FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/01 - TURKMÉNISTAN (6 juin)

TURKMÉNISTAN (6 juin)

Du fait de manque d'eau d'irrigation, cette année encore, les objectifs officiels (ambitieux) concernant la production de céréales et de coton, risquent de ne pas être atteints. L'objectif fixé pour le blé d'hiver est de 2 millions de tonnes, et il est également cultivé du riz et du maïs de printemps. Officiellement, les céréales d'hiver ont été semées sur quelque 775 000 hectares, soit une superficie d'approximativement 10 pour cent de plus que l'an dernier, dans un pays essentiellement désertique, où la plupart des cultures doivent être irriguées. Les efforts entrepris pour accroître la production de riz, qui a diminué l'an dernier, se poursuivent et les producteurs spécialisés prévoient d'ensemencer cette année quelque 40 000 hectares.

Les estimations officielles des superficies ensemencées sont sans doute plus réalistes. Comme le blé, le riz et le coton sont des cultures qui demeurent soumises aux commandes de l'État et pour lesquelles des intrants peuvent être mobilisés, il se peut également que les superficies ensemencées soient surestimées et que les intrants soient utilisés pour d'autres cultures. De plus, la plupart des estimations privées s'accordent à considérer que les évaluations des rendements sont exagérées. D'une part, la privatisation des terres et l'exploitation privée sur la base de baux agricoles ont encouragé la maximisation des rendements. De l'autre, il ressort d'informations officieuses que les rendements effectifs des cultures de blé sont compris entre 1,5 et 2 tonnes par hectare, plutôt que des 2,5 à 2,6 tonnes par hectare officiellement déclarés depuis 1999. La salination entraînée par une irrigation excessive de terres désertiques fragiles et le manque de drainage constituent un problème croissant.

Cela étant, et vu l'augmentation marquée de la disponibilité de céréales reflétée dans les prévisions officielles, la FAO a réduit ses estimations de la production depuis 1999. La production de blé en 2000 est maintenant estimée à 1,4 million de tonnes et la production céréalière totale à 1,5 million de tonnes. Selon les premières estimations disponibles, le niveau des réservoirs est inférieur à ce qu'il était l'an dernier et il n'a été possible d'irriguer qu'une seule fois en avril. L'eau a apparemment manqué pour irriguer les cultures en mai, ce qui non seulement réduira les rendements des cultures de printemps de céréales et de coton, mais pourrait aussi affecter le rendement du blé d'hiver. Les régions les plus affectées sont, semble-t-il, la province de Dashagouz (qui jouxte le Karakalpakie et qui est proche de la source de l'Amu Darya) et la province de Mary (à la frontière de l'Iran et de l'Afghanistan). L'eau d'irrigation, dans la province de Mary, provient du fleuve Murghab, qui a apparemment été à sec pendant la majeure partie de la saison végétative des cultures de printemps. Étant donné le risque de manque d'eau, et en dépit de l'augmentation déclarée des superficies plantées, il y a lieu de s'attendre à une diminution de la production vivrière en 2001.

Les importations de blé ont beaucoup diminué ces dernières années et devraient demeurer stables (environ 40 000 tonnes) en 2001/02 si les prévisions de la production céréalière se matérialisent. Toutefois, il est difficile de se procurer des informations sur le commerce extérieur, et il existe selon certaines indications des importations officieuses de farine de blé. La stratégie élaborée par le gouvernement met l'accent sur l'augmentation de la production nationale de blé et de riz, afin de réduire les besoins d'importation. Simultanément, le gouvernement souhaite quintupler la production de graines de coton d'ici à 2010.