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État nutritionnel et vulnérabilité

Le spectre de la malnutrition

Le spectre de la malnutrition inclut tous les problèmes qui peuvent se produire lorsque l'apport en énergie alimentaire ou autres nutriments est insuffisant, excessif ou déséquilibré.

La sous-alimentation chez les enfants de moins de 5 ans dans les pays en développement

En pleine période de croissance, les nourrissons et les jeunes enfants, en particulier ceux qui ont moins de 2 ans, ont besoin d'une alimentation riche en énergie et en nutriments. Une alimentation insuffisante les empêche de réaliser tout leur potentiel génétique. La sous-alimentation grave peut causer un décès prématuré, des handicaps permanents et une grande fragilité face à de nombreuses maladies mortelles. La croissance des enfants est un bon indicateur de leur état de santé général. Le graphique ci-après illustre la prévalence de la sous-alimentation chez les jeunes enfants dans les pays en développement.

À une extrême, on trouve le problème de la sous-alimentation, qui est souvent un problème d'insuffisance des macronutriments. On emploie différents indicateurs pour mesurer ce problème, tels que l'insuffisance de l'apport énergétique, le dépérissement, le retard de croissance, l'insuffisance pondérale ou l'insuffisance de l'indice de masse corporelle (IMC). Les personnes qui n'ont pas un apport énergétique suffisant sont exposées à des maladies et à une mortalité précoce; en outre, elles sont apathiques et incapables de se concentrer. À l'autre extrême, on trouve le problème de la suralimentation, qui provoque surcharge pondérale et obésité. Les personnes suralimentées se caractérisent par un IMC élevé. L'obésité, phénomène déjà bien connu dans les pays développés, est de plus en plus fréquente chez les citadins des pays en développement. Ces derniers pays n'y ont jusqu'à présent pas prêté beaucoup d'attention car le problème de la sous-alimentation est plus urgent. Toutefois, les conséquences de l'obésité, qui réduit la productivité et accroît le risque de maladie cardiaque, d'hypertension, de diabète et de certains cancers, peuvent être aussi graves que celles de l'insuffisance pondérale.

Les graphiques de ces deux présentes pages donnent l'éventail de l'apport calorique et des manifestations physiques correspondantes chez les adultes et récapitulent les indicateurs les plus récents de la sous-alimentation des enfants.

Un régime déséquilibré en termes de macronutriments, c'est-à-dire les composantes de l'alimentation qui fournissent de l'énergie, peut aussi être dangereux même lorsque l'apport énergétique total est suffisant. Toutefois, la proportion acceptable des différents macronutriments, exprimée en pourcentage de l'apport énergétique total, peut être très variable: 55 à 75 pour cent de glucides, 15 à 35 pour cent de lipides et 10 à 15 pour cent de protides.

Au problème général de l'insuffisance de l'apport énergétique se superpose celui des carences en micronutriments. Les micronutriments (minéraux et vitamines) sont indispensables pour la croissance, le développement et le bon fonctionnement de l'organisme. Les carences sont particulièrement fréquentes chez les femmes en âge de procréer, les enfants et les personnes ayant des problèmes immunitaires comme les malades du SIDA. Les personnes qui n'ont pas un apport calorique suffisant ont toujours des carences en micronutriments, mais celles qui mangent trop peuvent aussi en souffrir . Les principales carences sont les suivantes:

On connaît avec beaucoup de précision les besoins en micronutriments. Dans la plupart des cas, les carences peuvent être corrigées par une alimentation équilibrée. L'essentiel est que l'alimentation soit variée.

La diversité de l'alimentation améliore considérablement l'apport en micronutriments

Interprétation de l'indice de masse corporelle

L'indice de masse corporelle (IMC) est une norme anthropométrique qui indique la composition de la masse corporelle des hommes et des femmes. Au début, il était employé pour mesurer l'obésité dans les pays développés mais, aujourd'hui, on l'applique aux adultes dont la masse corporelle est insuffisante ou excessive dans tous les pays du monde.

L'IMC est un indicateur simple, commode et relativement peu coûteux à mesurer pour déterminer l'adéquation de l'apport calorique. C'est un indicateur grossier de l'état nutritionnel, qui doit être complété par d'autres renseignements pour déterminer l'état de santé de la personne considérée. Les seuils doivent parfois être adaptés pour certains groupes d'adultes, comme les adolescents, les femmes enceintes et les personnes âgées.

Comment calculer l'IMC

On obtient l'IMC en divisant le poids (en kilogrammes) par le carré de sa taille (en mètres).
ICM = poids corporel (kg)/taille2 (m)

Quels sont les risques associés à un IMC insuffisant ou excessif?

La figure ci-dessous illustre l'éventail
de l'IMC, depuis les personnes souffrant d'insuffisance pondérale grave
(IMC <16) jusqu'à celles qui souffrent d'obésité extrême (IMC >40). Les personnes qui sont à l'une ou l'autre extrême sont beaucoup plus exposées à différents problèmes de santé que celles qui sont au centre (18,5-25).

Le débat actuel au sujet de l'IMC

Dans la présente publication, nous considérons que la fourchette de 18,5 à 25 est celle qui correspond à un adulte en bonne santé. Ces seuils ont été recommandés par la FAO, l'Organisation mondiale de la santé et le Groupe consultatif international sur l'énergie alimentaire, et sont de plus en plus employés dans toutes les régions du monde.

Toutefois, ils ne sont pas universellement acceptés. Certains chercheurs pensent qu'il faudrait établir des seuils spécifiques pour des populations de référence dans les différents pays, afin de tenir compte des différences de stature et de masse musculaire. Il ne faut pas oublier que l'indice de masse corporelle doit être ajusté lorsqu'on cherche à analyser la prévalence de l'insuffisance pondérale et de la surcharge pondérale dans certains pays.



De la maigreur à l'obésité: l'IMC chez l'adulte

Les femmes: besoins différents, risques accrus

Dans les familles exposées à l'insécurité alimentaire, les femmes sont plus souvent sous-alimentées que les hommes en raison de leurs besoins physiologiques spécifiques. Comme elles sont plus petites et moins musclées en moyenne que les hommes, et que leur métabolisme de base est plus bas, elles ont besoin d'environ 25 pour cent de calories de moins par jour. Toutefois, elles ont besoin d'une quantité égale voire supérieure de nombreux nutriments. Afin de compenser le fait que leur ration est réduite, elles doivent manger une proportion beaucoup plus élevée d'aliments riches en nutriments.

Discrimination à table?

Dans certaines sociétés, la tradition veut que les hommes valides mangent les premiers, avant les femmes, les enfants et les vieux. Pour certains observateurs, cette pratique signifie que ceux qui mangent après sont sous-alimentés.

Toutefois, de nombreuses analyses de la distribution des produits alimentaires au sein des ménages n'ont pas pris en compte tous les facteurs qui déterminent les besoins alimentaires et en particulier les suivants:

Dépense d'énergie - Que font les différents membres de la famille durant la journée? Combien d'énergie faut-il pour bêcher, chercher du bois, faire les travaux domestiques, tenir un étal au marché?

Masse corporelle - Quelle est la corpulence des membres de la famille? Leur poids est-il optimal, compte tenu de leur stature, de leur âge et, dans le cas des femmes, du fait qu'elles sont enceintes ou allaitantes?

En 1996, l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires a, après une analyse de la littérature, conclu qu'«il n'est pas vraiment démontré qu'il y a une discrimination en faveur des hommes en matière de consommation alimentaire». Si l'on tient compte du niveau d'activité et de la corpulence, la discrimination relevée par de nombreux auteurs est en fait minime.

Néanmoins, il faut poursuivre les recherches sur la façon dont la répartition de la nourriture à l'intérieur des ménages est décidée. Il faut éduquer les personnes qui s'occupent des autres membres de la famille au sujet des besoins nutritifs spécifiques de ces derniers.

Le tableau ci-dessous récapitule les résultats de recherches récentes sur les besoins en nutriments des hommes et des femmes. Toutefois, dans le cas des femmes on ne peut pas se contenter d'examiner les besoins quotidiens.

Dans la plupart des cas, une femme a besoin de consommer des aliments comportant une proportion plus élevée de vitamines et de minéraux pour une même quantité de calories que les hommes. Par exemple, une femme a besoin de 2,5 fois plus de fer qu'un homme. Comme elle mange moins de calories , il faut que la proportion de fer soit 3,5 fois plus élevée. En ce qui concerne le calcium et la vitamine C, les femmes ont les mêmes besoins que les hommes, mais il faut que leur ration comporte 40 pour cent de plus de ces nutriments.

Lorsque les femmes sont enceintes ou allaitent, elles doivent avoir une alimentation encore plus riche en énergie et en nutriments. Pendant la grossesse, une femme a besoin de 300 kilocalories de plus par jour à partir du premier trimestre et de 500 kilocalories de plus lorsqu'elle allaite son bébé. Tout au long de la grossesse, elle a besoin de presque autant de protéines qu'un homme (60 g contre 63 g par jour) et plus durant la lactation (65 g par jour). Une femme enceinte a besoin d'environ quatre fois plus de fer, 1,5 fois plus de folate et 20 pour cent de plus de calcium qu'en temps normal. Pendant la lactation, elle a besoin de 40 pour cent de vitamine A et C et de 15 pour cent de vitamine B12 de plus. Il en va de même pour les autres micronutriments.

Les femmes enceintes qui n'ont pas une alimentation suffisante et suffisamment variée sont plus exposées à des complications durant la grossesse et l'accouchement.
Dans les pays en développement, de nombreux décès de nourrissons et de jeunes enfants sont imputables au mauvais état nutritionnel de la mère.

Les mères adolescentes et leurs bébés sont particulièrement vulnérables en cas de malnutrition. Les filles continuent généralement de grandir et de prendre du poids jusqu'à l'âge de 18 ans et leur masse osseuse n'atteint son maximum qu'à l'âge de 25 ans environ. La ration alimentaire d'une adolescente souffrant de faim chronique (comme la jeune mariée pakistanaise décrite à la page 14) est insuffisante pour permettre à la fois sa propre croissance et celle du fœtus. Les jeunes femmes sous-alimentées donnent souvent naissance à des bébés très chétifs.

Un des moyens d'évaluer l'état nutritionnel des femmes consiste à employer l'indice de masse corporelle (IMC). Le graphique de la page en regard récapitule la distribution de l'IMC chez les femmes dans un certain nombre de pays.

Besoins nutritionnels des femmes* et des hommes

Nutriment

Femme adulte
par jour

Homme adulte
par jour

Femme adulte
pour 1 000 kcal1

Homme adulte
pour 1 000 kcal2

Calcium (mg)

1 000

1 000

500

350

Fer (mg)3

24

11

12

4

Vitamine A (µg ER)

500

600

250

210

Vitamine C (mg)

45

45

23

16

Vitamine E (mg)

7,5

10

3,6

3,6

Niacine (mg)

14

16

7

6

Protéines (g)

50

63

25

22,5

1 Sur la base d'un apport calorique total de 2 000 kcal par jour.
2 Sur la base d'un apport calorique total de 2 800 kcal par jour.
3 Sur la base d'une biodisponibilité de 12 pour cent.
* Ces chiffres ne tiennent pas compte des besoins accrus des femmes enceintes et allaitantes
(voir le texte pour plus de précisions).
Source: Pour les vitamines et les minéraux; Joint FAO/WHO Expert Consultation on Human Vitamin and Mineral Requirements, Report on Recommended Nutrient Intakes, FAO Bangkok, septembre 1998 (sous presse).

L'IMC nous dit deux choses au sujet de l'état nutritionnel des femmes. Premièrement, comme de nombreux problèmes liés à la nutrition s'observent chez les personnes qui souffrent soit d'insuffisance pondérale, soit de surcharge pondérale (voir pages 9 et 10), l'IMC donne une indication de l'état de santé. Deuxièmement, c'est un indicateur important de l'issue probable d'une grossesse. Ainsi, une étude réalisée en Inde a montré que 41 pour cent des bébés de mères souffrant d'insuffisance pondérale légère (IMC compris entre 16 et 17) avaient un poids à la naissance inférieur à 2 500 g. Le pourcentage monte à 53 pour cent lorsque l'IMC de la mère est inférieur à 16. De même, une femme obèse est beaucoup plus exposée à des complications durant la grossesse et l'accouchement.

Pourcentage de femmes dont l'indice de masse corporelle est insuffisant ou excessif

L'alimentation de ceux qui ont faim

La sous-alimentation est généralement mesurée par le pourcentage de la population dont la ration alimentaire est insuffisante, mais cela ne nous dit pas ce que signifie pour un individu le fait de n'avoir jamais assez à manger, jour après jour.

Méthodes d'analyse des régimes alimentaires

Pour étudier les régimes alimentaires, on recueille des informations sur la façon dont les aliments sont préparés, la taille des portions consommées et la fréquence des repas. Généralement, on recueille des données sur une journée, mais comme les repas varient d'un jour à l'autre, il est préférable d'étudier trois jours, voire une semaine entière. Dans certaines études, on analyse aussi les variations saisonnières. L'étape suivante consiste à déterminer la valeur nutritionnelle des aliments consommés. Cela permet de connaître l'origine et la quantité totale des calories et des nutriments fournis par le régime alimentaire.

Les encadrés des deux présentes pages décrivent le régime alimentaire de trois personnes souffrant de faim chronique: un garçon zambien, un homme bolivien et une adolescente pakistanaise récemment mariée*. Ces personnes sont dans une situation de vulnérabilité nutritionnelle permanente car elles vivent dans des familles qui n'ont pas suffisamment de ressources pour produire, acheter et préparer toute la nourriture nécessaire pour être en bonne santé; toutefois, il peut y avoir des variations d'un jour à l'autre et selon la saison.

Même lorsqu'un pays a assez d'aliments pour nourrir convenablement sa population, il se peut que certains groupes soient exposés à l'insécurité alimentaire. Au sein des communautés, certaines familles sont plus menacées par la sous-alimentation que d'autres et, au sein de la famille, certains membres sont également défavorisés. Les jeunes enfants et les femmes enceintes et allaitantes sont les groupes les plus vulnérables (voir pages 11 et 12 pour plus de précisions), mais la sous-alimentation touche toutes les catégories sociales. À cause d'elle , les enfants d'âge scolaire ne peuvent pas tirer le meilleur parti de l'éducation qu'ils reçoivent, les travailleurs sont moins productifs et les jeunes femmes risquent plus de fausses couches.

Garçon zambien

Mumba Mwansa a 7 ans et il vit dans le nord de la Zambie à proximité d'un lac sur lequel son père travaille comme pêcheur salarié. Sa mère cultive des légumes tels que patates douces, doliques, citrouilles et arachides. Son père cultive du manioc pendant la saison des pluies, lorsque la pêche s'arrête.

Durant la saison sèche, Mumba mange des patates douces bouillies avec quelques cacahuètes rôties le matin. Il emporte à l'école un en-cas composé de manioc rôti et, l'après-midi, il partage avec sa famille une bouillie de manioc et de la brème bouillie. Le soir, la famille mange une nouvelle portion de bouillie de manioc
et les restes de poisson.

Grâce au poisson et à la farine de manioc, en saison sèche Mumba mange suffisamment de glucides et de protides. Par contre, il est carencé en matières grasses, fer et calcium, qui sont tous nécessaires pour la croissance et la santé.

La saison des pluies est plus dure. Les parents de Mumba se rendent dans les champs tôt le matin, si bien qu'il doit, soit cuire le manioc lui-même, soit se passer de petit-déjeuner. L'après-midi, sa mère prépare une bouillie de manioc accompagnée de légumes et de farine d'arachide. Mumba a une collation le matin et une autre l'après-midi, composées de trois petites mangues, mais les Mwansa ne mangent rien le soir.

Durant cette saison, la ration alimentaire de Mumba ne fournit pas suffisamment d'énergie pour permettre une croissance et une activité normales et pour préserver sa santé. Un garçon de son âge a besoin de 1 800 kilocalories par jour et, le jour étudié, il n'a consommé que 1 121 kilocalories.

En raison des disettes saisonnières et de l'absence de certains nutriments essentiels tout au long de l'année, un très grand nombre d'enfants souffrent de retard de croissance dans la zone où vit Mumba.

* L'absorption de la vitamine A est limitée car l'alimentation ne comporte pas suffisamment de matières grasses.

L'exemple de la Zambie montre qu'une personne peut avoir assez à manger certaines saisons et souffrir de sous-alimentation durant d'autres saisons, ce qui est particulièrement dangereux pour les enfants en période de croissance, car ces épisodes de sous-alimentation peuvent entraîner des retards de croissance et d'autres problèmes.

Homme bolivien

Pedro Quispe a 35 ans et fait vivre ses quatre enfants et sa femme en travaillant sur une ferme à proximité du lac Titicaca en Bolivie. Certains matins, il commence la journée avec un repas composé de maïs bouilli, de conserve de pommes de terre (chuño) et de haricots frits. Deux ou trois fois par semaine, sa femme lui sert du wallake, soupe composée de poissons du lac (carachi) et de pommes de terre, d'oignons, de piments (ají amarillo), de koa (herbe aromatique), de lard et de sel.

Pedro doit marcher une demi-heure pour se rendre aux champs. Après plusieurs heures de travail, il prend une collation de chuño accompagnée d'une sauce de piments, oignons et tomates.

Le soir, à son retour, sa femme lui sert une soupe de riz, pommes de terre, oignons, carottes, lard et sel, avec une galette appelée quispina, qui est faite à base d'une céréale indigène (Chenopodium quinoa). Il accompagne son repas d'une boisson froide à base d'orge, appelée pito de cebada retostada, d'eau et de sucre.

Pedro a besoin de beaucoup d'énergie pour travailler les champs, marcher sur de longues distances et faire les tâches domestiques trop lourdes pour sa femme.
On estime que dans cette région montagneuse un homme a besoin d'au moins 2 800 kilocalories par jour pour être en bonne santé et avoir une activité normale.
Le régime alimentaire de Pedro ne fournit que 75 pour cent de l'énergie dont il a besoin car il ne mange pas assez de matières grasses et de glucides. Il est aussi carencé en calcium et vitamine C.

Cet exemple montre aussi que certains nutriments importants peuvent manquer même lorsque l'apport calorique est suffisant.

Le cas de la Bolivie souligne l'importance de la production vivrière locale, qui souvent n'apparaît pas dans les statistiques officielles de la disponibilité alimentaire. Toutefois, même avec cet apport, les populations peuvent souffrir de sous-alimentation grave.

Le cas du Pakistan illustre les préoccupations que suscite la sous-alimentation des mères adolescentes, facteur qui aggrave la mortalité infantile et maternelle dans de nombreuses régions du monde.

Les encadrés ci-contre décrivent ce que ces personnes ont mangé durant deux périodes de 24 heures et illustrent des modes d'alimentation typiques, mais ils ne sont pas représentatifs de l'alimentation de l'ensemble de la population.

* Les noms sont fictifs.

Adolescente pakistanaise

Tahira Khan est une jeune mariée de 15 ans qui vit dans une communauté isolée du Pakistan, dans une zone de collines. Le matin, elle va chercher de l'eau pour faire du thé qu'elle boit accompagné de lait et de sucre. Avec sa belle-mère, elle prépare ensuite le petit-déjeuner familial; lorsque les hommes sont partis aux champs, elle mange sa part, soit un paratha (type de crêpe) de farine de blé complet et de beurre clarifié. Une ou deux fois par semaine elle mange aussi un œuf frit dans le beurre clarifié.

Tahira et sa belle-mère consacrent l'essentiel de la journée à des tâches ménagères. L'après-midi, elle mange un chapati (pain blanc léger) accompagné de pommes de terre et d'aubergines, avec une sauce composée de tomates, oignons et piments rouges cuits dans du beurre clarifié. Lorsque les hommes reviennent des champs, elle leur sert le repas du soir, puis mange le sien, c'est-à-dire à nouveau un chapati et un mélange de légumes cuits dans du beurre clarifié.

Comme le village est isolé, la famille de Tahira se nourrit essentiellement des produits du jardin, si bien que son régime est peu varié. La ration de Tahira apporte presque assez de protéines, mais ces protéines sont de qualité insuffisante car elles proviennent essentiellement du blé. Les légumineuses améliorent l'apport protéique, mais elle n'en mange pas assez. Son alimentation est particulièrement carencée en matières grasses et n'apporte pas suffisamment de glucides.

La sous-alimentation de Tahira est d'autant plus grave qu'elle est encore en période de croissance. En particulier, elle devrait manger davantage de calcium pour nourrir son futur enfant et disposer d'une réserve de calcium pour plus tard. Si elle est enceinte, sa santé et sa vie, ainsi que celles du bébé, seront menacées. Le mauvais état nutritionnel est une des causes de la forte mortalité infantile et maternelle observée au Pakistan.

Qui sont ceux qui ont faim?
Les profils des groupes vulnérables

Pour lutter contre la faim dans le monde, on a mis au point un nouvel outil afin d'aider à axer les interventions sur les personnes les plus vulnérables face à l'insécurité alimentaire: «le profil des groupes vulnérables», qui est un moyen de déterminer qui, dans une population donnée, a faim, les raisons de cette faim et ce qu'on peut faire pour y remédier. Cet outil a été élaboré dans le cadre du Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et
la vulnérabilité (SICIAV). Il peut être appliqué seul ou associé à d'autres méthodes d'évaluation de la vulnérabilité.

Groupes socioprofessionnels vulnérables au Bénin

Il donne des résultats parfois très inattendus qui devraient fortement inciter les responsables à agir. Par exemple, au Bénin il a montré que près de la moitié de la population était exposée à l'insécurité alimentaire; la FAO estime que le tiers environ de ces personnes vulnérables souffrent déjà de sous-alimentation .

Pour déterminer quels sont les groupes vulnérables dans un pays, il faut faire une vaste consultation. On peut commencer par organiser une réunion nationale de réflexion avec la participation d'un large groupe de parties prenantes, y compris des représentants des établissements universitaires, des associations professionnelles, des coopératives, des groupes d'agriculteurs, des ministères et autres administrations de l'État, des collectivités locales, des organisations non gouvernementales, des groupes tribaux et des associations de femmes.

Structure pour la collecte d'informations concernant un groupe vulnérable

Une telle réunion a été organisée au Bénin en mai 1999, avec 40 personnes de toutes les régions du pays et tous les secteurs de la société. Les participants, choisis en fonction de leurs connaissances pratiques et de leur expérience en matière de sécurité alimentaire ont défini huit catégories socioéconomiques et trois catégories démographiques de personnes exposées à l'insécurité alimentaire.

Ce genre d'analyse peut être faite dans toutes les pays du monde et permet aux participants, grâce à la diversité de leur expérience et de leurs points de vue, de déterminer:

Il existe autant de moyens de classer les personnes qui souffrent de la faim que de causes de cette faim. Un des classements les plus utiles consiste à définir les groupes en fonction de leur principal moyen de subsistance, car il est facile d'emploi et intègre de nombreux facteurs qui sont à l'origine de l'insécurité alimentaire. D'autres méthodes de classement peuvent aussi être utiles à condition qu'elles englobent toutes les personnes concernées et puissent être appliquées à l'échelle nationale sans que certains groupes soient comptés plusieurs fois.

Critères de classement des groupes exposés à l'insécurité alimentaire et des groupes vulnérables, et exemples

•Moyens d'existence
(artisans-pêcheurs au Viet Nam)
• Géographie (habitants marginalisés
des villes au Guatemala)
• Environnement
(habitants des forêts en Turquie)
• Démographie
(enfants de moins de 5 ans au Bénin)
• Ethnie (San de Namibie)
• Situation sociale
(réfugiés de Sierra Leone au Libéria)
• Caractéristiques physiques (personnes handicapées au Tchad)
• Critères complexes
•(population autochtone urbaine et périurbaine sédentaire en Mauritanie)

Source: Résultats des réunions nationales de réflexion organisées en 1999 dans les pays mentionnés.

On peut employer les données de recensement et des résultats d'autres enquêtes pour calculer le pourcentage de la population de chaque groupe vulnérable dans la population nationale. Il faut parfois subdiviser en sous-groupes les groupes définis dans un premier temps en termes assez généraux pour bien adapter les actions de promotion de la sécurité alimentaire.

Comme le montre le schéma, il faut que chaque profil contienne des renseignements sur les facteurs qui ont une influence sur les moyens d'existence et donc sur la sécurité alimentaire des personnes concernées.
Ces facteurs sont les suivants:

Les artisans-pêcheurs sont un exemple de groupe défini par ses moyens d'existence qui est relativement homogène, existe dans toutes les régions du monde et est de plus
en plus exposé à l'insécurité alimentaire.
En outre, on dispose d'abondantes données pertinentes pour ce groupe, raison pour laquelle c'est le premier groupe socioprofessionnel dont le profil a été déterminé au moyen du SICIAV. Entre avril et juin 2000, on a fait une analyse générale des facteurs qui contribuent à sa vulnérabilité et défini un profil de la vulnérabilité pour les pêcheurs artisanaux du Bénin, du Guatemala et du Viet Nam.

Pour élaborer ces profils, la FAO a analysé la littérature et consulté des personnes connaissant bien les communautés des pêcheurs artisanaux. Dans le cas du Guatemala et du Viet Nam, il a fallu compléter ces informations par des enquêtes légères.

Caractéristiques communes des artisans-pêcheurs

Les artisans-pêcheurs, qui sont au nombre de quelque 8 millions, soit plus de la moitié de la population mondiale des pêcheurs en mer, pêchent avec des embarcations non pontées et non motorisées ou en lançant de grands filets depuis la plage. Contrairement aux pêcheurs commerciaux qui restent en mer plusieurs jours ou plusieurs semaines d'affilée, la plupart rentrent tous les jours.

La pêche côtière artisanale est une activité communautaire qui s'articule autour du débarcadère du village, à partir duquel les équipages appareillent chaque jour. Les acheteurs et les vendeurs se retrouvent au débarcadère et, à proximité, les femmes nettoient et fument ou sèchent une partie de la prise.

Les artisans-pêcheurs sont regroupés au sein de communautés dans lesquelles il y a une très forte cohésion sociale, souvent composées d'une ou plusieurs familles élargies très fières de leurs traditions de pêche. Toutefois, ces communautés sont souvent isolées du reste de la société et donc exposées à la marginalisation. En termes de pouvoir économique et d'influence politique, les artisans-pêcheurs sont une des catégories socioprofessionnelles les plus fragiles.

Leur vulnérabilité est due à plusieurs facteurs spécifiques, qui peuvent orienter les interventions envisageables:
• mauvaise gestion des pêches;
• concurrence avec le tourisme et la protection de la nature pour l'accès au front de mer et aux eaux côtières;
• conditions de travail dangereuses (notamment les intempéries) qui peuvent entraîner une forte mortalité;
• transmission du savoir-faire par l'apprentissage, ce qui oblige les garçons à quitter l'école très jeunes;
• compétences non transférables à des secteurs plus productifs;
• sous-capitalisation et, par conséquent, faible productivité du travail;
• fluctuations saisonnières des revenus et de la disponibilité alimentaire;
• mauvais état de santé dû notamment à la mauvaise qualité de l'eau, à un logement insalubre et à une forte incidence de maladies transmissibles.

Profil des artisans-pêcheurs au Bénin

Les artisans-pêcheurs et leurs familles représentent 8 pour cent de la population du Bénin, soit près de 400 000 personnes. Ceux qui sont le plus exposés à l'insécurité alimentaire sont les pêcheurs sédentaires à plein temps qui n'ont pas de terres. Ils vivent dans des villages côtiers, où le sol est trop sablonneux pour permettre une activité agricole, et la pêche est la principale source de revenus des familles. Les plus mal lotis n'ont aucun équipement ou engin de pêche, et travaillent comme membres d'équipage pour un salaire de misère; ils ne disposent que d'un revenu monétaire très limité pour couvrir leurs dépenses essentielles.

Pêche côtière, intérieure et industrielle

Les deux présentes pages récapitulent les caractéristiques typiques des familles d'artisans-pêcheurs, en particulier les plus pauvres d'entre elles, qui ont été définies dans un atelier organisé au Bénin en mai 1999.
On a déterminé l'influence de chaque variable sur la sécurité alimentaire des personnes concernées. L'encadré de la page 18 développe les problèmes de sécurité alimentaire les plus urgents identifiés grâce à ce profil et indique les mesures à prendre pour y remédier.

Légende: incidence sur la sécurité alimentaire

Négative

Neutre

Positive

Inconnue

RESSOURCES
Capital humain

 

En moyenne, il y a dans chaque ménage deux actifs (un homme et une femme) et quatre à cinq personnes à charge, dont au moins un enfant de moins de cinq ans.

À tout moment, il est probable qu'au moins un membre de la famille souffre du paludisme.

L'école est gratuite et les enfants d'âge scolaire sont scolarisés.

La fréquentation de l'école est irrégulière.

Les rôles des hommes et des femmes sont clairement définis:
• La mère s'occupe des enfants, cultive un jardin potager et fournit les aliments autres que le poisson.
• Le père fournit du poisson ainsi qu'un revenu monétaire pour couvrir des dépenses telles que les frais scolaires, les vêtements, les cérémonies et les cadeaux.

Capital social

La mère est membre d'une tontine, mécanisme traditionnel d'assurance sociale et de microcrédit pour les femmes.

Le père a des liens forts avec les autres membres de la communauté des pêcheurs.

Capital naturel

L'accès à la mer et aux zones de débarquement est gratuit.

Les mangroves fournissent du bois de feu pour cuire et fumer les poissons; les troncs de cocotier sont employés pour la construction des logements.

Capital physique

La famille vit dans un abri construit en troncs de cocotier.

La mère cultive un jardin potager où elle produit des tomates, des oignons et des légumes verts destinés à l'autoconsommation et à la vente.

Le ménage ne possède aucun animal.

Le père ne possède pas d'engin de pêche.

Il existe un dispensaire à proximité.

Les membres de la famille fréquentent rarement les dispensaires.

 

Il existe une route côtière.

Le village dispose de puits pour l'eau de boisson.

L'eau des puits est souvent insalubre.

Capital financier

Le ménage n'a pas d'épargne individuelle.

La mère possède une part de la cagnotte de la tontine.

 

FACTEURS INSTITUTIONNELS
Politiques

 
 

Il existe une réglementation limitant l'utilisation de grands filets.

Programmes et projets

Un projet régional d'appui à la pêche artisanale sur les côtes d'Afrique de l'Ouest, financé par le Royaume-Uni, vient de démarrer.

La coordination entre les nombreuses ONG qui interviennent dans la région est insuffisante.

Croyances et attitudes

Un jour par semaine, les pêcheurs restent à terre et évitent de manger du poisson pour se prémunir contre la «mauvaise fortune». Cela contribue à limiter la surpêche.

Législation

Aucune loi ayant un impact sur la sécurité alimentaire n'a été signalée.

 

STRATÉGIES DE SURVIE
Activités rémunératrices

 
 

Saison sèche (propice à la pêche): septembre à mars

Chaque jour le propriétaire du bateau donne au père une petite partie de la recette du jour et un peu de poisson.

La mère a un revenu monétaire tiré des poissons qu'elle achète, fume et revend.

Saison des pluies (arrêt de la pêche): avril à août

 

Le père émigre avec l'équipage pour rechercher du travail dans le port de Cotonou et envoie occasionnellement de petites sommes à sa famille.

La mère vend les produits du jardin et de l'huile de noix de coco et du sel de fabrication artisanale.

Dépenses

Saison sèche

 

Nourriture, remboursement des prêts, versements à la tontine, autres (alcool, frais de scolarité).

Saison des pluies

 

Nourriture, versements à la tontine, autres (alcool, soins de santé).

Régime alimentaire

Saison sèche

 

Maïs avec sauce à base de tomate, huile de palme, oignons et légumes verts; poisson, généralement cuit en sauce ou fumé.

Saison des pluies

 

Manioc avec sauce à base de tomate, huile de palme et légumes; occasionnellement, poisson fumé.

Mécanismes d'adaptation temporaire

Durant la saison des pluies, les familles d'artisans-pêcheurs consomment des aliments moins coûteux et mangent moins.

 

RÉPARTITION DE L'ALIMENTATION AU SEIN DU MÉNAGE
Discrimination

 

Pas de discrimination constatée.

Habitudes alimentaires

La mère et les enfants mangent ensemble et le père mange seul. Tous ont la même alimentation.

 

SANTÉ
Alimentation des nouveau-nés

 

Les nouveau-nés sont allaités au sein mais le sevrage commence trop tôt (à trois mois), avec un gruau de maïs.

Hygiène

L'eau du puits n'est pas bouillie.

 

FACTEUR DE CHANGEMENT
Tendances

 

Épuisement des stocks de poisson et destruction des habitats marins naturels.

Chocs

La dévaluation du franc CFA en Afrique occidentale (janvier 1994) a entraîné une hausse sensible des coûts de nombreux exploitants de bateaux, qui n'a pas été compensée par la hausse du prix du poisson. En conséquence, le patron se réserve une plus grande part de la prise et la part des équipiers est réduite.

Facteurs saisonniers

Saison des pluies

 

Durant la saison des pluies (arrêt de la pêche), les revenus diminuent considérablement.

L'alimentation est moins variée et l'incidence du paludisme et des infections respiratoires augmente.

 

RÉSULTATS MESURABLES
Revenus

 

Aucune information disponible.

État de santé

La prévalence du paludisme, des infections des voies respiratoires supérieures et de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans est élevée.

État nutritionnel

Un quart environ des enfants de moins de cinq ans des zones côtières du Bénin souffrent de retard de croissance (stature insuffisante par rapport à l'âge).

Dans les districts administratifs côtiers, 62 pour cent des enfants de moins de deux ans manquent de fer et 52 pour cent sont anémiques.

Principaux problèmes et interventions suggérées par l'analyse

PROBLÈMES DE SANTÉ

Les problèmes de santé sont un facteur de vulnérabilité majeur pour les artisans-pêcheurs de la côte océanique du Bénin. Le paludisme est endémique et les diarrhées et infections respiratoires fréquentes, en particulier durant la saison des pluies, lorsque la population est affaiblie par la pénurie alimentaire. Il existe des dispensaires, mais les ménages vulnérables n'y ont pas souvent recours. Il est rare que l'eau des puits soit bouillie et les autres règles d'hygiène qui contribuent à réduire la morbidité sont peu respectées. La nourriture disponible est partagée équitablement, mais les nourrissons sont sevrés trop tôt et les aliments de sevrage sont inadaptés.

L'éradication du paludisme, qui est une des priorités mondiales de l'OMS, apporterait des bienfaits considérables. Les autres interventions envisageables sont notamment celles qui viseraient à améliorer les pratiques de sevrage, la distribution de compléments pour les enfants sous-alimentés et la protection de l'eau potable. Il convient de gérer ces activités à l'échelon local pour assurer une bonne coordination et éviter les doubles emplois et ne pas demander trop de temps aux bénéficiaires.

ENDETTEMENT ET MANQUE DE CAPITAUX

L'insuffisance du capital financier et physique est un des grands problèmes des ménages de pêcheurs vulnérables. La part que touche le pêcheur dépend du capital qu'il apporte à l'équipage. Un membre d'équipage qui ne possède pas au moins une partie des filets et autres engins de pêche n'a qu'un salaire très bas. Durant la saison des pluies, lorsque le père émigre avec le reste de l'équipage pour trouver un travail de remplacement à Cotonou, les sommes qu'il réussit à envoyer à la maison sont misérables.

Pendant la saison des pluies, la seule autre source de revenus de la mère est la vente de produits artisanaux et de produits du jardin potager. Souvent, sa recette n'est pas suffisante pour couvrir les besoins essentiels et elle doit acheter de la nourriture à crédit, si bien que le ménage s'endette de plus en plus et souffre de la faim.

Dans les communautés côtières du Bénin, les femmes appartiennent à des tontines, qui sont des associations traditionnelles d'assurance sociale et de microcrédit réservées aux femmes, auxquelles elles versent une contribution et peuvent emprunter de l'argent lorsqu'elles ont des difficultés. C'est une ressource financière modeste mais utile, qu'on pourrait renforcer pour faciliter l'investissement dans des petites entreprises.

GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Les artisans-pêcheurs sédentaires du Bénin ont accès à des eaux poissonneuses à proximité de la côte et leurs débarcadères sont généralement proches d'une route qui dessert les marchés urbains. Les mangroves et les cocotiers fournissent du bois de feu, des matériaux de construction et un revenu d'appoint, et l'eau douce est abondante. Le climat est dans l'ensemble clément.

Toutefois, malgré l'existence de coutumes et de règlements visant à prévenir la surexploitation des ressources de la mer, les mécanismes traditionnels de gestion des pêches sont fragilisés, la réglementation n'est pas toujours respectée et les pêcheurs industriels empiètent souvent sur les zones de pêche traditionnelles des artisans-pêcheurs. Ces facteurs menacent la durabilité des moyens d'existence des petits pêcheurs.

Dans ce domaine, comme ailleurs, les mesures locales ne peuvent être efficaces que si elles sont accompagnées par une politique résolue de lutte contre la surexploitation des ressources halieutiques dans les eaux internationales.

Le Bénin est un des bénéficiaires d'un grand programme de renforcement de la gestion communautaire des pêches financé par le Royaume-Uni et exécuté avec l'appui technique de la FAO.

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