FAO/SMIAR - Rapport sur l' Afrique No.1, avril 2001 - page 3

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FAITS SAILLANTS


En Afrique australe, la production céréalière devrait nettement baisser en 2001, principalement du fait de la durée de la vague de sécheresse à mi-campagne suivie de pluies trop abondantes qui ont endommagé les cultures vivrières dans la plupart des pays. En Afrique du Sud, les faibles cours du maïs au moment des semis ont entraîné une diminution des superficies cultivées, alors qu'au Zimbabwe, la réinstallation des grandes exploitations commerciales aura des répercussions sur la baisse de la production. Selon les dernières prévisions de la FAO, la récolte de maïs, qui représente 75 pour cent de la production céréalière en Afrique australe, devrait diminuer de 27 pour cent par rapport à l'an dernier. Le net recul de la production de maïs en Afrique du Sud (moins 34 pour cent environ par rapport au niveau de l'an dernier d'après les indications officielles) réduira le volume des excédents exportables et les pays voisins à déficit vivrier pourraient être obligés de s'approvisionner en dehors de la sous-région. Dans certaines zones du Mozambique, du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe, quelque 960 000 personnes ont été touchées par de graves inondations. On signale des dégâts subis par les infrastructures et les habitations, ainsi que des déplacements de population et des pertes de récolte. La situation est particulièrement grave au Mozambique, dans le bassin du Zambèze. En Angola, la situation des disponibilités alimentaires reste critique pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays (plus de 2,5 millions) et dont le nombre ne cesse d'augmenter.

En Afrique de l'Est, quelque 18 millions de personnes ont encore besoin d'une aide alimentaire, à la suite de la grave sécheresse de l'an dernier et des troubles qui sévissent par endroits, dont 16 millions, soit 89 pour cent, en Éthiopie, au Kenya, au Soudan et en Érythrée. Au Kenya, la grave sécheresse de l'an dernier a gravement compromis la sécurité alimentaire de près de 4,4 millions de personnes. En Érythrée, plus de 1,8 million de personnes déplacées en raison de la guerre avec l'Éthiopie et victimes de la sécheresse ont besoin d'une aide alimentaire. Les perspectives pour la campagne agricole de 2001, dont le début est prévu au cours des prochaines semaines, sont peu encourageantes: les agriculteurs ne sont pas encore retournés sur leurs exploitations et de vastes étendues de terres sont encore inaccessibles du fait des mines. Au Soudan, de graves pénuries alimentaires se sont déclarées à l'ouest et au sud du pays, en raison de la sécheresse. La guerre civile qui se prolonge aggrave la situation en empêchant les ménages ruraux de cultiver leurs terres. En Éthiopie, malgré une campagne "meher" favorable, quelque 6,5 millions de personnes qui ont été touchées par les vagues successives de sécheresse et par la guerre de proximité avec l'Érythrée sont tributaires de l'aide alimentaire. Par contre, en Somalie, une récolte satisfaisante pour la campagne secondaire "deyr" et une récolte favorable pour la campagne principale "gu", ont dans l'ensemble amélioré les perspectives alimentaires. De ce fait, on a enregistré un recul du nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire ( de 750 000 à 500 000). De même, les perspectives alimentaires pour l'ensemble de la sous-région sont un peu plus encourageantes ces derniers mois, car le niveau des précipitations est satisfaisant et l'on prévoit qu'il devrait rester presque normal dans les mois à venir.

Dans la région des Grands Lacs, la situation des approvisionnements alimentaires reste précaire pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays, dont le nombre ne cesse de croître. En République démocratique du Congo, la gravité de la situation humanitaire reste inchangée, le nombre des personnes déplacées à l'intérieur du pays dépassant selon les estimations, 2 millions et tendant à augmenter. Qui plus est, l'aide humanitaire reste entravée par l'insécurité. Dans la capitale, Kinshasa, dont la population devrait compter de 6 à 7 millions d'habitants, on signale de graves pénuries alimentaires et la cherté des denrées alimentaires ainsi qu'un taux de malnutrition très élevé. On compte en outre 333 000 réfugiés dans le pays, provenant pour l'essentiel d'Angola. Au Burundi, les difficultés alimentaires sont encore à l'ordre du jour pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays (environ 400 000, selon les estimations). Du fait de la récente escalade des affrontements autour de la capitale, Bujumbura, le nombre des personnes déplacées à l'intérieur du pays a encore augmenté. Au Rwanda, la production vivrière a nettement progressé au cours de la dernière campagne, mais une aide alimentaire est encore nécessaire pour les personnes déplacées (6 000 selon les estimations actuelles) mais aussi pour un grand nombre de personnes vulnérables, notamment celles qui doivent faire face à une récolte insuffisante.

Dans le Sahel, la situation des disponibilités alimentaires s'est aggravée dans certaines régions, à la suite des faibles récoltes qui ont été rentrées, notamment au Burkina Faso, au Tchad et au Niger. On achemine actuellement des vivres à distribuer aux populations touchées et les pouvoirs publics ont fait appel à l'aide des donateurs. La Sierra Leone et le Libéria sont fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale, malgré les progrès réalisés par leur production vivrière, alors que la Guinée est aux prises, dans les régions frontalières, avec les attaques des rebelles, qui entravent les activités agricoles et ont provoqué de nouveaux déplacements de populations.

En 2001, les besoins d'importations céréalières devraient rester élevés en Afrique subsaharienne, en raison surtout des conséquences de la sécheresse de l'an dernier en Afrique de l'Est, des récoltes réduites qui ont été rentrées dans certaines régions du Sahel, et d'une chute marquée de la production en Afrique australe.


FAO/SMIAR - avril 2001

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