FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.3 - juin 2001 - P. 14

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Engrais

Les prix de l'urée ont connu un certain déclin au cours des deux derniers mois, et au mois de mai, les cours moyens ont été inférieurs de 12 à 25 pour cent à ceux de la période correspondante de l'an dernier. Le déclin des prix de l'urée devrait se poursuivre tout au long de l'été. Les prix de l'urée provenant de la mer Noire ont augmenté, par suite d'une offre restreinte et de coupures dans la production. Cependant, un éventuel déficit de la production ukrainienne pourrait être comblé par une augmentation des exportations du Venezuela. La région de la mer Baltique fournit de l'urée à l'Amérique latine et à l'Afrique. Les fournisseurs du Proche-Orient se sont engagés à livrer leurs disponibilités à l'exportation aux marchés de l'Asie du Sud-Est et de l'Afrique. L'Inde n'a pas importé d'urée depuis janvier 2001. Quant au Viet Nam, il est entré sur le marché pour un volume de 110 000 tonnes et pourrait en réserver encore 100 000 pour le mois de juin. En Indonésie, les pressions exercées par le gouvernement pour maintenir un bon approvisionnement du marché intérieur ont entraîné

une pénurie des exportations. Quant à la demande d'urée aux États-Unis, elle est peu vigoureuse et les stocks sont élevés. On s'attend à une réduction de la production, tandis que les coûts de production seront sujets à augmentation par suite de la hausse du prix du gaz. Les besoins en importations du Mexique pour mai et juin sont estimés entre 100 000 et 150 000 tonnes par mois. D'autres pays d'Amérique latine s'intéressent à ce marché. Par ailleurs, l'Australie a subi une sécheresse aiguë, et malgré quelques pluies tombées dernièrement, les précipitations ont été insuffisantes pour le lancement de la campagne. Par ailleurs, la sécheresse a également entraîné une hausse des stocks, si bien que les importations sont estimées à 70 000 tonnes pour le premier trimestre, soit la moitié du volume de l'an dernier.

Prix comptants moyens des engrais (en vrac, f.o.b.)

   
2001
2000
Variation depuis
l'an dernier 1/
avril
mai
mai
 
( . . . . . . . . dollars E.-U./tonne . . . . . . . . )
( . pourcentage . )
Urée
       
Europe de l'Est
85-87
79-82
91-93
-12.5
Proche-Orient
104-107
96-98
124-127
-22.7
Sulfate d'ammonium
Europe de l'Est
53-56
50-54
39-42
28.4
Extrême-Orient
65-68
65-68
60-61
9.9
Golfe des Etats-Unis
60-65
60-65
43-45
42.0
Europe de l'Ouest
70-75
70-75
55-60
26.1
Phosphate diammonique
Jordanie
168-170
167-169
155-156
8.0
Afrique du Nord
159-167
150-157
144-156
2.3
Golfe des Etats-Unis
151-154
141-144
143-146
-1.4
Superphosphate triple
Afrique du Nord
121-130
121-129
124-129
-1.2
Golfe des Etats-Unis
123-130
123-128
134-138
-7.7
Chlorure de potassium
Europe de l'Est
91-108
91-106
92-111
-3.0
Vancouver
113-130
111-130
116-130
-2.0
Europe de l'Ouest
115-122
115-122
115-122
0.0
Source: Compilé à partir de données figurant dans Fertilizer Week et Fertilizer Market Bulletin.
1/ Calculées à partir du point médian des fourchettes.

Les prix du sulfate d'ammonium sont restés stables pour l'essentiel au cours des deux derniers mois, l'attention étant fixée sur la demande à venir en provenance du Brésil. Cependant, relativement à la même période de l'an dernier, les prix ont augmenté selon une fourchette d'environ 26 à 42 pour cent, sauf pour l'Extrême-Orient où ils n'ont augmenté que de 10 pour cent.

Les prix du phosphate diammonique sont restés virtuellement inchangés pendant la période avril-mai pour la Jordanie, mais ils sont tombés de 6 à 7 pour cent en Afrique du Nord et dans le golfe du Mexique. Cette tendance pourrait se poursuivre, étant donné que les paramètres fondamentaux de l'offre et de la demande restent déséquilibrés. La conjoncture d'excès de l'offre ressemble à celle du milieu des années 80. Cependant, les prix sont légèrement plus élevés qu'il y a un an. On assiste à un renforcement des stocks dans les pays de la CEI, en Afrique du Nord et aux États-Unis. L'Inde a déjà importé 200 000 tonnes de phosphate diammonique et elle compte en acheter encore une certaine quantité à la Jordanie et aux États-Unis. En Chine, alors que la campagne tire à sa fin, les stocks de clôture sont estimés à 350 000 tonnes. Au Pakistan, les stocks sont élevés et la demande reste hésitante, par suite d'une sécheresse suivie de précipitations inattendues, qui ont causé des dégâts dans les régions de culture du blé. Les Philippines importent 40 000 tonnes des

États-Unis. Au Viet Nam, l'utilisation est lente, la demande européenne de phosphate diammonique est faible. La Turquie, pour sa part, devrait émettre une offre pour un volume allant de 130 000 à 250 000 tonnes. Le Maroc a pris des engagements de livraison à l'Inde et à la Thaïlande; en Argentine, la demande de phosphate diammonique est faible en raison des stocks élevés. Le Mexique et le Pérou sont entrés sur le marché. Les États-Unis ont réduit leur consommation en raison du temps humide et du retard dans les applications saisonnières. En outre, les stocks y sont élevés et certains producteurs ont des difficultés d'entreposage.

Les prix du superphosphate triple en provenance d'Afrique du Nord et du golfe du Mexique sont restés stables au cours des deux derniers mois. Les prix du superphosphate triple de ces deux origines sont inférieurs de 1 à 8 pour cent à ceux d'il y a un an. Le Bangladesh importe du superphosphate triple de Tunisie, et la République islamique d'Iran en importe du Liban, du Maroc et de la Tunisie.

Les prix moyens du chlorure de potassium sur le marché libre sont demeurés stables dans l'ensemble au cours des deux derniers mois. Dans les trois régions, les prix moyens enregistrés au cours du mois de mai ont été légèrement inférieurs à ceux d'il y a un an. La Chine, l'Inde et le Brésil détenaient des stocks de report élevés. Selon les informations reçues, la Chine serait entrée sur le marché pour un volume de 165 000 tonnes. L'Indonésie importe 100 000 tonnes de chlorure de potassium depuis la Jordanie. L'Inde compte en importer 40 000 tonnes. En Malaisie, la demande pour les besoins du pays est inférieure de 25 pour cent à celle de l'an dernier. Les principaux producteurs canadiens et américains ont instauré des périodes de fermeture pendant l'été afin de maintenir l'équilibre des disponibilités et de soutenir les prix.


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