FAO/SMIAR - Rapport sur l' Afrique No.2, août 2001 - page 3

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FAITS SAILLANTS


Au Soudan, la situation alimentaire se dégrade tandis que plusieurs pays d'Afrique de l'Est ont encore besoin d'une aide. La récente intensification du conflit dans le sud du Soudan, notamment dans la région de Bahr-El-Ghazal, a provoqué le déplacement d'un grand nombre de personnes et aggravé la situation alimentaire, déjà précaire. Deux années consécutives de mauvaises récoltes céréalières et l'épuisement des stocks qui en a résulté ont entraîné une forte augmentation des prix des céréales. De ce fait, le nombre de personnes ayant besoin de secours, que l'on estime actuellement à près de 2,97 millions, devrait s'accroître. En Somalie, en dépit des bonnes récoltes engrangées au cours des deux dernières campagnes, certaines régions devraient rencontrer de graves difficultés d'approvisionnements, en raison des perpectives peu encourageantes pour la campagne principale qui est en cours. La capacité des ménages à faire face aux chocs a été affaiblie par une succession de sécheresses au cours des dernières années et par les conséquences à long terme d'années d'insécurité. En Érythrée, les perspectives alimentaires continuent à être pessimistes car de nombreux agriculteurs déplacés n'ont pu regagner leur exploitation et de vastes étendues de terre, minées, restent inutilisables. La lenteur de la réponse aux appels humanitaires est également préoccupante dans la mesure où une infime fraction seulement de l'appel lancé par le gouvernement a été couverte jusqu'à présent. Au Kenya, en dépit de l'amélioration des disponibilités alimentaires, l'insuffisance des pluies en mai et juin, notamment dans les districts pastoraux, a réduit l'espoir du pays de se relever de l'impact d'une récente sécheresse dévastatrice. En Éthiopie, les perspectives pour la campagne "belg" des courtes pluies, en cours, ainsi que la récolte exceptionnelle de la campagne "meher" à la fin de l'an dernier ont considérablement amélioré la situation alimentaire du pays. Toutefois, près de 6,5 millions de personnes, victimes de plusieurs sécheresses et du conflit avec l'Érythrée voisine, sont tributaires d'une aide alimentaire. La baisse sensible des prix céréaliers enregistrée dans les principales zones de production s'est répercutée sur les revenus des ménages et risque d'influer négativement sur les objectifs de production fixés par les agriculteurs pour la campagne "meher", qui vient de débuter. En Ouganda et en Tanzanie, la situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, suite à de bonnes pluies.

En Afrique australe, la production vivrière a nettement diminué dans plusieurs pays, à la suite d'une réduction des semis et des intempéries. La production de maïs, qui représente plus de 90 pour cent de la production totale de la sous-région, est estimée à 13,7 millions de tonnes, soit 26 pour cent de moins que l'année précédente et un volume bien inférieur à la moyenne. Au Zimbabwe, la production de maïs devrait être inférieure de plus d'un quart au niveau de 2000, conséquence du recul des semis et de la diminution des rendements. De ce fait, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être très tendue car le pays manque cruellement de devises étrangères, ce qui limite les importations commerciales. Au Swaziland et au Lesotho, les besoins d'importations ont augmenté de manière significative par rapport à l'an dernier, en raison de la baisse substantielle de la production céréalière en 2001. La Zambie, la Namibie et le Botswana ont également enregistré un fléchissement sensible de la production de céréales secondaires. En revanche, en Angola, la production céréalière de 2001 devrait être nettement supérieure à l'an dernier, en raison d'un meilleur accès aux terres pour les personnes déplacées, à une plus ample distribution d'intrants agricoles et à des conditions météorologiques généralement favorables. Toutefois, plus de 1,3 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays ont besoin d'une aide alimentaire.

En Afrique de l'Ouest, plusieurs pays sont confrontés à des difficultés d'approvisionnements, en raison des troubles intérieurs ou des mauvaises conditions météorologiques qui ont régné dans certaines régions en 2000. La situation alimentaire est particulièrement difficile dans certaines parties du Burkina Faso, du Tchad et du Niger, du fait de mauvaises récoltes. En Guinée et en Sierra Leone, les combats dans les zones frontalières ont affecté les activités agricoles et commerciales, et ont entraîné de nouvelles vagues de déplacement de population. Des difficultés alimentaires subsistent au Libéria où la production vivrière ne s'est pas encore remise des longues années de rébellion.

En dépit des bonnes conditions climatiques, des crises alimentaires subsistent dans la région des Grands Lacs, en proie à des conflits. En République démocratique du Congo, l'état nutritionnel et la situation alimentaire d'environ 2 millions de personnes déplacées est très préoccupante, mais l'insécurité continue à entraver l'aide humanitaire. Cependant, une légère amélioration de la sécurité a permis de rétablir les activités commerciales entre Kinshasa et Kisangani par le fleuve Congo, après une interruption de trois ans. Ailleurs, dans la région des Grands Lacs, la recrudescence de l'insécurité au Burundi a entraîné le déplacement d'un grand nombre de ruraux, ce qui a désorganisé la production agricole et les activités de commercialisation, tandis qu'au Rwanda, la sécurité est encore précaire par endroits.

Les besoins d'importations céréalières de l'Afrique subsaharienne devraient continuer à être élevés en 2001/02, compte tenu de la forte réduction de la production en Afrique australe.


FAO/SMIAR - août 2001

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