FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 11/01 - TADJIKISTAN* (5 novembre)

TADJIKISTAN* (5 novembre)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays entre juin et juillet 2001 a estimé la production céréalière globale à 300 000 tonnes environ, contre 352 000 tonnes en 2000. La production de blé, la culture vivrière de base, devrait s’élever cette année à 233 000 tonnes, contre 283 000 l’année dernière et 366 000 tonnes en 1999. Les sécheresses, les pénuries d’eau, le délabrement des réseaux d’irrigation et les problèmes structurels ont empiré cette année la situation des approvisionnements alimentaires par rapport à l’année dernière où l’on avait enregistré un important déficit vivrier et où la situation des approvisionnements alimentaires était tout le temps restée très tendue. Le débit des deux principaux cours d’eau (Amu et Syr) qui alimentent les vastes réseaux d’irrigation a été inférieur de 50 pour cent environ à ce qu’il est d’ordinaire. On estime que la densité des précipitations n’a représenté que 60 pour cent environ de la moyenne annuelle, notamment pendant les mois de mars et d’avril qui sont d’une importance capitale pour la moisson. Les intrants agricoles, en particulier les semences de qualité, les engrais minéraux et les machines agricoles, sont en quantité insuffisante pour répondre à la demande. En outre, 40 à 50 pour cent environ des dispositifs de pompage de l’eau et un pourcentage d’environ 60 pour cent du matériel lourd utilisé pour l’entretien des canaux et le drainage est en panne - ce qui a beaucoup réduit l’efficacité des réseaux d’irrigation.

On estime à 788 000 tonnes les besoins d’importations céréalières (principalement de blé) pour la campagne de commercialisation 2001/02 (juillet/juin). Si l’on tient compte du fait que le pays est capable d’importer, selon les prévisions, environ 400 000 tonnes par la voie commerciale et que l’aide alimentaire annoncée s’élève à 76 000 tonnes, on peut estimer à 312 000 tonnes le déficit non couvert. S’il n’était pas comblé, un déficit vivrier de cette ampleur pour une population appauvrie aurait des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire. En raison d’une situation analogue l’année dernière et de l’absence d’autres sources de revenu, beaucoup de ménages ont épuisé tous les moyens à leur disposition pour faire face à ces difficultés et ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Dans certaines régions, on frôle depuis longtemps la famine et les habitants ont déjà commencé à chercher de la nourriture dans des endroits très inhabituels.

Le PAM fournit depuis octobre 2000 une aide alimentaire d’urgence à 1,16 million de personnes dans le cadre de programmes de distribution de denrées aux groupes vulnérables (600 000 personnes) et de programmes d’échange de vivres contre la remise en état de l’infrastructure (500 000 personnes, dont 100 000 participent directement à ces activités). Entre janvier et octobre 2001, le PAM, conjointement aux partenaires associés à la mise en œuvre de ses projets, a distribué en tout environ 56 000 tonnes de denrées variées. L’opération d’urgence actuelle, qui était censée finir en décembre, sera prolongée jusqu’en juin 2002 pour tenir compte de la sécheresse qui sévit depuis trois années de suite et qui touche environ 1 million de personnes au Tadjikistan.