FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/00 - MOZAMBIQUE (1er juin)

MOZAMBIQUE (1er juin)

La mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue sur le terrain à la mi-avril a constaté que les graves inondations de cette année ont dévasté environ 167 000 hectares, soit 6 pour cent de la totalité des semis des cultures vivrières de la campagne principale. Toutefois, dans les provinces les plus touchées (Maputo et Gaza), ce pourcentage représente 41 et 25 pour cent respectivement. Dans les zones du nord, 43 000 hectares ont également été endommagés par la sécheresse, ce qui porte la perte des emblavures de la première campagne à 7 pour cent. Après avoir pris en compte la faible production prévue pour le maïs et les haricots de la campagne secondaire, la mission a estimé que 2,9 millions d’hectares, au total, seront consacrés aux céréales, au manioc et aux autres cultures vivrières, dont la récolte aura lieu en 1999/2000. La production accuserait un net recul de 15 pour cent par rapport à l’an dernier. Selon la mission, toutefois, cette baisse est essentiellement attribuable aux changements dans la base de données utilisées pour les estimations de cette année. Si l’on tient compte de ces changements de manière approximative, les semis réels seraient légèrement inférieurs à ceux de l’an dernier. Dans les provinces du Sud et du Centre sud, une vague de sécheresse, en début de campagne, a été suivie de pluies incessantes à partir de la mi-novembre et d’inondations sans précédent en février et en mars, entraînant des pertes de maïs et de haricots, totales ou partielles. La seconde campagne pour les céréales et les légumes, dépendant de l’humidité résiduelle des sols, devrait permettre de faire remonter partiellement la production dans les provinces du Sud et du Centre-Sud. Au niveau national, cette campagne représente seulement 10 pour cent de la production annuelle de céréales et de haricots; toutefois, elle en constitue 50 pour cent à Gaza et de 10 à 15 pour cent dans les provinces de Inhambane et de Maputo. Les pluies abondantes qui sont tombées de janvier à avril dans les zones de production du Centre et du Nord ont profité aux céréales et au manioc. Compte tenu de l’absence de ravageurs et de maladies, la production devrait atteindre un niveau analogue à celui de l’an dernier. Si l’on inclut les céréales et les haricots de la campagne secondaire, qui seront récoltés à partir de la mi-juin, la mission prévoit que la production céréalière de 1999/2000 atteindra, au total, 1,43 million de tonnes, dont 994 000 tonnes, soit 70 pour cent, de maïs. La production de haricots devrait s’établir à 134 000 tonnes, tandis que celle de manioc se chiffrerait à 4,64 millions de tonnes. Comme il a été mentionné précédemment, les modifications apportées cette année à la base de données interdisent toute comparaison stricte avec les estimations de production de 1998/99. Toutefois, en tenant compte approximativement de ces modifications, la mission estime que la production céréalière enregistrera une baisse d’environ 6 à 10 pour cent par rapport au volume satisfaisant de l’an dernier. Ce fléchissement résulte des pertes occasionnées par les inondations et la sécheresse ainsi que de la baisse marquée des rendements dans les provinces méridionales. En dépit de la diminution de la production dans les provinces du nord et du centre, les disponibilités alimentaires ont augmenté grâce aux stocks importants que les cultivateurs ont constitué à la suite de plusieurs bonnes récoltes successives et grâce à une conjoncture de marché défavorable. Dans le Sud, traditionnellement déficitaire au plan vivrier, même si l’on envisage une campagne secondaire satisfaisante, un grand nombre de personnes risquent de connaître des difficultés d’approvisionnements au cours des prochains mois. Compte tenu des perspectives d’emploi très limitées hors du secteur agricole et de l’inondation des terres des grandes exploitations dans les terres basses, ces populations ont peu d’expédients disponibles pour faire face à la situation. La répartition inégale de la production céréalière entre les trois régions se reflète au niveau de la faiblesse des cours du maïs au détail qui continuent à fléchir sur les marchés des régions du Nord et du Centre tandis que dans le Sud, les ménages ne disposent d’aucun stock, les marchés sont peu ou pas approvisionnés, et le prix du maïs, d’une qualité analogue aux deux autres régions, est 2,5 fois plus élevé. La commercialisation et les transports seront des facteurs critiques pour l’année commerciale 2000/01. Dans l’ensemble, et si l’on tient compte du fait que du maïs, en quantité limitée, continuera à être exporté informellement vers le sud du Malawi, en déficit, l’on prévoit qu’un excédent d’environ 39 000 tonnes de maïs sera exporté. Toutefois, les projections font état d’un déficit de 170 000 tonnes de blé et de 140 000 tonnes de riz. Ces déficits devraient être essentiellement couverts par les importations du secteur privé. Selon les estimations de la mission, 650 000 personnes auront besoin de 60 000 tonnes de secours alimentaires d’urgence. Cette aide sera destinée aux cultivateurs touchés par les inondations ainsi qu’à ceux qui auront subi des pertes de récoltes, sans avoir été victimes des inondations. Malgré les excédents de maïs dans les régions septentrionales, qui s’avèrent non compétitives en raison du coût élevé des transports, des initiatives devraient être prises afin d’encourager les achats locaux dans le nord pour satisfaire les besoins d’aide alimentaire du Sud. Le PAM soutient ce principe et a récemment acheté du maïs dans les provinces du Centre dans le cadre d’une opération d’urgence en cours visant à réduire l’incidence des inondations.


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