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L'assistance au dévelopment économique

Unasylva
Revue internationale des forêts et des produits forestiers

VISITANT le Siège de la FAO le 4 mai dernier, le Prince Philippe, Duc d'Edimbourg, a évoqué, devant le personnel rassemblé, la réunion organisée en 1935 par la Société des Nations qui, à cette occasion, adopta une résolution formelle énonçant les objectifs pour la réalisation desquels la FAO devait plus tard être créée. Il a rappelé le télégramme adressé par les parrains de la résolution à Lord Boyd Orr (qui devint par la suite le premier Directeur général de la FAO) et, paraphrasant une déclaration demeurée célèbre dans l'histoire anglaise: «Frère Orr, nous avons allumé aujourd'hui, par la grâce de Dieu, un cierge que rien n'éteindra désormais».

Le Duc d'Edimbourg a poursuivi en disant qu'à l'heure actuelle la plupart des gens qui réfléchissent se rendent compte, ne fût-ce que vaguement, qu'une grande partie de la population mondiale reçoit une alimentation insuffisante en quantité comme en qualité. Cependant, rares sont ceux qui perçoivent exactement le tragique de la situation et qui comprennent combien la course est serrée entre la population mondiale et les disponibilités alimentaires.

«Il est relativement facile de réunir des données et des chiffres impressionnants pour montrer le déséquilibre de la situation alimentaire mondiale, mais il est beaucoup moins aisé de découvrir les causes profondes de cette situation si dangereuse» a poursuivi le Prince. Néanmoins, il est indispensable de les diagnostiquer si l'on veut trouver un remède efficace. La faim provient évidemment du manque de nourriture, mais cette carence peut être due à des raisons très diverses, les unes d'ordre purement technique, les autres d'ordre humain.

«La technique peut faire des miracles, mais seulement si elle est soigneusement adaptée aux conditions locales. Aucune transformation, certes, ne peut s'accomplir sans souffrance; cependant, il faut veiller au moins à ce qu'elle ne provoque ni bouleversement ni désintégration. Autrement dit, les experts doivent joindre aux connaissances techniques une compréhension aiguë et pratique de la nature humaine pour être en mesure de soulager les populations du fardeau des traditions incompatibles avec le progrès. C'est un fait fondamental que si les hommes de toute race et de toute civilisation peuvent s'entendre sur les questions d'ordre pratique et technique, ils sont en désaccord complet pour ce qui est des coutumes et des préjugés.»

Le Duc d'Edimbourg parlait de la Campagne contre la faim de la FAO qui constitue pour les hommes de bonne volonté de par le monde une occasion de manifester concrètement leur sympathie à l'égard des populations moins bien partagées. Cependant, ses paroles peuvent s'appliquer également bien aux activités qui vont s'intensifiant dans le cadre du Fonds spécial des Nations Unies pour le développement économique.

Cette nouvelle voie s'est ouverte à l'aide technique en 1958 et les opérations ont commencé en janvier 1959. Au cours des dix-huit premiers mois de fonctionnement, le Fonds spécial a accordé près de 60 millions de dollars pour le financement de projets dans les pays en coure de développement économique. La FAO a été choisie comme agent d'exécution d'un grand nombre de ces projets - à l'heure actuelle, 25 sont déjà en cours alors que 45 ont été approuvés et attendent d'être mis en route. Les gouvernements ont soumis de nombreux autres projets ressortissant aux domaines d'activités de la FAO afin que le Conseil d'administration du Fonds spécial les examine lors de ses sessions ultérieures.

En ce qui la concerne, la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO est directement responsable de neuf projets approuvés et s'intéresse de très près à onze projets confiés principalement à d'autres divisions. Ces projets peuvent se classer en quatre grandes catégories. Viennent en premier lieu les enquêtes préalables aux investissements, qui font actuellement suite au Projet méditerranéen de développement de la FAO: dans la région d'Antalya (Turquie), dans le Rif occidental (Maroc), dans le Péloponèse occidental (Grèce) et en Tunisie centrale. La deuxième catégorie comprend les projets intéressant le développement direct des ressources et des industries forestières, au Chili, au Honduras et au Mexique. La troisième catégorie consiste en études sur l'utilisation des terres et la colonisation agraire en Bolivie, au Brésil, en Equateur, en Ethiopie, au Pérou, au Soudan et au Venezuela. On trouve enfin les projets relatifs à l'éducation, à la formation professionnelle et à la recherche, parmi lesquels figure déjà la création de nouveaux établissements en Argentine, au Brésil, au Pakistan et au Soudan.

Mais ceci, espère-t-on, ne représente qu'un commencement. Il s'ensuivra nécessairement une modification de la nature du travail de la FAO, qui continuera cependant à fournir les services de base qu'elle assure dans le cadre de son Programme ordinaire en vue du déveloplement mondial de la foresterie.

FIGURE 1. - Plants effeuillée ou «striplings» (á gauche) et barbatelles ou «stumps» de Parapara (Jacaranda copaia) préparés à partir de plants d'environ 9 mois. Les «stumps» donnent de meilleure résultats si la plantation est suivie par une période de sécheresse; ils sont aussi plus faciles à manipuler.

FIGURE 2. - Croissance rapide d'Eucalyptus citriodora quinze mois après plantation à 2,5 X 2,5 m sur une parcelle coupée à blanc et brûlée.


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