FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/00 - MONGOLIE* (12 juin)

MONGOLIE* (12 juin)

Au début de l’année en cours, les neiges d’hiver ont entraîné la perte de plusieurs centaines de milliers de têtes de bétail et ont recouvert les pâturages pendant de longues périodes. En conséquence, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire d’un grand nombre de pasteurs nomades, entièrement tributaires de l’élevage, ont été gravement menacés. Les régions les plus éprouvées ont été celles du centre, de l’ouest et du nord-ouest où se trouvent 142 des 360 comtés du pays. Le secteur de l’élevage joue un rôle extrêmement important dans l’économie car il constitue la source principale de revenus des ménages et contribue de façon importante à obtenir des devises étrangères. Les lourdes pertes de bétail et la réduction qui en a résulté dans les disponibilités de viande, ont également conduit à une forte augmentation (jusqu’à 40 pour cent) des prix du bétail. Cela a, à son tour, eu des répercussions sur l’inflation et le coût de la vie, aggravant encore la sécurité alimentaire des pauvres et des groupes vulnérables. Outre la viande, on note une grave pénurie de lait, notamment dans les régions rurales, limitant davantage une source importante de protéines et de nutriments dans le régime alimentaire. Les familles pastorales nomades ont également eu beaucoup de difficultés à trouver d’autres sources de revenus, la plupart n’ayant pas reçu l’éducation ou la formation voulues pour d’autres emplois. Néanmoins, nombre d’entre elles ont migré vers les villes et les centres urbains, aggravant les problèmes de chômage et de vulnérabilité aux pénuries alimentaires. La crise alimentaire actuelle fait suite à plusieurs années de détérioration de l’état nutritionnel imputable à la profonde transformation des conditions économiques de larges couches de la population, à mesure que l’économie était réorientée, passant de la planification centralisée à la primauté du marché. Cette évolution a, notamment, exposé de nombreux groupes qui dépendaient des emplois publics et de l’aide sociale aux aléas économiques, du fait qu’ils n’avaient guère d’autres sources de gains. Selon différents rapports remontant au milieu des années 90, les catégories les plus affectées par la pauvreté et l’insécurité alimentaire étaient les chômeurs, les personnes âgées, les ménages dirigés par des femmes, les enfants, les retraités et les petits pasteurs. Une autre conséquence de la restructuration a été la réduction marquée de la production céréalière intérieure, alors que la récolte de blé de l’an dernier, également affectée par les mauvaises conditions météorologiques, atteignait la moitié du volume enregistré en 1994. Le gouvernement a déjà lancé un appel à l’aide internationale, sous forme de nourriture, de vêtements, de médicaments et de fourrage pour le bétail survivant.


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