À la suite de cette récolte réduite, la situation des disponibilités alimentaires est tendue dans les zones structurellement déficitaires de la région sahélienne, mais des stocks sont encore disponibles dans les exploitations, à la suite des récoltes exceptionnelles de 1998 et 1999. Des mouvements inhabituels de population ont été signalés dans plusieurs cantons du département du Lac vers les principaux centres urbains, le Tchad méridional et la zone du Lac Tchad. Dans la zone soudanaise, la situation alimentaire s’aggrave dans les zones rizicoles, notamment dans le département de Mayo-Kebbi. La récolte du coton dans le sud devrait aussi avoir diminué, mais la production d’arachides est satisfaisante. Les cours du mil ont augmenté en février dans la zone sahélienne. Les prix du riz ont également fort progressé dans les principales zones de production de la zone soudanaise. Par contre, le prix des oignons a chuté, de nombreux agriculteurs ayant choisi cette culture. La migration de troupeaux à partir de la zone sahélienne pourrait provoquer le surpâturage et une pénurie de pâturages dans la zone soudanaise. Une évaluation mixte CILSS/FAO/PAM/FEWS- NET de la situation des approvisionnements dans les zones à risque, organisée sur place et effectuée début janvier, a estimé que la population à risque s’élevait à 800 000 personnes pour lesquelles environ 40 000 tonnes de céréales sont nécessaires. En outre, environ 700 000 personnes sont également considérées comme modérément à risque. On recommande la vente de 20 000 tonnes de céréales à des prix subventionnés. Une opération d’urgence du PAM a récemment été approuvée pour fournir 27 000 tonnes d’aide alimentaire à 375 000 bénéficiaires dans huit départements de la zone sahélienne (Assonga, Bahr el Ghazal, Bhata, Biltine, Guéra, Kanem, Lac et Ouaddaï).