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PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

Introduction

La filière biologique est minuscule en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Seuls les ananas biologiques sont produits et ne sont pas vendus avec une prime dans le pays. Il n'existe aucun mouvement biologique et en raison de l'absence de conseils et d'informations sur les pratiques d'agriculture biologique sous les conditions locales, la filière ne devrait pas se développer dans un futur proche.

1. L'agriculture biologique en Papouasie-Nouvelle-Guinée

1.1 Les origines et les pionniers

La filière biologique en Papouasie-Nouvelle-Guinée est jeune et faiblement développée. Les premiers efforts pour produire de manière biologique étaient le fait au début des années 90 des exportateurs de café, qui ont pris conscience du potentiel des produits biologiques sur les marchés internationaux. La plupart du café en Papouasie-Nouvelle-Guinée est produit par de petits agriculteurs, qui utilisent des méthodes de production naturelles, par exemple la culture intercalée avec d'autres produits en forêt primaire. Les produits agro-chimiques sont à peine utilisés; ainsi, la conversion à l'agriculture biologique ne demande pas des modifications importantes des pratiques d'exploitation. En 1991, la première inspection biologique de cultivateurs, des transformateurs et des exportateurs de café a été effectuée par l'organisme de certification NASAA (Association Nationale d'Australie pour l'Agriculture Durable).

La croissance de la filière biologique a été très lente depuis. En 1994, trois producteurs de café et un producteur de fruits (ananas) ont obtenu la certification biologique, alors qu'en 2000 six producteurs ont obtenu cette même certification: quatre producteurs de café, un producteur de thé et un producteur d'ananas (y compris les jus) et de cacahuètes. Les coordonnées de ces producteurs sont données en annexe.

1.2 L'appui à la filière biologique

Aucun appui gouvernemental n'existe pour le production biologique dans le pays. Entre 1994 et 1996, le projet de promotion du commerce GTZ/Protrade a été lancé dans la filière biologique pour apporter un appui à: (i) la conversion à des systèmes agricoles biologiques économiquement solides; (ii) l'introduction de produits certifiés biologiques sur les marchés internationaux; et (iii) l'habilitation de la Papouasie-Nouvelle-Guinée comme pays exportateur de produits biologiques.

Sept producteurs biologiques ayant un potentiel d'exportation ont reçu une assistance technique et financière pour les inspections, conformément au Règlement de la CE par le biais du projet GTZ/Protrade. Les sociétés concernées produisent une large gamme de produits biologiques, dont: (i) le café (torréfié et non torréfié); (ii) le cacao; (iii) le copra pour l'huile de coco; (iv) le poivre noir; (v) la vanille; et (vi) les ananas et le jus d'ananas. Quatre des sept producteurs ont obtenu la certification biologique. Les raisons expliquant que les trois autres ne l'ont pas obtenue sont: (i) le manque d'intérêt sérieux pour produire de manière biologique; (ii) de graves problèmes économiques et l'incapacité de payer les coûts d'inspection; et (iii) une plantation a été sérieusement endommagée par une éruption volcanique à Rabaul en 1995.

De plus, les consultants de GTZ/Protrade ont conseillé le Département pour l'Agriculture et l’Élevage (DAL) du Ministère de l'Agriculture ainsi que l'Institut National des Normes et de la Technologie Industrielle (NISIT), afin de développer des normes nationales et un système de contrôle pour l'agriculture biologique. Cependant, peu de progrès ont été accomplis depuis.

1.3 Les principales contraintes initiales

Le développement de la filière biologique a été limité par divers facteurs contraignants, y compris: (i) l'absence d'informations techniques, de services de vulgarisation et d'expertise en matière de méthodes biologiques (par exemple la possibilité de rotation, la fertilisation biologique, la protection végétale, etc.); (ii) le manque d'informations sur les normes internationales et les exigences pour la certification biologique et l'exportation; et (iii) le manque d'informations sur les marchés biologiques.

2. Les institutions actives dans la filière biologique

De 1997 à 1999, le DAL a mené une étude sur l'état de la production biologique et le potentiel d'exportation du pays. En août 2000, le DAL a présenté au gouvernement une proposition pour créer une association d'agriculture biologique, devant fonctionner comme l'organisme de certification national. Cependant, bien que la création de l'association ait été approuvée dans le principe, le budget nécessaire (57 000 dollars) n'a pas été approuvé.

Ainsi, au moment de la rédaction de cette étude (mi-2001) il n'existe pas d'institution, d'organisme ou d'institut de recherche pouvant fournir des informations sur les méthodes d'agriculture biologique; en outre, la vulgarisation agricole sur les méthodes biologiques n'existe pas. Les départements du gouvernement ne sont pas informés de l'actualité des normes internationales. En général, les sociétés certifiées biologiques ne coopèrent pas étroitement.

3. Les normes et réglementations

Il n'existe pas de norme nationale concernant l'agriculture biologique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et aucune législation biologique n'est en préparation. L'agriculture biologique est principalement pratiquée pour le marché d'exportation, pour lequel les normes internationales (comme celles de l'IFOAM et le Règlement de la CE) sont appliquées.

4. La production de fruits et légumes biologiques

Aucun légume biologique n'est produit, alors que le seul fruit biologique est l'ananas (variété cayenne). La production est effectuée sur le domaine de Sogerie Spices, à 40 km à l'est de la capitale, Port Moresby, près de la ville de Sogerie, à 1 000 mètres d'altitude. Les ananas sont produits sur une superficie de 25 hectares, en rotation avec des arachides. La production annuelle est d'environ 100 tonnes, dont 40 tonnes sont vendues comme fruits frais, les 60 tonnes restantes étant transformées en environ 30 000 litres de jus. La principale saison de récolte va de novembre à février, avec une récolte mineure d'avril à juillet, selon les pluies.

5. La commercialisation des fruits et légumes biologiques

Aucune exportation de fruits et légumes biologiques n'existe. Les ananas biologiques sont vendus sur le marché interne. Les ananas frais sont vendus localement aux supermarchés et aux hôtels à Port Moresby, et le jus d'ananas est vendu à Air Niugini.

Les ananas et les jus d'ananas sont vendus comme conventionnels, sans prime de prix. Ainsi, les coûts supplémentaires de certification biologique, qui ne sont pas couverts par un prix plus élevé pour le producteur, ne paraissent pas avoir de sens. Cependant, Sogerie Spices a déjà tenté d'obtenir la certification biologique puisqu'ils s'efforcent de doubler leur production et commenceront à exporter des ananas biologiques vers la Nouvelle-Zélande dans un futur proche.

Une contrainte majeure aux exportations de produits frais de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont les liaisons aériennes réduites. Le pays a un aéroport international (Port Moresby) mais les compagnies aériennes opérant en Papouasie-Nouvelle-Guinée (Air Niugini et Qantas) n'ont que quelques vols internationaux directs.

6. Conclusions: perspectives de croissance de la production et des exportations

La filière biologique en Papouasie-Nouvelle-Guinée est jeune et très petite. Les seuls fruits frais certifiés biologiques sont les ananas, mais ils sont vendus sur le marché local sans prime de prix couvrant les coûts de certification et de contrôle. Le nombre actuel de producteurs certifiés biologiques dans le pays est réduit et aucun mouvement biologique national n'existe. La certification est effectuée par deux organismes de certification étrangers (tous deux de Nouvelle-Zélande). La petite taille actuelle de la filière ne rend pas probable la création d'un organisme de certification national dans un futur proche.

Les perspectives de diversification vers les produits horticoles biologiques sont maigres. L'horticulture est en général sous-développée dans le pays. Les fruits et légumes sont presque exclusivement cultivés pour la consommation personnelle. Les contraintes majeures à la production horticole, qu'elle soit conventionnelle ou biologique, incluent entre autres: (i) le manque d'expérience et de connaissances de la logistique requise pour une production horticole commerciale; (ii) les services de vulgarisation réduits; et (iii) la concurrence avec les importations en provenance d'Australie.

Des exportations significatives de fruits et légumes frais biolo giques de Papouasie-Nouvelle-Guinée ne sont donc pas probables dans un futur proche.

Annexe I

Adresses de compagnies certifiées bio

ANGCO Ltd.
1 Airport Road
Goroka
Tel: 675-721677
Fax: 675-722154

Niugini Coffee, Tea & Spices
Ltd.
PO Box 680
Lae
Tel: 675-425633
Fax: 675-425614

Sogerie Spices Ltd.
PO Box 2531
Boroko NCD
Tel: 675-257879
Fax: 675-257879
[email protected]

Yha Hauka Kopi Pty Ltd.
PO Box 38
Aseki
Tel: 675- 443205
Fax: 675-443207

ARABICAS
PO Box 680
Goroka
Tel: 675-7321272
Fax: 675-7322949
[email protected]

Adresses de certificateurs actifs en PNG

NASAA
PO Box 768
Stirling 5152
South Australia
Tel: +61-8-83708455
Fax: +61-8-83708381
[email protected]

BFA
PO Box 3404
Toowoomba
Village Fair
QLD 4350
Tel: +61-07-393299
Fax: +61-07-46393755
[email protected]

Lilo Massing
NASAA inspector based in PNG
PO Box 4270
LAE Morrobe Province
PNG
Tel/Fax: 0011675 472 5370
[email protected]

Institutions

Department of Agriculture and
Livestock (DAL)
PO Box 417
Konedobu, NCD
Tel: +675-3233464
Fax: +675-3233464

National Institute of Standard
and Industrial Technology
(NISIT)
PO Wards Strip
Waigani
Tel: +675-272102
Fax: +675-258793


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