FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - GÉORGIE* (9 avril)

GÉORGIE* (9 avril)

Les perspectives de récoltes sont plus optimistes, en raison des pluies bénéfiques tombées en mars qui ont permis d’apporter de l’humidité aux sols et de remplir les réservoirs d’irrigation. Toutefois, les précipitations ayant été encore inférieures à la moyenne cet hiver, le résultat des récoltes cette année dépendra en grande partie de la pluviométrie au cours des prochains mois. Selon certains rapports, la réduction des emblavures de blé d’hiver n’est pas aussi importante qu’initialement prévu. Néanmoins, plusieurs semis ont été retardés et de nombreux cultivateurs ont utilisé les semences disponibles, sans s’inquiéter de leur qualité. On espère que la quantité de semences sera suffisante pour accroître les superficies cultivées en pommes de terre et maïs au printemps afin de compenser une baisse éventuelle de la production de blé. Si l’on divise le pays en deux dans le sens de la longueur, des images satellitaires indiquent que le développement végétatif sur les emblavures de la moitié sud demeure satisfaisant jusqu’à maintenant et qu’il progresse bien dans certaines zones de Khakheti, principale région productrice de blé.

La production céréalière totale de blé de 2000 est inférieure à 400 000 tonnes, soit près de la moitié du volume de 1999 et 40 pour cent de moins que la moyenne, du fait de la sécheresse et du mauvais état des réseaux d’irrigation. La production de pommes de terre, d’autres cultures vivrières de base et des plantes fourragères a également fléchi, ce qui a nui à l’élevage dans ce dernier cas.

Avec des besoins de consommation céréalière minimaux (produits alimentaires, aliments pour le bétail et pertes compris) estimés à 1,1 million de tonnes, les besoins en importations céréalières de la Géorgie sont estimés à 748 000 tonnes en 2000/01 (620 000 tonnes de blé, 88 000 tonnes de maïs, 35 000 tonnes d’orge et 5 000 tonnes de riz). Les importations céréalières enregistrées de juillet à décembre 2000 se sont élevées à 104 000 tonnes, mais des quantités substantielles entrent dans le pays sans être déclarées. Face aux besoins d’aide alimentaire évalués à 311 000 tonnes, les annonces confirmées à ce jour représentent 85 400 tonnes. Les livraisons d’aide alimentaire de blé sont difficiles à commercialiser, cette denrée pouvant être obtenue dans la CEI à un prix plus intéressant.

Le PAM a lancé un appel l’an dernier pour réunir environ 66 000 tonnes de vivres afin de couvrir les besoins fondamentaux de 696 000 personnes particulièrement éprouvées par la sécheresse jusqu’à la prochaine récolte, soit pendant huit mois (de novembre à juin). La réponse a été lente et limitée; les premières expéditions de produits alimentaires ne sont parvenues en Géorgie qu’en janvier. Les distributions ont commencé tardivement en février, et fin mars, 270 000 personnes avaient bénéficié d’une ration de deux mois. En fonction des annonces confirmées et des quantités reçues et escomptées à ce jour, le PAM prévoit que l’aide alimentaire bénéficiera à quelque 270 000 personnes de plus au cours de la première phase de distribution, qui se terminera début avril, et à près de 540 000 autres lors de la seconde phase, qui débutera à la mi-avril. Fin mars, les annonces ne couvraient que 35 pour cent du montant total sollicité (23 000 tonnes, contre 66 000 tonnes) et le pays n’avait reçu que 6 650 tonnes de denrées.