FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/00 - ÉTHIOPIE* (3 juin)

ÉTHIOPIE* (3 juin)

Les perspectives pour les cultures “belg” de la campagne secondaire de 2000, dont la récolte est prévue à partir du mois de juin, sont défavorables en raison du retard et de l’irrégularité des pluies dans certaines régions. La récolte “belg” représente environ entre 8 et 10 pour cent de la production annuelle de céréales, mais dans certaines zones, elle constitue la part la plus importante de la production céréalière. Les pluies, qui commencent normalement en février, n’ont pas démarré avant la fin du mois de mars. Elles ont été relativement abondantes en avril et au début du mois de mai dans les régions du centre et du nord. Toutefois, en dépit de fortes pluies, qui ont provoqué des inondations par endroits, une grande sécheresse continue à prévaloir dans le sud et le sud-est de l’Éthiopie. Dans ces régions, le mauvais résultat de la campagne “belg” de l’an dernier et la sécheresse qui a marqué la campagne principale de 1999 ont lourdement pesé sur la situation alimentaire d’un grand nombre de personnes. Les semis de la campagne principale “meher” de 2000 sont sur le point de commencer. Les premières perspectives sont meilleures compte tenu des récentes pluies bénéfiques qui ont permis de préparer le sol. Selon la mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue sur le terrain en novembre/décembre, la production céréalière de la campagne “meher” 1999/2000 s’établirait à 10,7 millions de tonnes, soit 6 pour cent de moins que l’an dernier. Cette diminution est essentiellement attribuable à l’insuffisance des pluies au cours de la campagne “belg” et au retard des précipitations au cours de la campagne “meher”. La situation des disponibilités alimentaires dans les régions pastorales de l’est et du sud, notamment dans la région de Somali, qui a connu trois années consécutives de précipitations nulles ou faibles, reste précaire. Une bonne partie du cheptel a péri du fait de la sécheresse et l’on signale un certain nombre de décès dus à la famine, notamment parmi les enfants. Les populations migrent en direction des villes et des centres de ravitaillement à la recherche d’eau et de nourriture. Dans l’ensemble du pays, plus de 8 millions de personnes, dont 400 000 personnes déplacées par la guerre frontalière avec l’Érythrée, sont exposées à de graves pénuries alimentaires. Compte tenu de l’escalade du conflit avec l’Érythrée et des mauvaises perspectives de la récolte “belg” de l’année 2000, le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance devrait s’accroître. Les besoins en secours alimentaires d’urgence pour l’année 2000 sont estimés à 652 000 tonnes, mais ils risquent d’augmenter si la campagne “belg” s’annonce mauvaise. Une opération d’urgence portant sur un montant de 136,8 millions de dollars E.-U. a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM en février 2000 pour venir en aide à environ 2,3 millions de personnes pendant une période de 9 mois. À la fin du mois de mai, les contributions s’élevaient, au total, à 823 000 tonnes, dont 298 000 tonnes ont déjà été livrées.


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