FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/01 - ZIMBABWE* (27 mars)

ZIMBABWE* (27 mars)

Des pluies généralisées supérieures à la moyenne en février et début mars ont occasionné des inondations en plusieurs endroits. On signale d’importants dégâts à l’infrastructure routière, aux logements et aux cultures. Les régions les plus touchées sont le nord-est de la province centrale de Mashonaland, notamment Muzarabani dans le district de Centernary où 15 000 personnes ont perdu leur foyer, ainsi qu’en général, les régions bordant le réseau fluvial du Zambèze. Selon les rapports, ces régions ont subi de graves pertes de récoltes en raison des inondations, mais une évaluation détaillée de l’ampleur des dégâts aux cultures est encore en cours. D’après les estimations, environ 30 000 personnes ont été victimes des inondations. Le gouvernement a lancé un appel d’un montant de 2,34 millions de dollars E.-U. pour fournir des secours d’urgence aux populations sinistrées et livre actuellement par avion des articles alimentaires et non alimentaires à une zone inaccessible.

Les perspectives des cultures vivrières sont peu favorables. Un temps particulièrement sec en janvier, suivi de fortes pluies, a réduit les rendements de maïs et d’autres cultures vivrières de la campagne 2001. Dans les régions du sud, qui ont été particulièrement éprouvées, des précipitations nettement inférieures à la moyenne depuis la mi- novembre ont entraîné une forte réduction des semis et des rendements, la majeure partie des districts ayant ensemencé moins de 50 pour cent des emblavures habituelles, et l’on s’attend donc à ce que la récolte soit mauvaise. Selon les premières prévisions, la production totale de maïs descendra à 1,2 million de tonnes, soit 41 pour cent de moins que l’année précédente. Ce résultat est attribuable au mauvais temps, mais aussi à la forte diminution des superficies cultivées, résultant du programme de réinstallation des grandes exploitations commerciales et d’une pénurie de carburant. Compte tenu des prévisions actuelles concernant la production et les stocks de report, les besoins d’importations pour la campagne de commercialisation 2001/02 devraient enregistrer une forte hausse alors que le pays manque cruellement de devises étrangères.

À l’heure actuelle, la situation des approvisionnements alimentaires demeure satisfaisante, grâce à la bonne récolte de maïs de l’an dernier et à des stocks de report volumineux. La situation est néanmoins difficile pour les ménages pauvres dans les villes et dans certaines zones communautaires qui dépendent de l’achat de maïs. Le cours du maïs et d’autres denrées de base a nettement augmenté au cours des derniers mois, sous l’effet d’une forte inflation, d’une pénurie de carburant et d’une dévaluation continue de la monnaie nationale. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires se rendra dans le pays fin avril pour estimer la production vivrière de 2001 et les besoins d’importations pour la campagne de commercialisation 2001/02 (avril/mars).