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CAMPAGNES DE TRAITEMENT AÉRIEN

Moyens nécessaires

Pesticide

formulation (UBV, CE)

 

volume d’application

 

nom commercial

Aéronef

type (hélicoptère, avion)

 

nature du carburant (AVGAS, JET A1)

 

utilisation prévue (prospection, traitement, appui logistique)

 

pistes d’atterrissage

 

pulvérisateurs

Véhicules

type (pick-up, station-wagon, camion)

 

carburant (essence, diesel)

 

utilisation prévue (prospection, traitement, appui logistique)

 

charge utile (tonnes)

Radios

type (HF, VHF, THF)

 

mobile, fixe, talkie-walkie

GPS

type (de poche, à bord de l’aéronef)

Divers

pompes (pesticide, carburant)

 

matériel de campement

 

cartes et boussoles

 

trousse de secours

Figure 21. Équipement requis pour les campagnes de traitement aérien.

Équipement nécessaire

Il est souvent très difficile d’évaluer les besoins en pesticide et aéronefs pour lutter contre des invasions acridiennes en cours (voir Fig. 21). Il est encore plus ardu d’estimer avec précision et à l’avance les besoins pour des campagnes de lutte aérienne. Cela est dû à la difficulté à évaluer estimer avec exactitude la superficie totale nécessitant des traitements. On pourrait la déterminer en recherchant les bandes larvaires par voie aérienne mais cette méthode est insuffisamment fiable; une recherche par voie terrestre prendrait trop de temps. Pour les essaims, la superficie totale ne peut être évaluée que si une prospection aérienne synoptique est effectuée pour valider les signalisations; cela est rarement réalisable. De plus, une estimation nécessite un report méticuleux des données sur carte et l’analyse des rapports. Par conséquent, la planification des besoins en pesticide, aéronefs, carburants, camions de ravitaillement, radios, GPS, pompes et tout autre équipement ainsi que leur positionnement, doit être effectuée d’une autre manière. Des directives d’ordre général pour chacun de ces éléments sont fournies dans les pages suivantes.

Question fréquemment posée no 12 (voir réponse page 55)

Est-ce que des campagnes de lutte anti-acridienne par voie aérienne ont été récemment réalisées dans certains pays?

Pesticide

La plupart des aéronefs habituellement utilisés en lutte antiacridienne peuvent épandre une quantité maximale de 500 litres de pesticide UBV par sortie, mais 300 litres est une moyenne plus réaliste (voir Fig. 22). Cela suggère qu’environ 120 000 litres de pesticides seront nécessaires pour une campagne de huit à dix semaines utilisant dix aéronefs de traitement. Avec un volume d’application de 0,5 l/ha, une superficie totale de 2 400 km d’essaims ou de blocs infestés par des larves pourra être traitée. Pour les traitements en barrières contre les bandes larvaires, une quantité beaucoup moins importante de pesticide sera nécessaire. Les difficultés de mise en place impliquent que tout le pesticide disponible ne peut jamais être épandu. Par conséquent, pour épandre 120 000 litres de pesticide, il faudra probablement disposer de 160 000 litres dans le pays.

Conseil: consulter l’Annexe 3.1 pour voir quels sont les pesticides les plus fréquemment utilisés dans la lutte contre le Criquet pèlerin.

Figure 23. Besoins concernant les aéronefs de traitement et d’appui logistique.

Avions et hélicoptères

La capacité de l’unité antiacridienne nationale à déployer et à diriger efficacement des équipes de lutte terrestre et aérienne détermine l’ampleur de la campagne de traitements qui pourra être réalisée (voir Fig. 23). Peu de pays sont probablement à même de rendre opérationnels plus de 20 petits aéronefs de traitement et, dans un grand nombre de pays, le nombre maximum d’aéronefs peut être inférieur à dix. Si on dispose de plus d’aéronefs que d’agents antiacridiens formés pour les gérer, soit les aéronefs passeront une grande partie du temps au sol, soit ils opéreront sans supervision, ce qui aura pour conséquence un traitement onéreux et inefficace.

Le mieux qu’on puisse faire est d’utiliser aussi efficacement que possible le nombre maximum de véhicules et d’aéronefs que l’on peut mettre en service, en supposant qu’ils soient disponibles en nombre suffisant. Cela revient à traiter toute cible convenable repérée, à condition que les conditions d’épandage soient satisfaisantes. On dispose rarement d’assez de temps pour trouver les cibles et sélectionner ensuite les meilleures pour des traitements prioritaires. S’il y a beaucoup de cibles, l’agent antiacridien peut décider de ne pas traiter les cibles médiocres; néanmoins, il vaut généralement mieux traiter toute cible acceptable plutôt que perdre du temps à chercher, peut-être en vain, un meilleur objectif, particulièrement si cela signifie qu’il faut laisser un aéronef de traitement immobilisé au sol.

Un rendement réaliste pour un aéronef de traitement utilisé en lutte antilarvaire correspond à une sortie de 3 à 4 heures par jour, deux jours sur trois. Le rendement sera généralement plus important lors du traitement d’essaims. Par contre, la probabilité de ne pas trouver les cibles est plus grande car les essaims sont mobiles et on perd plus de temps à repositionner l’aéronef pour tenir compte de la répartition changeante des essaims. De mauvaises conditions météorologiques, le manque de cibles, des problèmes mécaniques et une pénurie en carburant ou pesticide limiteront inévitablement l’utilisation des aéronefs. Cela suggère qu’il faudra envisager un total d’environ 1 600 heures de vol pour une flotte de dix petits aéronefs de traitement au cours d’une campagne de huit à dix semaines.

Pour assurer un appui adéquat à une unité de dix aéronefs de traitement, la mise en service de trois hélicoptères et de trois aéronefs de prospection sera nécessaire. Il est probable que l’on utilisera davantage les aéronefs de prospection que les aéronefs de traitement car on peut faire des prospections dans des conditions qui ne permettraient pas de réaliser des traitements et qu’il est parfois difficile de trouver des cibles pour les traitements. Une moyenne de 4 heures par jour et par aéronef de prospection est un chiffre raisonnable. Cela suggère qu’il faudra envisager un total d’environ 1 000 heures de prospection par aéronef et de 500 heures par hélicoptère pour fournir un appui à dix petits aéronefs de traitement. Il est possible d’effectuer des prospections avec un aéronef de traitement mais cela revient plus cher. La recherche des cibles et le balisage au sol avec des véhicules seront limités quand les essaims sont très mobiles ou les infestations présentes dans des zones d’accès difficile. Par conséquent, prospection et traitement aériens appuyés, si possible, par des traitements terrestres, représentent probablement la meilleure méthode pour traiter les essaims.

Conseil: inclure le carburant et l’huile pour l’aéronef, les temps et les coûts de mise en place, le logement du pilote et l’appui logistique dans le contrat passé avec la compagnie fournissant l’aéronef.

Figure 24. Besoins en carburant des aéronefs.

Carburant pour les aéronefs

La consommation ne carburant varie selon le type d’aéronef. Pour planifier les besoins prévisionnels, il suffit cependant de considérer une consommation moyenne de 100 l/h pour les aéronefs les plus fréquemment utilisés, ce qui équivaut à un besoin total d’environ 300 000 litres de carburant (voir Fig. 24). Comme pour les pesticides, les problèmes de mise en place signifient qu’une quantité de carburant plus grande que celle réellement utilisée sera nécessaire et un chiffre plus réaliste sera donc 350 000 litres. Différents types de carburant sont requis pour les aéronefs à moteur à piston (AVGAS) et ceux à moteur à turbine (kérosène ou JET A1). La disponibilité en carburants pour les aéronefs varie dans des aéroports d’un pays à l’autre et la lutte contre le Criquet pèlerin est souvent effectuée dans des sites éloignés de toute source commerciale de ravitaillement de carburant. En général, les aéroports principaux ont du carburant JET mais les aéroports de moindre importance destinés aux petits avions ont plus souvent du carburant de type AVGAS. Si le Service de protection des végétaux doit acheter et transporter le carburant, il est important de savoir quel est le type de carburant le plus facile à obtenir avant de rédiger le contrat de location d’aéronef. Si les deux types de carburant sont nécessaires, cela créera des problèmes supplémentaires d’approvisionnement et de distribution. Les aéronefs ont besoin de quantités considérables de lubrifiants aux caractéristiques spécifiques. L’huile appropriée devra être achetée et distribuée sur le terrain. Les immobilisations pour maintenance et l’emplacement des ateliers d’entretien devront être pris en considération car ces opérations augmentent les périodes pendant lesquelles l’aéronef est indisponible pour des opérations de lutte.

Conseil: éviter d’avoir à importer du carburant dans son pays car cela peut être très onéreux. Il vaut mieux utiliser des aéronefs fonctionnant avec le carburant déjà disponible dans le pays.

Figure 25. Prépositionnement des ressources dans un pays sous menace acridienne.

Pistes d’atterrissage et positionnement du carburant et des pesticides

Le chargé de l’information acridienne devra tenir à jour une carte de tous les terrains et pistes d’atterrissage utilisables dans le pays et pas simplement des terrains officiels et entretenus. Si ces terrains ne correspondent pas à la zone probablement infestée, le Service de protection des végétaux devra rechercher des sites supplémentaires et les préparer à l’avance. Il ne sert toutefois à rien d’avoir une piste d’atterrissage s’il n’y a ni pesticide, ni carburant. Il faudra également identifier les centres d’entretien les plus proches dans lesquels vérifications et maintenance de routine des aéronefs pourront être effectuées.

Si le carburant et les pesticides sont livrés à l’avance, ils devront être entreposés dans des bâtiments sûrs. En outre, si on distribue la plupart des pesticides et du carburant à l’avance, il sera difficile de les repositionner si, comme cela est probable, seule une partie de la zone s’avère fortement infestée. La meilleure stratégie varie d’un pays à un autre. S’il y a peu de camions et de routes praticables en toutes saisons, davantage de pesticides et de carburant devront être distribués à l’avance mais il faudra disposer de quantités totales plus importantes. Il vaut mieux entreposer autant de pesticides et peut-être de carburant dans un endroit central et les acheminer seulement où et quand ils sont nécessaires (voir Fig. 25).

Autant que possible, les opérations devront être organisées à partir de pistes d’atterrissage situées le long de routes praticables en toutes saisons, même si cela signifie que l’aéronef devra parfois effectuer un traitement à une distance considérable de la piste d’atterrissage. Le rayon d’action maximum d’un petit aéronef de traitement ayant une autonomie de vol de 4 à 5 heures est d’environ 200 km. Il sera donc essentiel de disposer d’un aéronef avec moteur à turbine et charge utile importante lorsque la distance pour parvenir à la cible est supérieure à 100 km.

Quand base principale et base de terrain sont reliées par une route praticable en toutes saisons, un approvisionnement anticipé adéquat pour la base de terrain consistera en 5 000 litres de pesticides et en 5 000 litres de carburant. Ces quantités seront suffisantes pour permettre à deux petits aéronefs d’opérer pendant environ cinq jours.

Conseil: essayer de préparer les pistes d’atterrissage avant les pluies saisonnières ou utiliser des pistes d’atterrissage praticables en toutes saisons.

Figure 26. Équipement nécessaire pour une campagne de lutte antiacridienne.

Camions de ravitaillement

Les besoins en camions de ravitaillement dépendent de la disponibilité commerciale des carburants pour aéronefs dans la zone des opérations ainsi que de la quantité de carburant et de pesticides prépositionnée. Il sera cependant toujours nécessaire d’effectuer un repositionnement important. Prendre en compte un voyage de cinq jours pour la livraison d’un chargement est raisonnable. Il en découle qu’environ six camions de 5 à 10 tonnes seront nécessaires pour livrer pesticides et carburant aux aéronefs au cours d’une campagne utilisant 120 000 litres de pesticide (voir Fig. 26). Il est clair que les besoins en camions de ravitaillement dépendront de la justesse du pré-positionnement, du réseau national de routes praticables en toutes saisons et de l’échelle effective de la recrudescence.

Radio et communication

Tous les véhicules de l’unité antiacridienne devront être équipés de radios HF et VHF (les radios VHF s’étant avérées plus efficaces que les THF sur de courtes distances). Environ 20 radios de chaque type sera nécessaire pour équiper les aéronefs de traitement et de prospection ainsi que les bases de terrain. Davantage de radios seront nécessaires si plus d’agents et de véhicules sont provisoirement affectés aux opérations. Des ordinateurs de poche couplés à un GPS pourront permettre aux agents antiacridiens d’entrer les données de prospection et de lutte. S’ils sont connectés à un modem (soit de radio HF soit standard), ils pourront être utilisés pour la transmission des données. Il peut être nécessaire d’équiper chaque base de terrain d’un ordinateur portable et peut-être d’un téléphone satellitaire et d’un modem.

GPS

Chaque base de terrain devra disposer de plusieurs unités GPS de poche pouvant être utilisées par les équipes de prospection et de lutte pour déterminer la position exacte des infestations acridiennes. De la même manière, tous les aéronefs de traitement et de prospection, y compris les aéronefs de location, devraient être équipés de GPS. Ainsi, les coordonnées des cibles à traiter peuvent être communiquées par radio aux équipes aériennes et terrestres ainsi qu’aux bases de terrain. Les aéronefs de traitement doivent être équipés d’un système GPS de guidage des traitements et d’enregistrement des données ayant une capacité de transfert des données. Cela permettra de vérifier les paramètres d’épandage tels que le volume appliqué à l’hectare et l’espacement entre les passes. Ce système doit avoir une précision d’au moins 10 m pendant 95% du temps pour la position et une précision de 95% pour la vitesse. Des GPS différentiels peuvent fournir cette précision et il est possible que les GPS conventionnels soient également suffisants bien qu’une validation sur le terrain soit toujours en cours.

Pompes pour carburant et pesticides

Les aéronefs de location peuvent être équipés de pompes manuelles ou motorisées pour le remplissage des réservoirs de carburant et de pesticide. Cette exigence devra être incluse dans le contrat de location. Il est souhaitable de disposer d’un stock supplémentaire de cinq pompes à moteur pour les pesticides et de dix pompes pour les carburants.

Autre équipement nécessaire

Du matériel de campement ainsi que des trousses de secours sont nécessaires pour les bases de terrain. Des jeux supplémentaires devront être préparés pour être utilisés sur le terrain loin des bases lors de la supervision des opérations de traitement sur les sites de pulvérisation. Cet équipement s’ajoutera à celui dont les agents antiacridiens doivent être dotés pour les prospections.

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