FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - UKRAINE (23 mars)

UKRAINE (23 mars)

Contrairement aux deux années précédentes, les premières perspectives concernant les céréales d'hiver de 2001 sont bonnes. Selon les dernières estimations, la superficie consacrée aux cultures d'hiver aurait augmenté de 1,4 million d'hectares pour atteindre 8,9 millions d'hectares, soit quelque 0,5 million d’hectares de plus que prévu auparavant. Il s'agit essentiellement de semis de céréales d'hiver. Les conditions d'hivernage de la campagne 2000/01 ont été plutôt bonnes jusqu'à présent et l'état des cultures est bon ou satisfaisant dans quelque 88 pour cent des cas. À ce jour, les pertes dues aux rigueurs de l'hiver (entre 300 000 et 400 000 hectares de cultures, selon les indications) sont bien inférieures à la moyenne. En outre, les réserves d'humidité des sols ont été reconstituées dans toutes les régions, sauf dans le sud du pays où leur niveau représente néanmoins 70 à 80 pour cent de la normale. La disponibilité d'intrants est meilleure et les images satellitaires indiquent une nette amélioration des conditions des cultures par rapport à l'année passée, à la même époque.

Le gouvernement a cessé l'an dernier d'octroyer des prêts sur récolte aux entreprises agricoles. En revanche, il les aide à obtenir un fonds de roulement pour les opérations de semis et de récolte. Pour la campagne en cours, le gouvernement a notamment décidé de compenser à hauteur de 70 pour cent les intérêts versés sur les prêts que les entreprises agricoles obtiennent des banques commerciales. Le taux d'escompte de la Banque nationale d'Ukraine est utilisé pour calculer le montant de cette indemnisation. Dans l'intervalle, le moratoire sur le versement de la taxe à la valeur ajoutée de la part des entreprises agricoles a été prolongé jusqu'en 2004. En outre, plusieurs dégrèvements fiscaux ont été prévus dans la Loi sur la promotion du développement agricole pendant la période 2001- 2004.

Les semis de printemps ont démarré en Crimée. Comme on prévoit aussi une expansion de ces emblavures, la superficie à récolter pourrait être supérieure d'un million d'hectares environ à celle de 2000. La demande de services contractuels à fournir dans le courant de l'année pour les récoltes est supérieure elle aussi à celle qui était enregistrée l'an dernier, à la même époque. De récentes inondations en Transcarpatie ont causé des victimes et laissé des milliers de personnes sans abri, mais leurs effets sur les cultures seront probablement limités. Les semis de printemps pourraient toutefois en être retardés dans cette région. Si les conditions météorologiques demeurent normales jusqu'à la fin des récoltes, la production céréalière de 2001 pourrait s'élever à 30 millions de tonnes, contre un volume estimatif de 23,4 millions de tonnes en 2000. Toutefois, l'hiver doux et humide a favorisé la prolifération des adventices, ce qui pourrait affecter la qualité des récoltes.

Malgré la récolte réduite par la sécheresse de 2000, le pays pourrait rester un exportateur net de céréales. Pendant les sept premiers mois de la campagne de commercialisation actuelle, il a exporté plus de 1,2 million de tonnes (orge principalement) et importé approximativement 0,6 million de tonnes (blé principalement). Au cours de la campagne de commercialisation 2000/01, les exportations céréalières totales devraient être réduites de moitié, tombant à 1,5 million de tonnes, tandis que les importations atteindraient environ 900 000 tonnes, contre un peu plus de 600 000 tonnes en 1999/2000.