FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - OUZBÉKISTAN (22 mars)

OUZBÉKISTAN (22 mars)

En ce début de campagne, le développement végétatif est moins avancé que l'an dernier à la même époque, et ce dans la plupart des régions à l'exception de l'oblast de Tachkent. Cette observation pourrait toutefois s'expliquer par un temps plus froid et/ou par des semis plus tardifs. D'après les derniers rapports, les emblavures de céréales d'hiver ont légèrement augmenté, malgré le retard et la diminution des semis dans les zones septentrionales touchées par de graves pénuries d'eau durant l'été et l'automne 2000. Le résultat final dépendra essentiellement du volume des précipitations dans les mois prochains et de la reconstitution, à travers la fonte des neiges et des glaciers dans les pays voisins, des réserves en eau d'irrigation amoindries par la sécheresse de l'an dernier.

La production céréalière de 2000 est officiellement estimée à 3,9 millions de tonnes, un volume inférieur à l'objectif visé (5,8 millions de tonnes) et en recul de quelque 10 pour cent par rapport à l'année précédente. Ce fléchissement est attribuable à un manque d'eau d'irrigation résultant d'un hiver doux et à une mauvaise gestion des ressources en eau, dont les effets ont été catastrophiques pour l'agriculture dans la région autonome de Karakalpakie et de Khorizem, en aval de l'Amou-Daria, mais surtout pour la Karakalpakie. La production de coton - culture d'exportation importante grâce à laquelle le pays finance ses importations de blé et de matériel - a baissé pour s'établir à 3 millions de tonnes, contre 3,6 millions de tonnes l'an passé. La production de riz (irrigué) a elle aussi sensiblement diminué puisqu'elle s'établit à 155 000 tonnes, contre 421 000 tonnes en 1999.

Les importations alimentaires ont régressé ces dernières années, à la suite de la forte augmentation de la production céréalière (blé notamment) d'une part, et dans le but de réunir un maximum de capitaux pour créer des industries réductrices d'importations, d'autre part. Les besoins d'importations de blé en 2000/01 sont néanmoins estimés à plus de 800 000 tonnes. Les importations céréalières seront effectuées par des voies commerciales pour la plupart, mais le gouvernement a demandé (et reçu) 38 200 tonnes de blé dur destiné à la production de pâtes. Des céréales devront être transférées en quantités plus importantes qu'à l'ordinaire aux populations victimes de la sécheresse. Des contraintes budgétaires pourraient diminuer la capacité de l'État de couvrir convenablement les besoins de ces populations, mais le gouvernement central n'a demandé aucune aide alimentaire d'urgence supplémentaire. Une rapide évaluation nutritionnelle effectuée en Karakalpakie en novembre-décembre a révélé un faible niveau de malnutrition aiguë, mais l'organisation Médecins sans frontières a toutefois constaté des retards de croissance généralisés chez les enfants de moins de cinq ans.