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QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES

1.Quelle est la cible de la pulvérisation, les criquets ou la végétation?

Réponse: Dans la plupart des cas, les deux constituent la cible des traitements puisque le criquet reçoit une partie de la dose létale de pesticide par contact direct et une partie par contact indirect et ingestion (en entrant en contact avec la végétation traitée et en s’en nourrissant).

2.Quand faudra-t-il utiliser des hélicoptères plutôt qu’un avion?

Réponse: Les hélicoptères présentent des avantages et des inconvénients. Ils peuvent voler plus lentement et sont plus maniables. Ils peuvent donc faire demi-tour pour vérifier des cibles potentielles et n’ont pas besoin de piste pour se poser, ce qui facilite la prospection et les évaluations de la mortalité. Ils peuvent aussi traiter des vallées étroites de façon moins risquée qu’un avion. Toutefois, leurs coûts d’exploitation sont plus élevés et il leur faut généralement plus de temps pour traiter une zone donnée. Par conséquent, ils ne devraient être utilisés que lorsque l’organisateur de la campagne estime que la dépense supplémentaire est pleinement justifiée.

3.Que peut faire l’équipe de traitement si aucun pulvérisateur à atomiseurs rotatifs n’est disponible ou n’est en état de fonctionner, c’est-à-dire si elle ne dispose que de pulvérisateurs à buses hydrauliques ou pneumatiques?

Réponse: Pulvériser des produits UBV avec des atomiseurs non rotatifs peut se révéler inefficace. Cependant, il est parfois nécessaire de réagir avec l’équipement disponible et prendre les mesures appropriées pour effectuer le travail du mieux possible. Pour l’équipement, constitué de rampes et de buses, monté sur un aéronef, on doit utiliser des buses de petite taille (et il est possible que certaines doivent être bloquées) pour obtenir un débit suffisamment faible et des gouttelettes assez petites. Il faut incliner les buses vers l’avant d’un angle d’environ 45° comme indiqué par la Fig. 25 de l’Annexe 1.10. Pour la plupart des buses pneumatiques, on peut seulement s’assurer que le débit est suffisamment faible et que le courant d’air maximum est utilisé pour obtenir les gouttelettes les plus petites possible. Pour le pulvérisateur monté sur pot d’échappement, les Fig. 30 et 31 de l’Annexe 1.10 montrent la configuration de buse qui doit être utilisée pour obtenir le meilleur spectre possible de gouttelettes. Dans certains cas, on doit utiliser un espacement entre les passes plus étroit qu’avec un pulvérisateur rotatif UBV car les gouttelettes plus grosses ne sont pas portées sur de grandes distances par le vent. Il faudra diminuer le débit en conséquence ou augmenter la vitesse d’avancement pour maintenir le volume d’application et la dose recommandée.

4.Combien de gouttelettes de produit doivent se déposer sur la végétation ou sur le criquet pour être certain d’obtenir une bonne mortalité?

Réponse: Puisque le volume d’une gouttelette de pulvérisation varie beaucoup selon sa taille, il n’est pas possible de dire combien de gouttelettes d’une taille inconnue sont nécessaires. Un criquet sera tué par deux gouttelettes de 200 µ, par 16 gouttelettes de 100 µ et plus de 100 gouttelettes de 50 µ. Comme la mesure de la taille des gouttelettes avec des papiers oléosensibles n’est pas aisée à réaliser sur le terrain, il est difficile de vérifier si la dose tombée sur les papiers dans la zone cible sera suffisante pour éliminer les acridiens. Les caractéristiques du dépôt des gouttelettes sont très différentes pour les papiers oléosensibles et les criquets et le nombre de gouttelettes recueillies sur les papiers peut donc ne pas être représentatif. Au mieux, il peut indiquer si une quantité significative de gouttelettes s’est déposée sur la zone cible (de l’ordre de 5 à 50 gouttelettes/cm) et s’il y a des zones sur lesquelles aucune gouttelette n’est tombée. Si la pulvérisation UBV a été effectuée avec un équipement approprié, correctement réglé pour fournir la taille de gouttelettes et la dose correctes, dans des conditions météorologiques convenables, le dépôt devrait être satisfaisant et une bonne mortalité devrait en résulter.

5.Quels sont les critères retenus par le Groupe consultatif sur les pesticides pour évaluer les rapports sur les essais insecticides?

Réponse: Le Groupe consultatif sur les pesticides rédige un rapport avec des commentaires sur tout nouveau développement de pesticides appropriés pour la lutte antiacridienne et décrit leurs avantages et leurs inconvénients. Ces développements se font généralement sous forme d’essais de terrain ou en laboratoire. Le Groupe consultatif présente des tableaux dans lesquels sont indiquées les doses efficaces et la vitesse d’action des différents pesticides ainsi que leurs risques écologiques (voir Annexe 3.1). Les critères retenus pour évaluer les essais: concernent les standards scientifiques les plus élevés selon lesquels ils ont été conduits et le respect du protocole FAO pour les essais de lutte contre le Criquet pèlerin.

6.Est-ce que des doses différentes d’insecticides sont nécessaires pour tuer les différents stades de développement des acridiens – pantières stades larvaires, derniers stades larvaires, ailés – pouvant se rencontrer sur le terrain?

Réponse: Différents stades présentent certainement des susceptibilités différentes aux insecticides. Les larves de stade 5 semblent être les plus résistantes peut-être parce que l’insecticide a des difficultés de pénétrer à travers leurs épaisses cuticules. Il n’est cependant pas conseillé de modifier la dose en fonction du stade des criquets car cela compliquera le traitement; il faudrait en effet procéder à un nouvel étalonnage pour chaque type de cible. En pratique, cela serait également difficile à réaliser car il est fréquent que des stades différents coexistent au sein d‘une même cible.

7.Comment l’espacement entre les passes et la vitesse d’avancement peuvent-ils être mesurés de façon relativement précise sur le terrain?

Réponse: Les méthodes permettant de mesurer l’espacement entre les passes de pulvérisation et la vitesse d’avancement sont décrites dans les Annexes 2.2 et 2.3.

8.Que peut faire l’équipe de traitement si les criquets doivent être traités de toute urgence et que les conditions ne sont pas propices à une pulvérisation UBV?

Réponse: Il n’est pas conseillé de pulvériser lorsque les conditions ne sont pas appropriées. Cependant, il faut parfois traiter les criquets bien que les conditions (vent et courants de convection) ne soient pas idéales. Cela peut être le cas si un essaim est prêt à s’envoler ou si une bande larvaire est sur le point d’entrer dans des cultures. C’est dans ces circonstances que l’agent antiacridien doit avoir une bonne compréhension des principes et des processus impliqués dans les traitements UBV en vue d’un résultat efficace. Par exemple, en situation d’urgence, la décision de traiter peut être prise même si le vent est très faible. Dans un tel cas, si l’espacement est réduit entre les passes de pulvérisation car le vent ne portera pas les gouttelettes très loin, il faudra aussi soit diminuer le débit soit augmenter la vitesse du pulvérisateur afin de conserver le volume d’application et d’épandre la dose recommandée. De la même manière, si les températures sont très élevées ou s’il y a des courants de convection mais qu’il est très important de traiter immédiatement les criquets, l’agent antiacridien peut décider d’augmenter la taille des gouttelettes en réduisant la vitesse de rotation de l’atomiseur et de réaliser le traitement. Dans certains cas, ces applications réalisées en conditions non idéales peuvent échouer ou être très inefficaces mais, en cas d’urgence, ce risque peut être acceptable. La décision relève de l’agent antiacridien; s’il dispose de papier oléosensible, il peut effectuer des vérifications ponctuelles de la répartition des gouttelettes dans les différentes conditions d’intervention.

9.Quelle tactique doit-on mettre en œuvre si les bandes larvaires se trouvent sous une végétation haute et dense, comme du mil, ou sous le vent de buissons denses?

Réponse: Pour une végétation de haute taille comme le mil, la production de gouttelettes plus petites permettra une meilleure pénétration dans la végétation. Cela peut paraître incorrect à première vue, puisque les grosses gouttes tombent plus vite mais la totalité de celles-ci sera arrêtée par les feuilles supérieures des plantes. Les petites gouttelettes vont dériver lentement à travers les plantes cultivées et auront une efficacité d’impact très faible (voir Fig. 3 à la page 8). En d’autres termes, certaines d’entre elles contourneront les feuilles les plus hautes et atteindront les parties inférieures de la plante et les acridiens. Si des bandes larvaires se trouvent sous le vent de buissons denses, on peut utiliser des nébuliseurs à dos mais il ne faudra pas pulvériser directement face au vent sinon l’opérateur pourra être contaminé; il faudra donc pulvériser perpendiculairement à la direction du vent. Une autre option consiste à attendre que les acridiens s’écartent de la végétation et commencent à marcher sur un terrain plus découvert.

10.Si aucun équipement aérien de pulvérisation n’est disponible, comment peut-on traiter des criquets perchés dans de grands arbres en utilisant des pulvérisateurs terrestres?

Réponse: La plupart des pulvérisateurs terrestres, même les pulvérisateurs motorisés à jet porté, ne peuvent pas atteindre les essaims perchés sur des arbres de haute taille et les tentatives de traitement peuvent conduire à un gaspillage en pesticide et présenter des dangers pour les opérateurs situés en dessous du nuage de pulvérisation. Un modèle avec mât télescopique peut toutefois être utilisé dans les arbres d’une hauteur maximum d’environ 10 m (voir Fig. 23 dans l’Annexe 1.10). Cet accessoire ne peut pas être utilisé lorsque le véhicule se déplace car le mât se briserait en terrain accidenté et devra seulement être utilisé pour des traitements brefs dans des sites particuliers, l’essaim étant sous le vent. Le concept de dose ne s’applique pas réellement à ce cas et il est probable que cette méthode soit peu économique. Elle peut cependant être efficace.

11.Comment peut-on traiter de petites infestations acridiennes avec un équipement UBV?

Réponse: Traiter de petites cibles par des pulvérisations en UBV peut revenir cher. On devra utiliser le type de pulvérisateur le plus approprié, à savoir des pulvérisateurs manuels pour de très petites cibles. Si les taches sont encore plus petites que la largeur d’un andain, on pourra effectuer une double passe au vent à proximité de celles-ci. Pour ce faire, il faut que l’opérateur et l’agent antiacridien connaissent bien la direction du jet de pulvérisation d’un pulvérisateur UBV.

12.Combien de gouttelettes doit-on trouver sur les papiers oléosensibles pour obtenir une bonne mortalité des criquets?

Réponse: Voir réponse à la question fréquemment posée n 4. Il n’y a pas de réponse satisfaisante à cette question car cela dépend du diamètre des gouttelettes. Puisque le volume des gouttelettes augmente énormément lorsque l’on accroît même légèrement leur diamètre, le nombre de gouttelettes ne donne qu’une indication approximative du volume de dépôt. En outre, des gouttelettes de tailles différentes (et même de différentes formulations de pesticide) s’étalent différemment lorsqu’elles tombent sur le papier.

13.Comment trouver le temps de remplir un formulaire de suivi de la pulvérisation alors que tout le temps est consacré à effectuer les traitements?

Réponse: Les opérations de lutte antiacridienne sont intenses et le suivi est une tâche supplémentaire qui prend du temps. Cela vaut cependant la peine de confier la responsabilité du suivi de la pulvérisation à un membre particulier de l’équipe. Avec un peu d’entraînement, remplir le formulaire ne prend pas beaucoup de temps. Il ne faut pas le remplir complètement pour chaque cible et, lorsqu’on prend en considération le coût des opérations, on peut voir qu’une exploitation des résultats peut permettre de les améliorer, d’économiser des milliers de dollars et de contribuer à assurer un traitement plus efficace.

14.Les Criquets pèlerins sont toujours vivants après le traitement – quelles peuvent être les causes de l’échec du traitement?

Réponse: Si le traitement est médiocre, il est toujours tentant d’incriminer l’insecticide alors qu’en fait il est plus vraisemblable que des problèmes d’épandage en soient la cause. L’échec d’un traitement peut être dû à plusieurs facteurs: des gouttelettes trop grosses ou trop petites, un vent trop fort ou trop faible, de forts courants de convection, une hauteur d’émission trop élevée, un sous-dosage, des acridiens abrités dans la végétation et en déplacement avant que la pulvérisation ne les atteigne. Ce n’est que lorsque tous ces aléas sont éliminés qu’on pourra suspecter le pesticide et que sa teneur en matière active devra être testée.

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