FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/00 - CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE*

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (12 juin)

La double récolte des cultures de blé et d’orge et de pommes de terre est en cours et devrait s’achever dans les semaines à venir, lorsque les semis des cultures de maïs et de riz de la campagne principale débuteront également. Les rapports provenant du pays indiquent toutefois que les régions agricoles ont été affectées par la sécheresse, les cours d’eau et les réservoirs s’asséchant et les semis de riz étant retardés dans de nombreuses régions. On signale dans certaines régions des précipitations de 20 à 30 pour cent inférieures à la normale, tandis que les températures connaissent une hausse significative. La double culture de blé et d’orge et de pommes de terre a pris de l’importance ces dernières années. De façon générale toutefois, bien que l’on ait assisté en 1998 et 1999 à une certaine reprise et une stabilité de la production agricole, les tendances actuelles de la production montrent que le pays ne peut simplement pas produire suffisamment de denrées alimentaires pour satisfaire aux besoins. Même en l’absence de catastrophes naturelles majeures, la production vivrière intérieure reste donc bien en deçà des besoins minimums en raison de la pénurie importante d’investissements dans le secteur de l’agriculture et d’une forte pénurie d’intrants agricoles essentiels. En général, indépendamment des dégâts causés par les catastrophes naturelles répétées depuis 1995, un facteur majeur des problèmes chroniques d’approvisionnements alimentaires en République démocratique populaire de Corée réside dans la forte contraction et stagnation économiques, en particulier depuis que le pays a rompu son alliance économique avec l’ex-URSS et les pays du bloc de l’Est. Jusqu’alors, ces relations étaient essentielles au maintien de systèmes agricoles intensifs, lesquels étaient eux-mêmes indispensables compte tenu des graves restrictions climatiques et terrestres qui continuent de déterminer ce qui peut être produit et en quelles quantités. Le pays possède des terres arables extrêmement limitées, par rapport à sa population et à ses besoins, et, de fait, seule une campagne agricole principale par an, allant de mai à octobre. Les revers ou catastrophes naturelles survenus ces mois-ci ont tous gravement nui à la production vivrière et à la sécurité alimentaire, comme cela a été le cas de 1995 à 1997. À l’heure actuelle, on ne doute donc guère que le filet de sécurité essentiel à la République démocratique populaire de Corée constitué par l’aide alimentaire ne peut pas être supprimé sans que cela ait des conséquences désastreuses. La toute dernière opération de secours alimentaire (1999/2000) d’un montant de 202 millions de dollars E.-U., approuvée conjointement par le Directeur général de la FAO et le Directeur exécutif du PAM, vise à sauver des vies humaines, à éviter la survenue d’une famine et à améliorer la santé des groupes vulnérables, en particulier des enfants. Comme lors des opérations d’urgence précédentes, la réponse internationale a été généreuse, avec plus de 80 pour cent des besoins alimentaires déjà satisfaits. Toutefois, le pays entrant dans la période creuse difficile, avec la récolte principale qui ne sera pas rentrée avant plusieurs mois, la poursuite de l’appui international, pour le reste de l’opération, sera essentielle, malgré des exigences contradictoires venant d’autres pays frappés par des catastrophes et la famine, en particulier dans la Corne de l’Afrique. Une aide internationale est aussi nécessaire pour la relance du secteur de l’agriculture dans le cadre du programme des Nations Unies pour la protection de l’environnement et la relance du secteur agricole, qui continue d’être limité en raison du manque de ressources. Bien que l’aide humanitaire continuera d’être vitale à court terme, à plus long terme, la reprise économique et une position commerciale plus forte au plan mondial seront essentielles à l’amélioration de la sécurité alimentaire. À cet égard, des signes récents d’optimisme prudent laissent supposer une amélioration dans un avenir proche. Ces signes comprennent le relâchement partiel des sanctions et la reprise ou l’amélioration des relations diplomatiques. Beaucoup dépendra également des pourparlers de paix prévus entre la République démocratique de Corée et la République de Corée en juin, qui pourraient significativement améliorer l’environnement général en faveur des investissements et de la reprise économique.


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