FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/00 - IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (12 juin)

IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (12 juin)

Après une sécheresse dévastatrice l’an dernier, qui a vu la production de blé chuter de plus de 3 millions de tonnes, soit près de 25 pour cent, par rapport à l’année précédente, une nouvelle sécheresse généralisée menace cette année encore la production des récoltes, bien que l’impact sur le blé risque d’être moins marqué que l’on ne le prévoyait antérieurement. Selon les estimations, quelque 18 des 28 provinces du pays seraient touchées, essentiellement dans les parties méridionales, orientales et centrales. Les plus gravement touchées sont notamment les provinces de Sistan-Baluchestan, de Yazd, de Fars, de Kohkiluyeh Boyer-ahmad, de Bushehr, de Hormuzgan, de Kerman et de Khuzestan, où l’agriculture est très souvent essentiellement pluviale et le cheptel très important. L’impact de la sécheresse de l’année en cours risque d’être aggravé par les réserves d’eau déjà peu élevées dans les barrages et les réservoirs, par suite de la grave pénurie d’eau de l’année dernière. En outre, les effets de la sécheresse sont peut-être plus néfastes que l’an dernier qui enregistrait déjà les plus mauvaises précipitations jamais enregistrées en 30 ans, les rapports officiels indiquant que le volume des précipitations dans les sept mois écoulés jusqu’à avril était inférieur de quelque 25 pour cent à celui enregistré pour la même période en 1998/1999. Le pays a été affecté par la sécheresse 13 fois sur les 25 dernières années. Par conséquent, d’après les dernières perspectives, la production de blé chutera à environ 9 millions de tonnes, un volume légèrement supérieur à celui de 1999. Le blé est normalement ensemencé en octobre/novembre et récolté en juin/juillet. Outre le blé, les perspectives sont également défavorables pour l’orge, dont la récolte est en cours, qui revêt une importance considérable pour la production animale dont dépendent d’importants segments de la population. Cette situation aura, à son tour, un impact grave sur les groupes vulnérables, en particulier dans les régions rurales, dont les sources de revenus sont limitées et qui ont subi de grosses pertes l’année dernière. Déjà de nombreux villageois pris de panique ont vendu du bétail et auraient, selon les informations disponibles, quitté leurs habitations. En 1999/2000, le pays était l’un des plus grands importateurs mondiaux de blé, les importations atteignant pratiquement 7 millions de tonnes, soit un volume identique aux importations records de 1996/1997, également frappées par la sécheresse. L’absence de reprise significative de la production de blé pendant l’année en cours indique que les importations demeureront probablement élevées, bien qu’en dessous du volume de l’an dernier. Le gouvernement a mis en œuvre un certain nombre de mesures destinées à contrer les effets de la sécheresse, notamment une assistance directe aux agriculteurs, d’un montant de 183 millions de dollars E.-U. Le pays a également besoin d’une aide internationale dans diverses régions, notamment de la fourniture d’eau potable et pour la relance des secteurs de l’élevage et de l’irrigation.


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