FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/00 - BÉLARUS (23 mars)

BÉLARUS (23 mars)

En dépit de rapport officiels optimistes concernant les perspectives de la récolte céréalière d'hiver, la situation est très difficile pour l'ensemble du secteur agricole. Toujours d'après des sources officielles, les emblavures de blé d'hiver auraient dépassé l'objectif fixé, soit 1 155 millions d'hectares; la surface ensemencée en blé, quant à elle, a augmenté de 4 pour cent pour atteindre 240 000 hectares. Les conditions de croissance ont été favorables à ce jour, et l'on signale que les cultures céréalières d'hiver se portent bien. Les perspectives pour les semis de céréales de printemps semblent toutefois hypothéquées par les pénuries de capital circulant, de carburant, d'engrais, de pesticides et de machines servant au traitement des récoltes. Le secteur agricole du pays, en grande partie soustrait aux réformes jusqu'ici, est asphyxié par un système de prix des intrants et des extrants régi par le gouvernement, alors que l'économie est grevée par des déficits budgétaires conjugués à une inflation galopante. Le gouvernement espère que l'utilisation accrue des engrais et l'amélioration des conditions météorologiques permettront d'engranger une récolte céréalière d'au moins 5 millions de tonnes pour l'année 2000.

En 1999, la production agricole a chuté de 10 pour cent, et la plupart des exploitations agricoles ont travaillé à perte. Les graves difficultés économiques du pays, auxquelles se sont ajoutées les mauvaises conditions météorologiques, ont réduit la production céréalière à 3,6 millions de tonnes, soit près de 40 pour cent de moins que la dernière moyenne quinquennale, et 25 pour cent de moins que la récolte médiocre de 1998. Cependant, il n'est pas certain que les exploitants déclarent l'intégralité de leurs récoltes, compte tenu de l'ingérence marquée du gouvernement dans le fonctionnement du marché et des pénuries qui en résultent pour la plupart des articles distribués à travers les réseaux officiels. La production animale a également subi un déclin, particulièrement marqué pour le lait. Plus de 80 pour cent de la population perçoit un salaire inférieur au seuil de la pauvreté.

Le pays, qui a subi une succession de mauvaises récoltes céréalières, devra importer des céréales destinées à la consommation humaine et à l'alimentation animale. On prévoit que les besoins alimentaires seront satisfaits; toutefois, la pénurie de devises étrangères risque de limiter le volume des achats de céréales fourragères, ce qui pourrait accentuer le déclin de la production animale en 2000. Parallèlement, les importations céréalières globales de 1999/2000 pourraient doubler, atteignant 1,5 million de tonnes.


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