FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/00 - MAROC (5 avril)

MAROC (5 avril)

La sécheresse aiguë qui a sévi sur la plus grande partie du pays au cours des trois derniers mois a gravement affecté les cultures d’hiver, dont la moisson devrait démarrer au mois de mai. Alors que la campagne avait commencé avec des précipitations largement réparties au mois de novembre et de décembre, une sécheresse prolongée, commencée à la mi- janvier, ainsi qu’une vague de chaleur au cours du mois de février, ont épuisé l’humidité des sols, entraînant un grave stress hydrique pour les cultures et endommageant d’importantes surfaces ensemencées en blé et en orge. Les images recueillies par satellite indiquent que les conditions risquent d’être pire que pour la campagne de l’an dernier, dont la production avait été gravement amputée par la sécheresse. À l’exception des régions situées en altitude et de la côte Atlantique qui ont reçu des pluies peu abondantes au mois de mars, le temps sec continue à prévaloir dans l’ensemble du pays; la plupart des régions ont reçu moins de 100 mm de pluie depuis la mi- janvier. S’il ne pleut pas au cours des prochaines semaines, plusieurs régions productrices risquent de perdre entièrement leurs récoltes; en outre, il est peut-être déjà trop tard pour certaines récoltes ayant déjà atteint le seuil de la maturité.

Selon les premières indications, la récolte céréalière de cette année pourrait être inférieure à celle de 1999, estimée à 3,8 millions de tonnes, soit 42 pour cent de moins que le volume de l’année précédente, ce mauvais résultat étant également lié aux conditions météorologiques défavorables. Dans ces circonstances, les importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet-juin) sont actuellement estimées à 4,4 millions de tonnes, soit 25 pour cent de plus que pour l’année précédente. Cette deuxième mauvaise récolte consécutive entraînera une augmentation des importations de céréales au cours de la campagne de commercialisation 2000/2001, et la facture alourdie qui en résultera ne manquera pas d’exercer une pression accrue sur les maigres réserves de devises étrangères.

Le gouvernement se prépare à prendre des mesures d’urgence, notamment sous forme d’une gestion plus serrée de l’eau disponible dans les réservoirs et destinée à la consommation humaine, à celle du bétail et à l’entretien des cultures; on prévoit également des mesures d’urgence pour venir en aide aux cultivateurs, dont un grand nombre avait été victime des effets de la sécheresse de l’an dernier.


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