faune et de la flore sauvages. Tout récemment, la Commission des forêts pour l'Afrique, dernière-née des commissions forestières régionales, a décidé, à sa réunion de novembre 1960, tenue au Nigeria, de former un groupe de travail spécialement chargé d'étudier un plan d'action relatif à certains aspects de la conservation et de l'aménagement de la faune et de la flore sauvages dans la région. Entre-temps, la FAO collaborera au projet spécial de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources relatif à la faune et à la flore d'Afrique, en fournissant un spécialiste destiné au Congo et en détachant un de ses fonctionnaires pour remplir les fonctions de secrétaire général de l'Union.

On ne saurait contester la nécessité absolue de réserver certaines parties du territoire africain pour sauver, au moins en partie, la riche faune sauvage du continent, protéger la végétation naturelle, les beaux paysages et les sites intéressants, enfin pour maintenir l'attrait du tourisme.

Une constatation alarmante qui s'impose à tous est que les animaux sauvages disparaissent en Afrique à un tel rythme que, d'ici quelques années, il sera impossible de reconstituer cette faune.

Déjà, dans beaucoup de régions de l'Afrique, la faune sauvage qui les peuplait autrefois a complètement disparu. En Afrique du Sud, par exemple, on se souvient encore de l'époque où l'on rencontrait des animaux sauvages qui n'existent plus maintenant en dehors des réserves naturelles. Il en est de même dans beaucoup de régions de l'Afrique centrale et orientale.

Les explorateurs et les chasseurs qui parcouraient Afrique équatoriale au siècle dernier parlent des trout peaux d'animaux sauvages qu'ils rencontraient fréquemment, alors que de nos jours il n'en existe plus aucune trace dans beaucoup de pays de cette région. Le Kenya, considéré de tous temps comme le paradis du gros gibier, a vu lui aussi diminuer, comme partout ailleurs, les effectifs de ses animaux sauvages. La même histoire tragique se répète dans toute l'Afrique.

Les refuges aménagés çà et là, sous forme de parcs nationaux et de réserves, sont absolument insuffisants pour assurer la survivance de toutes les espèces animales qui parcouraient autrefois librement ce vaste continent. La nature est dure en Afrique et les bêtes y sont sujettes à toutes sortes de calamités: épizooties, inondations, fléaux destructeurs et sécheresses. Si, dans une région, une espèce était détruite par une de ces calamités, il serait impossible aujourd'hui de trouver ailleurs des animaux pour en assurer le repeuplement. Il y a là une raison de plus pour multiplier le plus possible les parcs nationaux et leur donner le maximum d'extension.

C'est évidemment à chaque gouvernement de la région qu'il incombe de fixer l'utilisation des terres: une partie doit être attribuée à l'agriculture, une autre à l'élevage, aux villes et à toutes sortes d'installations; mais il faut réserver aussi des zones pour la faune et la flore sauvages. L'habitat des animaux sauvages, les hauts bassins fluviaux, les forêts de montagne doivent être considérés comme l'une des formes naturelles d'utilisation des terres qui constitue un élément extrêmement important de toute politique largement conçue d'utilisation des terres.

FIGURE: 1. - Centre de formation indien dans l'Hymalaya. Un ouvrier forestier apprend à abattre un arbre dangereusement penché de manière à causer le minimum de dégâts. Photo: H. G. Winhelmann

FIGURES 2. - Auberge pour célibataires dans une scierie de l'État, en Nouvelle-Zélande. Photo: Service forestier de la Nouvelle-Zélande


Début de page Page suivante