FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - BURUNDI* (27 mars)

BURUNDI* (27 mars)

Après plusieurs récoltes réduites, la production des cultures de la campagne A qui viennent d’être rentrées, devrait être satisfaisante. Une mission FAO/PAM/UNICEF d’évaluation, a estimé que la production alimentaire devrait atteindre 85 000 tonnes de céréales, 68 000 tonnes de légumes secs, 483 000 tonnes de racines et tubercules, et 465 000 tonnes de bananes et de plantains, soit respectivement une progression de 15, 10, 4 et 1 pour cent, par rapport à la campagne A de l’an 2000. Toutefois, le niveau reste inférieur aux résultats d’avant la crise (1988-1993), en raison de l’insécurité et de la perturbation des activités agricoles depuis 1993. La superficie ensemencée a considérablement augmenté au cours de la présente campagne du fait de la sécurité accrue dans l’ouest du pays notamment dans les provinces de Bubanza et de Cibitoke, et la fermeture des camps de rassemblement dans la province rurale de Bujumbura, ce qui a permis aux agriculteurs de retourner dans leurs exploitations. Un autre facteur a également contribué à l’augmentation des semis cette année: la distribution en temps voulu des semences par les pouvoirs publics et les organisations internationales, principalement dans les provinces de Kirundo et Muyinga, qui sont les régions les plus touchées par la sécheresse pendant la campagne A de l’an 2000.

Les pluies ont débuté en retard, mais elles ont été abondantes et bien réparties d’octobre à novembre, ce qui a favorisé le développement des cultures. Toutefois, les précipitations excessives, qui ont eu lieu par endroits ont entraîné des inondations et des pertes de récolte et dans l’ensemble une réduction des rendements, surtout pour les haricots. Les rendements des bananes et des plantains devraient progresser seulement à partir de mars/avril car les arbres ont été très touchés par la récente sécheresse de longue durée. La petite récolte de la campagne C de l’an 2000, dans les marais, de mi-juin à septembre, a été médiocre du fait du temps sec qui a sévi au cours des mois précédents. Selon les estimations, la production vivrière est inférieure de 4 pour cent au niveau de la campagne C de 1999.

La situation alimentaire tendue s’est améliorée avec l’arrivée de la nouvelle récolte. Toutefois, à la suite de plusieurs récoltes inférieures à la moyenne, de l’insécurité persistante et des déplacements de population ainsi que d’une récente épidémie de malaria, la situation de l’alimentation et de la nutrition des groupes vulnérables reste précaire. En particulier, la situation est difficile pour 324 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et pour les personnes touchées par la sécheresse dans les provinces de Karuzi, Gitega, Kayanza et Muyinga. Une enquête sur la nutrition effectuée récemment dans 7 provinces du pays a fait état d’un taux de malnutrition globale aiguë de 10 pour cent. De même, un rapport récent de Médecins sans frontières a indiqué que le nombre d’enfants souffrant de malnutrition admis dans ses centres thérapeutiques d’alimentation, dans la province de Karuzi, a doublé en janvier 2001. L’aide alimentaire d’urgence continue à être nécessaire pour les groupes vulnérables.