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TROUVER ET DÉLIMITER LA CIBLE

Figure 18. Circuler autour d’une grande bande larvaire ou d’un essaim pour le baliser.

Conseil: quand une bande larvaire est localisée, d’autres sont présentes dans la zone. Si aucune autre bande larvaire n’est localisée, cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas d’autre dans la zone mais simplement qu’elles n’ont pas été trouvées.

Conseil: localiser et traiter toutes les bandes larvaires lors d’une infestation de grande ampleur est une tâche ardue nécessitant de nombreuses équipes et beaucoup de temps. La zone potentiellement infestée devrait être divisée en parcelles dans lesquelles chaque équipe de terrain va chercher les bandes en utilisant une méthode de détection systématique, telle qu’indiquée dans la Fig. 20. Une bande larvaire ne sera probablement pas vue si le véhicule passe à plus de 50 m d’elle. Par conséquent, l’espacement entre les passages parallèles successifs ne devrait pas être supérieur à 100 m.

Trouver des cibles isolées – bandes larvaires et essaims

Le mécanisme de localisation des cibles acridiennes varie d’un pays à un autre (voir le fascicule intitulé «Prospections»). Si les équipes de prospection ont identifié une zone infestée de bandes larvaires ou si la population locale a signalé des criquets dans une zone, les équipes de lutte antiacridienne devront se rendre dans cette zone avec des véhicules pour la traiter et/ou guider l’aéronef de traitement. Si les criquets se trouvent très loin de la base antiacridienne ou dans un terrain très difficile d’accès tel que des montagnes, un aéronef de traitement pourra s’y rendre seul; il faut toutefois éviter, autant que possible, d’effectuer un épandage aérien sans l’appui d’équipes terrestres. Il est toujours préférable qu’une équipe terrestre guide l’aéronef et vérifie la qualité et l’efficacité (évaluation de la mortalité) de l’épandage (voir page 71).

La localisation de bandes isolées ou d’essaims posés peut être faite en parcourant la zone infestée à bord d’un véhicule et en examinant attentivement la végétation et les criquets, et en observant des indices tels que des oiseaux en train de se nourrir d’acridiens. L’information fournie par la population locale ou les nomades est extrêmement utile pour localiser les cibles. Un aéronef est également très utile pour localiser les essaims grâce à sa hauteur de vol et à sa vitesse. Il est parfois difficile de voir des bandes larvaires d’avion mais un hélicoptère peut voler plus facilement à une altitude plus basse et une vitesse plus faible; Si une bande larvaire semble détectée, il est possible de faire demi-tour ou de se poser pour vérification.

Quand une bande ou un essaim est localisé, l’équipe de prospection peut soit baliser l’emplacement de la cible pour les équipes de lutte ou l’aéronef attendus ultérieurement, soit effectuer immédiatement le traitement si elle dispose de l’équipement de pulvérisation. Si la cible doit être balisée pour un traitement ultérieur, l’équipe peut utiliser des fanions ou, mieux, enregistrer les coordonnées géographiques (latitude et longitude) à l’aide d’un appareil de positionnement global par satellite (GPS) si elle en dispose (Voir Annexe 1.4). Ces coordonnées peuvent être communiquées aux équipes de traitement terrestre également équipées de GPS ou transmises aux pilotes des aéronefs de traitement (si radio et GPS font partie du matériel de bord) pour les guider vers les cibles.

Délimiter et baliser des cibles isolées – bandes larvaires et essaims

Avant de commencer à traiter de grandes bandes larvaires ou des essaims, l’équipe de lutte antiacridienne devra délimiter la cible. Il s’agit de parcourir le périmètre de la cible à bord d’un véhicule ou à pied et, si possible, de mettre en place des fanions, du personnel ou des véhicules aux angles d’une zone de traitement suffisamment grande pour couvrir la cible. Si la cible est grande (plus d’1 km) et s’il est prévu de la traiter par aéronef, les coordonnées GPS des quatre angles peuvent être enregistrées pour transmission au pilote, et/ou des feux produisant de la fumée peuvent être allumés à chaque angle. La fumée aide aussi le pilote à évaluer la direction du vent; il se peut toutefois que l’aéronef soit équipé de générateurs de fumée pour cet usage. La zone de pulvérisation devrait s’étendre sur quelques mètres au-delà de la limite des bandes larvaires pour être sûr de les couvrir. Si une bande est en déplacement, il faudra étendre encore davantage (de 20 à 40 m) la zone de pulvérisation dans le sens du déplacement de la bande pour que les criquets puissent pénétrer dans de la végétation traitée.

Figure 19. Décrire deux lignes perpendiculaires à bord d’un véhicule dans un bloc de bandes larvaires ou à travers un essaim lâche pour délimiter la cible.

Figure 20. Parcourir systématiquement une zone infestée avec un véhicule pour localiser les bandes larvaires ou les essaims et la délimiter.

Délimiter un bloc de bandes larvaires ou un essaim lâche

Baliser l’étendue d’un bloc de bandes larvaires ou un essaim lâche est encore plus difficile que de baliser des cibles isolées. On ne dispose pas souvent du temps nécessaire pour effectuer une prospection approfondie à partir d’un véhicule afin de trouver toutes les cibles acridiennes. La technique fréquemment utilisée consiste donc à effectuer un transect avec le véhicule en traversant la zone présumée infestée pour déterminer le début et la fin de l’infestation. Le véhicule de prospection se positionne ensuite au centre de ce transect et en effectue un deuxième, à 90° du premier pour évaluer l’étendue de l’infestationdans cette direction. Ces deux transects se croisent au centre d’un bloc rectangulaire ou carré (voir Fig. 19). Si le bloc n’est pas trop grand, le véhicule peut alors parcourir son périmètre pour marquer les angles et, si besoin, la forme du bloc est modifiée pour y inclure les acridiens qui se trouvent hors du périmètre initial. Quelques criquets se trouveront souvent à l’extérieur d’un bloc ainsi défini et, lorsque les acridiens sont dispersés ou regroupés en petites taches, les décisions concernant la délimitation du bloc seront très subjectives et souvent imprécises. Cette méthode repose non seulement sur le jugement mais aussi sur des suppositions et de la chance.

Si la superficie des bandes larvaires ou des essaims est très grande, il sera nécessaire d’adopter une méthode plus systématique pour délimiter le bloc à traiter. Parcourir alors la zone présumée infestée à bord d’un véhicule selon le schéma indiqué à la Fig. 20. L’espacement entre les transects sera différent s’il s’agit d’essaims ou de bandes larvaires. Il devrait être possible de détecter des essaims posés ou des taches éparses d’ailés à une distance d’environ 100 m de chaque côté du véhicule; un espacement de 200 m environ entre les transects peut donc être retenu. Les bandes larvaires sont difficiles à observer à plus de 50 m de distance; un espacement de 100 m environ devra donc être utilisé. Comme il n’y aura pas de points de repère pour guider le véhicule, il faudra naviguer à la boussole pour effectuer les transects, c’est-à-dire essayer de maintenir un cap à la boussole et, en sens opposé, conduire à 180° du transect d’origine (voir mode d’emploi d’une boussole en Annexe 1.3). Un GPS peut être utilisé à la place de la boussole; cela peut être très utile pour baliser les angles d’un grand bloc à traiter (voir mode d’emploi du GPS en Annexe 1.4).

Conseil: ces méthodes ne sont pas très efficaces et le marquage de grandes cibles est souvent imprécis. Ces méthodes peuvent sembler satisfaisantes à ceux qui les utilisent mais c’est parfois parce qu’ils ne se rendent pas compte du nombre d’acridiens qui, par définition, ne sont pas détectés.

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