FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.3 - Juin 2000 - P. 6

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Commerce1/

Possibilité d'un léger déclin du commerce mondial en 2000/01

Les prévisions initiales de la FAO concernant le commerce mondial en 2000/01 font état d'un volume de 221 millions de tonnes, soit près de 4 millions de tonnes de moins que le volume échangé l'an dernier, par suite d'une contraction probable des échanges mondiaux de blé et de céréales secondaires. Cette première estimation, à caractère provisoire, s'appuie sur les dernières indications de production et prend pour hypothèse que le volume des échanges mondiaux de riz restera proche de celui de l'an dernier2/.

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1/ Les échanges mondiaux de blé et de céréales secondaires sont estimés sur la base des importations effectuées jusqu'au 30 juin de la campagne commerciale juillet/juin. Des achats de fin de campagne pourraient être inclus dans les statistiques de la prochaine campagne si les livraisons ont lieu après le 30 juin. En général, les exportations et les importations sont calculées sur la base des estimations des expéditions et livraisons lors de la campagne juillet/juin et compte tenu du temps qui s'écoule entre le départ et l'arrivée des expéditions, il se peut que les chiffres ne coïncident pas pour une année donnée.
2/ La prochaine campagne de commercialisation du riz commence en janvier 2001.
Graphique

Le commerce mondial de blé 2000/01 devrait décliner de plus de 2 millions de tonnes pour s'établir à 101,5 millions de tonnes, après l'augmentation relativement marquée enregistrée cette saison. Toutefois, à un tel niveau, le commerce mondial demeurerait supérieur à la moyenne quinquennale. La baisse prévue du volume des échanges pour l'année prochaine serait principalement attribuable à la réduction des importations de la Fédération de Russie et du Pakistan liée à l'accroissement de leur production, tandis que les importations de la plupart des autres pays devraient rester proches des niveaux estimés de 1999/2000. En Asie, les importations de la République islamique d'Iran devraient rester élevées, en raison de la sécheresse qui persiste pour la deuxième année consécutive, tandis que la Chine devrait augmenter ses achats. Les importations de blé de la Chine continentale pourraient connaître une augmentation marquée, passant de 900 000 tonnes en 1999/2000 à 2,5 millions de tonnes, soit le volume le plus élevé depuis 1996/97, en raison d'une réduction probable de la production intérieure. En revanche, les bonnes perspectives de production du Pakistan pourraient entraîner une réduction marquée des importations, tandis que les meilleures récoltes rentrées en Inde, associées à la poursuite de l'interdiction des importations, pourraient tout simplement éliminer les importations commerciales. Les importations de la plupart des autres pays d'Asie du Sud-Est devraient demeurer proches du niveau de la saison en cours, compte tenu de la probabilité de redressement économique prolongé et de la faiblesse relative des cours internationaux.

On prévoit également une augmentation des importations de blé en Afrique. Comme pour la saison en cours, les déficits de production enregistrés dans un certain nombre de pays d'Afrique du Nord pourraient se traduire par des importations d'un volume élevé.

Les principales augmentations devraient se produire en Algérie et au Maroc, où les effets de la sécheresse en cours ont été les plus marqués. Dans la région subsaharienne, les importations globales pourraient conserver leurs volumes actuellement élevés; toutefois, il est encore trop tôt pour faire des pronostics réalistes, compte tenu de la poursuite des troubles civils dans de nombreux pays. En Amérique centrale et en Amérique du Sud, la plupart des pays pourraient importer un volume équivalent à celui de la campagne en cours. En Europe, les importations de la Fédération de Russie pourraient connaître un déclin marqué du fait du redressement de la production, l'hypothèse de livraisons supplémentaires d'aide alimentaire étant écartée.

En ce qui concerne les exportations, les prévisions concernant 2000/01 donnent un tableau analogue à celui de la campagne en cours pour ce qui est des expéditions globales à partir des cinq principaux pays exportateurs de blé. Dans l'ensemble, les ventes de la CE et des États-Unis devraient augmenter, tandis que les exportations du Canada pourraient demeurer stables, celles de l'Australie et de l'Argentine enregistrant une baisse. Pour ce qui est des autres pays, on peut prévoir que les excédents exportables de la plupart des pays d'Asie seront plus limités, notamment en ce qui concerne le Kazakhstan et la Turquie. En Europe, hormis la CE, on prévoit une augmentation des ventes de la Hongrie.

Les prévisions initiales de la FAO concernant le commerce international de céréales secondaires en 2000/01 laissent présager une baisse d'environ 2 millions de tonnes, pour un volume de 97 millions de tonnes. Cette baisse, la première depuis trois ans, serait principalement attribuable à la réduction des expéditions de maïs et d'orge. La réduction projetée du commerce mondial traduit en grande partie l'augmentation prévue de la production de céréales secondaires dans les quelques pays importateurs, notamment la Fédération de Russie, ainsi que dans plusieurs pays d'Amérique du Nord. Toutefois, comme pour le blé, plusieurs pays d'Asie et d'Afrique devraient recourir à un complément d'importation de manière à couvrir leurs besoins intérieurs, en particulier la République islamique d'Iran, la Turquie, l'Égypte, le Maroc, l'Éthiopie et la Tanzanie.

Graphique

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales - Prévision pour 2000/01

  Blé  Céréales secondaires Riz (usiné) Total
  1999/2000 2000/01 1999/2000 2000/01 2000 2001 1999/2000 2000/01
  (. . . . . . . . . . . . . . . . millions de tonnes . . . . . . . . . . . . . .)
Asie 48.7 46.7 55.4 55.3 11.6   115.6  
Afrique 22.9 23.9 13.1 13.6 5.3   41.3  
Amérique centrale 5.7 5.7 11.7 11.7 1.5   19.0  
Amérique du Sud 11.4 12.0 7.3 6.7 1.1   19.8  
Amérique du Nord 2.5 2.7 3.5 3.6 0.6   6.7  
Europe 12.1 9.9 7.9 6.1 1.7   21.6  
Océanie 0.5 0.5 0.1 0.1 0.4   0.9  
MONDE 103.8 101.5 98.9 97.0 22.2 22.2 1/ 224.9 220.7
Pays en déve-                
loppement 79.0 78.3 64.9 64.6 18.3 18.3 162.2 161.1
Pays développés 24.8 23.2 34.0 32.4 3.9 3.9 62.7 59.6

Les disponibilités de céréales secondaires devraient être suffisantes pour répondre à la demande prévue d'importations, même si les ventes en provenance des pays exportateurs traditionnels pourraient baisser par rapport à l'an dernier. Les expéditions des principaux exportateurs devraient, selon les prévisions, augmenter ou demeurer au moins stables par rapport à 1999/2000, à l'exception de l'Argentine. On prévoit une baisse des exportations de maïs de la Chine, par suite de la réduction prévue de la production, mais aussi du fait que le volume exceptionnel des ventes réalisées durant la campagne en cours a déjà entamé les stocks de report.

À l'exception du riz, le commerce mondial de la plupart des principales céréales enregistre une croissance plus forte en 1999/2000, malgré une réduction des expéditions d'aide alimentaire.

Le volume mondial des importations céréalières de 1999/2000, actuellement estimé à 225 millions de tonnes, enregistre un progrès sensible de près de 9 millions de tonnes, soit 4 pour cent par rapport au niveau réduit de l'an dernier. La majeure partie de cette augmentation peut être attribuée aux échanges substantiels concernant le blé et à l'accroissement des importations de maïs et d'orge; les échanges de riz, de leur côté, pourraient accuser une certaine baisse par rapport aux volumes élevés enregistrés au cours des deux années précédentes. D'après les dernières estimations du Programme alimentaire mondial, le total des expéditions céréalières d'aide alimentaire pourrait atteindre, cette année, 7,5 millions de tonnes, soit une réduction de 3 millions de tonnes par rapport à 1998/99. Cependant, ce déclin marqué traduit principalement la chute des expéditions d'aide alimentaire à la Fédération de Russie. Si l'on regroupe les pays en développement en une même catégorie, les importations de céréales devraient augmenter et atteindre le niveau record de 162 millions de tonnes, soit 2,6 pour cent de plus que l'an dernier, la majeure partie de cette augmentation concernant le blé et les céréales secondaires.

Dans l'ensemble, la facture des importations céréalières des pays en développement, pour 1999/2000 devrait avoisiner 21 milliards de dollars E.-U., soit environ 600 millions de dollars E.-U., ou 3 pour cent de moins que le montant enregistré l'an dernier, malgré la réduction probable des livraisons d'aide alimentaire - toujours par rapport à l'an dernier. La faiblesse des cours internationaux des céréales durant la campagne commerciale 1999/2000 a largement compensé l'augmentation du volume des importations. Pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), la facture globale des importations céréalières devrait tomber d'au moins 7 pour cent et ne pas atteindre 9 milliards de dollars E.-U., tandis que les importations s'établiraient à 70,5 millions de tonnes, soit un déclin de 1,5 million de tonnes par rapport au volume estimatif de l'an dernier. Le déclin des importations résulte d'une réduction des achats dans les quelques pays où la production a progressé.

Les dernières estimations concernant les importations de blé et de farine de blé (en équivalent blé) à l'échelle mondiale pour 1999/2000 (juillet/juin) sont d'environ 104 millions de tonnes, soit 1,3 million de tonnes de plus que le volume rapporté en avril, et près de 6 millions de tonnes de plus que l'année précédente. La révision à la hausse effectuée cette année traduit principalement l'augmentation des prévisions d'importations concernant la République islamique d'Iran, le Kenya, le Soudan et la Fédération de Russie; cette augmentation compenserait plus que largement les légères révisions à la baisse des estimations d'importations concernant le Bangladesh, la République de Corée, le Yémen, le Mexique et le Brésil. L'expansion relativement marquée du commerce mondial enregistrée cette année pourraient être attribuée à une combinaison de facteurs, parmi lesquels:

Les importations globales de blé des pays en développement s'établissent à présent à 79 millions de tonnes, soit une hausse de plus de 2 millions de tonnes par rapport à l'an dernier, ce volume correspondant à une valeur de 9,7 milliards de dollars E.-U. Toutefois, s'agissant des pays à faible revenu et à déficit vivrier, les importations de blé devraient enregistrer une baisse de l'ordre de 600 millions de tonnes, pour tomber à 39,7 millions de tonnes. Le prix de ces achats serait de l'ordre de 4,6 milliards de dollars E.-U., soit une réduction de 300 millions de dollars E.-U. par rapport à 1998/99.

Graphique

À l'échelon régional, l'expansion du commerce mondial de blé en 1999/2000 serait principalement attribuable à l'Asie et à l'Europe. Les importations de blé en Asie sont actuellement estimées à près de 49 millions de tonnes, soit une augmentation de 3,5 millions de tonnes par rapport au volume réduit de l'an dernier. Toutefois, la majeure partie de l'augmentation traduit l'expansion marquée des importations de la République islamique d'Iran, qui compense plus que largement la réduction des importations dans plusieurs autres pays, y compris le Bangladesh et le Pakistan. Parallèlement, par suite du renouvellement de la bonne récolte en Chine, les importations en Chine continentale pourraient demeurer inférieures à 1 million de tonnes, volume quasiment négligeable par rapport aux importations annuelles de 10 à 15 millions de tonnes enregistrées au cours des années précédentes.

En Europe, le volume global des importations en 1999/2000 devrait augmenter de façon marquée, soit de plus de 60 pour cent, pour atteindre 12 millions de tonnes. Toutefois, la majeure partie de cette expansion doit être attribuée à l'augmentation des importations de la Fédération de Russie, dont un tiers revient à l'aide alimentaire expédiée au cours de la campagne précédente, mais livrée en 1999/2000. En outre, il faut inscrire le Bélarus, la Roumanie et la Slovaquie parmi les autres pays d'Europe où l'on peut tabler sur une augmentation notable des importations, du fait, principalement, de la réduction de la production intérieure.

En Afrique, le volume total des importations de 1999/2000 pourrait atteindre 23 millions de tonnes, soit un déclin de 1 million de tonnes par rapport à l'année précédente, malgré la poursuite d'achats importants par plusieurs pays d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie et le Maroc dont les récoltes ont été réduites par la sécheresse. En revanche, en Égypte, traditionnellement le principal importateur mondial de blé, la récolte irriguée de blé de 1999 a été la meilleure jamais enregistrée, avec comme conséquence une certaine réduction des importations. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les importations de blé de la plupart des pays, dont le volume global est d'environ 17 millions de tonnes, devraient rester proches de celles des années précédentes. Toutefois, les importations du Brésil pourraient accuser une réduction d'un million de tonnes, grâce à l'augmentation de la production et à l'importance des stocks de report. Au Mexique, au contraire, les importations devraient être légèrement supérieures à celles de 1998/99, par suite d'une baisse de la production intérieure.

De manière générale, l'augmentation prévue des importations de blé à l'échelle mondiale en 1999/2000 sera satisfaite principalement par l'augmentation des exportations de la plupart des grands pays exportateurs, à l'exception des États-Unis (tableau A.3). Ainsi, les volumes accrus de ventes de l'Argentine, de l'Australie et du Canada correspondraient à d'importants volumes exportables. C'est au Canada que les exportations pourraient connaître l'augmentation la plus marquée, soit 27 pour cent, témoignant d'un redressement très net par rapport au volume réduit de l'année précédente. Les exportations de la CE pourraient également progresser, notamment du fait de la faiblesse de l'Euro durant la deuxième moitié de la campagne. En revanche, les exportations des États-Unis pourraient tomber d'un million de tonnes par rapport à l'année précédente et s'établir à 28 millions de tonnes, compte tenu du déclin de la production intérieure et des importants volumes exportables disponibles dans d'autres pays exportateurs. Parmi les autres exportateurs de blé, signalons que l'importante production réalisée devrait stimuler les exportations du Kazakhstan, principalement en direction des pays à l'extérieur de la CEI. Par contre, la Turquie, dont les récoltes ont été réduites, devrait voir ses exportations chuter brutalement, tandis qu'en Syrie, la grave sécheresse qui a sévi a considérablement réduit le potentiel d'exportations du pays. Le volume total des exportations en provenance de plusieurs pays d'Europe n'appartenant pas à la CE pourrait être réduit de moitié et tomber à environ 5 millions de tonnes, par suite de la réduction des approvisionnements en Hongrie, en Ukraine et en Fédération de Russie.

Comme pour le blé, le commerce mondial des céréales secondaires devrait connaître une expansion marquée en 1999/2000 (juillet/juin). Les dernières estimations mensuelles concernant le commerce mondial des céréales secondaires ont été révisées une fois de plus à la hausse, atteignant 99 millions de tonnes, soit une hausse de plus de 2 millions de tonnes relativement au rapport précédent, ce résultat reflétant principalement les ajustements à la hausse des importations en République de Corée, en Algérie, au Kenya et au Mexique. Selon les prévisions actuelles, le commerce mondial des céréales secondaires marque un accroissement de 6 millions de tonnes par rapport à 1998/99. S'agissant du maïs, la céréale secondaire la plus échangée, les prévisions s'établissent, pour cette année, à 70 millions de tonnes, soit 5 pour cent de plus que l'an dernier. Pour ce qui est de l'orge, deuxième céréale secondaire pour le volume des échanges, les importations devraient, selon les estimations, augmenter de 11 pour cent et atteindre 18 millions de tonnes. Les importations de sorgho pourraient également augmenter de 5 pour cent et dépasser 7 millions de tonnes.

Dans l'ensemble, les importations totales de céréales secondaires de la part des pays en développement atteindraient, selon les estimations, 65 millions de tonnes, soit une augmentation d'environ 5 millions de tonnes, ou 8 pour cent, de plus que l'an dernier. À ce niveau, les pays en développement auraient une facture d'environ 7,3 milliards de dollars E.-U. pour les importations, soit 400 millions de plus que l'année dernière. S'agissant des PFRDV en tant que catégorie, la facture des importations de céréales secondaires de cette année pourrait atteindre 2,2 milliards de dollars E.-U., soit près de 250 millions de dollars de plus que pour la campagne précédente, du fait d'un surcroît de produits d'importation d'environ 2,2 millions de tonnes par rapport à l'an dernier.

Les prévisions actuelles concernant des importations de céréales secondaires au niveau mondial pour 1999/2000 s'établissent à près de 99 millions de tonnes, soit près de 6 millions de plus que les prévisions antérieures en début de saison. Cette augmentation pourrait être attribuée à plusieurs facteurs:

En Asie, les prévisions établissent à présent les importations de cette année à plus de 55 millions de tonnes, soit une hausse de 2,5 millions de tonnes par rapport à 1998/99. L'augmentation la plus marquée concerne la République islamique d'Iran, qui a recouru à des importations plus importantes d'orge et de maïs pour combler ses déficits de production intérieure. Les importations de la République de Corée devraient également monter en flèche, du fait, principalement, de la forte demande pour l'alimentation animale. Malgré la décélération des achats de maïs au cours des derniers mois, par suite d'une épidémie de fièvre aphteuse, les augmentations globales de céréales secondaires de ce pays pourraient augmenter de près de 20 pour cent, pour atteindre 8,7 millions de tonnes. En Afrique, les importations de la région septentrionale du continent devraient rester proches du volume relativement élevé de l'an dernier, par suite de la persistance des mauvaises récoltes dans plusieurs pays. En outre, les importations d'Afrique australe devraient augmenter d'environ 1,3 million de tonnes, pour s'établir à près de 5 millions de tonnes. Les principales augmentations concernent le Kenya et la République d'Afrique du Sud, dont la demande d'importation de maïs a augmenté du fait de la réduction des récoltes intérieures. Les importations de la plupart des autres pays de la sous-région pourraient également augmenter, mais de manière limitée, en dépit de la poursuite des pénuries alimentaires.

Le volume globale des importations en Amérique latine et dans les Caraïbes augmente, lui aussi, de façon assez vigoureuse. Pour ce qui est de l'Amérique centrale, on prévoit une augmentation marquée à Cuba, en Haïti, au Guatemala et au Honduras. Les achats du Mexique, principal importateur de la région, pourraient atteindre 8,7 millions de tonnes, soit un volume proche de celui de l'an dernier. En Amérique du Sud, l'augmentation prévue de 600 000 tonnes des importations du Brésil pourrait compenser plus que largement les réductions d'achats minimes opérées par la plupart des autres pays de la sous-région. La croissance vigoureuse de l'industrie de la volaille au Brésil est le principal moteur de l'augmentation de la demande d'importation de maïs. Le volume global d'importations de céréales secondaires en Europe pourrait augmenter de 23 pour cent par rapport à l'année précédente, pour atteindre près de 8 millions de    tonnes, malgré une légère réduction des importations de maïs de la CE. La majeure partie de l'augmentation enregistrée au niveau de l'Europe serait attribuable au volume accru de maïs importé par la Fédération de Russie, tandis que les importations d'orge du Bélarus et de la Roumanie devraient également progresser, par suite principalement de la réduction de la production intérieure.

S'agissant des exportations de céréales secondaires, la campagne 1999/2000 se caractérise notamment par le doublement des expéditions à partir de la Chine, qui pourraient, selon l'estimation actuelle, atteindre près de 7 millions de tonnes. À un tel niveau, la Chine deviendrait quatrième importateur mondial de céréales secondaires. Les importantes quantités de maïs disponibles en Chine, ainsi que la reprise d'une demande d'importations vigoureuse par certains de ses voisins asiatiques, ont conféré à la Chine un avantage à l'exportation, en dépit des prix plus faibles du maïs américain. Malgré l'expansion du commerce mondial, le volume total des expéditions de céréales secondaires (juillet/juin) au départ des États-Unis et de l'Argentine, qui occupent respectivement le premier et le deuxième rangs des pays exportateurs, pourrait ne se traduire que par une légère augmentation par rapport à l'année précédente. La croissance de la demande d'importations d'orge à l'échelle mondiale pourrait être satisfaite par l'augmentation des exportations du Canada et de la CE, compte tenu notamment de la réduction des disponibilités exportables en Australie et en Turquie, par suite d'une moindre production intérieure. Ailleurs, les exportations de maïs de la République d'Afrique du Sud devraient également accuser une baisse par rapport à l'année précédente, par suite de la chute de la production intérieure. Les ventes de la Hongrie et de la Roumanie pourraient augmenter, grâce aux approvisionnements plus abondants découlant de l'augmentation de la production intérieure.

S'agissant du commerce international du riz, les perspectives concernant le reste de la saison laissent prévoir un fléchissement de la demande mondiale d'importations pour la deuxième année consécutive, après le record atteint en 1998. Bon nombre des principaux pays importateurs ont rentré des récoltes exceptionnelles, ce qui réduit leurs besoins d'importation. En conséquence, les prévisions de la FAO concernant le commerce mondial du riz en 2000 ont été révisées à la baisse d'environ 800 000 tonnes par rapport aux 22,2 millions de tonnes initialement prévues, soit une baisse de 2,9 millions de tonnes par rapport à 1999. La contraction du volume du commerce du riz, conjuguée à un affaiblissement des cours internationaux, pourrait provoquer un tassement marqué de la valeur du commerce mondial au cours de l'an 2000. On prévoit, en particulier, que les importations des pays en développement chuteront de 3 millions de tonnes pour s'établir à 18,3 millions de tonnes, soit un déclin de 660 millions de dollars E.-U. en valeur. S'agissant des PFRDV, leur facture d'importation est estimée à 2,1 milliards de dollars E.-U., soit une chute de 700 millions de dollars E.-U. par rapport à l'an dernier. Comme 1999, la majeure partie du déclin enregistré cette année dans le commerce mondial du riz sera concentrée en Asie, où les grands importateurs réduiront probablement leur demande, soit par suite d'une meilleure production intérieure, soit du fait de l'application de régimes visant à limiter les importations.

La majeure partie de la révision à la baisse concernant le commerce mondial du riz pour l'an 2000 effectuée depuis le dernier rapport découle d'une réduction de 50 pour cent des importations prévues du Bangladesh, dont le volume s'établit à présent à 500 000 tonnes. Le Bangladesh a en effet rentré une récolte de paddy exceptionnelle pendant la campagne 1999/2000, tout en continuant de réduire ses importations. Les prévisions d'achat concernant les Philippines ont été révisées par défaut de 200 000 tonnes et s'établissent à 600 000 tonnes, grâce à l'amélioration de la production de paddy pendant la campagne 1999/2000 et à de bonnes perspectives de production pour la campagne en cours. Les prévisions concernant l'Indonésie, premier importateur mondial de riz, ont également été réduites de 200 000 tonnes et s'établissent à 2,3 millions de tonnes, contre un volume estimatif de 3,8 millions de tonnes en 1999. En revanche, les importations de l'Iraq devraient, selon les dernières estimations, atteindre 900 000 tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que les prévisions antérieures, en réponse à la révision à la hausse du Programme des Nations Unies d'échange pétrole-contre-nourriture. Les prévisions d'importation de la République islamique d'Iran et du Brésil, qui sont les autres grands pays importateurs, demeurent inchangées. En Inde, l'application d'un tarif douanier de 80 pour cent sur les brisures de riz a été introduit en avril 2000, en réaction à un afflux massif de brisures de riz en provenance du Pakistan. Des droits d'importation ont également été imposés sur d'autres denrées agricoles.

Les principaux pays exportateurs, confrontés à une demande d'importations beaucoup moins porteuse que durant les deux dernières années, ont pris cette année des mesures pour se procurer de nouveaux clients. La contraction de la demande a affecté certains pays plus que d'autres, en fonction de leur compétitivité relative. Ainsi, les prévisions d'expéditions de l'Inde ont été réduites de 300 000 tonnes relativement au rapport précédent, pour tomber à 1,4 million de tonnes, soit une chute de 1,3 million de tonnes par rapport au volume estimatif de 1999. Dans le pays, les prix sont restés peu compétitifs relativement au riz provenant d'autres origines, en raison des coûts de production relativement élevés. De plus, le Bangladesh, débouché majeur pour le riz indien, a engrangé une récolte exceptionnelle et devrait réduire considérablement ses importations par rapport aux deux dernières années. Dans un contexte marqué par un affaiblissement de la demande mondiale d'importations, les prévisions de vente du Viet Nam ont été rajustées de 300 000 tonnes par rapport aux prévisions antérieures de 4 millions de tonnes. Au terme d'un accord conclu avec Cuba, le Viet Nam augmentera ses livraisons de riz à Cuba, devenant ainsi son principal fournisseur. Par ailleurs, le Viet Nam s'active pour trouver de nouveaux débouchés en Afrique et au Moyen-Orient.

Étant donné les perspectives de recul des exportations de riz, les États-Unis ont également abaissé leurs prévisions d'exportation de 150 000 tonnes, pour un volume s'établissant à présent à 2,9 millions de tonnes. Dans un effort pour trouver de nouveaux marchés pour leurs disponibilités exceptionnelles, les agriculteurs américains appuient un projet de loi visant à lever l'interdiction frappant les exportations de riz et d'autres denrées alimentaires vers Cuba. Les prévisions d'exportations en direction du Pakistan, de l'Argentine et de l'Uruguay ont également été révisées à la baisse, pour un total de 100 000 tonnes. En revanche, les prévisions concernant les exportations chinoises ont été augmentées de 100 000 tonnes relativement aux dernières prévisions, et sont à présent de 2,7 millions de tonnes. La politique gouvernementale de réduction des stocks de riz, notamment celui de qualité inférieure, a rendu cette denrée extrêmement attrayante pour les pays à la recherche de cette catégorie. Au cours des quatre premiers mois de 2000, les exportations du pays ont été estimées à environ 1,1 million de tonnes, volume supérieur de 60 pour cent à celui exporté durant la période correspondante de 1999. Les prévisions concernant les expéditions à partir de la Thaïlande sont demeurées inchangées par rapport au volume précédemment rapporté. Le rythme des exportations de la Thaïlande au cours des quatre premiers mois de l'année a été légèrement supérieur à celui de la période correspondante de 1999. Une délégation thaï s'est rendue en Afrique au mois de mai afin d'explorer, entre autres, les perspectives d'intensification des exportations de riz vers ce continent.


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