Mieux vaut prévenir que guérir
Le système danalyse des risques et des points critiques pour leur maîtrise a été créé pour assurer la sécurité microbiologique dans les premiers temps du programme spatial américain de vols habités afin de garantir la sécurité alimentaire des cosmonautes. Jusque là, la plupart des systèmes de contrôle de la salubrité alimentaire étaient fondés sur le contrôle du produit final et ne pouvaient garantir intégralement la salubrité car il était impossible de contrôler absolument tous les produits. Il fallait un système basé sur lanticipation, axé sur le procédé, et cest ainsi que le système HACCP a vu le jour.
Le système initial a été conçu par la Société Pilsbury, qui travaillait avec la NASA et les laboratoires de larmée américaine à Natick. Il était inspiré du système danalyse des pannes, de leur mode et de leurs effets (FMEA, failure, mode and effect analysis), utilisé en ingénierie, qui étudiait tout ce qui risquait de ne pas fonctionner correctement à chaque étape, quelles pouvaient être les causes possibles de panne et leurs effets probables avant dappliquer effectivement des mécanismes de contrôle.
Le système HACCP est un système permettant de définir, dévaluer et de maîtriser les dangers importants pour la sécurité sanitaire des aliments. Il sagit dune méthode structurée et systématique de maîtrise de la sécurité sanitaire dans tout le système des produits, du champ à la table. Il requiert une bonne connaissance des liens de causalité pour être plus efficace, et constitue un élément indispensable pour une maîtrise totale de la qualité. Il sappuie sur les principes de systèmes de gestion de la qualité bien établis tels que les bonnes pratiques de fabrication (BPF), les bonnes pratiques dhygiène (BPH), les bonnes pratiques agricoles (BPA) et les bonnes pratiques de stockage (BPS). Il est appliqué avec succès aux États-Unis pour contrôler la qualité et la sécurité sanitaire des produits en conserve faiblement acides, et a été retenu par de nombreuses sociétés alimentaires dEurope et des États-Unis. Les organismes chargés de la réglementation sont de plus en plus nombreux à reconnaître lutilité de cet outil et ses principes ont été repris dans les obligations légales à la fois par lUE (dans les règles générales dhygiène des denrées alimentaires (93/43/CEE), et par le Ministère fédéral de lagriculture des États-Unis (CPR-123). Le Comité consultatif national sur les critères microbiologiques applicables aux denrées alimentaires a émis des directives pour lapplication du système HACCP comprenant des plans génériques et des arbres de décision en 1992, et la Commission du Codex alimentarius a adopté le système à sa vingtième session en 1993. Les systèmes HACCP peuvent sintégrer dans dautres systèmes dassurance de qualité tels que ceux de la série ISO 9000 (figure 7).
Bien quil ait été conçu pour assurer la salubrité des aliments à la fois dans lagriculture et dans les industries de transformation, cest dans ce dernier secteur que le système HACCP a trouvé jusquici ses applications les plus nombreuses. La raison en est avant tout quil est beaucoup plus facile dappliquer un système HACCP dans une usine ayant une direction ou un propriétaire unique et où il est possible dempêcher complètement, de supprimer ou de ramener à un niveau acceptable le risque pour la santé présenté par un aliment. Dans le système des produits, il existe souvent des propriétaires nombreux et disparates du produit au fur et à mesure que celui-ci passe du producteur au consommateur, et un contrôle complet du produit peut être impossible à réaliser. Le présent manuel traitera de ce sujet en sinspirant le plus étroitement possible des Principes généraux dhygiène alimentaire du Codex (1997), qui soulignent quil importe de sappuyer solidement sur les codes BPF, BPA et BPH pour intégrer lapproche HACCP et mettre au point un système de gestion de la sécurité sanitaire des aliments qui soit convivial.
Les programmes préalables tels que les BPA, BPF et BPH doivent bien fonctionner dans un système de produits avant que le système HACCP ne soit appliqué. Si ces programmes ne fonctionnent pas correctement, la mise en place dHACCP sera compliquée et aura pour résultat un système lourd et bureaucratique.
Bonne pratiques agricoles
Production primaire
La production de denrées alimentaires primaires devrait être gérée de telle manière que la nourriture soit sans danger et bonne pour la santé du consommateur. La production commence à la ferme, en mer ou sur un lac, ou même en forêt. Il est indispensable de suivre certaines règles de base. La terre servant à la culture ou à lhorticulture doit être propre à cet usage et ne doit pas avoir été auparavant contaminée par des métaux lourds, des produits chimiques industriels ou des déchets nocifs pour lenvironnement. Les risques qui y sont liés passeraient dans la chaîne alimentaire et rendraient le produit impropre à la consommation. Les agriculteurs devraient contrôler la production pour éviter que la contamination des cultures, la prolifération de ravageurs ou les maladies des animaux et des végétaux ne compromettent la sécurité sanitaire des aliments. Il convient dappliquer les bonnes pratiques agricoles (BPA) et, le cas échéant, les bonnes pratiques dhygiène (BPH) pour sassurer que le produit récolté ne présentera pas de danger pour la santé du consommateur.
Il convient de suivre les bonnes pratiques de stockage (BPS) lorsque le produit et entreposé sur lexploitation. En plus des Textes de base sur lhygiène alimentaire (CODEX), il existe quatre procédures ISO portant sur le stockage des céréales et des légumineuses (série ISO 6322). Les BPS devraient aussi être respectées pour le stockage dun bout à lautre du système de produit.
Bonnes pratiques de fabrication
Conception de létablissement et installations
La structure et lemplacement dune installation de transformation doivent être étudiés en fonction de la nature des opérations et des risques quelles comportent.
Les locaux destinés à la transformation alimentaire doivent être conçus de manière à réduire autant que faire se peut les possibilités de contamination du produit de base ou fini.
La conception et la disposition des locaux doivent permettre lentretien, le nettoyage et la désinfection du lieu pour limiter autant que possible la contamination dorigine atmosphérique.
Toutes les surfaces en contact avec les aliments doivent être dénuées de toxicité et faciles à entretenir et à nettoyer afin déviter toute contamination supplémentaire.
Des dispositifs appropriés doivent permettre de régler la température et lhumidité, lorsque cest nécessaire.
Des mesures efficaces doivent être prises pour empêcher lintrusion de ravageurs.
Contrôle du fonctionnement
Des mesures efficaces de contrôle doivent être en place pour réduire le risque de contamination du produit de base ou des produits finis de manière à ce quils soient sans danger et propres à lusage.
Entretien et assainissement
Des méthodes et des instructions de travail doivent permettre de démontrer que le niveau dentretien dun établissement est suffisant et que les pratiques de nettoyage, de gestion des déchets et de lutte contre les ravageurs sont efficaces. Ensemble, ces opérations concourent à maîtriser les facteurs de risque susceptibles de contaminer les aliments.
Hygiène personnelle
Des mesures doivent être prévues pour que les opérateurs ne contaminent pas les aliments. Lobjectif peut être atteint en maintenant un niveau approprié de propreté personnelle et en suivant les instructions dhygiène personnelle.
Transport
La méthode de transport doit être telle que des mesures soient prises pour prévenir toute contamination ou détérioration du produit. Les produits de base ou finis qui doivent être transportés dans des conditions spécifiques doivent être traités de manière appropriée, par exemple être réfrigérés, congelés ou conservés à un degré dhumidité spécifique.
Les conteneurs et les véhicules utilisés pour le transport des denrées alimentaires doivent être maintenus en bon état et être dentretien facile.
Les conteneurs utilisés pour les produits en vrac doivent être désignés et marqués comme étant réservés à un usage alimentaire.
Formation
Tout le personnel chargé de la manutention des aliments devrait recevoir une formation dhygiène personnelle en même temps quune formation aux tâches quil effectue, dun niveau correspondant à ses responsabilités. Le personnel manipulant des aliments devrait aussi être dirigé par du personnel formé.
Un programme de formation à lintention du personnel chargé de la manutention des aliments est capital pour la réussite dun système de gestion de la sécurité sanitaire des aliments.
Renseignements sur le produit et vigilance des consommateurs
Le produit final doit être accompagné dinformations suffisantes pour que le personnel intervenant à létape suivante de la filière du produit manipule, entrepose, traite, prépare le produit et lexpose pour la vente sans risque. Le consommateur pouvant être appelé à réaliser la dernière opération de contrôle, la cuisson de viande ou de poisson cru, il devrait disposer de tous les renseignements nécessaires pour effectuer cette opération de manière efficace.
Tous les lots de produits alimentaires devraient être faciles à identifier par un numéro de lot pour permettre de remonter la filière du produit en cas de nécessité.
Il existe sept activités discrètes nécessaires pour établir, mettre en oeuvre et maintenir un plan HACCP, appelés les sept principes dans la Directive du Codex (1997).
PRINCIPE 1
Procéder à une analyse des dangers.
Recenser les dangers et évaluer les risques qui leur sont associés à chaque étape du système de produit. Décrire les mesures de contrôle éventuelles.
PRINCIPE 2
Déterminer les points critiques.
Un point critique pour la maîtrise des risques est un stade auquel une surveillance peut être exercée et est essentielle pour prévenir ou éliminer un danger menaçant la salubrité de laliment ou le ramener à un niveau acceptable. La détermination du point critique peut être facilitée par lapplication dun arbre de décision tel que celui qui figure à lannexe IV.
PRINCIPE 3
Fixer les seuils critiques.
Chaque mesure de contrôle associée à un point critique doit être assortie dun seuil critique qui sépare les paramètres de contrôle acceptables de ceux qui ne le sont pas.
PRINCIPE 4
Mettre en place un système de surveillance.
La surveillance est une mesure ou une observation programmée à un point critique pour évaluer si létape est maîtrisée, cest-à-dire si les seuils critiques spécifiés au principe 3 sont respectés.
PRINCIPE 5
Établir la procédure à suivre pour les mesures correctives lorsque la surveillance à un point critique donné révèle un écart par rapport au seuil critique établi.
PRINCIPE 6
Établir des procédures de vérification afin de confirmer que le système HACCP fonctionne efficacement.
De telles procédures comportent un contrôle du plan HACCP pour examiner les écarts et le sort des produits, et le prélèvement aléatoire déchantillons à contrôler pour valider le plan dans son ensemble.
PRINCIPE 7
Constituer un dossier dans lequel figureront toutes les procédures et tous les relevés concernant ces principes et leur mise en application.
La création dun plan HACCP requiert douze tâches conçues pour que les sept principes soient appliqués correctement. Pour le principe 1, selon lequel une analyse des risques doit être réalisée, il faut que les cinq premières tâches aient été accomplies de manière logique et honnête de sorte que tous les dangers associés au produit puissent être identifiés. Les douze tâches sont évoquées succinctement ci-après et énumérées à lannexe II.
TÂCHE 1 - Constituer une équipe HACCP
Pour bien comprendre le système de produit et pouvoir identifier tous les dangers vraisemblables et les points critiques pour leur maîtrise, il importe que léquipe HACCP soit constituée de personnes de disciplines très diverses. Elle devrait comprendre:
un chef déquipe chargé de constituer léquipe et de diriger ses travaux en veillant à ce que le concept soit bien appliqué. La personne choisie doit être familiarisée avec la technique, savoir écouter et faire participer tous les acteurs.
Un spécialiste ayant des connaissances approfondies du système du produit. Il jouera un rôle de premier plan dans létablissement des schémas du produit.
Plusieurs spécialistes ayant chacun la connaissance de dangers particuliers et des risques associés, par exemple un microbiologiste, un chimiste, un mycotoxicologue, un responsable du contrôle de qualité, un ingénieur des méthodes.
Des personnes telles que spécialistes du conditionnement, acheteurs de matières premières, personnel de distribution ou de production, agriculteurs ou courtiers, qui ont un rôle dans le processus et savent comment il fonctionne, peuvent être appelées temporairement dans léquipe pour fournir les compétences requises.
Les progrès de léquipe et les résultats de lanalyse devraient être consignés par un secrétaire technique.
Si des modifications sont apportées à la composition ou aux procédures de fonctionnement, il faudra réévaluer le plan HACCP en fonction de ces modifications.
TÂCHE 2 - Décrire le produit
Une analyse des risques doit commencer par une description complète du produit, y compris des spécifications du produit final, établie à laide du formulaire donné en exemple à lannexe III. La description doit comprendre des renseignements relatifs à la sécurité sanitaire tels que les teneurs limites légales ou autres en mycotoxines, la composition, les propriétés physico-chimiques des matières premières et du produit final, la quantité deau disponible pour le développement microbien (aw), la quantité dacide ou de base du produit (pH). Des renseignements doivent aussi être donnés sur la manière dont le produit doit être conditionné, entreposé et transporté, ainsi que sur la durée de conservation et les températures de conservation recommandées. Le cas échéant, des informations sur létiquetage et un exemplaire détiquette y seront ajoutés. Léquipe HACCP sera ainsi mieux à même didentifier les dangers réels liés au procédé.
TÂCHE 3 - Définir lusage auquel est destiné le produit
La manière dont le produit doit être utilisé est un aspect dont il importe de tenir compte. Que le produit doive être consommé directement, être cuit ou subir une transformation ultérieure, tous ces renseignements présentent un intérêt pour lanalyse des risques (voir tâche 6). La nature du groupe auquel le produit sadresse peut aussi avoir son importance, surtout dans le cas de groupes sensibles tels que les enfants en bas âge, les personnes âgées et les personnes souffrant de malnutrition. Il faut aussi envisager lhypothèse où le produit serait utilisé à mauvais escient, par exemple si des aliments pour lélevage étaient consommés par lhomme, soit par accident, soit délibérément. Cette information peut être consignée sur le formulaire de description du produit (voir annexe III).
TÂCHE 4 - Établir le schéma du produit
Léquipe doit tout dabord établir un schéma détaillé du système du produit ou de la partie dont il est question. Les compétences du spécialiste du produit sont importantes à ce stade. Les systèmes de produit diffèrent dans leurs modalités selon les régions du monde, et peuvent même présenter plusieurs variantes dans un même pays. La transformation secondaire devra être détaillée par usine en nutilisant les schémas génériques que comme modèles. On trouvera dans les études de cas présentées au chapitre 3 des exemples de schémas de produit.
TÂCHE 5 - Vérifier sur place le schéma du produit
Une fois établi le schéma du produit, des membres de léquipe doivent se rendre sur place (par exemple sur lexploitation, lentrepôt ou la zone de fabrication) pour comparer les renseignements indiqués dans le schéma du produit à la situation telle quelle se présente effectivement. Cette procédure de parcours pas à pas, consiste à vérifier à chaque étape que tous les renseignements indiqués sur les matériaux, les pratiques, les contrôles, etc. ont été pris en considération par léquipe dans la préparation du schéma du produit. Le cas échéant, il faudra recueillir et ajouter au schéma du produit des renseignements tels que lépoque de moisson, les méthodes de séchage, les conditions de stockage, la filière commerciale, les facteurs socio-économiques, les systèmes de classement et les mesures dincitation à lamélioration de la qualité ou de la salubrité, et les systèmes de transformation. Le site pour lequel est établi le plan HACCP devrait être visité aussi souvent que possible pour permettre de recueillir toutes les informations pertinentes.
TÂCHE 6 - Identifier et analyser les dangers (Principe 1)
Lidentification effective des dangers et lanalyse des risques constituent les pivots du plan HACCP. Tous les dangers réels ou potentiels susceptibles de se présenter dans chaque ingrédient et à chaque étape du système du produit doivent être pris en considération. Les risques pour la sécurité sanitaire ont été répertoriés dans trois grandes catégories pour les programmes HACCP:
Dangers biologiques: agents pathogènes habituellement véhiculés par la nourriture tels que Salmonella, Listeria et E. coli, ou encore virus, algues, parasites et champignons.
Dangers chimiques. On trouve trois grands types de toxines chimiques dans les aliments: les produits chimiques présents à létat naturel tels que les cyanides dans certaines plantes racines ou les composés allergènes dans les arachides; les toxines produites par des micro-organismes telles que les mycotoxines ou par des algues; et les produits chimiques ajoutés par lhomme au produit pour lutter contre un problème connu, par exemple les fongicides ou les insecticides.
Dangers physiques: contaminants tels que bris de verre, fragments de métal, insectes ou pierres.
La probabilité quun danger se présente sappelle le risque. Le risque peut avoir une valeur comprise entre zéro et un en fonction du degré de certitude que lon a de labsence du danger ou de sa présence. Une fois le danger identifié, une analyse doit être effectuée pour connaître le risque relatif quil présente pour la santé de lhomme ou de lanimal. Cest une manière dorganiser et danalyser les données scientifiques disponibles sur la nature et limportance du risque pour la santé lié au danger. Le risque peut devoir être évalué subjectivement et simplement jugé faible, moyen ou élevé. Seuls les dangers dont léquipe HACCP estime quils comportent un risque inacceptable dêtre présents sont soumis à létape 7, principe 2.
Lorsquun danger pour la sécurité sanitaire dun aliment a été identifié, des mesures appropriées doivent être envisagées, cest-à-dire une action ou activité pouvant être mise en oeuvre pour maîtriser le danger repéré, afin quil soit écarté, supprimé ou ramené à un niveau acceptable. Il peut aussi sagir dune mesure de formation du personnel à une opération donnée relevant des BPA, BPF ou BPH.
TÂCHE 7 - Déterminer les points critiques (Principe 2)
Chaque étape du schéma de produit relevant de létude HACCP doit être examinée tour à tour pour déterminer la pertinence du danger reconnu. Il importe aussi de ne pas perdre de vue le champ dapplication de lanalyse des risques à ce stade. Léquipe doit déterminer si le danger peut survenir à létape considérée et, dans laffirmative, sil existe des mesures pour le juguler. Sil est possible de maîtriser le risque de manière suffisante, quil nest pas possible de mieux le faire à une autre étape, et quil est indispensable de le faire pour la sécurité sanitaire de laliment, cette étape constitue un point critique pour le danger spécifié. Un arbre de décision peut être utilisé pour déterminer les points critiques et un exemple de larbre de décision du Codex est inclus à lannexe IV. Toutefois, le jugement de léquipe HACCP, ses compétences et sa connaissance du procédé sont les principaux facteurs pour réussir à déterminer les points critiques.
Si lon repère une étape où il existe un danger pour la sécurité sanitaire mais quaucune mesure ne peut être mise en place pour juguler ce danger dans une mesure suffisante à létape repérée ou à une étape ultérieure, le produit est impropre à la consommation humaine. Il faut mettre un terme à sa production jusquà ce que des mesures permettent de maîtriser le danger et quun point critique puisse être établi.
TÂCHE 8 - Fixer des seuils critiques pour chaque point critique (Principe 3)
Les seuils critiques doivent être fixés et validés pour chaque point critique. Les critères fréquemment utilisés sont la température, la durée, la teneur en eau, le pH, lhumidité et des paramètres sensoriels tels que laspect visuel. Dans le cas des mycotoxines, par exemple, il peut sagir de la teneur en eau ou de la température du produit. Tous les seuils critiques et les tolérances dont ils sont assortis doivent être reportés sur la feuille de travail du plan HACCP et figurer avec les spécifications dans le mode opératoire et les consignes de travail.
TÂCHE 9 - Mettre en place une procédure de surveillance (Principe 4)
La surveillance est le mécanisme par lequel on vérifie que les seuils critiques sont respectés à chaque point critique. La méthode de surveillance choisie doit être sensible et donner un résultat rapidement afin que les opérateurs qualifiés soient en mesure de déceler toute perte de maîtrise à létape concernée. Cest une obligation impérative pour que des mesures correctives puissent être prises dès que possible de manière à éviter des pertes du produit ou à les réduire au minimum.
La surveillance peut se faire par observation ou par des mesures sur des échantillons prélevés conformément à un plan déchantillonnage établi selon des critères statistiques. Lobservation visuelle est élémentaire mais donne des résultats rapides et permet donc de réagir vite. Les mesures le plus couramment effectuées sont le temps, la température et la teneur en eau.
TÂCHE 10 - Mettre en place des mesures correctives (Principe 5)
Si la surveillance révèle que les seuils critiques ne sont pas respectés, et montre ainsi que le procédé nest plus maîtrisé, des mesures correctives doivent être prises immédiatement. Une mesure corrective doit tenir compte du pire cas de figure possible, mais aussi sappuyer sur lévaluation du risque et de la gravité du danger, et sur lutilisation finale du produit. Les opérateurs responsables de la surveillance des points critiques doivent avoir une bonne connaissance des mesures correctives et avoir reçu une formation complète sur la manière de les mettre en oeuvre.
Les mesures correctives doivent permettre de retrouver la maîtrise du procédé au point critique. Elles doivent par ailleurs prévoir comment ce quil faut faire du produit abîmé. Chaque fois que possible, un système dalarme devrait être mis en place. Il se déclencherait lorsque la surveillance indique que lon sapproche du seuil critique. Une mesure corrective peut alors être appliquée avant lapparition dun écart pour éviter de devoir jeter du produit.
TÂCHE 11 - Vérifier le plan HACCP (Principe 6)
Lorsque le plan HACCP a été établi et que tous les points critiques ont été validés, il faut vérifier le plan dans sa totalité. Lorsque le plan HACCP fonctionne de manière régulière, il doit être vérifié et révisé à intervalles réguliers. Cette tâche incombe à la personne chargée de la composante spécifique du système de produit. On peut alors déterminer si les points critiques et les mesures de maîtrise du procédé sont appropriés et vérifier le champ et lefficacité de la surveillance. On peut avoir recours à des contrôles microbiologiques ou chimiques pour vérifier que le plan fonctionne et que le produit correspond aux spécifications. Un plan officiel daudit interne du système témoignera de la volonté de tenir le plan HACCP à jour, tout en constituant une vérification indispensable.
Les moyens de vérifier le système peuvent consister à:
recueillir des échantillons pour une analyse en suivant une méthode autre que la procédure de surveillance;
interroger le personnel, en particulier celui chargé de surveiller les points critiques;
observer les opérations aux points critiques;
faire effectuer un audit formel par un expert indépendant.
Il importe de savoir que le système HACCP est créé pour une formulation particulière dun produit manipulé et traité dune manière donnée.
TÂCHE 12 - Tenir des documents de bord (Principe 7)
La tenue de documents de bord fait partie intégrante du procédé HACCP. Elle montre que les procédures ont été suivies du début à la fin du procédé, ce qui constitue la traçabilité du produit. Les documents apportent la preuve que les seuils critiques fixés ont été respectés, et ils peuvent être utilisés pour rechercher lorigine dun problème. De plus, les documents peuvent être utilisés par une société pour prouver que lobligation de moyens quimpose, par exemple, la Loi du Royaume-Uni sur la sécurité sanitaire des aliments (1990), a été respectée.
Les documents de bord doivent porter sur tous les procédés et procédures liés aux BPF, aux BPH, à la surveillance des points critiques, aux écarts et aux mesures correctives.
La documentation doit par ailleurs comprendre les dossiers dans lesquels ont été consignés les résultats de létude HACCP initiale, par exemple lidentification des dangers et le choix des seuils critiques, mais elle doit essentiellement être constituée des fiches de surveillance aux points critiques et des mesures correctives appliquées. Lenregistrement des données peut être effectué de multiples façons, de la simple liste de vérification aux fiches ou graphiques de résultats. Les documents de bord manuels ou informatiques se valent, mais il importe que la méthode suivie soit adaptée à la taille et à la nature de lentreprise. On trouvera à lannexe III un modèle de formulaire de renseignements sur la description du produit et son utilisation prévue, et à lannexe V un modèle de feuille de travail pour le plan HACCP. Les études de cas présentées dans le chapitre 3 donnent des exemples de lutilisation de ces formulaires.
Une fois accomplies les tâches 1 à 5, on aura mis en place une équipe HACCP, un tableau de description du produit et de son utilisation prévue et un schéma du produit vérifié. Ces éléments renseignent sur un produit spécifique provenant dune source unique et sont nécessaires pour réaliser lanalyse des risques. Voir les exemples dapplication des étapes 1 à 5 donnés dans les études de cas du chapitre 3.
Tâche 6 - Analyse des risques de contamination par les mycotoxines et définition des mesures permettant de les maîtriser
Analyse des risques de contamination par les mycotoxines
a) Identification des risques
Pour chaque système de produit et chaque site, léquipe HACCP doit dabord étudier si les mycotoxines dont on sait quelles constituent un danger pour la santé sont susceptibles dêtre présentes et, dans laffirmative, lesquelles.
On connaît plus de 300 mycotoxines, mais il est généralement admis que seul un nombre relativement faible dentre elles présentent un risque notable pour la sécurité de lalimentation humaine ou animale. Ces mycotoxines dangereuses sont énumérées aux tableaux 1 et 2 du chapitre premier. Parmi celles-ci, les seules mycotoxines pour lesquelles des limites aient été fixées par la réglementation dun ou de plusieurs pays sont les aflatoxines (dont laflatoxine M1), lochratoxine A, la zéaralénone, la patuline, les alcaloïdes de lergot et le déoxynivalénol. Des limites ont été fixées à titre indicatif pour la fumonisine B1 et il est probable quelles deviendront obligatoires dans un avenir proche. Les limites fixées par la réglementation sont utilisées comme teneurs limites et doivent être consignées dans le formulaire de description du produit. Les limites de mycotoxines peuvent aussi être fixées par le client dans des contrats despèce et inclure des mycotoxines ne faisant pas lobjet de limites réglementaires.
Le risque de contamination par une mycotoxine doit être estimé à laide de données bien établies sur la sensibilité relative du produit à telle ou telle mycotoxine et les conditions climatiques nécessaires au développement de celle-ci. LUE a établi comme particulièrement prédisposés à une contamination par les aflatoxines les aliments pour lélevage et produits dérivés suivants: maïs, tourteau darachides, tourteau de graines de coton, babassu, tourteau de palmiste et tourteau de coprah. Selon lUE encore, seraient particulièrement prédisposés à une contamination par les aflatoxines les produits alimentaires suivants: figues sèches et autres fruits secs, arachides, pistaches et autres fruits à écale et céréales comestibles. Ces produits sont énumérés dans le règlement CE n° 1525/98 modifiant le règlement n° 194/97. Le maïs cultivé dans les climats tempérés serait moins sujet à la contamination par les aflatoxines, mais pourrait être contaminé par les mycotoxines des trichothécènes ou la fumonisine B1. Bien que lon dispose de résultats détudes publiées sur de nombreux produits, il importe que des études de surveillance soient réalisées sil nexiste pas de données sur un produit particulier ou sur la production dans une zone climatique déterminée.
b) Détermination des étapes du schéma de produit auxquelles une contamination par des mycotoxines est le plus susceptible de se produire
Lorsque le danger de contamination par une mycotoxine a été identifié, il faut étudier les étapes du schéma de produit lune après lautre pour estimer quelle est la probabilité dune contamination par des mycotoxines. Normalement, il est possible de saider des données scientifiques publiées, mais il peut savérer nécessaire de faire réaliser une étude pour déterminer quelles doivent être les étapes ou pour confirmer que le choix a été fait correctement. La situation pouvant varier dune année à lautre, et dune saison à une autre, le plan HACCP devra prévoir un élément de surveillance des mycotoxines.
Il sera important détablir si une contamination par les mycotoxines avant la récolte est possible ou si la contamination intervient essentiellement après la récolte. Les mycotoxines produites par Fusarium spp., par exemple la fumonisine B1, sont invariablement produites après récolte, mais les conditions climatiques influent sur le degré de pourrissement et de contamination qui en résulte. Les aflatoxines se développent aussi bien avant quaprès la récolte et les conditions climatiques peuvent avoir une influence sensible: le stress provoqué par la sécheresse favorise la contamination avant la récolte, mais les opérations après récolte effectuées à la saison des pluies sont favorables au développement des aflatoxines après récolte.
Il est rare que lon puisse savoir avec certitude si les quantités de mycotoxines présentes avant la récolte sont inférieures aux valeurs réglementaires dans le système du produit, de sorte que des mesures de lutte contre les mycotoxines après la récolte ne peuvent souvent quempêcher ou réduire une contamination SUPPLÉMENTAIRE, plutôt quelles ne peuvent lenrayer complètement. Par conséquent, il est souvent nécessaire dajouter une étape de ségrégation pour retirer tous les lots contenant une quantité inacceptable de mycotoxines.
c) Mesures à envisager pour lutter contre les mycotoxines
Les mesures les plus efficaces pour lutter contre les mycotoxines consistent à sécher le produit de sorte que le dégagement de vapeur (aw) soit trop faible pour permettre le développement de moisissures et/ou empêche la production de mycotoxines. Afin dempêcher le développement de la plupart des moisissures, le facteur aw doit être inférieur ou égal à 0,70, ce qui correspond à une teneur en eau denviron 14% pour le maïs et 7,0% pour les arachides à une température de 20°C (la teneur en eau correspondante diminue à mesure que la température augmente). À chaque moisissure toxinogène correspond un degré spécifique de dégagement de vapeur qui favorise son développement et la production de mycotoxines et qui peut se traduire en teneur en eau de chaque produit. Ces teneurs en eau, dites teneurs limites, constitueraient le seuil critique de la mesure.
Il importe de spécifier la teneur limite en eau en indiquant une valeur maximale et une valeur moyenne, ce qui donnerait, par exemple, 14 pour cent, aucune partie ne dépassant 15 pour cent. Si seule la valeur moyenne est indiquée, elle peut dissimuler un large éventail de teneurs en eau au sein dun même lot, de sorte que le produit ne serait pas à labri dun développement de moisissure et dune contamination par des mycotoxines. Le procédé de séchage doit permettre un séchage uniforme et les seuils critiques doivent être fixés en tenant compte de cet aspect. La validation du point critique doit comporter le dosage de la teneur en eau sur de multiples prélèvements.
Si le produit a une teneur en eau qui dépasse la teneur limite pendant plus de 48 heures, il peut y avoir développement dune moisissure et production de mycotoxines. Limiter à moins de 48 heures le temps pendant lequel le produit a une teneur en eau supérieure à la teneur limite constitue donc une mesure de lutte contre les mycotoxines. Cest ce qui explique que le séchage immédiat au soleil puisse parfois être plus sûr que le séchage mécanique différé. Étalé sur une aire de séchage pendant deux jours et retourné de temps en temps, le produit peut souvent atteindre la teneur limite en eau, alors que lattente au séchoir mécanique peut conduire au dépassement du seuil critique de 48 heures.
Une fois les mycotoxines produites, il nest normalement pas possible de les éliminer si ce nest par des techniques de séparation physique (tri). Pour appliquer ce type de mesure, il faut recueillir des échantillons représentatifs dans des lots du produit et rechercher la présence de mycotoxines données. Seuls les lots contenant moins que le seuil critique de mycotoxines fixé par la réglementation officielle sont acceptés. Pour certains produits, tels que les arachides blanchies, des indicateurs colorés peuvent être utiles pour rejeter les arachides contenant de fortes quantités daflatoxines et recueillir celles qui en contiennent peu, et peuvent donc être rangés dans la panoplie de lutte contre les mycotoxines.
Il existe quelques cas où la décontamination chimique est possible, tels que le traitement à lammoniaque de certains ingrédients daliments pour lélevage et le raffinage des huiles végétales. Il sagit de mesures qui se prêteraient aussi à être mises en oeuvre à un point critique pour laflatoxine, mais uniquement pour des produits déterminés.
Il est indispensable dappliquer les conditions préalables des BPA, BPS et BPF, et ne serait-ce que veiller à ce que ce soit le cas suffit à réduire sensiblement le risque de contamination par les mycotoxines. Parmi les mesures qui relèvent de ces conditions préalables, on peut citer lirrigation, la lutte contre les insectes, lemploi de variétés résistantes et lemploi de palettes pour lentreposage.
Tâche 7 - Déterminer les points critiques
Pour compléter éventuellement les connaissances et lexpérience de léquipe HACCP, un arbre de décision bien conçu peut, au besoin, aider à déterminer les points critiques (voir lannexe IV). Toutes les étapes du schéma de produit sont examinées tour à tour et il convient de répondre aux questions dans lordre. On notera que la réponse à la première question (Existe-t-il des mesures de prévention?) doit être affirmative pour que lon puisse établir un point critique. Le Codex de 1997 définit les mesures dintervention (mesures de maîtrise) comme toute intervention ou activité à laquelle on peut avoir recours pour prévenir ou éliminer un danger qui menace la sécurité de laliment ou pour le ramener à un niveau acceptable.
Dans certains systèmes de produit, tels que la production de jus de pomme (étude de cas n°5), des interventions peuvent être envisagées à plusieurs étapes, chacune permettant dobtenir un pourcentage connu de réduction du taux de mycotoxines. Il est donc possible de calculer le taux admissible de patuline à chaque étape et de valider. Si le risque dun dépassement du taux admissible de mycotoxine est suffisamment faible, léquipe HACCP peut décider que chacune des étapes constitue un point critique.
Tâche 8 - Fixer des seuils critiques pour chaque point critique
Lorsque, à la suite dune recherche de mycotoxine, la mesure à appliquer est la ségrégation, le seuil critique est souvent fixé à la valeur admissible qui, elle, doit correspondre ou être inférieure à la limite fixée par la réglementation. Les taux admissibles et tous les seuils critiques qui leur sont associés peuvent parfois être fixés à une valeur supérieure à celle de la réglementation à condition que lon puisse garantir quà létape suivante le niveau admissible de danger de contamination ne sera pas dépassé.
Pour les interventions qui comportent un séchage jusquà obtention dune teneur limite en eau, les paramètres à mesurer et pour lesquels des seuils critiques doivent être fixés sont généralement la température du séchoir et la durée du passage. Pour un séchoir à flux continu, par exemple, le seuil critique de température pourrait être de 80°C +/- 2°C et le seuil critique pour la durée du passage pourrait être de 20 +/- 1 minutes.
Les seuils critiques pour la décontamination chimique pourraient être la température et la pression dans le récipient de réaction et la durée du passage.
Tâche 9 - Mettre en place un système de surveillance à chaque point critique
Le système de surveillance doit consister à mesurer, à intervalles programmés, généralement un paramètre fondamental tel que la température ou la durée, pour déceler tout écart par rapport aux seuils critiques.
Lorsquil est nécessaire de séparer les lots acceptables de ceux qui ne le sont pas dans le système agricole, par exemple chez un négociant secondaire, il faut pouvoir appliquer des procédures dessai rapide pour pouvoir contrôler les lots à leur arrivée.
Il existe diverses trousses dessai qui permettent de réaliser rapidement des essais semi-quantitatifs par immuno-affinité et qui peuvent se régler sur la valeur limite de mycotoxine recherchée, par exemple 5 ou 20 µg/kg. Dans ce cas, le seuil critique serait normalement la présence ou labsence dun dérivé coloré. Les techniques plus classiques de mini colonne et de CCM, fonctionnant par dilution jusquà disparition, peuvent toujours être utiles pour séparer les lots à la sortie dusine. Pour ces méthodes, le seuil critique sera la présence ou labsence dune bande ou dune tache bleu fluorescent.
Tâche 10 - Mettre en place des mesures correctives
Les mesures correctives sont de deux sortes. La première vise à reprendre la maîtrise du procédé. Si, par exemple, le seuil critique dune teneur en eau nest pas atteint, la mesure corrective pourrait consister à vérifier la spécification du séchoir et à effectuer des réparations, ou à augmenter le réglage thermostatique ou la durée de séchage. La deuxième sorte consiste à isoler le produit obtenu pendant la perte de maîtrise au point critique et à modifier le sort réservé au produit, soit en le jetant ou en le déclassant, soit en le retraitant si le cas sy prête.
Tâche 11 - Mettre en place des procédures de vérification
Il convient de vérifier lensemble du plan HACCP à intervalles réguliers et définis en contrôlant que les quantités de mycotoxines présentes dans le produit final restent dans les limites acceptables. Sil savère que tel nest pas le cas, il faut immédiatement rechercher la cause du problème en trouvant létape à laquelle le danger nétait plus maîtrisé. Il peut être nécessaire de modifier les seuils critiques ou de valider et de mettre en place une nouvelle mesure dintervention. De même, si lexamen des écarts et des rejets de produit signale une insuffisance inacceptable de maîtrise à un point critique donné, il faudra opérer des rectifications.
Tâche 12 - Constituer un dossier et tenir un journal de bord
Le dossier et la tenue dun journal de bord prévus dans le système général HACCP sont appropriés, mais les documents de bord devraient refléter la complexité des étapes du système de produit.
1. Le système HACCP est un instrument puissant lorsquil est appliqué à la maîtrise des mycotoxines dans le système du produit.
2. Réaliser une étude HACCP permet de canaliser lattention de tout le personnel concerné par le produit sur les détails du processus et ainsi de mieux le familiariser aux questions de sécurité.
3. La mise en oeuvre dun système HACCP nest pas une fin en soi. Cest dans sa continuité que se trouve son intérêt.
· Daprès Codex Alimentarius: Système HACCP et directives concernant son application; Appendice au CAC/RCP 1-1969, Rév. 3 (1997)
Maîtriser: Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir et maintenir la conformité avec les critères définis dans le plan HACCP.
Maîtrise: Situation dans laquelle les méthodes suivies sont correctes et les critères sont respectés.
Intervention (mesure de maîtrise): Toute action ou activité à laquelle on peut avoir recours pour prévenir ou éliminer un danger qui menace la salubrité de laliment ou pour le ramener à un niveau acceptable.
Mesure corrective: Toute mesure à prendre lorsque les résultats de la surveillance exercée au niveau du point critique indiquent une perte de maîtrise.
Point critique: Stade auquel une intervention peut être effectuée et est essentielle pour prévenir ou éliminer un danger menaçant la salubrité de laliment ou le ramener à un niveau acceptable.
Seuil critique: Critère qui distingue lacceptabilité de la non-acceptabilité dans la surveillance à un point critique.
Écart: Non respect dun seuil critique.
Schéma des opérations: Représentation systématique de la succession des étapes ou opérations utilisées dans la production ou la fabrication dun produit alimentaire donné.
HACCP: Système permettant de définir, dévaluer et de maîtriser les dangers qui menacent la salubrité des aliments.
Plan HACCP: Document préparé en conformité des principes HACCP en vue de maîtriser les dangers qui menacent la salubrité des aliments dans le segment de la production alimentaire à létude.
Danger: Agent biologique, biochimique ou physique ou état de laliment pouvant avoir un effet nocif sur la santé.
Analyse des risques: Démarche consistant à rassembler et à évaluer les données concernant les dangers et les facteurs contribuant à leur présence, afin de décider lesquels dentre eux représentent une menace pour la salubrité des aliments et, par conséquent, devraient être pris en compte dans le plan HACCP.
Surveiller: Procéder à une série programmée dobservations ou de mesures afin de déterminer si le danger est maîtrisé à un point critique.
Étape: Point, procédure, opération ou stade de la production alimentaire, matières premières comprises, depuis la production primaire jusquà la consommation finale.
Validation: Obtention de preuves que les éléments du plan HACCP sont efficaces.
Vérification: Application de méthodes, procédures, analyses et autres évaluations, en plus de la surveillance, afin de déterminer sil y a conformité avec le plan HACCP.
· Définitions supplémentaires à envisager
Niveau acceptable: Niveau dun danger pour la salubrité de laliment dont on estime quil présente un risque faible acceptable pour le consommateur. Le niveau acceptable du produit final, parfois appelé teneur limite, devrait être indiqué dans la description du produit et être normalement inférieur ou égal à la limite éventuellement fixée par la réglementation. Le niveau acceptable dun danger à une étape intermédiaire du schéma du produit peut être fixé à un niveau supérieur à celui du produit final à condition que la limite puisse être atteinte dans le produit final.
Système du produit: Système complet comprenant toutes les activités précédant et suivant la récolte telles que culture, moisson, séchage, entreposage, transformation ou traitement, commercialisation et préparation en vue de la consommation domestique.
Schéma du produit: Schéma détaillant et numérotant chaque étape du système du produit.
Arbre de décision: Série de questions auxquelles il faut répondre par oui ou par non reliées sous forme de schéma. Les réponses déterminent le chemin à suivre et la décision à laquelle celui-ci aboutit.
Négociant primaire: le premier négociant intervenant dans la filière de commercialisation, qui, généralement, achète à des agriculteurs de petites quantités de marchandise quil rassemble avant de les envoyer à un négociant secondaire. Il est fréquent quil sèche partiellement le produit et lentrepose temporairement.
Sort du produit: Manière dont le produit doit être utilisé. Si un écart se produit à un point critique, une partie de la mesure corrective consiste à modifier le sort du produit.
Danger réel: Danger reconnu comme présentant un risque important dêtre présent.
Risque: Degré de certitude que le danger se présentera ou ne se présentera pas, qui peut prendre une valeur comprise entre 0 et 1.
Teneur limite en eau: Teneur en eau à laquelle ou en dessous de laquelle les moisissures toxinogènes ne peuvent se développer. Elle se rapporte à lhumidité minimale requise pour le développement des moisissures et la production de toxines.
Négociant secondaire: Négociant qui achète généralement des marchandises à un négociant primaire et en effectue (ou en poursuit) le séchage et lentreposage.
Teneur limite: Niveau acceptable dun danger dans le produit final, par exemple la limite de mycotoxine fixée par la réglementation et indiquée dans la description du produit.
(daprès le Codex de 1997)
1. |
Constituer une équipe HACCP |
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2. |
Décrire le produit |
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3. |
Définir les caractéristiques essentielles du produit et son utilisation prévue |
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4. |
Construire un schéma du produit |
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5. |
Vérifier sur place le schéma du produit |
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6. |
Recenser tous les dangers possibles |
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Procéder à une analyse des risques |
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Définir les mesures dintervention |
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7. |
Définir les points critiques |
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8. |
Établir les seuils critiques pour chaque point critique |
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9. |
Mettre en place un système de surveillance à chaque point critique |
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10. |
Définir les mesures correctives à appliquer en cas décarts |
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11. |
Établir des procédures de vérification |
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12. |
Constituer un dossier et tenir un journal de bord |
Nom du produit
Description complète du produit: structure/variété, paramètres de transformation ou de traitement, teneurs en additifs, conditions de conservation, pH, aw, teneur en eau, et teneur limite en mycotoxines, le cas échéant (valeur réglementaire ou limite fixée par le client).
Spécifications du client
Conditions de conservation et de distribution
Durée de conservation
Emballage
Instructions figurant sur lemballage
Consommateurs visés
Traitement recommandé avant consommation
Utilisation prévue: par exemple, le produit final doit-il être cuit avant dêtre consommé?
(La définition donnée dans le Codex de 1997 des mesures dintervention a été légèrement modifiée pour sappliquer à la chaîne de production. La définition comprend maintenant les activités auxquelles on a recours pour empêcher une nouvelle contamination)
Répondre aux questions dans lordre
1. |
Existe-t-il es mesures de prévention? |
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Oui |
Non |
Modifier les étapes du procédé ou du produit |
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Un contrôle à cette étape est-il nécessaire pour la sécurité? |
Oui |
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Non |
Pas un point critique |
Fin* |
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2. |
Létape est-elle spécifiquement conçue pour éliminer ou ramener à un niveau acceptable le risque de présence du danger?** |
Oui |
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Non |
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3. |
La contamination par le danger identifié pourrait-elle dépasser le niveau acceptable ou ce niveau pourrait-il devenir inacceptable?** |
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Oui |
Non |
Pas un point critique |
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4. |
Une étape ultérieure permet-elle déliminer le danger identifié ou den ramener le risque à un niveau acceptable?** |
Fin* |
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Oui |
Non |
Point critique |
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Pas un point critique |
Fin* |
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* Passer au risque suivant |
** Les niveaux acceptables doivent être définis |
1. Description du produit
2. Schéma du produit
3. Plan danalyse HACCP
Étape
Risque
Mesures dintervention
Contrôle
Seuils critiques
Méthode de contrôle
Mesures correctives
Dossier
4. Vérification