FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/00 - YOUGOSLAVIE (7 juin)

YOUGOSLAVIE, RÉPUBLIQUE FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (5 juin)

La campagne agricole 1999/2000 se révèle très difficile. La production agricole a mieux résisté que d’autres secteurs de l’économie, mais l’effet des sanctions au fil des ans, les dégâts causés durant la guerre l’an dernier, l’inflation rapide et les contrôles des prix des denrées alimentaires de base ont fortement ébranlé le potentiel du secteur et déstabilisé l’industrie du bétail. Les perspectives des cultures vivrières de 2000, et en particulier celles dont la commercialisation fait l’objet de règlements gouvernementaux, ne sont pas bonnes. Les semis des cultures d’hiver n’atteignent pas les objectifs fixés, en raison des bas prix officiels du blé, des retards dans les paiements, des mauvais résultats des récoltes de 1999, conjugués au manque de carburant et d’engrais, de fonds de roulement et aux retards survenus dans les récoltes de 1999. D’après les derniers rapports, contrairement aux attentes, la superficie ensemencée en blé d’hiver a chuté encore, passant à seulement 640 000 hectares, contre 702 000 hectares l’année précédente. Les conditions de végétation ont été mitigées. Les inondations et l’engorgement des sols dans certaines zones de la Voïvodine ont été suivies par un temps chaud et sec en avril/mai qui compromet les rendements du maïs et des graines oléagineuses. L’utilisation des engrais est probablement restée faible à cause de la forte augmentation des prix au marché noir et du fait qu’ils sont distribués par le gouvernement seulement contre paiement de blé en nature après la récolte. Le prix des semences de qualité est aussi très élevé. Tout indique que la récolte de blé de 2000 sera encore une fois mauvaise. L’État contrôle encore officiellement les prix de cinq produits de base: pain, lait, viande, sucre et huile végétale. Toutefois, avec l’inflation rapide, les contrôles des prix sont sans effet et ne s’appliquent qu’aux produits vendus dans les boutiques de l’État, qui sont souvent mal approvisionnées, alors que des marchandises sont disponibles dans le secteur privé à des prix beaucoup plus élevés. Pour tenter de garder les prix de détail à de bas niveaux, le gouvernement subventionne la farine, et le combustible et l’énergie utilisés par les boulangeries. En 1999, la récolte record de maïs (6,1 millions de tonnes) a compensé la mauvaise récolte de blé (seulement 2 millions de tonnes), et la production céréalière totale devrait s’établir à un niveau proche de la moyenne, soit 8,6 millions de tonnes. Selon les premières indications, la récolte céréalière de 2000 pourrait être inférieure. Par ailleurs, le pays a exporté, en 1999/2000, 150 000 tonnes de blé ainsi que de maïs. Toutefois, les exportations agro-alimentaires durant les trois premiers mois de cette année étaient inférieures d’un tiers à celles de 1999 à la même époque, bien que le commerce des fruits et des légumes, dont la production est presque entièrement le fait du secteur privé, reste important. En raison du conflit dont le Kosovo a été l’enjeu et des sanctions économiques appliquées depuis plusieurs années, le pays est en proie à une crise économique aiguë. En 1999, les prix des denrées alimentaires ont doublé, tandis que les salaires ont diminué. Le PAM fournit une aide alimentaire à près de 1 million de bénéficiaires en Serbie (à l’exclusion de la province du Kosovo) et au Monténégro, parmi lesquels des réfugiés ainsi que des personnes économiquement et socialement fragilisées. D’autres organisations s’attachent à fournir une assistance à quelque 200 000 PDI en Serbie. Dans la province du Kosovo, les perspectives de la récolte céréalière de 2000 restent généralement satisfaisantes. La récolte de blé va commencer et d’après les premières indications, elle se situera entre 200 000 et 250 000 tonnes. Comme prévu précédemment, le volume de l’aide alimentaire fournie à la province du Kosovo a été réduit durant le deuxième trimestre de 2000, compte tenu de l’augmentation des offres d’emplois à mesure que l’économie se redresse, et donc que le revenu des ménages s’améliore, et à mesure que les dépenses d’hiver diminuent. Le nombre total de bénéficiaires en avril-juin est estimé à 620 000 dont 330 000 couverts par le PAM et 290 000 par le Service de secours catholique/Mère et enfant international.


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