FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - CONGO, REPUBLIQUE (27 mars)

CONGO, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU* (27 mars)

La situation des disponibilités alimentaires continue de se détériorer du fait de l’insécurité persistante. L’intensification des combats, surtout dans l’est du pays a encore entravé toutes les activités économiques et agricoles et provoqué de nouvelles vagues de déplacements de populations. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays est actuellement estimé à 2 millions et leur situation alimentaire et nutritionnelle est critique. Des enquêtes récentes effectuées par des organisations non gouvernementales ont montré que près de 21 pour cent de la population souffre d’une forte malnutrition dans la province orientale du Nord- Kivu. La situation pourrait se détériorer avec une mauvaise récolte de manioc dans l’est du pays, imputable aux ravageurs et au maladies. La situation alimentaire est également difficile dans les principales villes du pays, surtout à Kinshasa où la population a atteint 6-7 millions d’habitants. Une mission de la FAO a estimé en octobre dernier que le déficit vivrier atteignait en l’an 2000 1 million de tonnes à Kinshasa. Divers facteurs font obstacle à l’approvisionnement en vivres de Kinshasa et d’autres villes: l’état extrême de délabrement de l’infrastructure routière; le harcèlement des transporteurs, des négociants et des agriculteurs par la police et les militaires; l’interruption des approvisionnements alimentaires en provenance des provinces d’Équateur et de l’Est; et la rareté du carburant du fait de la pénurie de devises.

La distribution de l’aide humanitaire est freinée du fait de la persistance de l’insécurité et du très mauvais état de l’infrastructure routière. Le PAM prévoit d’améliorer ses distributions d’aide alimentaire pour pouvoir atteindre 1,2 million de personnes, y compris quelque 70 000 réfugiés angolais, et a récemment lancé un appel pour 112 millions de dollars E.-U. destinés à des opérations d’urgence.