FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/00 - LIBÉRIA* (29 mars)

LIBÉRIA* (29 mars)

Les premières pluies saisonnières ont commencé début mars. Compte tenu des conditions de végétation favorables et de l’amélioration de la sécurité, la production de céréales de 1999 devrait être analogue ou supérieure à celle de l’an dernier, sauf dans le nord où des combats ont éclaté dans le comté de Lofa pendant la campagne agricole. La production agricole a augmenté dans les comtés de Bong, Bomi, Montserrado et Nimba, mais elle reste déprimée dans le Maryland, le Sinoe et le Grand Kru où le mauvais état des routes a rendu difficile l’accès aux exploitations. À l’exception du comté de Lofa, la paix relative qui s’est installée dans le pays a eu des répercussions positives sur les travaux agricoles. La superficie cultivée devrait être plus nettement étendue qu’en 1998, la production de riz pouvant atteindre environ 80 pour cent du niveau de la période précédant les hostilités, et recouvrer son niveau normal pour le manioc. La pénurie d’intrants de base a entravé les activités agricoles, mais ce phénomène a été compensé par d’importantes distributions de semences et d’outils et par une assistance technique améliorée, dans le cadre de la réinstallation des familles d’agriculteurs. Dans le comté de Lofa, la plupart des 25 000 personnes déplacées sont des agriculteurs qui n’ont pas pu engranger leur récolte. Plusieurs milliers ont été déplacés des camps de Voinjama et de Kolahum dans le haut Lofa vers Tarvey et Sinje dans le bas Lofa.

Dans l’ensemble, la situation alimentaire s’est sensiblement améliorée en 1999. Les disponibilités alimentaires sur les marchés urbains sont relativement stables et, en général, les prix sont relativement inférieurs à ceux de 1998. Dans les zones rurales, les disponibilités alimentaires restent précaires. Les programmes de réhabilitation permettent la réinstallation et la réintégration des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays par la fourniture d’un ensemble d’aides au rapatriement. Toutefois, les programmes humanitaires en faveur des rapatriés libériens et des réfugiés sierra léoniens ont été interrompus en raison de l’insécurité et du pillage dans le comté de Lofa, où les conditions nutritionnelles et sanitaires des personnes déplacées se seraient dégradées. On estime à environ 500 000 le nombre des réfugiés, personnes déplacées de l’intérieur et rapatriés au Libéria, dont 90 000 réfugiés de Sierra Leone. Le pays est encore fortement tributaire de l’aide alimentaire.


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