FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - LIBÉRIA* (9 avril)

LIBÉRIA* (9 avril)

Un temps sec de saison règne actuellement. La production de paddy de l’an 2000 est estimée à 144 000 tonnes, contre 259 000 tonnes avant la guerre (1988). La superficie ensemencée en riz en l’an 2000 était évaluée à 135 000 hectares, soit un rendement moyen de 1,1 tonne/hectare. De petites parcelles et de faibles rendements sont apparemment responsables de la faible production des ménages. La pénurie d’emplois, pendant et après la guerre, a poussé de nombreuses familles à cultiver du riz pour pouvoir survivre. Cela a entraîné la mise en culture de terrains qui n’avaient jamais été consacrés à la riziculture, comme les mangroves situées le long du littoral. Ainsi le nombre de familles qui cultivent du riz a progressé par rapport à la période d’avant guerre, même si les parcelles sont plus petites. Les agriculteurs doivent affronter les difficultés suivantes: manque de main- d’œuvre, pénuries de semences de riz, absence de toute organisation commerciale, niveaux élevés de pertes après récoltes et mauvaises conditions des infrastructures.

Depuis la guerre, les habitudes alimentaires ont considérablement évolué, avec un engouement pour le manioc, dont la culture s’est développée à la fois en superficie et en volume. La mission a estimé qu’en tenant compte des pertes, 480 000 tonnes de manioc seraient disponibles pour la consommation en 2001, contre 308 000 tonnes en 1988. On estime aussi que la production de plantains a progressé.

Les besoins d’importations de céréales sont estimés à 200 000 tonnes pour 2001, et les importations commerciales à 160 000 tonnes. Quelque 40 000 tonnes d’aide alimentaire seront nécessaires pour couvrir le déficit. Pour 2001, le PAM recherche 21 000 tonnes de céréales et de légumes secs et 3 800 tonnes d’autres produits pour couvrir les besoins d’aide alimentaire d’environ 145 000 réfugiés et d’autres personnes touchées par la guerre, ainsi que de 140 000 enfants fréquentant les écoles primaires.

Dans le comté de Lofa, l’une des principales zones rizicoles du Libéria, les combats se poursuivent. Les incursions périodiques des rebelles qui ont débuté en août 1999 se sont intensifiées en octobre et ont empêché les travaux agricoles et provoqué le déplacement de milliers de personnes, notamment dans les villes de Gorlu, de Ganglota et de Selayae. Des milliers de civils ont abandonné le comté du Lofa supérieur pour le comté du Lofa inférieur. Plusieurs milliers de Guinéens qui ont fui les hostilités dans leur pays ont aussi cherché refuge dans les villes situées le long de la frontière, au Libéria. Plus de 15 000 personnes sont arrivées dans le comté de Bong et dans le nord du comté de Lofa. Le PAM est en train de distribuer une aide alimentaire à environ 420 000 rapatriés libériens. La distribution de vivres aux réfugiés de la Sierra Leone dans les camps situés dans les zones de Montserrado et de Sinje, dans le comté de Grand Cape Mount, se poursuit également.