FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/01 - OUZBÉKISTAN (4 juin)

OUZBÉKISTAN (4 juin)

Cette année encore, les perspectives des récoltes de céréales sont menacées par le manque d'eau d'irrigation. Fin avril, le débit des cours d'eau, dans la plupart des stations de pompage sur le Syr Darya et l'Amu Darya, était inférieur à ce qu'il était pendant la période correspondante de l'an dernier. Si les eaux de fusion provenant des glaciers n'augmentent pas sous l'effet des températures très élevées enregistrées depuis fin avril, le risque subsiste que l'eau disponible soit insuffisante pour irriguer comme il convient les cultures dans la région. Si le niveau des eaux d'irrigation est faible, c'est pour plusieurs raisons: les précipitations dans le bassin versant n'ont pas été suffisantes pour compenser le manque de pluies de l'an dernier, l'eau est détournée pour la génération d'hydroélectricité en amont pendant les mois d'hiver, et le système d'irrigation est de plus en plus en mauvais état. Si cette situation persiste, il est probable que les récoltes des cultures de printemps seront réduites à nouveau.

Un temps beaucoup plus chaud qu'à l'accoutumée, depuis fin avril, a permis de commencer plus tôt les semis de printemps et a également accru le besoin d'eau d'irrigation. Les plantations de coton, qui est la principale culture commerciale, sont virtuellement achevées. Les semis de céréales de printemps (principalement riz et maïs) et d'autres cultures vivrières risquent d'être affectés par le manque d'eau d'irrigation. Dans le Karakalpakie (KK), région la plus durement touchée par le manque d'eau l'an dernier, le total des superficies ensemencées de cultures de printemps a diminué de moitié environ pour tomber à quelque 200 000 hectares. Il n'a pratiquement pas été semé de riz (l'objectif était de 80 000 hectares), de sorte que le total des superficies ensemencées de riz pourrait tomber à environ 75 000 hectares, alors qu'il n'était déjà que de 125 000 hectares l'an dernier. Dans le Karakalpakie, les superficies des plantations de coton ont également diminué d'un tiers.

Les dernières estimations officielles ont confirmé à nouveau que les superficies semées en blé d'hiver ont diminué de quelque 100 000 hectares pour tomber à approximativement 1,2 million d'hectares, certaines terres où est pratiquée une agriculture pluviale étant laissées en jachère. Du fait de la réduction des superficies ensemencées de blé et de riz, la superficie totale des cultures céréalières devant être récoltées en 2001 n'est estimée qu'à 1,4 million d'hectares, soit environ 200 000 hectares de moins que l'an dernier. Étant donné que la sécheresse sévit également dans les pays voisins, la récolte de céréales de 2001 pourrait être inférieure à celle de l'an dernier, déjà mauvaise, qui avait été de 3,9 millions de tonnes.

Une mission conjointe FAO/PAM qui s'est rendue dans le pays en octobre 2000 à la suite du manque d'eau enregistré dans le pays a constaté que, dans le Karakalpakie, quelque 45 000 personnes auraient besoin d'une aide alimentaire. Ce chiffre pourrait être plus élevé si l'eau manque à nouveau cette année.