FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/01 - CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (7 septembre)

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (7 septembre)

L’insécurité qui règne dans l’est du pays s’est aggravée au cours des dernières semaines. Une série de violents incidents ont éclaté près de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, et occasionné de nouvelles pertes civiles et des déplacements de population. Le nombre de personnes déplacées en raison du conflit national, qui était estimé à 2 050 000 personnes, ne cesse d’augmenter. La situation nutritionnelle et sanitaire de ces populations demeure un sujet de vive préoccupation. Moins de la moitié des personnes déplacées ont directement accès à des secours. En d’autres termes, plus d'un million de personnes sont déplacées et ne bénéficient d’aucune aide extérieure. Des rapports récents montrent que la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a atteint un taux alarmant de 26 pour cent dans l’est du pays, sous contrôle des rebelles. La situation alimentaire dans les grandes villes de l’ouest est également particulièrement préoccupante, notamment à Kinshasa et dans les environs. Dans l’ensemble, tous les secteurs de l’activité économique du pays pâtissent du conflit et l’on estime que plus d’un tiers de la population, soit 16 millions de personnes, présente des besoins alimentaires critiques en raison de déplacements prolongés, de l’isolement, de l’absence de débouchés commerciaux, de la rupture des circuits d’approvisionnement alimentaire, de la hausse des prix et de la chute du pouvoir d’achat. Des évaluations établies récemment soulignent une dégradation de la situation alimentaire dans la région de Mbandaka, dans la province de l’Équateur. Certes, on a, au cours des derniers mois, observé une amélioration de l’accès aux populations déplacées dans les zones contrôlées par le gouvernement, grâce à l’application partielle de l’Accord de paix de Lusaka, au retrait des armées étrangères et au renforcement des troupes de maintien de la paix de l’ONU (MONUC). Mais les zones contrôlées par les rebelles demeurent inaccessibles en raison du climat de violence qui y règne en permanence.