FAO/SMIAR - Rapport sur l' Afrique No.2, août 2001 - page 5

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DEUXIÈME PARTIE : SITUATION PAR SOUS-RÉGION


En Afrique australe, la récolte des céréales secondaires de 2000/01 touche pour ainsi dire à sa fin. Dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est, les cultures de la campagne principale sont soit en train d'être récoltées, soit déjà semées, tandis que les semis des céréales de la campagne principale viennent de démarrer en Éthiopie, en Érythrée et au Soudan. Dans certaines parties des pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, les céréales secondaires arrivent à maturité, et en sont au stade de la floraison ou de la grenaison dans quelques endroits d'Afrique centrale. Dans les pays du Sahel en Afrique de l'Ouest, les céréales de la campagne principale viennent d'être semées.

Sous-région   Cultures céréalières
Semis Récolte
Afrique de l'Est 1/ mars-juin août-déc.
Afrique australe oct.-déc. avril-juin
Afrique de l'Ouest    
- Zones côtières (1ère campagne) mars-avril juillet-sept.
- Zone du Sahel juin-juillet. oct.-nov.
Afrique centrale 1/ avril-juin août-déc.


1/ Hormis le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo qui ont deux campagnes principales, et la Tanzanie, dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l'Afrique australe. Pour le Soudan, les semis des céréales secondaires se font en juin-juillet et la récolte d'octobre à décembre.

En Afrique de l'Est, les prévisions de récoltes de 2001 sont mitigées. En Somalie, les perspectives des céréales de la campagne principale gu sont peu encourageantes, du fait de l'irrégularité des précipitations. La production de sorgho devrait être inférieure de moitié à la moyenne d'après-guerre et représenter juste un tiers de la bonne récolte de l'an dernier. Au Soudan, les premières perspectives des céréales de la campagne principale 2001, dont les semis sont en cours, sont peu favorables, en raison du retard des pluies. Dans les zones méridionales, où les cultures parviennent à maturité, les perspectives sont peu prometteuses, suite à la recrudescence des troubles intérieurs qui ont provoqué le déplacement d'un grand nombre d'agriculteurs ainsi qu'à l'insuffisance des précipitations. En Érythrée, les perspectives des céréales et des légumineuses de la campagne principale 2001 sont également pessimistes, compte tenu du manque de pluies (courtes) de printemps, de mars à mai, qui sont nécessaires à la préparation des sols et à la régénération des pâturages. De plus, dans les principales régions de production de Gash Barka et Debub, une fraction seulement des cultivateurs déplacés ont pu regagner leur village jusqu'à présent et de vastes étendues de terre sont encore inutilisables, du fait des mines. Au Kenya, les perspectives des céréales de la campagne principale 2001 sont incertaines. Des précipitations abondantes en avril ont cédé la place à un temps plus sec que d'habitude en mai et juin, ce qui a nui au développement des cultures. L'état végétatif continue toutefois à être satisfaisant dans les principales zones de production de la vallée du Rift, de la province de l'Ouest et dans certaines parties des provinces de Nyanza et du Centre. Toutefois les cultures, notamment le maïs qui a subi un stress hydrique sévère, sont en moins bonnes conditions par endroits dans la province de l'Est, dans la majeure partie de la province de la Côte et dans les basses terres des provinces centrales. Les premières estimations qui prévoyaient une production de maïs d'environ 2,34 millions de tonnes seront difficilement réalisées maintenant. En Éthiopie, les perspectives des cultures belg de la campagne secondaire, en cours de moisson, sont favorables, le niveau des précipitations ayant été satisfaisant dans l'ensemble. Les premières prévisions relatives aux cultures meher de la campagne principale 2001 sont en général positives, mais le résultat dépendra en grande partie des conditions météorologiques qui prévaudront jusqu'à la récolte en novembre/décembre. Ailleurs, les perspectives sont globalement encourageantes en Ouganda et en Tanzanie, la pluviométrie étant suffisante jusqu'à présent.

Au Rwanda et au Burundi, les disponibilités alimentaires se sont améliorées, grâce à l'augmentation de la production vivrière en 2001. Néanmoins, de larges couches de la population rencontrent encore des difficultés d'approvisionnements.

Selon les estimations, les besoins d'importations céréalières de la sous-région pour la campagne de commercialisation 2000/01 s'élèvent, au total, à 5,7 millions de tonnes. Les importations commerciales devraient se chiffrer à 3,9 millions de tonnes et les besoins d'aide alimentaire, à près de 1,8 million de tonnes. Toutefois, les engagements signalés au SMIAR à la mi-juillet se montaient à 0,9 million de tonnes, dont 500 000 tonnes seulement déjà livrées.

En Afrique australe, la récolte des céréales secondaires et les semis de blé sont presque terminés. D'après les estimations, la production totale des céréales secondaires de la sous-région en 2001 devrait fortement diminuer, en raison de la réduction des surfaces emblavées ainsi que de la baisse des rendements résultant d'une vague de chaleur et de pluies excessives à la mi-campagne. Les dernières prévisions, y compris pour le blé qui vient juste d'être semé, indiquent que la production céréalière de 2001 s'établira, au total, à 18,7 millions de tonnes, contre 24,3 millions de tonnes l'an dernier. La production de maïs, principale denrée de base, devrait fléchir de plus d'un quart par rapport à l'année précédente. En Afrique du Sud, la production de maïs devrait être de 7,2 millions de tonnes, soit un tiers de moins qu'en 2000. En dépit de l'importance des stocks de report, les excédents exportables dont dispose le pays pour la campagne de commercialisation 2001/02 ne devraient pas couvrir les besoins d'importation de la sous-région. Des missions FAO/PAM d'évaluation des récoltes et d'approvisionnements alimentaires réalisées en mai au Zimbabwe, au Swaziland et au Lesotho ont confirmé le pessimisme des prévisions de production faites antérieurement. Au Zimbabwe, la production de maïs devrait être plus d'un quart en deçà du volume de l'an dernier, du fait d'une diminution des semis et des rendements. La situation des approvisionnements alimentaires devrait être très tendue car le pays manque cruellement de devises étrangères, ce qui est un frein aux importations commerciales. Au niveau des ménages, des difficultés d'approvisionnements sont à prévoir dans les zones méridionales et occidentales où la production a sensiblement baissé. Au Lesotho, la production céréalière devrait s'établir à 80 000 tonnes, soit environ 55 pour cent de moins que l'an dernier et 60 pour cent de moins que la moyenne quinquennale. En conséquence, les besoins d'importations céréalières pour 2001/02 (avril/mars) devraient être sensiblement plus élevés que la moyenne. Au Swaziland, la production céréalière devrait s'établir à 74 000 tonnes, soit un volume sensiblement analogue à celui de l'an dernier, mais inférieur de 66 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les besoins d'importations ont doublé par comparaison à l'année précédente et la situation des approvisionnements alimentaires devrait être difficile. De faibles récoltes de céréales secondaires ont été également obtenues en Zambie, en Namibie et au Botswana, la production ayant souffert des intempéries. Au Malawi, la production de maïs devrait avoisiner les 1,9 million de tonnes, soit 24 pour cent de moins que le volume exceptionnel de l'an dernier. Le pays continuera cependant à couvrir ses besoins en maïs. En revanche, en Angola, une récente mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires a estimé que la production céréalière de 2001 serait nettement supérieure à l'an dernier, en raison d'un meilleur accès aux terres pour les personnes déplacées, d'une plus large distribution d'intrants agricoles et de conditions météorologiques en général favorables. Plus de 1,3 million de personnes déplacées à l'intérieur du pays ont cependant besoin de secours alimentaires d'urgence. Au Mozambique, selon les estimations officielles, la production de maïs devrait être supérieure de 12 pour cent par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 1,14 million de tonnes, du fait de l'augmentation des semis et d'une météorologie globalement satisfaisante, malgré de fortes pluies dans les zones septentrionales et centrales ainsi que de la sécheresse dans les provinces méridionales.

Les besoins d'importations céréalières de la sous-région pour la campagne de commercialisation 2001/02 sont évalués à 4,07 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation substantielle par rapport à l'année précédente. Les importations commerciales devraient s'établir à 3,68 millions de tonnes et les besoins d'aide alimentaire à 389 000 tonnes. Les annonces d'aide alimentaire communiquées au SMIAR à la mi-juillet étaient d'environ 163 000 tonnes; il reste donc à couvrir des besoins estimés à 216 000 tonnes.

En Afrique de l'Ouest, les pluies ont démarré en mars ou avril dans le sud des pays riverains du golfe de Guinée, ce qui permis d'effectuer les semis de maïs de la première campagne. La pluviométrie a été en général satisfaisante en mai, mais a diminué début juin et a été nettement inférieure à la moyenne pendant la seconde décade de juin avant de reprendre lors de la troisième décade. Les travaux agricoles ont été désorganisés par les troubles intérieurs dans les zones frontalières de la Guinée et de la Sierra Leone, ainsi que dans le comté de Lofa, au Libéria. La production céréalière de 2000 pour les huit pays du golfe de Guinée (Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Libéria, Nigeria, Sierra Leone et Togo) est estimée, au total, à environ 27,1 millions de tonnes, contre 26,2 millions de tonnes en 1999. Malgré une certaine amélioration de la production vivrière, le Libéria et la Sierra Leone continuent à être fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale.

Dans le Sahel, la campagne agricole est désormais bien établie, à l'exception du Tchad. Les semis ont été satisfaisants, des semences ayant été en général disponibles en quantité suffisante, sauf dans certaines parties du Burkina Faso, du Tchad et du Niger, où les récoltes ont été mauvaises en 2000. Dans l'ensemble, les conditions de croissance sont favorables jusqu'à présent. Les pluies ont commencé début avril dans l'extrême sud du Tchad, à la mi-avril dans le sud du Burkina Faso et du Mali, en mai au Niger, début juin en Guinée-Bissau, dans le sud-est du Sénégal et dans l'est de la Gambie, et fin juin dans le sud de la Mauritanie. Fin juin, des précipitations ont arrosé l'ensemble du Sénégal et de la Gambie. Les pluies devraient débuter incessamment à Cap-Vert. Ce calendrier est normal pour la pluviométrie dans le Sahel, sauf au Niger où les pluies ont débuté légèrement plus tôt que d'habitude. Début juillet, des précipitations supérieures à la moyenne ont été enregistrées en Guinée-Bissau, en Gambie, dans le sud de la Mauritanie, dans l'ouest du Mali et dans la plupart des régions du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal. Les pluies ont été moins abondantes dans le centre et le sud du Mali et inférieures à la moyenne dans le centre du Tchad.

Les cultures se développent en général bien au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal. L'irrégularité des pluies au Tchad risque de provoquer un stress hydrique pour les céréales secondaires qui ont été récemment semées pouvant occasionner des resemis. Les pâturages commencent à se régénérer et la situation acridienne est généralement calme.

Dans les pays riverains du golfe de Guinée, la situation des approvisionnements alimentaires devrait continuer à être satisfaisante au cours de la campagne de commercialisation 2001, sauf en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où la production et les activités de commercialisation subissent le contrecoup des troubles intérieurs, actuels ou passés. Dans le Sahel, la situation devrait être stable jusqu'à la prochaine récolte qui se déroulera à partir d'octobre, à l'exception de plusieurs parties du Burkina Faso, du Tchad et du Niger, où les récoltes ont été mauvaises. De ce fait, le cours des céréales devrait augmenter de manière significative dans ces zones; toutefois, grâce aux distributions substantielles de céréales ou aux ventes à prix subventionnés réalisées par le gouvernement ou par des donateurs, le prix des céréales s'est stabilisé ou a même légèrement baissé en mai/juin au Burkina Faso et au Niger. Au Tchad, l'aide alimentaire est encore bien inférieure aux besoins et la situation des approvisionnements alimentaires se dégrade. Des missions d'évaluation des besoins alimentaires organisées par le CILSS, avec la participation de FEWS-NET, USAID-OFDA, du PAM et de la FAO, sont prévues dans les zones en difficulté fin juillet au Tchad et en Mauritanie, et en août au Burkina Faso et au Niger.

Les besoins d'importations céréalières de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest pour la campagne de commercialisation 2000/01 ou 2001 sont estimés à 7,1 millions de tonnes. Les importations commerciales devraient atteindre 6,7 millions de tonnes et les besoins d'aide alimentaire, 400 000 tonnes, blé et riz principalement.



SITUATION ACRIDIENNE

La situation des criquets pèlerins reste calme. Les conditions écologiques sont devenues favorables dans certaines zones du Sahel en Afrique de l'Ouest, du sud-est de la Mauritanie au Tamesna (Niger). Les précipitations enregistrées en juin semblent avoir été suffisantes pour créer des conditions favorables à la reproduction dans la majeure partie de ces zones. Compte tenu du nombre extrêmement restreint de criquets, il faudra plusieurs générations avant que des essaims importants ne se forment. La situation dépendra de la persistance des pluies durant l'été dans les aires de reproduction.

Au Soudan, des pluies sont également tombées au cours de l'été dans les zones de reproduction. Les conditions sont devenues favorables et l'on prévoit des pontes à une échelle restreinte. Dans le nord de la Somalie, les conditions de reproduction sont encore favourables.

En Afrique centrale, les cultures se développent bien en République centrafricaine et au Cameroun. En République du Congo, la production vivrière remonte, suite à l'accord de paix, mais les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur du pays ont encore besoin d'une aide alimentaire. Pour la campagne de commercialisation 2001, les besoins d'importations céréalières pour les sept pays de la sous-région sont estimés à 826 000 tonnes, comprenant un volume prévu d'importations commerciales de 809 000 tonnes et 17 000 tonnes de besoins d'aide alimentaire. Les engagements d'aide alimentaire et les livraisons fournis au SMIAR à la mi-juillet atteignaient 17 000 tonnes.

Le tableau ci-dessous récapitule les besoins d'importations et d'aide alimentaire de l'Afrique subsaharienne par sous-région.

Afrique subsaharienne: Besoins d'importations céréalières et d'aide alimentaire par sous-région (en milliers de tonnes)

Sous-région
Production
2000
 
2000/01 ou 2001
Besoins d'importations céréalières Importations commerciales prévues Besoins d'aide alimentaire
Afrique de l'Est
20 083
5 738
3 926
1 812
Afrique australe
24 305
4 419
3 950
469
Afrique de l'Ouest
36 048
7 113
6 709
404
Afrique centrale
2 858
826
809
17
TOTAL
83 294
18 096
15 394
2 702

FAO/SMIAR - août 2001

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