FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/00 - GÉORGIE* (23

GÉORGIE* (23 mars)

Les conditions météorologiques intéressant la récolte céréalière de 2000 ont été jusqu’à présent satisfaisantes. Cependant, la superficie consacrée aux céréales d'hiver (blé principalement, mais aussi orge) a encore diminué, tombant à 110 000 hectares, d’une part en raison de l’augmentation très marquée du prix du carburant durant la période des semis, mais également par suite de la reconversion des surfaces à des cultures plus rentables telles que le tournesol, la pomme de terre, les légumes et le maïs, et enfin à la concurrence du blé d’importation. Une donation de 20 000 tonnes de carburant diesel pourrait assister les agriculteurs à étendre ou à maintenir la superficie consacrée au blé de printemps. L’objectif de production céréalière de l’année 2000 a été fixé à 0,75-0,80 million de tonnes.

Malgré une réduction des surfaces ensemencées en blé, la FAO estime la récolte céréalière de 1999 à 800 000 tonnes, soit près de 20 pour cent de plus qu’en 1998. Ce sont principalement les précipitations tombées en temps opportun durant la période de végétation, ainsi que certaines améliorations de l’accès des agriculteurs aux intrants, et enfin un meilleur soin apporté par les cultivateurs privés à leurs récoltes, qui ont entraîné une amélioration marquée des rendements par rapport à 1998. On observe également un net progrès de la production de pommes de terre, de légumes, de graines de tournesol et de thé; cependant, la production de fruits et d’agrumes a enregistré un déclin supplémentaire lié à l’absence d’un système efficace de commercialisation et de transformation.

Aucune pénurie de denrées alimentaires n’est signalée sur les marchés ruraux ou urbains et les éventuels déficits de production intérieure sont comblés par des importations. L’existence dans le pays de flux parallèles de céréales (en particulier blé et farine) assez importants et les livraisons vers les pays voisins rendent difficile l’analyse de la situation de l’offre et de la demande. Pour 1999/2000, l’utilisation nationale de céréales est estimée à près de 1,3 million de tonnes de céréales, dont 815 000 tonnes destinées à la consommation humaine, 100 000 tonnes pour les semences, l’usinage et les pertes et le restant pour l’alimentation animale. Avec une production intérieure de 791 000 tonnes, on estime que les importations céréalières atteindront 555 000 tonnes, soit environ 8 pour cent de moins que l’an dernier, lorsque les disponibilités de blé étaient meilleures et moins chères dans les pays voisins. Face à ce besoin, l’aide alimentaire annoncée s’élève à 90 000 tonnes. La plus grande partie du solde devrait être importée par les voies commerciales.

Les achats de produits alimentaires représentent une grande partie des dépenses des ménages et un pourcentage important de la population est en situation de pauvreté. Si l'on ne parle pas officiellement de malnutrition aiguë, on observe cependant une augmentation lente, mais néanmoins très nette, de la malnutrition chez les enfants, malgré des distributions ciblées d'aide alimentaire supplémentaire. Au total, plusieurs centaines de milliers de personnes ont encore besoin d'une aide humanitaire, y compris les 182 000 bénéficiaires d'une aide du Programme alimentaire mondial au titre de l'intervention prolongée de secours et de redressement. Il s'agit d'une intervention d'une durée d'un an, arrivant à son terme le 30 juin 2000, qui prévoit un engagement total de 18 190 tonnes de produits alimentaires, avec pour le PAM un coût global de 10 millions de dollars E.-U. L'aide qui est fournie par le PAM au titre de l'IPSR a une double finalité: i) de secours prolongé, avec la distribution gratuite de produits alimentaires aux populations les plus vulnérables, et ii) de redressement, par le biais de programmes vivres-contre- travail. Un autre IPSR, d’une durée de deux ans et devant commencer en juillet, est en cours de préparation.


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