FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - MOZAMBIQUE (27 mars)

MOZAMBIQUE (27 mars)

Les pluies torrentielles qui sont tombées dans les pays voisins et les précipitations continues qui ont détrempé les provinces centrales depuis les derniers jours de janvier ont grossi les eaux du Zambèze et d’autres fleuves, provoquant des inondations dans les provinces centrales de Zambezia, Sofala, Manica et Tete. Près de 200 000 personnes ont été déplacées et près de 563 000 souffrent des effets du désastre. On signale également de très graves dégâts à l’infrastructure routière. Les premières évaluations du gouvernement concernant les dégâts occasionnés à l’agriculture indiquent que 42 000 hectares de cultures commerciales et vivrières ont été détruites par les inondations, ce qui a concerné 55 000 familles d’agriculteurs. L’an dernier, ces provinces avaient déjà perdu 48 000 hectares de cultures vivrières pour cause d’inondations alors que ce chiffre s’élevait à 167 000 hectares pour l’ensemble du pays, les provinces méridionales ayant été les plus durement frappées.

Étant donné que le niveau des eaux retenues par le barrage de Chaora Bassa, le plus grand du pays sur le Zambèze, continue à augmenter et que les vannes de décharge seront probablement ouvertes, de nouvelles inondations menacent encore les régions centrales. La crue du Pungue et du Zambèze risquent également de provoquer des inondations. Le gouvernement a lancé un appel d’un montant de 30 millions de dollars E.-U. pour faire face à la situation d’urgence dans les régions du centre. Cent quatre-vingt mille personnes bénéficient actuellement de secours alimentaires d’urgence, mais la destruction de plusieurs ponts et routes entrave les distributions. Les outils agricoles et les semences nécessaires pour permettre aux agriculteurs sinistrés d’obtenir une récolte de deuxième campagne sont évalués à 2,3 millions de dollars E.-U.

Dans les provinces du sud, principales victimes des graves inondations de l’an dernier, les perspectives des récoltes céréalières de cette année se sont dégradées, du fait des pluies bien inférieures à la moyenne qui ont marqué le mois de janvier. Les précipitations ont repris à partir de la seconde décade de février, mais sont arrivées trop tard pour éviter une baisse marquée des rendements. Dans les principales zones de production céréalière du nord, des pluies bénéfiques depuis le début de la campagne ont favorisé le développement des cultures.

En dépit des graves dégâts dus aux inondations dans certaines régions, les perspectives des récoltes céréalières de la campagne de cette année continuent à être encourageantes, car les pertes de récolte résultant des inondations ne sont pas significatives au niveau national. D’après les premières prévisions, la production de maïs devrait être similaire ou supérieure au volume, satisfaisant, de l’an dernier, du fait de l’accroissement des superficies cultivées.

La situation des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante au niveau national. Le cours du maïs est inférieur à ce qu’il était il y a un an. On estime toutefois que 165 000 personnes, au total, sont en situation d’insécurité alimentaire dans 37 districts et auront besoin d’une aide alimentaire jusqu’à la prochaine récolte.