FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/01 - SOMALIE* (10 septembre)

SOMALIE* (10 septembre)

La récolte des céréales de la principale campagne ("Gu") de 2001 est sur le point de s’achever. Dans les principales zones de production du sud, les cultures ont subi le contrecoup de pluies faibles et inférieures à la normale. Les premières prévisions indiquent un rendement en sorgho d’environ un tiers de celui de l’année dernière pour la campagne "Gu" et de moins de la moitié de la moyenne de l’après-guerre. Parmi les régions les plus sinistrées figurent les zones de culture pluviale de Gedo, Hiran, Bay et Bakool. On prévoit néanmoins une bonne récolte de maïs dans les zones irriguées des vallées fluviales de Juba et de Shabelle. Les chiffres liés aux récoltes devraient bientôt être disponibles, après la divulgation des résultats de l’évaluation du mois d'août effectuée par l’Unité d’évaluation de la sécurité alimentaire (FSAU).

Dans l’ensemble, la mauvaise campagne "Gu", la difficulté des foyers à récupérer après plusieurs périodes de sécheresse et les répercussions à long terme de longues années d’insécurité sont autant de facteurs responsables de graves problèmes alimentaires. En outre, l’injection soutenue d’une nouvelle devise sur le marché, conjuguée à la dépréciation du shilling somalien qui en découle, ont entraîné une brusque hausse du prix des denrées alimentaires, minant le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population.

Dans le nord du pays, la gravité des pénuries d’eau et la dégradation des conditions de pâturage, dues à la faiblesse des pluies, ont engendré des migrations inhabituelles et précoces de personnes et de bétail. Les faibles pluies de la région voisine de l’Éthiopie ont aggravé la situation, puisqu’elles ont intensifié la concurrence pour des pâturages pourtant limités. L’interdiction d’importer du bétail en provenance d’Afrique de l’Est appliquée par les pays de la péninsule arabique en raison de la fièvre de la vallée du Rift continue à engendrer des pertes substantielles de revenus et a eu des répercussions néfastes sur la subsistance d’une grande partie des foyers d’éleveurs.

En réponse aux mauvaises récoltes prévues, au tarissement des stocks et à l’insuffisance de l’aide alimentaire disponible, le PAM et d’autres organisations d’aide humanitaire ont fait appel à la communauté internationale pour une aide alimentaire supplémentaire. Plus tôt cette année, plusieurs agences de l’ONU ont lancé un appel visant à débloquer 130 millions de dollars É.-U. pour améliorer les conditions de subsistance des populations et stimuler la reprise du pays.