FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/01 - TADJIKISTAN* (4 septembre)

TADJIKISTAN* (4 septembre)

La sécheresse, des pénuries d’eau, le mauvais état du réseau d’irrigation et des problèmes structurels ont aggravé la situation alimentaire cette année alors que l’an dernier avait déjà été marqué par un déficit alimentaire important et par de très fortes difficultés d’approvisionnement. Le débit des deux principaux fleuves, l’Amu et le Syr, qui alimentent le vaste réseau d’irrigation du pays, a diminué de près de 50 pour cent par rapport à la moyenne. Selon les estimations, la pluviométrie n’a été que de 60 pour cent par rapport à la moyenne annuelle, notamment au cours des mois critiques de mars et avril pour le blé. Des intrants agricoles, des semences de qualité et des engrais manquent, et ne sont en général pas disponibles pour les cultures céréalières. Les équipements agricoles sont peu nombreux et ne suffisent pas à répondre aux besoins. En outre, près de 40 à 50 pour cent des machines à élever l’eau et environ 60 pour cent du matériel lourd utilisé pour drainer les canaux ne fonctionnent plus, ce qui a fortement réduit l’efficacité et la rentabilité du réseau d’irrigation.

Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, qui s’est rendue dans le pays de juin à juillet 2001, a estimé que la production céréalière s’établirait, au total, à 303 000 tonnes, contre 355 000 tonnes en 2000. La production de blé, principale denrée de base, devrait se chiffrer à 233 000 tonnes cette année, contre 283 000 tonnes l’an dernier et 366 000 tonnes en 1999.

Les besoins d’importations céréalières (blé principalement) pour la campagne de commercialisation 2001/02 (juillet/juin) sont estimés à 788 000 tonnes. En tenant compte d’une capacité d’importations commerciales de 400 000 tonnes et d’annonces d’aide alimentaire égales à 43 000 tonnes, le déficit des besoins d’aide alimentaire devrait se chiffrer à 345 000 tonnes. S’il est négligé, un déficit alimentaire d’une telle ampleur risque d’avoir des conséquences dramatiques pour une population appauvrie. En raison d’une situation similaire l’an dernier et du manque d’autres sources de revenus, de nombreux ménages ont épuisé les mécanismes de survie dont ils disposent et auront besoin de secours alimentaires d’urgence l’an prochain.

Depuis octobre 2000, le PAM fournit une aide alimentaire d’urgence à 1,6 million de personnes au titre d’un programme d’alimentation en faveur des groupes vulnérables (910 000 personnes) et d’un projet vivres contre reconstitution des avoirs (250 000 personnes). L’opération d’urgence devrait prendre fin en décembre 2001. À cette date, 72 468 tonnes de farine de blé, 2 050 tonnes d’huile végétale, 1 200 tonnes de légumineuses et 700 tonnes de sel auront été distribuées.