FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/00 - MADAGASCAR (11 avril)

MADAGASCAR (11 avril)

Le cyclone "Hudah", l’un des plus puissants enregistrés dans l’océan Indien, a frappé le nord de Madagascar le 2 avril, avec des vents atteignant jusqu’à 300 km/h. Les régions les plus touchées sont les districts situés au nord-est de Maroantsetra, Andapa et Antalaha, qui avaient déjà été durement éprouvés par le cyclone "Eline" à la mifévrier et par la tempête tropicale "Gloria" deux semaines plus tard. On signale également des inondations aux alentours de la ville de Befandriana, sur la côte nord-ouest. Bien que le cyclone n’ait pas été accompagné de pluies extrêmement abondantes, il a submergé des régions encore détrempées par suite des inondations précédentes, et les vents très violents ont encore endommagé les infrastructures, les maisons et les cultures, en particulier les plantations d’arbres. La ville d’Antalaha et ses environs ont été particulièrement touchés: là, les maisons, les écoles, les centres de soins médicaux, l’aéroport et les installations de télécommunication ont subi d’importantes destructions.

Les premiers rapports font état de 17 décès, de 100 000 sans abri et de 308 000 personnes ayant subi des dégâts à leurs logements et à leurs moyens de subsistance, sans parler des dommages causés aux cultures. Il faut y ajouter les 560 000 personnes déjà affectées par les tempêtes précédentes - et l’on ne connaît pas encore l’étendue véritable des dommages subis par le secteur agricole. La région, qui est la principale productrice de vanille du pays, contient également d’importantes cultures de café et de clous de girofle, et l’on signale des pertes graves pour ces cultures, ainsi que pour les cultures de riz paddy. Les réserves de nourriture contenues dans les entrepôts ainsi que les greniers des ménages ayant été détruits, il faut s’attendre à de graves pénuries alimentaires dans les régions affectées. La plupart des villages sont isolés par les eaux de crue, les glissements de terrain, les arbres abattus et les interruptions du réseau routier. On estime que 100 000 personnes environ nécessitent une aide alimentaire d’urgence ainsi qu’une assistance humanitaire sous d’autres formes. La persistance des pluies empêche les opérations de secours comme l’évaluation des dégâts. Les États-Unis ont lancé un appel pour une contribution de 15,5 millions de dollars E.-U. afin d’apporter une aide humanitaire d’urgence aux populations touchées.

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires doit se rendre sous peu dans le pays afin d’évaluer l’étendue des dommages causés aux récoltes et leur incidence sur la situation nationale en matière d’approvisionnements alimentaires pour les mois à venir.


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